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EDC de 39093

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Despair of you

Il n'y avait personne, sinon elle et elle, dans ce petit taudis.

Si petit, que si elle avait voulu écarter les bras, ses coudes se seraient heurtés à la pierre mouillée et couverte de terre.
La seule source de lumière filtrait depuis le mur, à travers quelques briques absentes. Une lumière bleue, ou peut-être verte. Le genre de lumière qui te donne l'air d'avoir une sale gueule et qui te fait dire que tu as trop bu.
Elle pouvait entendre quelques couinements ici et là. Peut-être un ou deux écureuils ayant pris le taudis pour refuge, se cachant dans un recoin sombre. Le sol étant de pavés et de terre mêlée, et il faisait si froid et si humide que son souffle était smog, et que ses cheveux lui collait au front.
Elle inspira, et l'odeur de terre humide et de renfermé vint flatter ses naseaux.
  • Qu'est-ce que t'as à m'dire ?
Sa voix rocailleuse et grave s'éleva dans le silence glacé du petit taudis.
Il y avait bien peu de place, et pourtant, assise en face d'elle, les genoux ramenés contre le torse, entouré de ses bras... Une silhouette. Drapée de noire, dissimulée dans les ombres, elle ne pouvait que deviner ses mains pâles et parcheminées qui enserrait ses jambes. Cette peau... Cette peau semblait cireuse. Comme des membres sculptés dans une bougie. Elle avait la couleur de la maladie, et une odeur doucereuse et parfumée, mêlée à celle du chlore et de désinfectant.
  • Tellement, tellement de choses, ma chère...


L'interlocuteur qui lui faisait face dans l'ombre penchant la tête, dès lors qu'elle fit de même. Les mots semblaient venir d'outretombe. Un timbre si profond que les cailloux roulant qu'on entendait dans la sienne faisaient bien pâle figure.
  • J'sais qu'il est temps. M'fait pas chier. Il a dit qu'on était éternels.
  • Un mensonge, comme tout le reste, et tu le sais.
La cyborg pinça les lèvres. Oui, elle le savait. Elle avait toujours su que tout avait été bâti sur des mensonges. Sur des apparences sauvées. Comment avais-t-on pu penser que l'Humanité trouverait sa gloire dans cette poubelle ?

  • Ouais. Tout le reste... J'suis fatiguée de découvrir des mensonges derrière chaque porte que j'ouvre.
  • Alors cesse de les ouvrir.
Elle baissa les yeux sur la main sèche qui se déplia pour se tendre vers elle. Comme un signe qui voulait l'accueillir. D'ailleurs, elle ajouta :
  • Il n'y a qu'ici que tu es désirée. Qu'ici que tu ne trouveras plus que paix.
  • Arrête de me tenter... Supplia-t-elle.
Sa main grossière et mutilée se porta à son regard pour le cacher, et ses épaules s'affaissèrent.
  • Je l'aimais.
Elle souffle ces mots comme on éteint une bougie. Comme pour mettre fin à quelque chose, et se plonger dans les ténèbres.
Alors, la main insiste. Elle la veut auprès d'elle. Elle veut l'accueillir en son sein et la protéger à tout jamais de la souffrance.
  • Embrasse-moi...
Elle se redresse, mue par ce désir de lui donner ce qu'elle désire. De se donner ce qu'elle désire. Elle hésite.. Mais sa main aux doigts tremblants se tend vers le membre parcheminé. Elle pourrait... lui frôler les doigts. Presque...

Un mouvement. Un couinements, des grognements.... Deux écureuils qui se lancent dans une courte, mais bruyante bagarre. Elle tourne la tête vers la distraction... Mais alors qu'elle veut retrouver la main de son amie... Celle-ci n'est déjà plus là.

Elle soupire. Quel désespoir... Même La Mort l'abandonne.
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Non utilisable IG. Les rageux, ça ne se passe pas ici, merci.

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