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EDC de Cryx~52202

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Badlands (Partie II)

Le soleil se levait et nappait le désert d'une teinte orange. Un petit lézard cornu profitait des premiers rayons, posé sur un rocher. Il ne vit pas venir la salve d'énergie hybride qui le faucha, le laissant sur le flanc avec un trou fumant.
Cryx abaissa son canon et vint chercher sa proie, le prenant par la queue. Revenant à son camp de fortune à la grotte, il posa le lézard au sol et vint vérifier son air bike. La pluie l'avait salement endommagée, et beaucoup de pièces étaient abimées. Plusieurs durites étaient rongées et trouées, il du donc piocher dans la réserve pour faire des remplacements qu'il connaissait par cœur, l'ayant conçu. En revanche il n'avait rien pour changer les plus grosses pièces dont il espérait que ça tiendrai le coup. Il retira le neuvopack presque vide et le laissa dans la grotte, puis remis un neuf plein à la place. Voulant faire un essai, il alluma le contact et fit aller doucement les gaz. Le moteur crachota un peu et fini par envoyer une légère aura de plasma à la sortie du réacteur.
Le laissant ainsi allumé, il embrocha son lézard sur une tige métallique et vint le placer devant la tuyère. Il le laissa rôtir en surveillant les alentours. Tout était calme. Il vint mordre dans le lézard grillé, ne pas faire le difficile de toute façon il était en situation de survie. Lézard grillé au plasma farin... Lui qui aimait la cuisine sophistiquée, voir moléculaire, voilà une nouvelle formule qu'il n'avait encore jamais testé, mais intéressante.
Son frugal repas avalé, il revint charger son matériel sur l'engin. Une dernière petite affaire avant de partir, s'écartant de quelques mètres à l'ombre, il sorti son propre engin de sa combi pour se soulager et faire des petits dessins sur le sable. Avant de réaliser en s'arrêtant qu'il pourrai en avoir besoin, en cas d'extrême urgence, et en priant pour qu'il n'en arriva jamais là. Après tout ça restait majoritairement de l'eau, un peu d'ammoniaque et des impuretés. Il vint finir dans une gourde vide, et se la rangea de coté, sans vraiment d'envie d'y toucher un jour.
Chevauchant sa bécane, il remis les gaz à bloc et reparti en direction nord.

Les kilomètres filaient, alors qu'il zigzaguait un peu dans le désert rocheux, longeant des collines. Le soleil grimpait et l'assommait de nouveau de sa chaleur. Il filait avec la bike d'ombre de nuage à ombre de nuage pour obtenir de maigres minutes de répits.
Et sur cet horizon qui semblait infini, apparaissant dans les troubles de chaleur, il le vit apparaitre.
Le gros bâtiment qui sortait de sol, et paraissait encore tellement loin. Le Calter dominait la zone, avec une arrogance folle d'être un ilot de civilisation et de technologie au milieu du rien. Ravivé par cette vision, Cryx poussa encore un peu plus son moteur. Très très loin au fond encore derrière le Calter, une trouble et mince silhouette d'une tour infini s'élançait dans les cieux. Chose immense qui crevait le décor, elle était entourée de quelques nuages qui tournaient autour, dont on eu dit qu'elle en était l'origine. Car tel était bien le cas en réalité.

Soudain, en ayant les yeux vers le ciel à observer ces structures lointaines, Cryx sembla apercevoir autre chose. Ralentissant à peine sa course, il se saisi de ses macrojumelle et observa à travers en direction du point. Le dérapage de la bike qui suivit quand il écrasa les aérofreins produisit un nuage de poussière. Une volée de quelques créatures approchaient.
Il avisa autour, il n'y avait aucun abris possible, tout était plat, les montagnes loin, il n'y avait que des rochers biscornu ici et là. Il n'avait qu'une seule possibilité alors.
Cryx décrocha une large couverture de tissus de couleur sable, et vint recouvrir toute la bike avec. Il peaufina le résultat en posant des pierres en bas pour la maintenir et jeta de la poussière dessus. ça ressemblait presque à un gros rocher, espérait il au moins que ce serait prit comme tel.
Il fit de même avec sa propre personne, se cachant sous une autre toile et s'aspergeant de poussière, un peu à l'écart de l'engin camouflé.
Et il attendit.
Attendre en plein soleil était encore plus insupportable qu'il pensait. Il suait à grosse goutte sous son masque et sa combinaison. Chaque geste qu'il faisait pour saisir sa gourde d'eau était fait avec une extrême lenteur, alors qu'il gardait un bout d'œil par un trou, rivé vers les points qui approchaient dans le ciel. Quand ils arrivèrent à portée de vue respectable, il reconnu qu'ils étaient en fait très très loin quand il les avaient repéré, car ces choses étaient énormes. Au moins plus de 10 mètres d'envergure. Elles étaient trois et battaient de leurs ailes multiples, et semblaient pas tout à fait se diriger sur lui. Les créatures allaient passer à quelques 400 mètres plus à l'est. Il resta rigoureusement immobile, le cœur battant, espérant qu'elles ne regarderaient pas par ici. Il en vit une plonger d'un coup vers le sol, et saisir quelque chose qu'il y avait sous le sable pour l'emporter en l'air, alors que ça se débattait sous les griffes. Par Hujan, qu'elles ne regardent vraiment pas par ici...
Elles sortirent bientôt de son champs de vision, l'angoisse grimpant à ne savoir si elles allaient le voir, bifurquer pour revenir... Il osa à peine respirer et se tétanisa contre le sol.
Rien ne venait. Il compta les minutes qui paraissaient des cycles. Quand enfin il se décida à bouger pour avoir le cœur net, il rampa doucement, si imperceptiblement, pour pivoter sur lui même. Il prit bien 5 minutes pour faire un quart de tour millimètre par millimètre et avisa le petit trou pour observer le ciel. Il mit un certain temps à les retrouver, les trois points s'éloignaient vers le sud. Il resta encore là, transpirant, à les surveiller. Quand bien même il n'était plus sur de les distinguer encore dans le ciel qu'il n'osa pas encore bouger. Et si d'autres arrivaient par l'autre coté maintenant?
Il pris son courage à deux mains, et sorti la tête de la couverture, faisant un tour d'horizon rapidement. Ciel clair, sol calme. Il se redressa, et remua. Il avait besoin d'air, il n'en pouvait plus. Il en retira son masque, gardant néanmoins son chapeau, et laissa le faible vent du désert caresser sa peau. Il respira un coup avec un sourire qu'il perdit vite quand il fut prit d'une quinte de toux. Il ne pouvait pas respirer correctement ici... Il réenfila son masque pour récupérer sa respiration.
Toujours aux aguets, Cryx vint retirer la couverture de la bike et la replia pour la ranger avec l'autre qu'il avait utilisé pour lui même. Il mit le contact, le moteur tressauta mais ne démarra pas. Persistant à faire plusieurs essais, le moteur n'en voulu pas moins rien savoir, crachota et siffla. Les coups de talons de Cryx sur la machine n'y changèrent rien et finalement la chambre de combustion farin éclata, envoyant des débits sur plusieurs mètres à l'arrière.
- Nan nan nan nan NAN!
Sautant à bas, il fit un rapide tour exaspéré, les mains sur la tête, à regarder les morceaux de métal tordu planté dans le sol. Les pièces n'avaient finalement pas tenue plus longtemps à leur fragilité. La bike était foutue.
- Pourquoi tu me fais ça maintenant! Pourquoi pourquoi pourquoi!
Il martela du pied rageusement la machine mise à terre. Regardant vers l'horizon, le bâtiment au fond le narguait toujours. ça paraissait tellement loin et inaccessible encore. Cryx en colère tourna en rond, interjetant le désert en direction du Calter.
- Et toi pourquoi t'es allé si loin! Dis le moi hein! Qu'est ce tu fais là bas? Je veux savoir! Je veux savoir!! Je veux tout savoir! Tu fais chier! Merde merde merde!
Il se défoula encore sur la machine et jeta une pierre au loin. Puis il senti un vertige le prendre et se soutint à sa monture morte. Abattu, il s'assit sur le sol, le dos contre la bike sous la maigre ombre qu'elle déployait. Il avait envie de pleurer, s'il avait eu assez d'eau dans le corps pour le faire. à quoi bon maintenant. Tout seul à pied en plein badlands pour aller jusque là bas?

Il resta un moment à se morfondre, immobile contre son engin devenu épave. Etait-il resté là un cycle? Deux ou trois? Toujours est-il qu'il en était venu à se convaincre qu'il ne fallait pas abandonner. Il ne se laisserai pas mourir là comme ça dans le désert. Il irait droit devant et qu'Imperator le garde. Il se leva, déchargea le matériel et fit un tri. Prenant sa couverture de camouflage, son hydrosynthétiseur, ses armes et quelques autres trucs qu'il pourrait avoir besoin. Puis il reprit la marche, abandonnant sa monture chérie, avançant droit vers son objectif au petit trot, qu'il ne maintient pas longtemps.
Droit vers les collines devant qui cachaient encore la base de son but...

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