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EDC de Oeclyde

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XVI. Ganicus

Ganicus
Juste un souffle.
L'épaisse nappe de poussière s'évapore, tourbillonnant dans l'air avec grâce rigueur. Les particules s'affolent avec méthode, jusqu’à chuter lentement, inexorablement sur le sol, aussi douce soit la caresse du vent. Méticuleusement, les mécanismes s'assemblent et se désassemblent, l'horlogerie suintante de complexité vient offrir un dernier bal à une antiquité bienvenue. Le disque tournait alors, chemin imperturbable délivrant une mélodie aux allures de promenade d’automne, quand le smog ne vient pas asphyxier les poumons.
La machine semble alors avoir des millénaires, tout droit sortie d'une autre époque, à l'heure du tout numérique. Ses rouages sont parés d'or, et brillent de mille néons. La main vers le diamant qui s'offre sur la piste.
~~ Musique ~~

Un mouvement de recul se fit sentir quand l'orchestre battit le rythme. Le caisson vibra si fort que les murs en tremblèrent. L'oeuvre de l'Homme si bien dévolue à sa cause, magnifiée par une lueur musicale intense.
"La musique savante manque à notre désir", se plaisait à penser Arthur Rimbaud, mais il ne savait point tant il avait raison. L'ouvrage méthodique, chirurgical des notes, de la majestueuse des sons, des tonalités, des croches, font des êtres musicaux les plus appliqués des scientifiques de notre ère, et de tous celles qui se sont précédées. Il se plaisait autrefois à écouter, des heures durant, les mêmes notes qui lui mettaient les oreilles sur de petits nuages.
Bercé par tant de sonorité, il recula d'un pas à nouveau. Puis il s'inclina face au vide, tirant une révérence masculine appuyée. Il vint se saisir de la main et du dos de sa partenaire, placide, telle le veut la tradition. Son regard bien droit, rigide, inexpressif, venait dénoté avec un corps souple et à l'aise quand il s'agissait de valser. Ses pas respectaient un schéma imperturbable et rigoureux. Pas un centimètre ne pouvait se glisser dans cette équation, sous peine d'en perdre le rythme et le sens de la vie. Virevoltant, il n'avait aucun mal à faire jouer des talons à sa partenaire. Il s'osa même à sourire l'espace d'un demi-instant avant de reprendre rapidement le costume psycho-rigide qui l'habille. Ses gestes faisaient rayonner la confiance qu'il portait envers sa partenaire, en symbiose parfaite. Ses yeux se fermèrent, le pas était digne.. puis le disque sauta.
La musique s'interrompue, ci tôt qu'un lourd fracas se fit entendre. De la mesure naissait le désespoir et l'impuissance. La partenaire de lumière et de poussière s'estompa dans l'immensité de la pièce. Elle n'était qu'irréel.. Les cris de douleur s’étouffaient dans l'immensité de la pièce..
Il n'y avait personne.
Que l'oublie, et le vide.
Il était impuissant.
Pied Noir n'était qu'une Ombre, souffrant désormais en silence, patientant que la crise lui faisant ramper le sol s'amenuiserait. Ses jambes paraissaient lui peser une quintal chacune.
L'heure se faisait tardive. Il venait de revenir, il n'avait pas de traitement, il n'y avait personne.
Au rang des cloportes.
De la vermine, à même le sol.. rampant dans la merde et les ordures.
Point d'amour, de dorures
Que de macabres cohortes
Désolation, et sens commun.
L'esprit embrouillé. Le cycle s'affole.
Il ne veut pas être gueux, ou pire, brillant parmi les nuisibles.
RÉVEILLE TOI, RELEVÉ TOI

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