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EDC de 65442

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La présence oppressante des absentes






La cryo, ce truc vicieux qui te fout des coups de vieux. Tu ressors, pour la deuxième, troisième, cinquième fois, tu ne tiens plus tes comptes, et puis tu réalises que le monde a continué de tourner sans toi. C’est tout aussi bien ainsi. Personnellement, je détesterais me dire que les gens ont pleuré indéfiniment toutes les larmes de leur corps en mon absence, auraient érigé des monuments, écrit des lettres dans le vide, n’ont plus jamais vécu enfin à l’identique… Enfin, je détesterais culpabiliser d’avoir juste choisi de me retirer un peu.


Je crois que mes méthodes de disparition sont déjà bien assez cruelles, à susciter des espoirs, de l’amour, de l’attachement, puis à me laisser peu à peu absorber dans la somnolence, dans le sommeil, enfin, jusqu’à ce que vienne l’ambulance qui s’élance sur le chemin des éternelles latences. Enfin, je le réalise intellectuellement, mais percevoir les choses émotionnellement, c’est une toute autre paire de manches, n’est-ce pas ?



Ca doit bien faire une semaine que t’es là, à ne pas trop bouger du divan, ou si peu. La maison redécorée d’emballages usagés, de miettes de chips et de cannettes de Glukoz vides. Une réponse, de temps à autres, au communicateur, histoire de montrer que les pulsations n’en sont pas encore au point mort ; mais la physiologie ne suit pas, c’est bien là le malheur. Tu le sais, que je hais les espaces trop vastes, et quand ton mouvement n’emplit pas la maison, celle-ci semble à mon âme comme un gouffre sans fond.


Le karma, c’est donc pas une petite voix qui murmure que peut-être, il faut parfois changer sa façon d’agir. C’est une paire de lattes dans les parties génitales, un Rudy voie-du-haut adverse en onze-zéro, un hurlement profond dans un ascenseur vide, un AITL avec uniquement des annonces de type ‘Je cherche/je vends’ et ‘Je m’ennuie, qui pour parler’. Le karma, pour moi, c’est la Ville sans toi.


Est-ce que j’aurai couché à ton corps allongé ces mots trop souvent enfermés dans mes pages, ou dans les recoins de mon esprit tortueux et indifférent ? Tu me manques, mon Eny, ne serait-ce qu’un peu. Je n’ai pas l’habitude de t’entendre aussi peu, j’ai la peur tout au fond que de tes cheveux blonds, que de ta silhouette il ne reste qu’un creux au creux du canapé. Ce serait malheureux.


Mon coeur vagabond, dans son vague à l’âme, a compris la leçon ; c’est peut-être l’occasion de t’attendre à mon tour.



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