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EDC de Oeclyde

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XII. In articulo mortis

In articulo mortis
A l'article de la mort
[Ambiance ♫ Apparat - Goodbye]
L’excès de bien engendre le mal absolu
Que faire, que choisir, du pistolet ou de la grenade pour mourir ?
L'Homme s'attardait sur les moindres détails de la pièce, comme un vivant décrivant les quatre planches qui constituaient son cercueil. Inlassablement, les mêmes images revenaient. Le crépitement des arpèges luisants et dégoulinants qui venaient s'écraser sur le sol dans un fracas humide. L'effeuillage des murs écorchés par l'humidité et l'âge. Sous ses pièces, les escaliers qui menaient indubitablement à une fin tragique de chaque coté. Peu lui importait cela dit, il ne pouvait bouger de l'endroit où il trônait, portant fièrement son regard sur la peuplade de débris qui jonchaient le sol et rependaient un tempérament acariâtre à tout ceux qui s'appuyait sur eux. Dans ses mains, les maux de la mort. Il avait le choix de se faire sauter ou de se faire tirer. Deux choix qui conduisaient indubitablement à la même ironique conclusion.
Il allait mourir ce soir.
Fut-il encore heureux d'être arrivé jusque là. Il avait du faire fi de ses tempéraments enflammées pour effacer ses complaintes, au profit de l'objectif qu'il s'était fixé. Quand l'Humaine lui diagnostiqua son mal, le monde qui l'entourait ne compter que par ces mouvances hasardeuses et ses bruits sourds de paroles futiles. Dans son monde, Ôde à la joie des grands péchés, il passait en revu les images qu'il avait vécu quelques instants auparavant. Une chute.. un geste.. il n'y avait aucun danger pourtant. Lui aurait-on ôté volontairement l'usage de son corps ? Et alors que témoignait son sort, la vautour disparue dans la pénombre de l'oublie, chutant en contrebas dans un fracas violent. Il espéra de tout cœur qu'elle ne soufra pas comme lui souffrait en ce moment même, et qu'elle eut connu une paix rapide et sans douleur.
Il m'a sauvé la vie ? Non, il me l'a ôté.
Il regardait à nouveau la grenade, puis le pistolet. Il eut cette pensée macabre, se demandant quelle mort serait la plus douloureuse, la plus rapide, la plus propre, la plus imaginative. Après tout, il n'avait qu'a monter quelques marches pour tomber dans le vide rejoindre l'être qui ne vole pas malgré ses ailes. Ou encore, il pouvait basculer sur l'escalier, et dévaler les marches dans l'espoir de se casser la nuque sur une marche, gage d'une mauvaise réception. Il se demanda même combien de temps cela lui prendrait de mourir en se cognant un débris contre le crane. Tant de manière de mourir, qui faisait réfléchir. Au moins passait-il le temps ainsi.
Lui qui était déjà luisant de défauts et d'handicapes, fallait-il encore en plus faire presque confession de masochisme pour accepter d'être immobiliser plus longtemps ? L'Elfe semblait compatissant, tout autant que le gobelin. Il se disait que le clonage d'un pauvre 6eme d'UBA ne coûterait pas tant au centre, et qu'il irait expier ses fautes en glanant quelques déchets, comme l'illusion d'un retour aux sources.
Et maintenant ?
Il avait voué sa vie à la haine, mais celle ci est une source intarissable. La rousse était la seule à pouvoir apaiser ses peines. Son aura, son odeur, son visage, tout cela l’inhibait, en bien. Mais combien de temps encore ? Il avait peur de la décevoir. Il la voulait, il la veut.
Il tira.

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