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EDC de KorSkarn

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La transition de l'Orphelin



Le cyborg fixait paisiblement la surface de verre entre ses doigts de métal, le faisant jouer délicatement entre les extrémités de la prothèse, crissant imperceptiblement, l'Impérial Blanc penchant d'un côté puis de l'autre comme au rythme d'une mélodie née de la folie.

Il ne c'était jamais senti aussi vide auparavant, aussi... Androïde. Froid et vide, aussi détaché. Comme si a force de méditer dans le caisson de privation sensorielles, il y avait laissé une partie de lui-même, un fragment amputé en lui remplacé par un peu plus de métal glacial comme le néant.

Un peu plus tôt, il parlait avec une ex-kobold de paranoïa, de meurtres et de luttes, née de simples inimitiés persistant au-delà de dizaines de cuves, de transfuges, de destitutions... Pour arriver au constat simple, que c'était la résultante de l'attachement.
Qu'il fallait simplement ni aimer, ni détester, pour ne pas se perdre.

Ça ne pouvait être que pour cela, qu'il se sentait obligé d'accepter quiconque à la Nécropolis, qu'il ajoutait tout les livres mêmes de Loyalistes extrémistes aux antipodes de l'Impérialisme dans les bibliothèques, que le destin avait choisies de lui arracher celle qu'il était parvenu à aimer, de la plus cruelle des façons, s'assurant par une lourde opération que jamais plus elle n'aurait ce problème avec le suivant, si jamais elle choisissait d'aimer à nouveau.

"Que l’Impérialiste refuse de se sacrifier,
Il n’est alors plus digne d’être ainsi qualifié."

Il se sentait vide. Mort. Comme il les enviait, elles et leurs repos éternels...
Mais il n'avait jamais eu le choix. Le cyborg errait dans les bars défraîchis, les bâtiments abandonnés, les rues sales, partout jusqu'au bâtiment altier du Haut-Conseil, cherchant un signe, une raison, parmi les pièces vides criant leur silence, tranchant avec les réunions capitales et les auditions dépeçant ses Aspirants, qu'il y entendit voir anima.
La naine inquisitrice et ingénieuse, et l'humaine franche et droite lui... Non... Il ne pouvait même plus dire qu'elles lui manquaient...

Il n'y a plus rien en lui. Si quelqu'un pouvait voir dans ses désirs, c'est avec une déception semblable à trouver une boîte à bonbon vide qu'il ouvrirait l'esprit du cyborg.
Rien. Sinon ce qu'il y avait de plus primaire, de plus instinctif. Comme le sexe, qui le portait dans plusieurs paires de bras et de jambes chaque heptade voire jour, pour ensuite alléger un cœur, soigner un mal, ou recommencer différemment comme si l'étreinte de corps autrement agencés pouvait l'élever hors d'un néant qui est en lui. Comme si le plaisir procuré ou donné, goûté du sexe, de la langue ou des doigts organiques ou métalliques, le ferait jaillir hors du gouffre.
Ou alors, il partait, tout simplement, dès les premières aurores spectrales dans le smog, vers quelque sombre activité ou se pencher sur un patient. Priant Hujan fébrilement lui aussi, non pas que cela continue, mais que personne ne s'attache à lui.

Que personne ne s'attache au fantôme et n'en souffre.
Car il n'apportait que cela, la souffrance. S'attacher c'est partager.
Partager le sacrifice de tout même du nom, du droit de s'exprimer publiquement, de circuler, d'avoir une vie politique, partager les balles lorsque le CdO tire dans le lit au petit matin, et l'existence d'un être morne qui cherche, cherche...

"La beauté, l’apparat, n’est que vanité,
Dans le jeu de séduction,
Des avides.
Imposez-vous par votre compétence et votre irréprochabilité."


Tout ce qu'il cherche à présent c'est le prochain projet, petit ou grand, sur lequel il va se jeter et s'investir, cessant un instant son errance, tel un zombie d'holofilm ou un mutant des souterrains.
Quelque chose pour reculer un peu l'échéance, l'avancée du vide, l'avancée du désert sur son envie de survivre, de sortir, de "parler", de boire ou manger.

Il l'avait compris tout de suite, avant même d'être déclaré 'Ennemi de l'Impérium' par exemple, mais le ressentait un peu plus chaque jour :
Il était Orphelin. Déchu de sa Mère, la fonction publique, où l'on est censé faire pour tous, au nom de tous, en harmonie avec les outils extraordinaires allant avec.
Maintenant il devait faire sans, à genoux dans la poussière d'un terrain vague à s'écorcher les doigts organiques sur les tessons d'un rêve brisé, qui a volé en éclat aux quatre coins du secteur, prit en étau jusqu'à céder entre l'incompétence et la corruption.

Il était condamné, a bien pire que d'être traité de Fou, de Traître, de Résident, d'Ennemi de l'Impérium, de Dissident, d'Usurpateur, de Menteur, d'Irrespectueux, de Meurtrier, de Voleur, de futur Rebelle au lendemain même de sa déchéance par ceux qui s'entre condamnent le jour encore d'après sur les miettes du pouvoir déliquescent dont ils se sont emparés.

Il était condamné à réunir les morceaux du miroir avec ses seules mains ensanglantées et celles de la Légion, à reconstituer l'immense paroi aussi fragile que précieuse pour que des silhouettes puissent au fur et à mesure s'y dessiner, l'occuper, regarder leur reflet en disant fièrement :

"Je suis Impérialiste !"


Pour que ses mains empourprées d'une opération lui murmurent autre chose que les souvenirs innombrables et délétères de son épée décapitant Ses ennemis, le sang jaillissant après un temps comme de stupéfaction, venant conquérir le sol rejoignant une tête qui tombe à sa suite avec un corps debout, à genoux, où déjà totalement soumis au sol, a sa dernière étape avant l'apoptose subite qui le liquéfiera.
Des gorges bleuies d'asphyxie comme les visages, violâtre plutôt que bleu Empire, sous l'emprise de sa main métallique, ou plus expéditivement tordues dans des angles bizarres, la nuque rompue d'un mouvement sec comme le synthébois qui craque. La pointe d'une épée qui se fraye un chemin entre les côtes pour embrocher le cœur dans la même passion qui l'éteint. Des corps embrochés brusquement, comme défiant les Lois de la physique par les coups d'estoc assénés puissamment dans un angle parfait, la motte de beurre glissant du fil du couteau brûlant pour regarder du même air hébété la vie qui s'échappe entre ses doigts que l'éventré qu'un combat trop serré ne laisse pas le temps d'achever convenablement.
Toutes ces horreurs nécessaires, qui arrivent dans le feu de l'action même quand on s'emploie à tuer de la manière la plus Impérialiste possible... Pour rien. Gâchées.

Rien que les nouveaux protocoles, les usages, le plongeait dans une profonde perplexité quant à l'équilibre des pouvoirs et le futur...
Tout a été détruit, soufflé. Démoli. Miné. Poussé au suicide ou à la cryogénisation.

"La limite d’une tyrannie,
Est égale a l’endurance des opprimés."

"Cela semble avoir changé du tout au tout l'individu prometteur, vivant, etc..."

Oui... Tout le monde était heureux qu'il soit le parfait pion assurant l'intégrité de la défense sectoriel au-delà des espérances. Après...

Oui, il était condamné. Condamné à vivre éternellement ainsi car en tant qu'Impérialiste, il ne reconnaîtrait pas ce qui premièrement était une erreur dans la méthode, violant la méritocratie, et qui fatalement se prouva être une erreur tout court dans la résultante constatée.
Condamné à s'adapter, condamné à passer de l'état solide, un roc inébranlable, franc, lisse et pourtant sur lequel on s'accrochait, guidait son chemin...
... À un état liquide, incompressible aux menaces, aspergeant l'avide et le corrompu lorsqu'il penche les lèvres pour goûter son forfait, glissant entre les barreaux qu'il n'avait connu auparavant que de l'autre côté, insaisissable, acide, impossible à contenir sauf dans la fiole de céramique de l'intérêt sectoriel, s'écoulant où se trouve l'interêt de l'autre, et entre les fondations impies similaires au sable pour les lécher sans répit, au rythme du flux et du reflux, jusqu'à l'effondrement.

Le cyborg serre lentement ses poings, revenant dans l'instant présent, le corps électrisé, le sang bouillonnant pour quelques instants, empli de l'incandescence d'un feu vertueux.

"Tu aurais dû me TUER, ServerGuard...

Dans ton intérêt comme le mien.

Tu aurais dû mettre à exécution sur moi la menace pesée sur les puces de Sigmar et Arsenia..."


Les mensonges plient les secteurs, mais je suis toujours là, ainsi que mon héritage, pour démentir les rumeurs.
Même raconter aux NI qu'il emprisonnait des Impériaux cuvant des Hostis, qu'il piquait dans les caisses, qu'il violait la Loi, qu'il plaçait lui aussi ses amis, lui attribuer des erreurs commises par d'autres plus tard, ou qu'il souhaite a nouveau le pouvoir, ne suffira qu'à amuser la galerie...

"L’Impérialiste se doit d’enseigner, et de faire, pour l’Humanité.
Et il n’a jamais suffisamment de temps pour une seule de ces tâches."


Une fougueuse humaine à la confiance vacillante en elle-même sous les mensonges qu'on lui assénait lui confessa qu'elle ne pensait jamais atteindre son point culminant dans aucun des domaines où il c'était investi. Il lui répondit que ça n'avait pas d'importance, qu'il fallait simplement constamment s'améliorer soi-même pour chaque jour repousser son point culminant et celui des autres, et non pas socialement, culturellement, militairement ou même hiérarchiquement... Mais simplement en tant que personne Impérialiste, quels que soient les moyens a disposition sur le moment. C'était ça, l'unique point culminant qui importait. Qui on est... Pas comment on nous appelle, voir glorifie.
Il était peut-être Orphelin de la fonction publique, remercié ainsi après 15 années a servir chaque jour qui vient, mais il n'avait pas fini de ce battre pour le secteur, pour l'Humanité. Jamais.
Ce qu'il lui restait l'animant sur cette voie, lui insufflait la plus pure sérénité qu'il n'avait jamais ressentie de toute sa vie. Plus encore que quand il avait pris sa décision de ne plus jamais faire entendre sa voix d'Être humain tant qu'un pouvoir illégitime et corrompu régnerait.

"Ne reconnaît aucun autre côté que celui de l’Humanité.
Ne reconnaît aucun autre maître suprême qu’Imperator.
Ne reconnaît aucun corrompu abusant de l’Impérium."


On ne peut pas tuer ce qui ne vit pas pour soi-même...


On ne peut pas tuer...

Ce qui est déjà mort.


Spoiler (Afficher)
Et voilà !
Probablement le dernier EDC contant la "transition" de KorSkarn, sans être totalement sûr, rien que les mots commençant a manquer après tant d'EDC. Celui-çi a vraiment couler sous les doigts mais il est plus court, et je pense que le personnage a suffisamment été décortiqué dans ses moindres réflexions sur les événements l'ayant touché sans que je craigne de plus me répéter que je n'ai peut-être déjà dû le faire.
Il clôt et parachève en quelque sorte l'évolution du personnage au fil des derniers EDC/événements successifs.
EDC évidemment HRP !

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