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EDC de 65442

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Cacher

Grisailles

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Les doigts qui se crispent, se raccrochant aux draps.
Les yeux qui clignent, les paupières occupées chasser les angoisses,
Le premier souffle conscient. L’inspiration haletante. Seule ou non, dernièrement,
A chaque éveil le même rituel, une phrase qui s’impose en maigre ritournelle.
‘Je suis en vie’.

Il faut bien s'en convaincre.






Est-ce que vous les voyez ?

A chaque regard dans vos reflets, des miroirs trop polis aux mares d’eau de pluie.
Ce regard qu’ils vous rendent, en retour, le corps présent à l’âme absente vous accusant, vous, le passé trop usé qui abuse, s’imposant. Une puce obsédante ôtée d’un corps décomposé. La plupart l’ignorent, ou essaient de ne pas y penser. C’est sans doute mieux ainsi. Je ne suis pas fière d’être ainsi envoûtée, un rongeur sidéré par la lueur du laser prêt à le carboniser.



Je me mépriserais plus encore de me plaindre à l’excès,

Sincèrement. On a tous le droit à nos mauvais jours, à nos mauvaises nuits, à en parler, à les décrier, même. Mais je n’ai pas la même tolérance envers moi-même qu’envers autrui. La peur de la pitié – j’enterre par fierté. Ça a dû vous arriver, hein ? Ça a dû vous arriver. Ambivalence, l’envie de se blottir, d’une présence, préférer la distance, feindre l’indifférence.


J’ai frôlé d'un doigt feutré le néant, et maintenant, il s’accroche à moi,

Quand on a compris être une espèce parasite dans une Ville que nous n’avons jamais contrôlée. Une espèce auto-destructrice dans le meilleur des cas. Par le Rat ! Ne me bassinez pas avec vos rêves de gloire, de conquête et d’union. Nous rampons à l’unisson dans une quête désespérée pour trouver un sens à une immortalité qui ne fait de nous que les prisonniers d’une éprouvette lâchée au smog.



J’aspire à la paix, j’aspire aux silence,

J’aimerais que se taisent nos voix – délivrance. Que le vide inéluctable accélère son rythme pour nous libérer enfin de nos exécrables mortes-vies. Prier de jour comme de nuit sous le smog et la pluie pour enfin m’extraire des boites de Schrödinger. Une gamine de bientôt cent ans qui comme une conne attend qu’on lui ouvre les portes, l’auto-apitoiement du noir qui réconforte.


Je me mépriserais de me plaindre à l’excès’…
Alors, Sneni, que fais-tu de ta vie ?


Et l’elfette en réponse s’isola dans le noir
Pour amant son cafard, allongée gauchement.
Elle le sait bien, Sneni, il est des jours comme ça
Où triomphe l’apathie.

◊ Commentaires

  • Acius (93☆) Le 10 Septembre 2021
    C'est nul de partir comme ça