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EDC de 39093

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Quand la prothèse rouille...

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Non utilisable IG, blablabla.

Je regardais le cratère fumant face à moi, d’où s’échappaient ces gaz étranges capable de me tuer moi et ma puce APM pour de bon.
J’ai tourné la tête vers mon frère, ce bel homme brun qui avait un jour fait tourné ma tête. Dans ses yeux noisettes noyés d’éclats farins, je n’y lut qu’une immense fatigue, une tristesse et un désespoir incommensurables. Lui comme moi étions loin de ce que nous fûmes.
Il était mon frère... Celui avec qui j’avais ouvert les yeux la première fois au CA. Nous avions passé sept ans dans cette ville.
Le Secteur Impérialiste... Si moi, j’avais encore une vie et probablement un avenir, Ion, sans Emy, n’en avait plus. Ma survie n’avait toujours tenu qu’à un fil nommé Ion. Le fil se rompait, et moi avec lui.
Brièvement, dans l’infinité de mon propre chagrin de ne pas pouvoir être aimée de l’homme qui faisait battre mon cœur, j’ai pensé à tout ce que je laissais derrière moi.
Des amis bons et attentionnés, qui à leur manière, ont tenté de me retenir. Des rires à ne plus savoir respirer, des vod’sang d’elfe plus délicieuses les unes que les autres. Des clopes. Le Sud et le jukebox truffé de mes coups de Kanuf.
Mais moi aussi, j’étais à bout. Moi qui n’avais pas pu comprendre cette ville, j’en étais devenue sa victime, sa proie.
Victime de la loi, victime de l’amour, victime de moi-même.
Car le plus grand de tous mes bourreaux n’avait été que moi et moi seule.
J’avais aimé qui il ne fallait pas. Fait ce qu’il ne fallait pas. Eté qui je ne devais pas...
J’ai soupiré soudain, avec la sensation d’avoir tout raté. Et mon frère m’a adressé un faible et las sourire.
- Je t’aime, soeurette.
Et il serra ma main dans la sienne. Ma prothèse dans sa main de chair.
Sur le coup, je me sentais un peu plus triste de ne pas pouvoir sentir la chaleur de mon propre frère, avant de mourir définitivement. Mais cela ne dura qu’une seconde...
- Moi aussi frangin.
J’aimais mon frère. Plus que tous les hommes qui ont pu passer dans mon lit. Je n’avais que lui. Je n’existai que par lui.
Ceci, était la preuve de mon humanité. La preuve que Cataleya Armsworth, malgré ses prothèses, avait bel et bien un cœur de chair.
Nous nous avançâmes dans le cratère fumant... Jusqu’à son centre... avant de finalement... tomber.
Pour ne plus nous relever.
*
Une large pièce froide, bardée de cuves dressées, pleines d’un liquide verdâtre, floutant les contours de nombreuses silhouettes.
Le technicien avance entre les rangées surélevées, sa combi d’un bleu chirurgical luisant effaçant ses formes, une tablette à la main, écouteurs sur les oreilles.
Il s’arrête, mâchonnant d’un air nonchalant, portant le regard sur une cuve particulière, et revient sur son pad avant de chercher quelque chose des yeux, ôtant un écouteur.
- Dis voir, Ted ! lance-t-il en haussant la voix. Elle est là d’puis combien d’temps, celle-là ?
Il désigne vaguement la forme endormie dans le liquide de clonage, une humaine d’après ses formes galbées.
Un autre technicien arrive, identique à son collègue à cela près que des écailles recouvrent son visage. Un outrilien. Il se penche un peu pour dévisager le visage à peine visible avant de revenir à sa propre tablette, ne la quittant plus des yeux.
- Hmm... Un an, on dirait. Ou presque.
- Morte de quoi ?
Un silence long, uniquement rythmé par le tapotage de la griffe sur le verre de la tablette.
- Cratère, finit par dire l’outri, d’un air abasourdi. Elle s’est suicidée... avec son frère, apparemment ! Et ce, en allant dans le cratère... Le frère est mort pour de bon, mais elle...
- Elle a survécu ?
- Faut croire.
Un sifflement admiratif.
- Ca c’est d’la nana. Elle a eu d’la chance.
- Ou pas. Elle voulait probablement pas s’buter pour rien. D’ailleurs, pourquoi elle s’réveille pas ? dit-il en replongeant vers son pad.
- Boh, pas la première fois qu’y’en a un qui sort pas de sa cuve de clonage.
- Hm. Sortons-la de là. On verra bien.
Après quelques gestes habitués, les deux techniciens enclenchent l’ouverture manuelle de la cuve ainsi que son vidage.
Le liquide trouble disparait, laissant progressivement apparaitre une silhouette féminine, brillant en trois endroits d’un éclat métallique. Elle est là, couchée à présent sur une table, dans le plus simple appareil, habillée uniquement de ses trois prothèses - deux à la place des jambes et une à la place de sa main gauche -, de ses innombrables cicatrices, témoins de sa vie de violence, et ce tatouage courant sur son flanc.
- Waow ! s’exclame l’humain. Regarde-moi cette gonz’ ! Bon, excepté les greffes, sinon, sacré nichons. J’lui écarterai bien les cuisses, moi ! dit-il en riant.
- Hm, hm... réponds l’outri au sang froid, pas plus émoustillé que ça à la vue du corps nu et luisant, avant qu’un sourire fleurisse sur ses lèvres et qu’il reprenne :
- Ouais, ben, ta pote, c’était pas une tendre, vu son dossier...
- Héhé ! J’imagine pas les p’tits veinards qui se la sont tapée. Quelles hanches !
Un rire résonne dans le bâtiment, se répercutant sur les murs couverts de cuves, en attente de clones.
Se munissant chacun d’un jeu d’eau, ils entreprennent de nettoyer le corps inerte. L’eau ruisselle sur l’abdomen mutilé de l’endormie, faisant briller le métal d’un éclat neuf.
L’humain laisse son jet d’eau s’aventurer sur la poitrine ferme et généreuse avec un sourire, jusqu’à ce que l’outri lui prie d’arrêter.
Et la brune ne réagis pas.
Ils prirent les constantes vitales, scannèrent le corps.
- Pouls normal. Température normale.
Ils plongèrent une lumière vive dans l’iris gris clair.
- Réaction de la pupille : aucune.
- Elle a d’beaux yeux...
- Check le scan, imbécile.
L’humain s’exécute dans un soupir.
- Hm... La puce APM a été apparemment endommagée par le cratère. Elle risque pas d’se réveiller, Miss Dreadcast.
- Hm. Bon, c’t’une espèce de coma. On la transfère en centre de cryo et on en parle plus.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Le corps vivant mais vide se retrouva pour la deuxième fois, pris dans le froid artificiel d’une cuve de cryo.
Cataleya Armsworth n’était pas morte...
Personne ou presque ne savait pourquoi.
Plus personne ne l’attendait.
Plus personne ne se souviendrait d’elle.
L’humaine aux prothèses, la cyborg qui buvait des vod’sang n’était plus qu’un souvenir, que celui de son frère avait emporté dans son sillage.

Souvenir figé dans le froid, unique détentrice à présent de son patrimoine génétique.
Mais... L’épiderme tatoué pulse encore au contact du gel.
Rien n’est jamais vraiment mort.

Et certainement pas Cat’.

◊ Commentaires

  • Kmaschta (236☆) Le 07 Octobre 2013
    Nah, restes où t'es, je me fais assez emmerdé dans le sud smiley
  • Kinchaka~27073 (1111☆) Le 07 Octobre 2013
    Genre l'est bonne Cat' ...ça se saurait.
  • Kinchaka~27073 (1111☆) Le 07 Octobre 2013
    Ben s'cuse t'as jamais jouée une bombasse et c'est justement pour ça que j'aimais bien (et tu l'affirmais en plus), ça tombe dans le cliché de tout le monde l'est beau...même avec des gambettes en métal dommage ! Le reste est cool j'ai bien aimé ^^