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VIII. Proximus

VIII. Proximus
« Et il conviendra de se faire figure quand d'autres n'en ont pas ou plus l’étoffe. »
Ô Muses, vous qui transcendez le cœur et l'esprit.
Vous que les Hommes regardaient avec mépris.
Voyez, Muses, ce que la peur leur a appris.
Et donnez moi l'illusion d'avoir compris.
Mains jointes devant lui, le regard inexpressif, le dos bien droit, il saluait parfois d'un bref hochement les arrivants, et fit de même horizontalement pour balayer la salle du regard. Sous cette impressionante coquille emplie de sérénité, moultes réflexions lui parvenaient au cerveau. Il se demandait pourquoi la ponctualité était d'arriver après l'heure dans ce monde. Il se posait la question de savoir pourquoi assister bien docilement sans discuter à un événement attirait d'avantage que participer à l'émulsion collective intellectuelle permettant aux gens de s'exprimer. Il balaya d'un geste de la main de genre de pensés, résumant et concluant le fond par une longue double phrase prononcée si inaudible que l'on aurait dit une prière.
« Le peuple est élevé tel un troupeau d'écureuils domestiques qu'on abreuve d'événements inutilement propagandistes ou dramatiquement passifs.
Mais le pire, hélas, c'est qu'il s'en contente.
»
Son regard se fit plus placide, la conférence débutait sous le regard des quelques curieux qui avaient fait fi de leurs embarras personnels. Ils venaient en toute quiétude cultiver la graine, porteuse d'une réflexion critique sur le monde qui les entourait. Pied noir s'en contentait, après tout, il était plus intéressant et pertinent pour lui de débattre en petit comité que d'avoir grande assistance passive et muette, écoutant sagement ce que maestro avait à leur apprendre. Il avait assimilé une chose, qu'il fallait aussi apprendre des autres, et pour cela, il devait plonger sa main dans les songes des curieux et des érudits.
Le temps faisait son office : Attelant à se rendre indispensable, son travail commençait à gagner en notoriété, si bien même que l’ennemi de l'est parlait de lui. Le début de la gloire disait-il ironiquement. On lui promettait un bel avenir, à droite à gauche, on lui parlait de délégation, de noblesse et autres florilèges de distinctions honorifiques qui, selon lui même, ne le pressaient pas, mais viendrait inexorablement avec le temps.
Le destin du magister se dessinait indubitablement devant lui, presque aussi impuissant, presque forcé. Alors il s'y prépare, dans une lancinante obscurité. Il savait à quoi s'attendre, il savait que cela arrivait, il savait qu'il devait être prêt. Mais rien ne pouvait le préparer à ce qu'il vivra plus tard.
Déjà, avait-il l'impression qu'on le testait. On s'adonnait à la discutions avec lui, sur des questions morales, spirituelles, politiques ou sciences humaines. Jusqu'a ce qu'on lui posa l'ultime question.
« Que pensez vous, en toute sincérité, du Legatus ? »
Ses lèvres bougèrent, sa voix fut claire, son esprit serein.
Et il répondit avec toute l’honnêteté du monde.
Pendant ce temps, Pied noir s'allongeait sur le canapé, tirant le bras vers le vieux tourne disque à sa coté, se plongeant dans ses contemplations de petit citoyen qu'il est.
[Musique]
Et dans ses songes, il se demandait "Quel Homme, avec un grand H, craint de réussir ? Si je ne peux pas courir pour l'Imperium, je le porterai sur mes épaules s'il le faut. Mais j'ai peur."

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