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EDC de 65442

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Les lendemains qui décantent

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(Musique : rework personnel)








Sommeil agité au fond du bâtiment il y a une heure la grisaille s'était parée d'arc-en-ciels, les champignons parlaient écouter la Ville était une révélation entendre émerger la forêt pourrissante et ses murmures gargouillants était une maladivine nécronirique polychromortifère et merde il n'y aurait jamais assez de néologismes pour décrire le ressenti ça parle et ça grouille et ça grandit et tous s'inclinent devant la majesté, elle regarde les grands chapeaux des uns et les deux petits chapeaux sur son torse, peut-être que les siens aussi grandiront, peut-être pas ce n'est pas très important il faut écouter c'est exaltant exaltant exaltant la vie est belle elle est l'élue il faut diffuser alors elle diffuse peu à peu la frontière se brouille je parle champignon tu parles mycosique tout le monde parle elfettique c'est un miracle on tient une percée les enfants je suis la forêt mais quelqu'un semble mécontent il faut l'inclure c'est important très important [...]


Flou chromatique, noir artistique.



Elle
Se réveille
Le front moite
Le teint cadavéreux
L'haleine des lendemains
Il a dû y avoir une révélation
La douleur en tout cas ne ment pas
Il s'est passé quelque chose, c'est certain
Mais à la seconde, c'est difficile de s'en rappeler
Ses pensées tressautent comme un rat enragé en cage.
Un filet de sang coule de son nez, son manteau taché à souhait.
Pourtant elle est dans son lit, on a dû prendre soin d'elle en son absence.
Grise et crayeuse, elle tente de s'improviser glaneuse de brins de souvenirs errants.

Son cerveau geint comme un losange qu'on tenterait de faire entrer dans un carré mais peut-être oui peut-être qu'il en a toujours été ainsi, pas que lors des absences, aussi lors des présences, quand elle parlait de ressentir la Ville mais elle sait maintenant n'être pas la seule alors ça va mieux madame.

Comme un de ces lendemains de veille elle voit des bribes défiler devant ses yeux creusés.
Des vitupérations et des sanglots et des euphories et des coms sans doute regrettables.
Elle les relit et de fait elle regrette déjà parce que ça suinte fortement, ça suppure
D'un messianisme qu'elle aurait préféré conserver caché dans un recoin.
Il y a aussi tous ces murmures entendus, elle ne sait plus trop si
C'était vrai ou faux, ni même le contenu, était-ce vraiment
Important, elle espère que non. Elle porte les yeux
Sur sa cuisinière où traînent encore quelques
Traces de son rail de spores. Nausée.
Bip. Un message sur son com.
Tu veux que je passe ?
Une hésitation.
Non. Oui.
Oui.




Mais pitié, qu'elle ne fasse pas trop de bruit.


C'est un peu ridicule ce bout de jupe déchiré sous son nez, c'est efficace, c'est doux, c'est ce qu'il faut. Au moins elle n'a pas redécoré la douche de vômissures d'elfette comme elle l'a fait chez Trïll, que le Rat bouffe son âme, au moins elle est en vie. C'est un bon point de départ. Dans ces instants de franc repentir de courte durée qui suivent les erreurs, elle se jure de ne pas recommencer.


Un déplaisant recoin lucide de son petit crâne ricane.



Après son entrevue, elle s'extrait du lit, difficilement, s'allonge en croix dans son microcosme. Elle s'est fait du mal et en a fait à d'autres, et il y en aurait encore, sûrement. Mais comme son interlocutrice, elle est sûre de faire le nécessaire, incarnation de concepts que la plupart ont oublié. Dans le cercle dissimulé, la forêt s'accroît autour d'elle au rythme lent de la décomposition.

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