Recherche

EDC de Leviathan~47056

Bienvenue sur les EDCs de Dreadcast
Vous trouverez ici tous les articles rédigés par Leviathan~47056

Cacher

Chapitre X : Better than life...

Crasse... Pourriture... Il y'a longtemps que l'engeance avait cessé de s’intéresser au taudis dans le quel elle zonait, oubliant la couche de poussière sur le sol, ignorant les amalgames de câbles et de serveurs entassés et ronronnants, jonchés de matériel informatique divers se mêlant aux emballages a fast-food et de morceaux de cartons a l'abandon. Il y'avait peut-être eu, autrefois, un appartement la dessous... Peut-être...
Elle émergeait, de temps en temps, dans son lit entre eux deck pour passer une main dans sa chevelure platine, le regard encore fade... L'avait pas dormit, elle dormait plus trop ces derniers temps, et son retour a la réalité fut marqué d'un grognement d'estomac bien marqué, lui rappelant que son organisme avait, des fois, besoin de nourriture.
Se traînant dans son salon, son regard s'attarda sur son reflet dans le métal chromé de son frigo... Une coiffure non-entretenue dévalant en crinière sur son corps, des yeux soutenus par de profondes cernes violacées, et des joues creusées par un manque flagrant d'alimentation... On aurait presque dit l'une de ces camées traînant dans les bas-fond, en quête d'un quelconque fixe pour oublier leur vie a la con.
Mais dans son frigo... Que des vieux emballages vides éclairés par une lumière tremblotante, déprimante. Fallait s'bouger, s'sociabiliser ou presque...
La rue... On aurait put croire que les zones industrielles, excentrées, seraient silencieuse de part leur abandon... Mais il n'en est rien. Comment décrire l'agression d'y mettre les pied, si ce n'est par des relents d'ordures venant vous titiller les narines, le brouhaha des machines d'usines qu'elles vomissent par leurs grandes fenêtres donnant sur de vastes rues désertes, au bâtiments croulant en ruine entre deux terrains vagues, vestiges d'autres bâtiments plus anciens encore dont les entrailles jaillissent encore ca et la de la poussière tels les os d'un animal pourrissant.

La voila dehors, piétinant le sol de ses bottes de cuir encore neuve... A peine usée par le peu, très peu de déplacement que la plumée faisait depuis quelques heptades, couverte des champs de camouflage optique émanant de sa veste en cuir sombre, collée telle une seconde peau se finissant en une cape battant au vent.
Chaque pas, calculé, maîtrisé pour ne pas croiser un autre être pensant... Un autre qui pourrait lui régurgiter leurs habituels discours stupides, dénués de réflexion, dénués de recul. Un soupir lui échappa a cette idée tandis qu'encore une fois son poignet la titillait, signe de la multitude de message spammant sa boite mail, messages qu'elle ignorait pour la plus part d'ailleurs.
Un saut de T-cast plus loin, et la voila en Haute... La mutante n'aimait pas réellement trainer la... Ce n'était pas a cause d'un mépris qui caractérise la plus part des êtres se jugeant "rebelles" ou "criminels", développé plus par envie d'une quelconque originalité, d'une quelconque recherche d'identité, mais simplement parce qu'elle ne souhaitait pas qu'on l'y voit, qu'elle en avait assez des problèmes et avait appris, avec les années, que plus on les évitait, mieux ont se portait...
Et cela valait encore plus pour les problèmes arborant une plaque dorée sur le veston.
Passée la porte de l'un des bars de la cité, Il lui suffit d'un regard vers le comptoir pour contempler l'habituel amas des quelques rares résidents de la cité qui n'étaient pas occupés a s’entraîner, ou occupés a coucher... A moins qu'ils n'aient pas de quoi faire l'un ou l'autre. Tous la, vautrés sur leurs chaises a vider verres sur verres, jours après jours, soirs après soirs... Tous massés la sans même chercher a faire autre chose de leur temps, ces mêmes qui se plaignent de l'inactivité de la cité, ces mêmes qui se plaignent d'ennui alors qu'ils ne cherchent plus a provoquer le mouvement...
Cité endormie... Paralysée... Dont les cellules se sont toutes arrêtées, les unes après les autres.
L'engeance détourna le regard pour nourrir l'une des bornes de vente de ses rares crédits, ses doigts de chrome et d'acier pianotant sur l'antique panneau d'affichage holo', rayé et crade, accusant le poids des années, pour en retirer quelques plats instantanés qu'elle fourre dans sa besace pour quitter les lieux, ni vue, ni connue...
Vingt deux minutes... Voila le temps qu'il lui aura fallut pour faire un bond a l'autre bout de la cité, récupéré de quoi manger, et revenir en trombe dans son manoir de l'oubli, temple d'une génération de reliques vivant tellement de vie qu'elles en oublient alors de vivre la leur, cathédrale de cables et de branchements, hommage aux dieux dans la machine.
L'engeance dépose sa pitance dans son réfrigérateur, de quoi la stocker... Selon ses estimations, sa dame dormait encore, et elle n'aurait pas besoin de manger avant encore plusieurs heures. La voila donc se dirigeant a nouveau vers son lit, se laissant tomber dessus avec un soulagement certain, tandis que ses doigts viennent agripper son Silmerion, plage de lumière néon dans l'ombre de son nid, et en extirper un cable a l’embout d'acier froid, qu'elle se hâte d'enfoncer dans le datajack de sa nuque.
Alors son corps se tend, se fige, son esprit s'égard et quitte son monde... Peu a peu, la réalité perd en intensité, au fur et a mesure que son être se libère des chaines de la gravité, qu'elle quitte les ombres e la nuit pour rejoindre les ténèbres de la Matrice... Et la voila, flottant dans le flux de donnée éclatant, quelque part en dérive autour des étoiles luisantes de quelques entreprises d'un groupe privé, dansant dans la nuit tels un pulsar vibrant... Au loin, elle contemplait, au delà du flux, les amas de glaces d'un quelconque nœud surprotégé dominant le reste des fenêtres, entrouvertes sur d’innombrables secrets...
Et elle flottait... Légère... Libre... Heureuse.

◊ Commentaires