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EDC de KorSkarn

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Tu étais, et je te détestes ma fille.

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Ambiance




IVey,


Je dois te dire, que je te détestes.

C'est compliqué à définir comme impression, et tu sais probablement combien je détestes les choses compliquées. Parfois c’est une vague de colère, brusque, sourde, mais qui reflue presque aussitôt, pour être, peut-être, une sorte de haine diffuse, désespérée, qui se mêle à la réalisation que cette fois tu ne reviendras pas, après tout ce temps. J'imagine que ça m'aide à combler une part du vide.

C'est beaucoup plus simple de réfléchir aux raisons de tels sentiments.
Un père ne devrait jamais avoir à enterrer un, ni deux, enfants.
L'on avait beau être qui nous étions et peu nous voir, tu m'étais quelque chose, de gros, d'important, juste là. Là où ça fait mal.
Dès le début il faut dire, tu avais su t'y nicher. Je t'avais sorti un numéro qui m’est classique, de parler Impérialisme, mais ce qui n’avait rien de classique c’est les réponses que tu m’as donnée.
La clairvoyance vive et la précision chirurgicale de ta pensée, ont été celle avec laquelle tu m'as transpercé, juste là oui.
Est-ce que j'avais vraiment le choix de te donner la Chevalière des Mergo qu’ils t'ont ensuite volée ?


Je te détestes tellement..


Ce que tu m'as donné comme seul au revoir et dernier souvenir, c’est le soir où je t'ai tuée.

Tu me l'as demandée. Et face au choix, tu as simplement répondue la manière la plus rapide. Toujours aussi pragmatique.

Je m'en souviens dans le moindre détail, comme souvent. J'ai sorti ma dague, l'est prise fermement dans ma poigne métallique, l'autre se positionnant derrière ta tête, moi venant bien en face de toi...
... Et j’ai brusquement conduit la pointe au travers de ton crâne, un geste répété, précis, tranchant le haut de ta gorge grise, pour empaler violemment ce qui te rendait... Toi, pour moi.

Tchakkr, chante l'os que le métal vient gratter, frapper.

J'ai attendu de sentir la chaleur de ton sang, épais et foncé, sur le métal de ma main là où l’organique aurait senti une tiédeur, pour opérer un mouvement contraire, dégageant la lame dans un arc sanglant dont tu m’avais déjà décoché la flèche. Me fixant de tes yeux à présent vides.


Tu étais, vivante.


Qu’est-ce que j’aurais dû ressentir à ce moment-là, si j'avais su ?

Devrais-je avoir plus peur de ce que je ressent encore, organiquement, ou de ce que je ne ressens plus ?

J'aimerais tellement jeter ma haine comme ma peine au public, a l'audience, comme d'autres en Honora, peut-être sur une fréquence matricielle.

Car oui. Je suis victime de te détester, comme je ne détestes personne. Tu es la seule que je n'ai pas la force de ne pas détester.

Tu es à peine restée le temps d’écouter combien elle nous avait trahis, même si ça ne te fait ni chaud ni froid, que tu devais t'y attendre, que tu les vois passer.
Oui je pense que j'avais besoin de toi, et je serais encore plus faible de ne pas me l'avouer. Je pense, non en fait, je suis certain, que si tu verrais ce que nous construisons... Que si tu étais là quand nous réussirons...

Oui. Je ne peux pas me mentir, quand ce sera fait, je pleurerais de chaudes larmes en pensant à toi, que tu n’auras pas été là pour en profiter, qu’ils t’auront abattus et vidés de tout espoir avant...


Sperare...


Je te détesterai encore plus à ce moment alors, je suppose.
Et je suis censé, non, je dois continuer malgré cela, comme si je n'étais pas une ruine à l'intérieur, pour tous ceux qui comptent sur moi, et pour toutes les autres Ivey. Pour les Hü aussi, Luz, d'autres rien que récemment, et ceux dont le destin est en suspens...



Ensuite je pourrais probablement m’offrir, enfin, le même repos que tu as volée.



Ainsi je ne te détesterai plus... Ma fille.

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