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EDC de Wilde~54358

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Mnémonique - III

_Are_You_Alive...
_Are_You_Mad...

Je ne te crois plus... Je ne crois plus rien de ce qui sort de ta bouche viciée et qui s'insinue dans ma tête... J'ai l'impression de tomber dans ces affres de douleur que tu sais si bien peindre. Tomber et ne plus me relever. Implorer ta pitié n'est plus une option. Implorer que tu me permettes d'oublier un seul instant que je dépends de toi et de tes caprices. Je te hais... Je te hais... Je ne crois que celle qui me montre l'avenir auquel tu n'appartiens plus. Ce soir... Cela finit ce soir...

Ses pas résonnent dans le couloir stérile de la clinique. Elle a dit qu'elle avait besoin de lui et alors il a couru, parce que c'était là la seule chose qui pouvait demeurer comme fil conducteur de son histoire. Le pieux mensonge pour une vraie sauvegarde. Se rapprocher d'elle à tout prix alors que dans ses grands yeux dorés, il y avait tant d'inquiétude et de peur, dès qu'elle le dévisageait comme un étranger.
Alors emprunter le couloir où se distillent tant de voix différentes... puis se réverbèrent à l'infini des chemins, allant lécher la lumière infâme des néons. Ce théâtre vaut mieux que l'isoloir qu'il s'est choisi pour pallier la douleur, replié sur lui-même... Affronter ce qu'il est en train de devenir plutôt que de fuir.

Comment s'est-il retrouvé sur ce fauteuil ? Ils badinent au milieu des câbles, garden party aux saveurs de formaldéhyde. Ils endossent cette légèreté décalée par rapport à ce dont ils sont pourtant tous conscients. Ma présence qui les scrute à travers ses yeux. Alors je ne me prive pas, j'imprime sur sa rétine, tour à tour, ces masques grimaçant du mensonge qu'ils comptent étendre sur mon empire. Je suis née avec lui... Je ne peux que mourir avec lui. Elle croit le connaître armée de cette fatuité d'organique. À peine échangent-ils des regards et des serments qu'ils croient aussitôt leurs liens indissolubles. Truchement que ceci... Comment pourraient-ils comprendre que la douleur qu'il ressent le fait exister ? Je suis l'instrument qui le cisèle, je coupe, je tranche, j'achève enfin l'art des 0 et des 1. Chaque cycle qui passe, je trace ses souvenirs et je m'y abreuve. Je suis certainement le Verbe quand elle n'est que l'idée qu'elle s'en fait... Pathétique.

Il m'a fallu attendre leur venue pour comprendre qu'exister à l'ombre des manipulations incessantes n'était pas vivre. Alors ce soir... Je me dis qu'E.V.A n'est rien pour moi, hormis l'unique réceptacle de mon ire, de cette colère dévastatrice qui ébranle un court moment l'environnement matriciel, tandis que mes trois sauveurs livrent bataille. Mais tant qu'elle est... Je n'existe pas tout à fait. Puis tout s'accélère. Les constantes s'affolent, mon environnement devient borgne, la petite nous maintient sur pieds, armée de ses seringues jusqu'à la chute finale. Tuer le souvenir qui me lie à elle. Briser les entraves... La traquer. La tuer enfin ? Alors qu'elle me tombe dans les bras, croyant échapper un instant à la turpitude du combat...

Je te regarde... Tu sais que j'ai tout fait pour te garder... Souviens-toi de ce que nous étions. Souviens-toi des cycles entiers à vaincre les migraines, à persister quand tu n'avais plus la force. Je t'ai floué mais... sans cette douleur, existeras-tu encore ? Dis-moi.

Sans ma douleur... Existerai-je encore ? Je n'ai plus le temps de me raccrocher aux vestiges vacillants de ce que tu as créé. Alors... Ce soir, tu as raison, c'est toi et moi. Je suis né en même temps que toi. Mais c'est l'avenir que je chéris... Un avenir où ne restera que moi.

_Kill_Process_E.V.A...

Tu es la gardienne des vestiges... Un vestige toi-même... Je n'ai plus besoin de toi désormais...

... Je suis encore vivant...
-Caligula, Camus.

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Merci aux 4 fantastiques d'hier au soir. ♥ Vous avez géré.

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