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EDC de Siouka~35641

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La Gob à la Moule

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(Récit HRP du RP - uniquement utilisable par ceux qui l'ont vécu)
Après une première nuit à la Centrale Energétique à boulonner et re-boulonner, Siouka, bien que pleine de bonne volonté commençait à en avoir sa dose. Elle n’était pas tant blasée par le travail, après tout faire ça ou peindre l’écureuil… Ce qui l’usait, c’était de parler dans le vide, entourée d’une bande d’employés premiers de la classe en couettes, oreillers et ronflements.
Ni une, ni deux, dès le lendemain elle trottine à nouveau jusqu’au Centre d’information Pour l’Emploi et commence à disséquer les offres. L’une d’elles retient son attention : barmaid à la Moule. Tout de suite elle a un flash et sent que c’est un poste fait pour elle. Il faut postuler par écrit, mais elle ne se le sent pas de rédiger une bafouille alors elle se rend directement sur place. Parler au boss entre quatre z’yeux, il n’y a que ça de vrai, surtout dans le commerce, vu le poids accordé aux valeurs subjectives de la présentation, de la tchatche, et de la motivation.
Bien sûr, si vous vouliez par exemple postuler à un emploi de gratte-papier chez les zimpés, nul doute qu’il faille se gaufrer une lettre de motivation toute enjolivée de courbettes stylistiques et autres polissages et respectuosités impérieuses et faux-culs… mais pour barmaid à la moule, mieux vaut ramener sa goule.
Preuve en est que notre gob’ a été embauchée sur le champ par DonPhilippe avec la bénédiction de madame Venusia Toucour et, depuis 3 jours, elle prend ses marques derrière le bar.
Dans ce boulot, c’est pas compliqué il n’y a qu’une seule et unique chose à faire : « avoir l’œil ».
C’est-à-dire, avoir l’œil sur le client qui entre, avoir l’œil sur le distri qui se vide, avoir l’œil sur le poivrot qui râle, avoir l’œil sur le steak qui cuit, avoir l’œil sur la monnaie qu’on rend, avoir l’œil sur la vaisselle qui égoutte, avoir l’œil sur le stock de champkro, avoir l’œil sur les dates de péremption des brochettes, avoir l’œil sur les verres à remplir, et de temps à autre passer un coup de lingette sur le comptoir. A ce propos, à son patron qui lui demandait si elle n’était pas un peu maniaque, Siouka eut une réponse dont la portée métaphysique aurait terrassée un alchimiste :
- Bah, disons qu’pour moi, un zinc, faut qu’ce soit nickel.
Sur cette vérité profonde, Siouka, debout sur une caisse de bière retournée afin d’avoir le nez qui dépasse du comptoir, se remet à la confection de son plat du jour : son fameux « Steak d’écureuil nappé de champi-sauce à l’ura », devant Malakhi qui ne perd pas une miette du manège.
Elle prend une poignée de champignons, les pèle, les éminces et les jette sur une plaque de cuisson brûlante, puis elle arrose le tout d’ura. Les lamelles de champignons deviennent vertes et lumineuses sous l’effet de l’étrange breuvage.
- Tout l’secret c’est de retirer les champi d’la plaque avant qu’ils ne te pètent à la gueule.
A l’aide d’une spatule, elle vire les champignons incandescents de la plaque vers une casserole inox. Elle ajoute dans le récipient un verre d’eau, laisse déglacer une minute, saupoudre d’une pincée de mono-glutamate de sodium pour la texture, couvre et réserve au chaud.
- Tu vas m’en dire des nouvelles de ce steak, c’est du frais, mon grand. Y’a encore les poils qui poussent dessus. Capturée pendant la nuit, c’matin la bidoche fumait encore.

Elle jette le steak sur la plaque brûlante pour saisir la viande et le retourne même pas cinq secondes sur l’autre face.
- C’est comme dans l’45 tours… la face B c’est pô l’meilleur. Hop !
Elle glisse la spatule sous le morceau de viande, le fait voler d’un geste rapide et maîtrisé, prend une assiette au centre de laquelle le steak (qui n’en revient toujours pas) est réceptionné. Zéro répit dans le mouvement, l’assiette est à peine posée devant le client que la viande est déjà nappée de champi-sauce et personne n’a rien vu venir.
- Goûte-moi ça, Mala !
Son pote (simple droïde, par opposition aux droïdes complexes) se jette sur le plat comme les morpions sur les maîtresses de l’Ambassadeur des zimpés.
- C’est tout simplement parfait, Siouka !
- Ben ouais. Pour sûr, la champi-sauce à l’ura ça file des gaz, mais y’a pô à dire, c’est vach’ment bon !
Et ainsi va la vie.

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