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XXX. Phénix

« Oeclyde, tu te souviens la première fois que tu t’es senti trahi ? »
L’allée du couloir menant au bureau ambassadeuriale n’avait jamais paru aussi sombre. Autour de lui, tout ce que la ville avait pu régurgiter de crapuleux. Les regards se croisèrent, s’attardèrent les uns sur les autres, belliqueux. Des sourires vicelards se dessinaient jusqu’aux oreilles des ouvriers du crime, déteignant avec le visage entièrement fermé des membres de la garde présents. L’ambiance générale paraissait électrique.
L’un des gardes jouait lentement avec sa culasse, faisant mine d’en vérifier le fonctionnement. Une ultime provocation face à la horde sanguinaire prête à bondir aux moindres mots sur les âmes impérialistes. L’un d’eux aiguisait dans son coin une longue lame, tel un bourreau attendant l’heure de faire son office.
Une simple étincelle aurait suffi à entièrement embraser le neuvième d’Empire.
Parmi les belligérants, une personne ne parvenait pas à trouver sa place.
Son esprit paraissait si tourmenté, à tel point qu’on lisait sur son visage toute la peine de sa présence ici.
Pied Noir ne dit point de mot quand il l’a vis de l’autre coté de la barrière. Mais l’âme avisée pèserait le poids de ce regard lourd de sens pendant de longues années.
Il ne s’attarda pas sur elle. Il fut épris d’un profond sentiment de déception se mêlant à une lassitude grandissante. Cet acte eut raison de la carapace qu’il s’était formé. Il était alors l’espace de quelques secondes vulnérables, à vif et sans barrière. Son esprit fut tourmenté par les idées noires qui traversaient de part en part ses pensées.
Mais là n’était pas le temps de se morfonde, il n’avait pas le temps de montrer cette faiblesse, pas maintenant, pas cette fois.
Lorsqu’il fit entrer le chef du Quartier dans son bureau, au plus haut des tensions avec ce dernier, il fallait faire fi de la trahison et de sa peur. Mais au fond de lui, de tout son être, il fut poignardé en plein coeur.
« Je l’ai sauvé plus d’une fois. Elle devrait m’être redevable. »
Elle était sauve. Derrière son dos, les messes basses, les attaques, les pics et les missiles s’abattaient avec tant de hardeurs. Et pourtant, derrière la pommade des mots, ils n’avaient pas d’honneur.
Il avait confiance, il a confiance, il lui ferait confiance. Jusqu’au bout, il se sera battu pour elle. L’avait-elle vu ? Il ne sait pas, mais au final, cela lui importait-il ?
Que voulait-il réellement d’elle ?
« Et puis, tu es morte. »
Les regards n’étaient plus pareils. Quelque chose avait changé après cette escapade où elle était revenue meurtrie. Son socle s’était éclaté aussi brutalement que ce que la nature nous rappelle tous les jours. De simples pions envoyés dans une boucherie du dehors, avec pour seule garantie la promesse d’un habitant d’un autre secteur.
Pied noir avait du sang sur les mains et le poids de la faucheuse sur la nuque. Il ne servait à rien de pleurer, cela ne les ramènera pas. Il avait perdu deux trois âmes ce jour-là.
Elle, elle avait perdu définitivement un ami, un autre avait disparu, puis son autre soit mourra.
Et toi Oeclyde qu’as-tu fait ?
Tu as fui.
Elle perdit pied, secoué profondément par les événements, honnis par les hautes sphères, elle du remuer ciel et terre pour se dépatouiller de toutes ces affaires.
Mais hélas, hélas. Ils eurent raison d’elle. Et elle disparut, ailleurs, loin de toi.
Son honneur, sa foi, ses croyances..
Mais dis-moi Oeclyde. Au fond, tu l’aimais n’est-ce pas ? Tu n’as jamais eu le putain de courage de lui avouer ?
« Oui mais, laquelle des deux pouvais-je aimer ? »
Les années défilèrent.

Cette âme était devenue un souvenir choyé jalousement et précieusement par quelques privilégiés. Ici en ce bas monde, on ne meurt véritablement que quand plus personne ne parle de nous.
Puis un jour.
« Je suis sa fille »
Le destin ne lui faisait pas cadeau d’oublier ses tords.
Inquisitrice, il lui fut rappelé qu’il était à l’origine de sa déchéance, par son abandon.
La peine lui montait alors jusqu’aux yeux. Mais il ne fallait pas que la carapace se brise à nouveau.
Mais plus encore que tout ces reproches qu’on est qu’il a pu se faire, une dernière chose lui faisait perdre pied : Il oubliait.
Il commençait à oublier les bons moments qu’il avait passés avec ses amis, qui devenaient lentement des souvenirs, puis des brides et enfin, quelques rêves épars..
En réalisant cela, il fut pris d’un terrible effroi.
Et se recollant les morceaux de son passé, de son héritage..Il contempla son échec. Les souvenirs s’estompaient, pour tous les disparus.
« Est-ce cela la vraie mort ? Quand plus personne ne parle de nous ? »
Un soir, il entraperçut sa fille. Belle, écarlate, époustouflante, et pourtant manquant tant de confiance en elle.
Une simple tenue, un simple visage, une émotion. Une union, un souvenir franc.
« Ta mère serait fière de toi, porte le nom des Darcombes jusqu’à la Noblesse »
Une étrange impression de déjà vu le saisit quand il vint dans son bureau pour la première fois depuis la fin de son autre mandat. Ce dernier n’avait pas bougé d’un centimètre, rien n’avait été déplacé ni même détérioré.
Juste la sainte impression qu’il s’était passé toute sorte de choses ici. L’endroit respirait la vie, le sexe, la trahison, le bonheur, le dégoût, la colère.. Et la lassitude.

Son com n’avait cessé de geindre toute la nuit, mêlant félicitations, intéressement et ulcère à l’estomac. Son discours avait fait forte impression, mais il s’était attiré la foudre de quelques éparses, parmi eux des êtres chers.
À nouveau, il allait avoir la vie d’un secteur entre ses mains. Ses choix, ses actes auraient des conséquences directes sur la vie de la cité. Mais aussi et surtout, il se préparait à nouveau à devoir avoir du sang sur les mains, et à devoir porter le spectre de la mort sur ses épaules.
Et alors qu’il reprit enfin place sur le fauteuil, son regard se porta rapidement sur les feuillets de l’asics. Sur l’un d’eux, il était écrit : « Opération Phénix ».
Qui meurt, qui vit, pour qui ? Pour quoi ?
Seul un dieu peut se permettre de décider de qui peut vivre ou de mourir.
Pourtant il n’était qu’un homme.
Il repensa à Ses paroles :
« Qu'une divinité existe ou non n'importe plus, il convient de se faire Dieu pour redresser l'Humanité. »

◊ Commentaires

  • Aislinn (177☆) Le 08 Février 2021
    Ouah poignant à lire
  • June (220☆) Le 08 Février 2021
    Presque first éwè.
  • Enaya (13☆) Le 08 Février 2021
    * " T'as un caractère de merde, des fois tu m'rend fou... Mais j't'aime ma fille.. Et j'suis vraiment fier d'être ton père. N'change jamais surtout"
  • Stoyan~45587 (323☆) Le 09 Février 2021
    *
    Mon Cher Ami, une Ombre ne meurt jamais vraiment smiley
  • Zhadum~60904 (470☆) Le 12 Février 2021
    Et certains ne partent jamais vraiment.
    Ad Vitam, Frater.
  • Lehcaerith (99☆) Le 14 Février 2021
    Ooohhhh
    *