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EDC de 39093

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Cacher

Ce que je suis.

Ce soir-là, sur le son d’une musique battante depuis le salon de la villa luxueuse qui ne lui appartient même pas, Cat’ ruminait ses pensées.
Une bouteille de vod’sang dans la main et une cigarette vissée au coin des lèvres, son regard se perdait, assise sur un lit qui autrefois l’avait accueillie, elle et un homme qu’elle ne parvient pas à oublier.
Le regard sombre, elle se lève lentement, et se place face à la glace qui lui renvoie son image mutilée. Ses yeux se baissent sur ses mains. L’une de métal mate, l’autre sur la paume de chair parcourue de marque de brûlure de clopes.

Je suis...
Je suis la vie. La vie qui s’amenuise.
Je suis la douleur, je suis le cri.
Je suis le mal, et je donne la mort.

Ses poings se resserrent, se contractent.
Je suis l’oubli. Je suis la mémoire perdue.
Je suis la douleur, je suis les larmes.
Ses bras se tendent le long de son corps, inflexible, dure, sombre.
Je suis l’obscurité. Je suis l’ombre.
Je suis l’épée qui s’abat. Je suis le dernier reflet.
Je suis le métal dur. Je suis le feu, je suis l’explosion.
Je suis le sang, je suis le courage.
Je suis la Force.
Alors, forte et déterminée elle relève la tête, galvanisée par la musique qui pulse dans ses veines.
Et tandis qu’elle s’attendait à voir dans son reflet la cyborg implacable qu’elle pense être... Elle ne voit... qu’une enfant.
Je suis... l’égarement.
Je suis faible, je suis la détresse.
Sa main de chair se pose sur la surface lisse.
Je suis l’oubli. Je suis la mémoire perdue.
Je suis l’amour qui ne trouve pas de retour.
Je suis la solitude. Je suis la chair faible.
Je suis le souvenir impérissable qui hante.
Je suis le fantôme de mon propre bonheur.
Je fus quelque chose...
Et aujourd’hui, je ne suis plus rien.

Un long soupir s’échappe de ses lèvres et ses épaules s’affaissent. Elle se tourne alors, observe la chambre impeccable, aux meubles recouverts de poussière.
Elle ouvre finalement l’armoire, et une odeur divine vient emplir ses narines.
Cette odeur... Elle ne pensait jamais la sentir à nouveau. C’était comme s’il était là. Comme s’il était revenu.
Elle se retourne, pleine d’espoir. Il est là. Il se tient derrière elle. Elle entend déjà sa voix résonner à ses oreilles.
« Ca va, la bisou' ? »
Mais... Non. Il n’y a rien. Il n’est pas là. Il est toujours gelé, au milieu de milliers d’autres corps congelés.
Les larmes montent sans prévenir et noient son visage, adoucissant la cicatrice sur sa joue.
Elle se tourne à nouveau vers le meuble ouvert, où s’alignent plusieurs chemises d’un blanc éclatant. Elle en attrape une, la chiffonne et la porte à son nez, avec encore un peu d’espoir de sentir cette odeur qui lui remémore tant.
Mais l’odeur, fugitive, s’est envolée.
Il ne reste plus rien.
C’est alors qu’une certitude la frappe.
- Il ne reviendra pas.
Et la musique s’éteint, lentement.
Ce qu’elle avait perdu, elle ne le retrouverait pas.
Ni lui, ni son frère, ni sa mémoire.
Alors... Elle ne pouvait plus être qu’une seule chose.
Je suis le Sud.

◊ Commentaires

  • Djino~31724 (155☆) Le 24 Octobre 2013
    "Je suis le Sud. " J'hésite entre "Prétentieuse!" et entre "Yeaaaaaaaaaah!" smiley

  • Medea (153☆) Le 24 Octobre 2013
    Suffit de faire un mix : "PrétenYeaaaaaah !"

  • Thaykiin~38467 (18☆) Le 14 Décembre 2013
    Sud POWAAAAA

    Tu reviens quand, sinon ?