Recherche

EDC de Siouka~35641

Bienvenue sur les EDCs de Dreadcast
Vous trouverez ici tous les articles rédigés par Siouka~35641

Cacher

Salut l'art triste !

Siouka était seule dans le bar, assise, la tête reposant sur ses bras croisés à même le comptoir. Elle rêvassait aux suites du bal de Loki quand son amie Lorkette entra et lui fit relever la tête.
- « Salut, Siou ! Alors, déjà finie, ta vie de pin up ? »
- « Bsoir. Vi… mais j’ai beaucoup appris. Et toi ? T’as appris quéchose de c’t’espérience ? »
- « Ouais, que c’est putain de difficile de marcher avec une queue ! »
- « Tu sais comment qu’y souffrent les mecs, alors. » - lui répondit Siouka en se marrant.
- « Je ne parlais pas de cette queue-ci, mais du fait d’être un kobold. »
- « Au moins toi, t’as appris quéchose. Les aut’ vont nier. C’est sûr. Y commencent déjà de l’faire. Et tout va continuer pareil, les zimpés, les rebz, la guerre… »
La jeune orque observait Siouka et espérait bien savoir ce qui bouillonnait sous la petite tête chauve de la gobeline. Elle relança donc sa « leçon d’histoire » par la bonne vieille technique de l’écho.
- « La guerre ? » - reprit-elle.
- « Mouais. Qué conn’rie, ça aussi ! Si t’interroge n’importe quelle burne de patriote y va t’espliquer qu’la guerre c’est une histoire de foi. La foi en l’an-peureux d’un côté, la foi en la liberté de l’aut’. Foutaises ! »
- « Foutaises ? »
- « Même le plus con des zimpés sait que l’an-peureux est momifié depuis belle lurette. Si la guerre continue, c’est qu’y a des intérêts pour qu’é continue. C’est évident. »
- « Des intérêts ? »
- « Tain ! Arrête d’répépier tout qu’est-ce que j’dis ! » - s’énerva la gob.
- « Pardon. Quels intérêts ? » - s’excusa l’orquette.
- « Deux choses : la première, c’est que sans les sous t’es ren ; et la s’conde c’est dans les souterrains. »
- « Tu peux être plus claire, Siou ? »
- « Pour certains le bonheur passe par le pognon, et la guerre c’est une usine à pognon. Les marchands d’armes, les profs de castagne, les réparateurs de néons bousillés… toute une éco-momie qu’y faut entret’nir. Pour ceux-ci, sans les sous, t’es ren.»
- « Et pour les autres ? »
- « Les autres, sont les militaires ceux qui réfléchissent avec les neurones des biceps. Dans les souterrains y z’ont l’impression d’briller. Mais en fait, y brillent comme une luciole dans l’cul d’un troll. Y s’plaisent dans la merde. Y jouent les courageux à braver la mort pour des idées ! La mort tu sais c’que ça vaut icite ? Quedale. Et leurs zidéaux ! Foi en la momie un jour, puis y minigrent et hop ! Foi dans la liberté le lend’main. Pour eux… sans les souterrains, t’es ren. »
- « Mais toi, t’es dans quel camp ? »
- « Dans c’ui des vivants. Dans c’ui d’ceux qui pensent qu’la vie c’est aut’chose que d’vénérer une momie, ou d’se prendre pour un héro en s’tapant sur la gueule tout’la journée. »
- « Pourtant, les héros existent, Siouka ! »
- « Sûr’ment qu’y z’existent, mais certain’ment pô parmi les gugusses qui font mumuse dans la moiteur et la pourriture des sous-sols. Eux, c’est qu’des rats, des engagés enragés. Des rats qui s’glorifient de l’art de la guerre, l’art de s’rentrer dans l’lard – un non-art, un bobard. »
Lorquette regardait Siouka qui prenait un air désabusé. Siouka se redressa et leva son verre.
- « Aux pseudo-héros ! Salut l’art triste ! »

◊ Commentaires