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EDC de 39093

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Explos... Ion.

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Non utilisable IG, tout simplement car la vraie raison de l'acte de Cat' est inconnue au grand public
Le ciel était sombre. Pas noir, ni d’encre. Plutôt une couleur rougeâtre, opaque et pesante. Un smog lourd semblait avoir chuter, masse énergétique sur la ville, étouffant, irritant nos gorges, toxique. Chaque ID de ce secteur, toute race confondue était malade. Et personne... Non, personne n’échappait à cette caractéristique.
Je me tenais devant ce taudis minable, dépravé. Il transpirait l'inhospitalité et la débauche. Mais c’était la bonne adresse. Le bouquet de dynamite pesait dans ma main, et c’est d’un air pensif que je me remémorait les évènements m’ayant amenée ici.
Tout était ma faute. J’avais été trop pressée. A peine arrivée, je voulais être forte. Je voulais de la reconnaissance. Je voulais un équipement. Je voulais de l’argent. Mon simple job de serveuse ne suffisait pas, mais les perspectives effleurées (la danse) la veille faisaient leur chemin, écureuils pernicieux. La prostitution, plus que les danses érotiques, était un moyen rapide de se faire du cash. J’avais déjà même de potentiels clients. Seulement... Ion ne voulait pas.

“Je croyais que tu avais ta dignité, que tu ne voulais pas faire ça!”
“La dignité ne sert à rien sans être fort. Et pour être fort, j’ai besoin d’un équipement.”
Nouvelle dispute. Depuis que je tentai désespérément de l’éloigner de moi, plus rien n’allait entre nous. Mais je n’avais pas le choix. Le voir avec une autre me blessait plus que je ne voulais l’admettre. Le tenir loin apaisait la douleur. Et surtout, cela me laissait libre de mes mouvements. Je savais que ce que je devrai faire un jour ne serait pas souvent joli à voir. Et je ne voulais pas qu’il souffre de me voir tremper dans mes sombres affaires.
Les mots fusent, acerbes. Ion ne me ménage pas, cassant. Quelques bribes échangées avec mon mentor ont suffi à l’agacer, il a quitté la salle d’entrainement pour revenir sur ses pas, fermement décidé à en savoir plus.
“C’est vrai c’que tu as dit?”
“ A propos de quoi?”
“T’sais très bien, m’prends pas pour un con, Cat’.”
Ce genre de réflexion avait le don de m’énerver. Mais il s’agissait d’Ion. Pas question de m’emporter si vite. Ion méritait plus d’égards. Ion était important. J’étais arrivée ici avec lui, en même temps que lui. Il m’était indispensable. Je me suis donc tournée vers lui. Il semblait si calme. Froid, statique et calculateur. J’ai soupiré. Pas besoin de jouer un jeu, ça ne prendrait pas.
“Ca l’est.”
J’ai vu ses mâchoires se serrer, ses bras croisés sur sa poitrine se crisper. Le masque de son visage était maintenu par je ne sais quel moyen, mais je pouvais sentir la colère monter en lui, envoûtante. Même quand il s’emportait à cause d’un de nos différends, je le trouvais tout de même terriblement beau et attrayant. Je n’ai pas attendu sa réplique pour le contourner et m’éloigner de quelques pas.
“CAT’ !”
Je me suis retournée. Ses poings se serrant, se desserrant alternativement. Il était à deux doigts d’exploser. En colère et blessé. J’ai pincé les lèvres. Tout se déroulait comme il fallait. Je l’éloignai, je l’attristait. Il finirait par me fuir.
“Laisse tomber, Ion. J’ai besoin d’credz. La prostitution paye bien. Et j’ai un client qui m’attends, je prend une douche et je file.”

Je me suis engouffrée dans le vestiaire. Il a suivi, claquant la porte contre le mur.
“J’te laisserai pas y aller, Cat’.”
“Ca suffit, Ion, éclatai-je, sur les nerfs. Fous-moi la paix, je sais c’que j’fais.”
“Rien à foutre.”
“Mais merde! Tu vas pas me mater sous la douche, quand même!”
“C’pas la première fois... “
J’ai grogné. Cette remarque était douloureuse mais tellement vraie. J’ai voulu le bousculer pour passer, il m’a repoussé une première fois, attrapé mon bras la seconde, véritable étau et m’a tirée de force dehors.
“Maintenant tu la fermes et tu m’suis sans broncher.”

“Lâche-moi!!”
C’est en jouant les poids morts que je suis arrivée au bar depuis la DS. J’avais beau me débattre, freiner des quatre fers, Ion était un homme, par conséquent plus fort que moi.
Une fois la place de La Moule qui Saoule traversée et quelques chaises de terrasse renversées, il me fit asseoir lourdement sur un baril, sous les yeux de mon patron et de quelques employés.
Mes fesses heurtèrent le métal dur, mais je ne grimaçai pas, foudroyant Ion des yeux deux fusils Lincoln à la place du regard. Plaquant sa main sur mon épaule, il maintenait une pression suffisante pour réduire à néant mes vaines tentatives. Main de fer.
“si tu bouges, j’t’éclate la tronche sur le zinc”
“Essaie, qu’on rigole!”
Mon patron haussa la voix, nous intima de nous calmer.
“Vous allez m’expliquer ce qu’il se passe ici ?”
“J’allais vous poser la même question, m’sieur...”
Ion lui expliqua mon idée de vendre mon corps, qu’il refusait et ne me laisserai pas faire. J’argumentai, disant que je savais ce que je faisais, que j’avais besoin d’argent.
Mon boss est un type réfléchi. Mais surtout un homme d’affaire. Là où d’autres voient une dispute de couple, lui, voit un possible moyen d’enrichir le sud.
“Et tu comptes faire comment pour lui trouver cet argent si tu ne veux pas qu’elle soit une PUTE?” En insistant bien sur le mot en me regardant.
“j’me démerderai...” avança-t-il,
Le boss sorti son AITL, le posa sur le zinc. “Si Cata’ veut être hotesse, je n’ai qu’à écrire une annonce en informant de sa disposition. Pourquoi je devrais te laisser faire?”
Ion tilta, comprenant la faible portée de ses paroles, avant de reprendre devant l’expression ironique du patron.
“Laissez-moi une semaine et je vous laisse tous les droits sur mon projet.”

A ces mots, le boss parut réfléchir.
“Dis-moi le jeune... Tu quittes le Sud a cause d’une nana... Et tu reviens foutre la merde pour la même chose ?"

Le boss se tourna vers son bras droit “Qu’est-ce que t’en dis? On doit laisser un type qui nous trahit pour la première paire de fesses venue revenir bosser pour nous?”
“On peut lui laisser une deuxième chance.”
Le boss parut y penser pendant un instant, tandis que la main d’Ion se verrouillait sur mon épaule.
“Très bien. Je ne poste rien pour le moment, mais je le ferai si l’envie me tente.”
Ion me relâcha aussitôt et disparut du bar.
Ce projet se mit en route.
Une nouvelle marque de clopes. Au cristaux farins. Ion voulait que je m’y investisse. Après tout, il faisait çà à cause de moi. Il nous fallait un nom.
“Bloody Cristal” ai-je lancé. Le nom est resté.
Mais... C’était sans prévoir ce qui allait arriver...
Le mélange de cristaux farins et de pilz sous forme de poudre constitutait une drogue parfaite.
Elle procurait un sentiment d’euphorie, de bien-être, d’hilarité, et coupait même la faim. Mais le prix à payer pour une minute au paradis était bien cher. Sa consommation abusive provoquait des saignements de nez, une hypersensibilité affective. Si les doses étaient prises à intervalles serrées, risque d’overdose.
Il n’était pas compliqué de remarquer un consommateur. Aussi vicieux soit-il, se produit n’était pas discret. Il pigmentait les iris de quelques éclats farins, impossible à rater.
Sauf chez Ion.
Affublé continuellement de ses éternelles lunettes cyber, je n’ai pas remarqué tout de suite que ça n’allait pas. Je ne me doutais pas une minute de l’existence de cette drogue. Je ne pensais pas un seul instant qu’il finirait comme ça.
Et un jour, je les ai vu. Ses yeux noisettes que j’aimais tant, arborés ces éclats caractéristiques. Mon sang n’a fait qu’un tour. Je me suis levé, le voyant disparaitre aussi vite qu’il était venu. J’ai sorti mon traceur, l’ai suivi jusque chez lui.
Je me suis approchée de lui, silencieusement. Je me suis penchée au-dessus de lui, ai examiner ses yeux alors qu’il dévisageait le plafond comme un inconnu.

“Qu’est-ce que tu as aux yeux, Ion?”

“Hmm... C’est rien.”

“Ion...” insistai-je.
Il soupira, se redressa.
“J’ai essayé de t’en parler...” commença-t-il.
A force, il m’appris tout de sa découverte. Une drogue révolutionnaire.
Je me suis mise en colère. Je ne voulais pas ça, pour lui. Je voulais le meilleur pour lui. C’était pour ça que je l’avais poussé dans les bras d’une belle elfette. C’était pour ça que je l’avais tenu éloigné de moi. Et malgré cela, malgré mon absence, il touchait le fond.
“Ton labo, je vais le faire sauter.”
“Non...”
“Djino ou pas, projet ou pas. Tu peux dire adieu à ta daube.”
Voilà.... ce qui m’a menée devant ce taudis.
J’ai soupesé la paquet de dynamite dans ma main, garni d’un minuteur. Il y avait un peu de vent, aujourd’hui. J’espérais que le feu de l’explosion ne viendrait pas lécher les bâtiments plus loin.
Ce que je faisais... Je le faisais pour lui. Le labo disparu, le boss n’aurait plus rien pour relancer les affaires. Et ce serait entièrement de ma faute.
On saurait forcément ce que j’ai fait. On remonterai jusqu’à moi. Je serai traitée de traître. Chassée du Sud.
C’est en parfaite connaissance de cause que je suis entrée dans le taudis, déterminée, décidée.
Je savais ce qui m’attendait... Mais ma cause était juste.

◊ Commentaires

  • Scarlett (297☆) Le 17 Avril 2013
    ça se lit comme un roman.

  • Medea (153☆) Le 17 Avril 2013
    Huhu, zêtes pas bien vous deux.

  • Medea (153☆) Le 17 Avril 2013
    @Cat' M'étonnes même pas. En tout cas, même si vous me faites m'arracher les cheveux IRL et foutez les rognes à ma petiote, continuez, j'aime bien ! smiley

  • Amar (211☆) Le 18 Avril 2013
    Vraiment sympa ^^

  • Swan~3150 (689☆) Le 18 Avril 2013
    Ce me fait penser à une autre histoire, tiens.. mais texte sympa à lire.

  • Alexander~33707 (254☆) Le 18 Avril 2013
    Rp vraiment sympa qui a bien failli engranger pas mal de bordel derrière.