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[ECRIT] Écris-moi un mouton

Créé par Benjamin~53404 le 27 Avril 2016 à 07:37

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Benjamin~53404 Posté le 27 Avril 2016 à 07:37 #1
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Écris-moi un mouton!

Ce topic est en fait un petit exercice d'écriture pour tous ceux qui apprécient écrire des textes courts et sans suite. Pour l'explication, par semaine (ou deux fois par semaine, on verra bien), je poste deux images, et à partir de l'une de ces images (ou les deux), vous devez écrire un texte qui en raconte l'histoire. Parfois, il arrivera que ces images soient sorties d'oeuvres (films, livres, jeux vidéos...). Pour autant vous n'êtes pas obligés de vous baser sur cette dernière: faites selon votre inspiration ! Précisez l'image sur laquelle vous vous êtes basé pour écrire !

Si vous le souhaitez, vous pouvez me proposer des images pour le tour prochain. Il me faut cependant le nom de l'artiste pour que je le note évidemment.

N'hésitez pas non plus à poster votre texte, peu importe la "qualité" que vous lui donnez. On est pas ici pour juger, juste écrire ! smiley

COMMENTAIRES SUR AMI DU FLOOD, ne sont acceptés que les textes ici !
Benjamin~53404 Posté le 27 Avril 2016 à 07:37 #2
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Tour 1: 27 Avril au 4 Mai

'Opera is Closed' ('L'Opéra est Fermé') de Craig Mullins

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'Bulletproof' ('Pare-balles') d'Alexander Mandradjiev

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Shaia~37051 Posté le 27 Avril 2016 à 13:32 #3
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// Journal d’entrées du Soldat 1ere classe Elisson, 12 Janvier 2815

Rouge-Orangé, ténu et fuyant comme un crépuscule d’été.

C’est ainsi que l’habitacle du transport C-18 est éclairé par la lumière de Aldéraïmin. Un silence de mort empli le véhicule alors qu’à l’extérieur, quelques kilomètres plus loin, le vacarme du champ de bataille empli l’atmosphère de son vacarme. Nous sommes 24 troufions dans cette foutue boite de conserve roulante, ramassé le long des colonies de Kitar-V, on nous à donner un fusil, une tenue réglementaire de conscrit et entassés dans le transport sans plus d’explications. C’est ainsi que le protectorat décide de ceux qui meurent au champ de bataille et de ceux qui meurent lorsque le front cède, leurs colonies ravagés par les Autres.

Rouge-Orangé, sec et aride comme le sol de cette planète.

Je sers le fusil à impulsion usé encore couvert du sang séché de son ancien propriétaire entre mes mains tandis que la peur me ronge les entrailles, les autres sont tous dans le même état. Un écran s’allume contre la cabine du conducteur, éclairant ce qu’il reste à éclairer: Une bande de jeunes femmes et hommes n’ayant jamais touché une arme de leur vie, qui vont mourir dans la journée qui suit pour retarder l’inévitable. Le compte à rebours avant l’arrivée se lance, moins de cinq minutes pour faire ses prières, finir une lettre d’adieu et ne pas craquer.

Rouge-Orangé, vif et agressif comme ce soleil qui brille dans notre ciel.

Comment ça à commencer ? Je n’en sais rien, je n’étais pas née, cent cinquante-quatre colonies formaient le protectorat dirigé par la Terre en l’an 2781. Quelques dizaines d’année plus tard, il n’en restait que quarante-cinq. Ils sont apparus du jour au lendemain, ravageant les colonies et vitrifiant la surface des planètes habitées par l’homme. Il n’y avait nulle part où fuir, le front s’étalait dans toutes les directions. Alors la Guerre Totale fut décrétée, chaque Homme, Femme, Enfant devait combattre. Mais nous étions déjà condamnés. C’était une purge, et elle ne s’arrêterait qu’avec la disparition totale de la Race Humaine.

Rouge-Orangé, comme le roux de sa chevelure à la lueur de l’aurore.

Dehors le vacarme s’amplifie, les tirs d’armes lourdes, explosions et autres témoignages de la violence extérieure emplissent le C-18. Plus loin une recrue tente de se tirer dans la bouche, pas de chance, les armes ne s’activant pas lors du tir contre un humain, il fond en larme et crie sa haine viscérale pour cette vie et ce monde. Je n’ai rien à dire, il n’y a rien à dire. Je la reverrai que dans la mort, dans la paix. La rampe s’abaisse, l’habitable s’empli soudain de vie comme un réveil brutal après une longue léthargie. Les cris, la course jusqu’aux tranchées et l’armement des fusils.

Mais nous sommes tous déjà morts.

Rouge-Orangé, comme le sang qui filtre entre mes doigts.

//Fin d’entrée de journal. Transmission au secteur des mémoires de la Grande Guerre.

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Voilà voilà, un ptit texte comme ça, jsuis pas super écrivain mais j'avais envie de participer au projet lancé!
Leviathan~47056 Posté le 27 Avril 2016 à 14:14 #4
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Béhémoth Matr.
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Nous sommes le trois Turedas de Vifazur, a minuit et vingt trois minutes précisément... Sur les marches du parlement, la foule pousse maints cris de joies, a peine coupés par de rares coups de feu sporadiques provenant des ruelles alentours. Ils se massent, ca et la, autour d'un T-41 a l'abandon, allumant quelques cigarettes sur les flammèches s'échappant encore de l'engin en piteux état.

Car tous le savent... La révolution est achevée. La monarchie s'effondre a l'instar du drapeau de l'immense bâtiment, chutant tel une torche en illuminant de miles feux sa façade dorée, sous les applaudissements des rebelles et soldats alentours.

Les êtres défilent dans les allées vides du palais, armes au poing, qu'ils pointent sur les quelques ombres qui par instant leur tire encore une légère angoisse, imaginant déjà la promesse d'un ultime affrontement a la mort. Mais rien, il ne subsiste plus que les draperies agitées par le vent des rues en proie a la chaleur des combats et de l'allégresse de la victoire. Plus que les poteries explosées a même le sol, et les vieux tableaux criblés de balles.

Autrefois, ce lieux regorgeait d'une vie bureaucratique riche... Quoi de plus étonnant pour une dictature d'ailleurs. Aujourd'hui seul l'odeur vicié de la mort règne en maître, mêlé d'une odeur de fer, une odeur entêtante... Celle du sang formant tâches et flaques au sol.

C'est la, au cœur du palais, que se tient le dénouement. Une troupe d'homme enragés, endiablés par cette victoire payée par le prix du sang et de la souffrance, amassés non loin d'un trône de pacotille face a une baie vitrée immense offrant vue sur la ville nocturne, d'ou s'élèvent les flammes et les bûchers par dela les silhouettes sombres des bâtiments...
Deux hommes.

Un homme qui hier encore était tout puissant, et aujourd'hui n'est plus que la carcasse vide de ce qu'il abritait. Son courage, sa ferveur, sa rage, son humanité, tout s'était envolé de ses yeux vides et hagards fixant le canon de l'arme pointé devant son visage.

Un homme qui hier encore n'était rien, rien de plus qu'un sympathisant un peu trop téméraire, un peu trop casse-cou, et qui aujourd'hui détient tout le pouvoir du monde au bout de son doigt, caressant la gâchette glaciale de l'engin de mort. Un homme qui n'a que conquête et férocité dans le regard, mais dont le destin de cette rébellion, le destin de cette cité, repose sur le bout de son doigt...

Mais en ces lieux, nul sagesse ne retentis... Seulement le claquement de la déflagration, et le bruit lourd et moite de la chair s'écrasant contre le sol. Et malgré l'horreur du spectacle, l'infamie de la mort, ce ne sont plus que rires et acclamations qui font retentissent dans la pièce bien trop grande pour ce petit comités...
Et toujours cette rengaine, qui s'élèvent a présent encore et encore tel un dogme impie, ou une litanie sordide...

- Le Roi est mort, vive le Roi ! -


Alors il se hisse sur le trône, contemplant sa cité avec fierté et pouvoir... Sans même comprendre que ce qu'il avait affronté si durement s'était déjà progressivement immiscé en lui... Car peu importe le Roi, seule reste la volonté de la Couronne.

Et moi, je quittais ces lieux... Loin de la joie, loin des festivités... Errant sous les lueurs carmines de l'Aurore se levant déjà, le coeur en peine. Car déjà je savais que nous venions de troquer un Tyran pour un autre...







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Comme Shaia !
Yonbaïke~41026 Posté le 27 Avril 2016 à 16:25 #5
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Dust in the smog
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'Opera is Closed' ('L'Opéra est Fermé') de Craig Mullins

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-Franchement, moi, j'dis, on aurait dû en rester au stade du télécommandé. Ou d'l'intelligence d'toaster. Parce que, moi j'dis, ça commence par parler, puis ça veut aller à l'opéra, puis après c'est quoi, heiiiin ? Moi, j'dis, on ferait aussi bien de....

La patrouilleuse armée jusqu'aux dents se vit interrompue par une vive taloche du lieutenant grisonnant. En bon nain, ses corrections arrivaient en moyenne à hauteur des hanches de la troufionne trop bavarde, et autant le dire cela faisait mal. Il s'approcha ensuite d'un pas calme de l'Exterminobot immobile, plantant ses yeux dans les voyants luisants, avec un sourire doux qu'on lui voyait rarement.

-T'en fais pas. J'sais qu'tu veux y aller, à l'opéra. C'est définitivement pas pareil, de vive voix ou via la matrice... On va trouver.

L'art de la débrouille pour le chef de patrouille.


L'éveil avait été aussi affreux que le décès. Je me souviens encore des wolfers fouaillant dans mes tripes exposées, du noir, puis, enfin, de la lumière, de cette affreuse lumière crue et du froid perçant. Une expérience à laquelle j'avais consenti, un formulaire caché au milieu de la foule innombrable qu'impliquait la carrière militaire.

La soldate Grive est morte ! Vive l'Exterminobot. Ah, qu'il avait été perturbant de lire mon propre nom sur une plaque commémorative. J'aurais voulu encore une fois entendre les chants qui m'avaient bercée ; et je ne pouvais que maladroitement l'exprimer, tous mes secrets scellés et la parole clivée.

Ne pouvant qu'écouter, insensible à leur brouille et envahie de trouille.


Nos souffrances et regrets doivent-ils rester muets ? Le lieutenant, songeur, longuement y songeait. Du bâtiment, quelques filets de voix s'entre-échappaient. L'immédiat malheureusement devait lui donner raison ; les résistants avaient eu vent du projet « Transmigration », et avaient décidé de régler la question d'un mécavirus de bien sinistre oraison.

Cyclone silencieux aux reflets rouge-oranges, le virus bien longtemps multiplié, dormant, horde qui broie, qui mange, s'activa, ouragan ; ce fut une explosion toute pulvérulente, silencieuse, malsaine, amplifiant la tourmente.

Opéra, Bot et armes, en un grand tas rouille qui grouille comme les larmes, s'effondrèrent.


[Commentaires bienvenus en MP, positifs comme négatifs. smiley]
Janus~51367 Posté le 27 Avril 2016 à 17:45 #6
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La Dame Écarlate


San Francisco, Californie, le 17 avril 1906.

C'est contre toute raison, et autant que ma fébrilité me le permet, que je me dois d'écrire ce dont je n'oserai parler à personne, par crainte qu'on m'aliène avant que je ne puisse mener à bien la tâche qui m'incombe. Je ne peux vous demander de croire à ce qui va suivre, en ces temps de sciences nouvelles, ni ai-je besoin de le faire. Les événements de cette nuit se chargeront de me donner raison, ou au contraire de prouver ma folie. Il est toutefois de ma responsabilité, dans l'éventualité de mon échec, de laisser une trace, de tenter de décrire l'indicible horreur à laquelle je m'apprête à faire face.

Ma vie fut bouleversée, à l'aube de ma quinzième année, quand pris fin celle de mon grand père, William Derleth, auguste professeur en sciences occultes de la prestigieuse Miskatonic University d'Arkham. Mon affection pour le vieille homme était d'autant plus grande que ma mère, s'étant dotée d'un pragmatisme moderne en réaction aux excentricités de son père, ne m'autorisait que rarement à le visiter. Il avait, disait-elle, peu à peu sombré dans une sénilité prématurée, du fait de ses recherches insensées, et craignait qu'il n'entraîne avec lui mon esprit impressionnable dans sa réalité bizarre et fantasque.

Ce fut donc à l'insu de sa fille que, sur son lit de mort, il me confia son journal, posant sur moi un regard d'une gravité que je ne lui connaissais pas. Aucun mot n'avait accompagné son lègue, dont seule une expression de pitié à mon égard trahit, à posteriori, la signification.

Ce ne fut que quelques semaines après son départ que j'osais enfin m'y plonger, rongé par la curiosité de découvrir quels mystères séculaires allaient me révéler ses pages. Aussi, fus-je d'abord autant déçu que pétri d'incompréhension, quand en lieu et place d'occultes secrets, j’eus entre les mains de nombreuses coupures de presse tristement rationnelles (certaines si vieilles qu'elles menaçaient de s’effriter sous mes doigts), faisant le jour sur une obsession pour les grands incendies, drames tout à fait conventionnels des cités à travers l'Histoire.

Combien je regrette aujourd'hui, de n'avoir pas simplement cru, comme ma mère, que la décrépitude avait emporté son esprit. Si je recopie certains passages de ce journal maudit, que vous trouverez joint à ce testament après cette nuit que je prédis funeste, c'est pour me donner la force d'achever l’œuvre de mon aïeul.



Arkham, 20 septembre 1871.
Enfin ! Après des années de recherches infructueuses, je l'ai finalement trouvée ! J'ai fait transféré les fonds nécessaire à Aleister, soit louée sa chance, pour qu'il l'achète à cette galerie et loue un entrepôt assez discret pour son étude. La toile a été rebaptisée “La Dame Écarlate”, mais a signé son origine, comme attendu, par la mort de son propriétaire. Je dois me hâter dans mes préparatifs, pour rejoindre Aleister à Chicago au plus vite.

Chicago, 28 septembre 1871.
Quelle folie s'est emparée d'Aleister ?! Je lui avais pourtant donné des instructions très claires : recouvrir la toile et ne pas s'en approcher jusqu'à mon arrivée. L’influence morbide a déjà pris effet : il semble légèrement anémié, diminué de sa vitalité. Madame O'Leary, qui habite la maison en face de l'entrepôt qu'elle nous loue, m'assure qu'il n'a touché aucun des repas qu'elle a déposés à sa porte depuis plusieurs jours.

Il me jure que ce ne sont que les nerfs, mais les rêves qu'il me décrit laissent peu de place au doute. C'est bien elle. “Lilith”, “La Sorcière de Sang”, parmi les nombreux noms qui ont été donnés à cette peinture millénaire. Je note son état exceptionnel de conservation, qui selon Aleister s'est rafraîchi depuis qu'il l'a en sa possession.

3 octobre 1871.
L'état physique autant que la condition mentale de mon étudiant se dégradent de jours en jours, à ma grande inquiétude autant qu'à mon étonnement. Il oscille entre catatonie et rêves éveillés. Je devrais l'écarter de cette toile, aussi loin que possible, mais je ne peux m'y résoudre. Elle semble lui donner accès à une dimension inimaginable, et à chaque fois qu'il tente de me la décrire, c'est dans une “langue” gutturale, hors de notre monde, dont chaque phonème impie fait trembler mon être. Sa main semble guidée par une entité étrangère, quand il noircit feuillet après feuillet de symboles défiant la raison.

Entre la “Dame Écarlate” et lui, j'entrevois parfois l'air vibrer de tentacules intangibles, comme formés dans l'éther. Est-ce que je deviens moi aussi fou, sous l'influence de cette hérésie ?

5 octobre 1871.
Quelle folie s'est emparée de moi ? J'espérais que la connexion d'Aleister avec la toile me donnerait la clé de sa destruction. Mais je n'ai fait que le condamner aux limbes, et damner mon âme. Rien dans mes recherches ne faisait état d'un processus aussi rapide. Cela devrait prendre des années ! Et la Sorcière, mon dieu, semble rajeunir à mesure qu'il dépérit. Est-ce qu'elle sent, est-ce qu'elle connaît mes intentions ? Je recherche en désespoir de cause une réponse, une solution, dans cet ouvrage maudit qu'est l'Unaussprechtlichen Kulten. C'est notre dernière chance.

8 octobre 1871.
Ce sont peut-être mes derniers mots. Tous mes espoirs reposent dans le feu alchimique de Yith. J'ai été contraint de maîtriser Aleister, hors de contrôle.

12 octobre 1871, Chicago.
Seigneur, qu'ai-je fais... Quelle vanité de m'être attaqué à EUX et leur... portail. Le rituel... Aleister, ce pauvre bougre, il m'en a empêché. Un feu a pris, mais aucun feu terrestre n'aurait pu la toucher. J'ai dû fuir, fuir devant son rire d'outre-monde. Mon dieu, ce rire. Et Aleister riait avec elle, insufflant une force surnaturelle aux flammes. L'enfer sur Terre. La ville est une ruine. J'ai eu la force de braver les braises dans l'espoir de retrouver la Dame. Elle a disparu, une nouvelle fois.

On accuse à tort cette pauvre Madame O'Leary. Mais comment oserais-je les convaincre de leur erreur ?


Alors que je m'étais convaincu depuis bien longtemps du délire maniaque de William Derleth, je l'ai vue. Au hasard de mes flâneries dans les rues de San Francisco, j'ai trouvé le chemin de la Dame Écarlate, terrifiante de majesté. L'antiquaire qui la possède semble ployer sous le poids de plus d'années qu'elle n'a vécues. Elle rêve d'indescriptibles cités cyclopéennes, qui s'élèvent à la lumière des premières étoiles...

Et cette nuit, par le truchement d'une horrible plaisanterie cosmique, ou d'une vengeance ourdie à l'encontre de ma lignée, c'est à moi qu'incombera la terrible tâche d'invoquer le feu de Yith. Puissiez-vous me pardonner si j'échoue.

C.A. Smith


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Tentative modeste d'hommage à l'un de mes auteurs préférés smiley
Moi ce que je bouffe, je le vole. Ou alors je le bouffe pas.
Inconnu Posté le 27 Avril 2016 à 19:18 #7
"Nous som ... reux de vous an ... l'horizon se lève ... avenir ... avancer en Cy'ence ! L'humanité ... l'aube ... elle ère !"



Qui n'a jamais entendu cette voix typique, entrecoupée de grésillement, tourner sur de vieilles ondes hertziennes .

Des milliards... C'est le nombre d'humains qui peuplait la planète il y a quelques siècles, s'agglomérant par million, en surface et en sous-sols. Certains se sont élevés au-dessus de nos têtes il paraît, et vivent dans les étoiles. Difficile à croire pour un humain posant un regard sur l’extérieur, bien qu'il reste quelques reliquats technologiques, des carcasses d’édifices et de monuments rappelant la grandeur qui n'est plu. Pour ceux qui savent, nous avons les groupuscules gardant un contrôle certain sur le Savoir et la Connaissance, s'en clamant Dépositaires exclusifs. Qu'il est bien orgueilleux de penser ça.

Heureusement, mes Frères, mes Soeurs et moi même, accomplissons notre devoir à merveille. Il serrait fier de nous, s'Il pouvait nous observer. Notre Guide, mon Père... C'est Lui qui nous a éveillés jusqu'à atteindre un état de conscience supérieur.

Nous n'étions pas nombreux à atteindre l'osmose parfaite, et certains périrent dans les premiers essais, l'esprit déchiré ou le corps brisé d'autres ont tout simplement perdu pied et sont devenus fous par la souffrance quotidienne et insupportable de l'exercice. C'était à nous qu'il revenait de mettre fin au calvaire des nôtres trop fragiles et affaiblis par la vie.

Tellement de souvenirs me reviennent... Dont certains que je pensais avoir oubliés.

Il nous aura fallu des dizaines d'années pour retrouver une trame de ce qui a été, rencontrant de plus en plus de résistance à chaque fois que nous nous rapprochions du but.

Les groupes Zeta, Beta et Espilon ne sont plus opérationnels faute d'équilibre. La perte d'un des membres entraîneraient un dérèglement trop important pour prendre le risque. L'incompatibilité entre les membres des groupes restants, empêche une réorganisation optimale.
L'Alpha qui s'était recomposé avec deux membres Sigma et Phi, ce qui permis au passage de les sauver, n'émet plus depuis - Je crois bien que le satellite est passé deux fois au-dessus du cimetière d'épaves. Les zones claires sont de courte durée et malheureusement si le Veilleur n'est pas actif dans la seconde qui suit, on manque la cartographie du ciel - Deux, trois cycles. Ce qui est l'estimation la plus probable, et correspondrait au délai que nous nous étions fixé.

J'ai toujours cette part de nostalgie à la veille d'un affrontement. On ne peut s'empêcher de repenser à nos Frères et Soeurs sacrifiés, à tous ceux que nous n'avons pu sauver. Et à la fois, voir cette communauté que nous protégeons, panser ses plaies et réapprendre à vivre, nous donne d'autant plus de force dans notre combat.

Un jour...

Digamma vient de se mettre en alerte, je demande une visualisation et le dernier de nos Veilleurs confirme l'intrusion dans le périmètre. Ils ont mordu au piège. S'il y a une chose qu'ils ont tous sous-estimée, c'est la ténacité que nous avons à espérer la réalisation de nos prières... La cupidité sera leur perte.

Je m'enfonce et me fonds à travers eux comme ils le font à travers moi.

Notre Père qui nous a tourné la tête vers les cieux
Tu as semer les graines de ton Rêve
Une main tendue vers les miséreux
Enfants de ta relève
Nous exauçons, sans relâche, ton dernier vœu.

Nous portons en nous les stigmates d'être né dans un monde brutal et violent auquel Il a su nous sauver.

Oui un jour...

Les hommes s'approchent trop confiants de l'antique bâtisse. Je peux les entendre gravir les escaliers, et s'exclamer de surprise à la vision d'un groupe de femmes et d'enfants à l'abandon. N'avaient-ils donc jamais compris ? Depuis combien d'années maintenant, nous les guidons petit à petit jusqu'ici pensant qu'ils nous détruisaient à fur et à mesure, nous poussant dans notre dernier retranchement, le Nid.

Je me laisse aller à cette sourde colère qui gronde en moi partagée par l’hilarité de la situation et intègre la Sentinelle restante. S'ils pensaient que nous avions puisé jusqu'à nos dernières ressources et ouvert le chemin de la maison, ils allaient être déçu.
Le transfert est rapide, l'activation ne prend que quelques secondes et la machine arrive lourdement pour faire rempart. L'excitation m'envahit, car JE le sais... JE le sens... La surprise et la peur s’échappent de leur enveloppe, et J'affiche un rictus victorieux face à la dernière lie de l'humanité.



"Mais... C'est impossible... "

L'effet de surprise Me permet de prendre possessions des quelques machineries environnantes que Nous avions planqué en retrait. Nous savions qu'ils ne viendraient pas seuls et Digamma est déjà en train de s'éloigner de la zone à bord de notre véhicule ; JE sais le groupe des survivants à l’intérieur.
L'Esprit rassuré de ne faire aucune victime innocente suite à des dommages collatéraux, JE laisse la Frénésie gagner peu à peu du terrain, sans qu'aucun retour en arrière ne puisse être envisagé.

JE te l'avais promis...

Les enfants retrouveront leur sourire et pourront de nouveau rêver dans un monde meilleur.

Oméga
Ladoria~7869 Posté le 27 Avril 2016 à 19:46 #8
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Al Kabolde
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Après King Kong, ces cons ont tenté King Sheep.

L'un dans l'autre, ça semblait une bonne idée.

Remarque, c'était pas banal, une boule de laine de 15 mètres montée sur pattes, enchaînant poses, backflips et galipettes devant une assemblée de girouettes, ça promettait. Opération de publicité orchestrée à l'Opéra, bâtisse brodé d'or et bordé de bleu, d'où s'échappent rires de péteux loin de ceux des gueux. Ces derniers encadrés par la sécurité, siégeant en dernière rangée, interdits aux loges privées. Question de rang, de places dans la société.

La démesure dans toute sa splendeur, la grandeur dans la luxure.

Mais tout allait bien et la salle battait son plein. De la Haute bien logée aux petits réprimés, tous étaient conviés au spectacle des méritants. Même les déchus pointés du doigts étaient là, entassés dans un coin pour que l'attraction fasse salle comble. Ironie.

Un rideau opaque et massif cachait la bête silencieuse à souhait, si bien qu'on commençait à douter de l'existence d'un tel machin, les suspicions allaient donc bon train.
Les minutes se firent notables, puis longuettes au fil du temps qui fuyait, et toujours pas de trace de la promesse démesurée.
L'idée commençait à s'installer, de même que quelques pécores retardataires dûment fouillés. Disgrâce et lynchage publique, rien de tel pour se faire mousser. Pauvre vilains ainsi piégés par l'attraction, prêts à tomber sur ordre de la Notoriété. Voici donc l'origine des suspicions.

Que crois-tu, scélérat, ce soir, c'est nous qu'on opère à l'Opéra.

Les lustres finissent par s'éteindre et les projecteurs parcourent le rideau disproportionné. Tous se taisent.
Les tambours résonnent, quelques violons s'élancent et le reste suit à mesure que la partition se voit frappée de quelques notes impromptues.

Pan-pan-pan-pannnnn... Pan-pan-pan-splotch.

Une chute, puis deux et trois, voilà que la sécurité dégringole du toit. Bon débarras.
La stupéfaction s'empare de l'auditoire, mais la musique continue de s'élever, l'orchestre imperturbable faisant dos à la scène macabre.
Les têtes commencent à s'agiter, tous remuent sur leurs sièges, jumelles en main pour certains, programmes de la soirée pour d'autres, mais personne n'ose se lever, comme captivés par la balais de la chute des corps, curieuse dynamique de cette représentation pour le moins théâtrale.
Peut-être un avant goût du spectacle à suivre? Ca ne semble choquer personne.

Maintenant qu'on a leur attention, il est temps, camarade, de passer à la l'action.

D'un rugissement roque, la bête déchire le voile qui pesait sur son mystère. Elle est aussi magnifique que terrifiante. Quatre pattes et une boule, oui, mais faites de rouages et d'acier, surmontée de canons et d'éperons.

Tous applaudissent, crédules, impressionnés par le monstre. Jusqu'à ce que, d'une roquette bien placée, il fasse décoller un groupe de péteux sur sa gauche, après avoir enjambé l'orchestre entre ses pieds. Généreux, il offre le même vol plané aux pétrifiés de droite, ceux du milieu n'étant épargnés que pour mieux exploser, désintégrés par une explosion retentissante.

Dansez, petits moutons! Sautez, volez! Aujourd'hui, c'est vous, l'animation de la soirée!

Ça s'affole de toute part, enfin! Tout ce remue ménage divertit le monstre qui réagit de plus belle. Il déloge les paniqués restant pendant que les derniers rangs finissent de décarrer, moins dupes que leurs aînés.
A peine le temps de rigoler, qu'il ne restait plus grand monde pour s'amuser. Le reste des petits paquets de viandes plus nobles que notre mouton fuyant par des portes bien trop modestes pour sa carrure.

Assez rigolé, maintenant, sortons.

Une explosion souffle la façade maintenant meurtrie de l'opéra qui dévoile une autre scène. De petits pantins drapés de capes, lances et boucliers l'attendent patiemment, ceux-ci affichant une mine déconcertée face au titan déchaîné, prêt à saccager.

L'un dans l'autre, ça a foiré.


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Mais une kobold s'éveille tout à coup, la gueule de bois tirant sur son minois. La focal une fois faite, le théâtre éventré laisse place à la scène malheureuse d'un squat au sol jonché de bouteilles éclatées.

- "N'hu... la réalité, ça fait chier." déclare-t-elle avant de se remettre à conter les aventures de son mouton au pays des conspirations.

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Référence pour les nuls :
"La Corée du Nord, y'a pas plus fort!" -Un homme, quelques années avant Dreadcast-
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Benjamin~53404 Posté le 29 Avril 2016 à 17:07 #9
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'Bulletproof' ('Pare-balles') d'Alexander Mandradjiev

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Il y a ce battement au creux des oreilles qui répète inlassablement le rythme du coeur. Il emplit la tête et l'ivresse provoquée me fait parfois défaillir parmi les autres ; j'ai les jambes qui tremblent et l'esprit qui s'est enfuit. Et dans ma tête, ça fait bam, bam, bam.

Il y a ces gens qui dansent et leur sueur qui se colle à ma peau. Il y a la musique qui n'en est plus depuis longtemps et les hauts-parleurs qui la crachent et la vomissent et la rejettent comme un déchet. Et dans les ombres et sous les lumières dansantes des projecteurs, il y a Elle, figée, l'invisible ostensible, qui me regarde et me fixe, et que je fixe aussi.

La musique s'arrête pour moi. La scène irréelle. Les stupéfiants et l'alcool. La musique et les gens. Et Elle. Et Elle est là et elle me regarde comme je la regarde et mon coeur cesse de battre pour ne vivre qu'au travers des sursauts des hauts-parleurs. Son image s'inscrit sous mes paupières, et quand je les clos avant d'aller dormir, je la revois, chaque soir, dans la masse de la foule, sous les couleurs des lumières noires, figée, qui me fige.

Et ce regard fantôme, de ceux qui, une fois détournés de la vision, se dérobent aux souvenirs, ne laissant qu'un vide, qu'un creux, que deux trous noirs à la place des orbites, comme un crâne souriant, comme la Mort qui attend.

Elle s'est illustrée dans chacune de mes pensées, en commençant par les cauchemars, puis passant par les fantasmes avant de devenir l'Obsession, celle que l'on a lorsque l'on sort et que l'on regarde les routes et la rue quand il n'y a rien. Celle que l'on a de croiser une personne, que l'on connaît, quand on est persuadés que chaque coin de rue va nous surprendre, que chaque ligne de bus n'est pas prise au hasard.

Et le soir où je l'ai revue, il n'y avait rien. La route et moi, puis le bitume et mon visage.

La voiture est arrivée trop vite, et moi je suis passé trop lentement, et Elle était là, à l'horizon.

Comme un crâne souriant, je n'ai pas pu distinguer son regard.
Inconnu Posté le 30 Avril 2016 à 00:26 #10
'Bulletproof' ('Pare-balles') d'Alexander Mandradjiev

Ω Waste Ω

Le signal avait filé une première fois sans l'émouvoir une seule seconde, tout affairé à somnoler sur le vieux matelas étendu au sol d'une piaule misérable, bouffie d'humidité, où pouvait régner par grande chaleur une atroce odeur de décomposition organique. Comme aujourd'hui. Il ne se souvenait plus de la date précise du jour lorsqu'un deuxième balayage des ondes officielles avait fait crachoter le haut-parleur de sa radio bricolée sur les restes d'une CB trafiquée et de l'appareillage électronique d'un van passé d'âge qui devait finir ses jours dans une décharge à l'autre bout de la ville.

« Kkrrsshh ...nité 3 deman... Krrrssshhh ...forts sur la Sixiè... Krrrsshhh ...venue. » Le bruit blanc persistait au-delà de la brève communication, l'appareil habituellement en sourdine effectuait une ronde des ondes radiophoniques avec application. Dans un froissements de vêtements trop amples, il s'était redressé sur le séant, une de ses trop petites mains se glissant sur l'arrête de sa mâchoire pour gratter nerveusement sa barbe de trois jours. La pièce bourdonnait tandis qu'il laissait son regard, d'un bleu d'eau, délavé, et rougi par le manque causé suite à son incapacité à acheter des fournitures pour s'offrir un nouveau trip sous acides, s'égarer dans l'étroit espace vital qu'on lui offrait entre quatre murs de crépi. Son crâne était une véritable caisse claire sur laquelle on se donnait à cœur joie de frapper.

Il s'extirpa hors de la paillasse, sa pogne se mouvant vers son crâne pour raser de près ses courts cheveux châtains coupés la veille au soir. Ce qu'il pouvait apprécier de ressentir chaque picot des capillaires sur sa paume, ce sentiment de propreté ... Il avait à présent basculé sur les genoux et s'affairait à tâtonner sur une table basse branlante - le genre que vous montez à l'aide d'un manuel qui vous spécifie une pièce que vous n'avez jamais retrouvée au fond du carton d'emballage et qui cause le chancellement systématique de l'objet à chaque interaction de type utilitaire avec lui - en quête d'un téléphone miteux, à la coque démolie, à la carte prépayée. Des ces technologies qui ne peuvent être tracées qu'à l'aide de ce que le corps humain les possédant aura bien voulu y abandonner.

Lorsque ses doigts gourds s'emparèrent enfin de l'objet, ils composèrent fébrilement un numéro qu'ils connaissaient presque par cœur à présent. La sonnerie d'attente retentissait par-dessus les crachats de son équipement radio alors qu'il redressait l'échine, quittant sa station accroupie pour pouvoir s'aventurer dans son réduit. Une idée fuse au milieu de son esprit embrumé : que va-t-il raconter, encore une fois, pour satisfaire son employeur ? Un double appel demandant de l'assistance dans le centre-ville. Pas très fourni.

La consigne est pourtant claire, tout ce qui mobilise les forces de l'ordre doit revenir aux oreilles du Syndicat, tout ce qui a lieu sur les plates bandes du Syndicat doit être notifié, enregistré et transmis à sa direction. Il s'agit de la seule manière de maintenir une unité forte, du travail bien payé pour tous et éviter le plus grand nombre d'ennuis quels qu'ils soient. Voilà l'unique raison qui le confinait dans son placard à balais, perdu dans les cloisons d'une villa abandonnée, lui comme des dizaines d'autres Oreilles au travers de la ville, chargées de pirater les ondes, se fondre dans la foule, subtiliser des documents compromettants pour en faire des copies.

Bien qu'il se savait ne pas être le meilleur sbire à œuvrer pour le bien commun, il était l'un des rares à s'intéresser aux nouvelles technologies, tous les autres leur préférant des moyens plus conventionnels. Plus sûrs. Peut-être que ...

Il y avait une armoire qui jouxtait son matériel audio, pas bien neuve elle non plus. En ferraille à la peinture écaillée, faisant front à la porte de sortie, située dans l'angle du seul mur comprenant une fenêtre aux vitres défraîchies, fissurées en étoile dans l'angle bas droit. En un pas à peine il se trouvait face à elle, sa dextre filant sur la poignée d'un battant pour l'ouvrir à la volée et dévoiler encore tout une panoplie de câbles, d'écrans, de diodes à l'intérêt incertain, de boutons à presser, à tourner, à tirer. Un système apparemment en relais sur toute la surveillance du centre de la mégalopole, quelques années de travail discret, une chance de cocu.

Alors qu'un régulier bruit aigu s'échappait de son téléphone, il s'affairait sur ses tableaux de commande pour passer de caméras de surveillance en caméras de surveillance, se rapprochant de plus en plus de la cible, les téléviseurs affichant des rues de plus en plus proches du lieu critique. Une gangue de froid lui engourdit les membres, une fois connecté aux appareillages de la fameuse Sixième Avenue. Partout, une image figée. Les mêmes tons morbides. Un frisson lui courait la colonne vertébrale jusqu'à la base de la nuque. Il y avait une voix qui exfiltrait du portable dans sa pogne.

« Qu'est-ce que vous me voulez, Walter ?
- Je crois que j'ai quelque chose qui peut vous intéresser, Boss ...
»




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On tente des chooooses ! Commentaires par MP/FP, toussa. Je ne suis pas super satisfait du bousin, donc si je peux avoir des retours ça me fait ma journée !
Benjamin~53404 Posté le 06 Mai 2016 à 01:53 #11
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Tour 2: 6 Mai au 13 Mai

'Beacon' ('Signal') de Fenris31

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'Weyland Yutani's Shuttle' ('La navette de la Weyland-Yutani') de Benoit Godde

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Gasp~62046 Posté le 06 Mai 2016 à 13:04 #12
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Tu veux t'battr.
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Ça faisait si longtemps que j'en avais rêvé.




Si longtemps que je n'arrive plus à m'en souvenir.




Le monde, à mes pieds. Le monde en suspend devant mes yeux.




Qui s'illuminent en voyant le spectacle de l'atmosphère.




Je voyage au gré de mes envies, au gré des missions qui me sont conviées.




Malgré tout... je dois le dire à celui qui tombera sur mon enregistrement.




Je suis forcé d'établir une connexion autre que notre monde actuel.




Je suis forcé de trouver une alternative..




Pour sélectionner par la suite l'élite mondiale,




Qui sera évacuée de notre planète bleue.




Pour rétablir une communauté sur un sol conquis par nos unités spatiales.




Le reste sera laissé sur notre planète anciennement bleue,




Devenue verte, avec les irradiations massives, les explosions nucléaires,




A cause de la guerre des ressources que nous avons subies.




Nous sommes sur une nouvelle ère de la race humaine.




Nous sommes des conquistadors,




Qui n'avons aucunement appris les conséquences de notre histoire commune.




Les conséquences de la guerre, de la violence, de la manipulation massive.




Nous sommes censurés, nous sommes manipulés par l'information,




Nous sommes... programmés à tuer pour exister qu'importe la manière.




Nous sommes soi-disant la race la plus évoluée dans ce monde,




Alors qu'on agit comme la plus sous-développée.




C'est pourquoi aujourd'hui,




Identité 4573 du régiment de l'Observatoire Spatiale et D'extension Vitale,




Va être l'acteur parmi tant d'autres, d'un meurtre massif de population.




Soit 99% de la population mondiale qui ne représente aucunement l'élite,




Et qui ne pourra toute manière,




D'après nos statistiques survivre que 5 ans après notre départ sur l'autre planète.




De plus,




Nous allons programmer la destruction intégrale de toutes sources d'information,




Malgré que nous l'a contrôlons,




Pour qu'à notre départ la communication,




Entre le reste de la population soit inexistante.




Nous allons donc,




Détruire le réseau internet mondial,




Le réseau mobile, la télévision, la radio, la presse,




Pour laisser le monde dans le chaos.




Nous allons détruire notre passé,




Toutes les bibliothèques, les universités, toutes structures,




Qui pourraient recueillir des livres.




Je vous révèle en effet mon identité,




Car je serais jugé traître contre l'humanité, et attentat.




En effet je viens de dévoiler ma mission,




Et j'ai saboté moi-même mon vaisseau,




Dans l'espoir de faire réagir la majorité du rang,




Qui devra réfléchir sur notre propre existence dans cette mission.




Je n'ai plus que quelques minutes,




Je ne serais sûrement jamais entendu, ni écouté..




Mais j'ai espoir qu'un jour, l'humanité survive face à l'égoïsme.




J'espère que ce message sera un relais pour la nouvelle ère..




Pour ceux qui survivent.




J'espère que la vérité sur notre évacuation va être dénoncée.




Pour que l'histoire reprenne son cours,




Pour que l'histoire apprenne aux générations futures à vivre.




-- 5 ans plus tard --






[Un homme, dans le désert, arrive vers le vaisseau qui c'est écrasé ici.




[Cette Terre "bleue".]




[Il se penche, récupérant un objet difficile à décrire, cliquant sur un bouton..]




"Ça faisait si longtemps que j'en avais rêvé..."


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[Commentaires possibles par MP, pour me dire si vous avez aimé, mais même si vous n'avez pas aimé.]
Inconnu Posté le 06 Mai 2016 à 16:48 #13

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, jour 3

Il nous a fallu trois jours de marche pour atteindre le site. Atkinson, l'archéologue en chef, a catégoriquement refusé que nous nous posions trop près, de peur d'endommager les artéfacts. Il a également prohibé l'utilisation des foreuses Lorentz et des jets à haute-pression. Ainsi délesté de l'équipement habituel, nous avons pu réaliser d'importantes économies d'eau et d'oxygène lors du voyage jusqu'au site de fouille.

Pour parler du site en lui-même, c'est le cimetière de vaisseaux habituel. Un seul élément contraste avec le reste, cette gigantesque sphère trônant au centre de l'endroit. L'espace est complètement dégagé dans un rayon de 500 mètres autour de celle-ci, ce qui lui donne un certain aspect solennel. Selon Raine, c'est cette sphère qui a émise le signal qui nous a amené ici. Mais c'était il y a de cela un mois, et aucune autre activité n'a été décelée dans le périmètre depuis.

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, jour 5

Deux jours de tests non concluants. Les hommes d'Atkinson et le maître-planétologiste Luqman ont passé la journée entière à tourner autour de la sphère, cherchant une faille potentielle. Pendant ce temps, le capitaine Klempt a mené une reconnaissance dans les ruines au Nord de la sphère. J'attends encore son rapport pour l'intégrer à mon journal.

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, jour 6

Klempt n'a pas perdu de temps. Sans même me donner son rapport de la reconnaissance précédente, il a pris quelques provisions et a décidé de mener une expédition intégrale des ruines. Fontaine, Warner et Ramzi sont partis avec lui, ce qui destitue le camp de nos meilleures soldats. Ils devront donc revenir d'ici huit jours, date de la prochaine tempête de poussière selon Luqman. Sans nos gros bras pour monter les installations, on ne risque pas d'y arriver.

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, jour 7

Le vaisseau que sont parti explorer nos braves gaillard est un Grigorovich Z-42, un ancien modèle de vaisseau minier. Du moins, c'est ce que m'a révélé l'un des archéologues. Ce genre de discussions se fait de plus en plus fréquentes, l'inactivité générale du site pesant sur tout le monde. Même moi, malgré ma tâche de scribe, n'ai rien de particulièrement important à rapporter. Je vais probablement taire mes entrées jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose digne de mention. D'ici là, je vais travailler sur quelques annexes qui seront publiés en parallèles de ce journal.

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, jour 12

Ramzi est mort. La petite escouade de messagers que nous avons envoyé pour communiquer avec la bande de Klempt ont retrouvé sa dépouille dans l'aile A6 du vaisseau (référez-vous à l'annexe du dessinateur Langlois). Il s'est fait tirer à répétition dans la trachée. Nous ne disposons pas d'expert en balistique ou de maître-coroner, mais la majorité d'entre nous pense qu'il s'agit des balles de la fédération. De nombreuses rumeurs courent parmi l'assistance, mais je ne crois pas que les rapporter dans ce journal serait pertinent.

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, jour 14

Nos réserves d'eau ont été sabotées. Les gardes qui y veillaient durant la nuit sont mort. Mode opératoire similaire à celui de Ramzi. Raine, la responsable des communications, à tenté de rappelé le vaisseau pour appeler des renforts, sans succès. La tempête va frapper dans deux jours, maintenant. Nos chances de survies avoisinent le zéro. La panique se fait sentir au camp. Atkinson semble avoir monté un culte autour de la sphère centrale. Lui et une demi-douzaine d'archéologue passent leurs jours à genoux autour de celle-ci, récitant les mêmes paroles en boucle.

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, jour 15

Luqman est venu me voir ce matin. Il n'en peut plus. Lui et moi avons partagé une bouteille de brandy qui appartenait à Klempt. Je crois que c'est la première fois que je le vois boire de l'alcool. Il m'a parlé de son enfance, sur Gliese 667 Cc. De son mariage, de sa fille. Moi, à peine sorti de l'école de la fédération, j'avais bien peu à raconter en comparaison. Nous avons tout de même fini par prendre une décision...

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, jour 16

Je suis maintenant un déserteur. Cette nuit, c'est moi qui me suis chargé de voler les provisions pendant que Luqman est allé chercher Raine. Nous nous sommes enfui dans les ruines tous les trois, jugeant nos chances de survies plus élevées dans celles-ci. Les fanatiques d'Atkinson nous ont vu faire, mais n'ont pas réagi. Ils ont déjà accepté leur sort. À l'heure ou j'écris ce journal, je suis calé entre deux caisses dans le hangar H2 du vaisseau. Mes deux compatriotes ne sont pas loin. Dehors, la tempête fait rage. Les crissements de la poussière sur le métal sont insupportables. Et ça risque de durer encore quelques jours.

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, jour 17

Notre trio poursuit son exploration des entrailles du Grigorovich. Sur le pont inférieur, nous avons trouvé le cadavre de Warner. Son visage a été tailladé à la vibrolame. Celle de Ramzi, probablement. Ni moi ni les autres n'avaient la force d'être choqué ou effrayé. Nous avons simplement poursuivi notre chemin, espérant que chaque pas nous offre la délivrance d'une mort rapide et sans douleur. L'arme de Warner, qui aurait pu nous constituer une bonne porte de sortie, était enrayée. Espérons que celle de Fontaine sera dans un meilleur état.

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, entrée 10

Les cris. Les cris de Luqman résonnent dans ma tête...
Nous sommes arrivés à l'un des réacteurs du vaisseau, qui disparaissant dans les profondeurs de la planète. Luqman s'y est jeté, priant pour que la chute soit fatale. Il n'a pas assez prié. Raine et moi avons dû endurer ses cris de douleur pendant une bonne heure. Fracture ouverte à la jambe. On ne pouvait le voir, mais on savait. Puis il n'eut plus la force de crier, ni de pleurer. Seul persistait sa respiration. Lente, saccadée. Effrayée. Nous avons continué sans lui.

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, entrée 11

Plus de provisions. Ici bas, le froid et le silence règne. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il puisse être. Et j'ai maintenant la certitude que personne ne trouvera jamais ce journal. Raine est dans un état encore plus piteux que moi. Elle n'arrive plus à parler, et son regard est presque toujours perdu dans le vague. Je sais ce que je vais devoir faire pour survivre, mais je ne crois pas en être capable...

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, entrée 12

J'ai mangé Raine. Je n'avais plus le choix. Pendant son sommeil, je me suis emparé d'un bout de tôle qui trainait sur le sol et je lui ai ouvert la gorge, puis je lui ai mangé un morceau de cuisse. J'en tremble encore. Je ne sais même plus pourquoi je fais ça. Je n'ai plus envie de vivre. De survivre.

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, entrée 13

J'ai retrouvé un vieux plan de dessiné sur le mur. J'approche du poste de commandement. Je me dis que si Klempt vis toujours, c'est là qu'il doit être. Je n'ai qu'à le trouver et lui demander gentiment de m'achever, même si quelque chose me dit que ce soit déjà son intention.

Journal de l'expédition Klempt-Luqman, entrée 14

Je l'ai retrouvé. Frederick Klempt, capitaine de l'expédition Klempt-Lugman, héros de guerre de la Fédération. Les restes de sa longue tignasse en bataille ainsi que sa barbe roussie scintillaient sous l'éclairage tamisé du poste de commandement. Celui-ci était encore légèrement alimenté par un réacteur Tesla, même après tout ce temps. Un sourire traversait le visage de l'homme. Pas qu'un sourire. Klempt s'était fait sauter la cervelle. Je me suis jeté sur l'arme et lui ai arraché des mains. Plus de munitions. C'était trop beau.

Rapport d'enquête du bureau de la fédération sur l'expédition Klempt-Lugman

L'expédition Klempt-Luqman, menée sur la planète désertique Ras Alhague B-9, fut un retentissent échec. L'archéologue en chef Seymour Atkinson et la majorité de son équipe de fouille furent retrouvés enseveli sous quelques couches de poussière. Aucun des deux officiers en charge de l'expédition n'ont été retrouvés, ni le scribe, le jeune Ismäel Gold. Des compensations monétaires ont été envoyés aux familles des disparus.

Les fouilles se poursuivront en 2307, le temps que les foreuses Lorentz soient acheminés jusqu'au site archéologique.

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Voilà smiley
Mon premier texte sur ce topic. Désolé si c'est un peu long. N'hésitez pas à m'envoyer des commentaires par MP si ça vous a plu ou non, ou si vous avez des commentaires constructifs. Ça fait toujours plaisir. Merci!
Alice~51211 Posté le 15 Mai 2016 à 01:36 #14
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Sain et sauf
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- The good old days -


Pas de cantatrice titillant les plus hautes fréquences de son organe puissant, aujourd’hui, nulle massive donzelle au large coffre pour ravir ces dandies mélomanes et leurs charmantes compagnes. Les sièges s'alignent comme des soldats, comme une légion d'honneur à un public absent, à la scène que nul pas ne foule ni n'envahit. Des lustres, aucune bougie ne rougeoie; la fosse, elle aussi, bée, les instruments, les artistes, tout le registre des cuivres, celui des cordes, également, sont une histoire du passé; seul un tuba, esseulé, gît en ultime vestige de la grandeur de jadis, celle des dorures et de la haute société, celle de l'opéra. Dans la pénombre, la salle est belle, spectrale et grandiose, elle étend ses couloirs occultes à l'infini, ils s'achèvent dans l'encre et la stupeur de l'inconnu; des balcons, on n'aperçoit que les rambardes, leurs esquisses de bouches béantes, rien de leur intérieur.


Le plafond, sa fresque et sa joliesse, n'est plus que théorique, elle est celle que je m'imagine, celle des livres d'histoire et des contes de fée d'hier; les brèches de la voûte son comblées par une seconde, céleste, beaucoup plus haut, c'est comme une faille dans mon cœur, que nulle étoile ne colmate. Mon esprit, mes pensées, s'égarent, nourries par ces encyclopédies anthropologiques, parmi les sièges je m'imagine gentilshommes, damoiselles, cherchant leur siège, peut-être, dans leurs oripeaux d'alors, dans ces fripes bariolées, bonnes à faire la cour et à être délicieusement mondain. Je savoure l'image de frivolité qui me vient, comme une odeur remémorerait un souvenir dans un puissant éclat sensoriel, cette évocation, celle d'une ère de divertissement, un âge d'or, de lettres et d'arts, quand, alors, nous avions le temps à y consacrer, la douce futilité. Quelques hommes gisent encore, gâchent mon idylle; la plupart churent dans le grand hall, maculant de leurs tripes tièdes les colonnes classiques, mais ici, c'est heureux, seuls quelques trublions s'étaient aventurés.


Moi-même, je me suis égaré dans cette contemplation; à l'entrée, quelque soldat me suit du regard, l'air caractéristique de l'homme en poste, impatient, peut-être, mais nullement inquiet. Les rebelles périrent il y a quelques heures déjà, nous bivouaquons pour la nuit entre ces murs grandioses; dans le hall, le Titan, mes hommes, autour, offrent un spectacle charmant, se réunissent autour des braseros, le moral est bon, et la lueur vacillante est décalquée sur l'engin de guerre, il est bariolé de rouge et d'orange. Je ne peux m'empêcher de sourire; aux mains sales de l'ennemi, nous avons aujourd'hui arraché un bijou ancien, une relique de la civilisation fanée il y a si longtemps, celle de mes ouvrages d'histoires. Une bien belle prise pour un maréchal, pour sûr ; mais il y a autre chose, quelque chose de plus grand qu'un simple triomphe militaire. Le charme suranné de l'opéra, son prestige, sa magnificence me transporte avant la guerre, me transporte ailleurs, en des temps plus doux.

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Tant pis si c'est une image du cycle précédent, je l'aimais bien. J'espère que ça dérange pas. Si ça vous a plu, déplu, n'hésitez pas à me le faire savoir.
Inconnu Posté le 08 Juin 2016 à 14:49 #15


« Allez .. ! Viens ! »


C'est vrai qu'il fait beau. Bientôt deux-jours que les tempêtes de neige se sont éclipsées. Arrivé dans le désert de cette terre onirique, je m'éloigne encore un peu plus de ces plantations dont les couleurs fugaces me firent tourner la tête à des degrés aussi imaginaires que plaisants. Il y'a six jours.


« Alleeeeez... En plus il m'en reste pile deux. »


Dioantropotine, Krominiline, et diamacé de carbone.* Tout ce que l'humain a à rassembler pour s'autoriser une trêve au paradis. Utilisé en 400 avant l'Ère du Renouveau, ce petit concentré de merveilles amène le corps humain à un tel paroxysme de plaisir que depuis cette découverte, le monde artistique, poétique, et toutes choses a essences intangibles mais magnifiques en furent .. Changées.

L'homme prend alors une lente allure à la démarche lourde, résignée. Il rejoint la femme, équipés de leurs tenues plus qu'anodines, d'une épiderme synthé-organique ( Des résidus de diverses faunes), couplée aux nanites MK XII, son heaume se rétracte alors sur lui-même, comme une pupille remonterait le long de la paroi d'un oeil, sa congénère monte les doigts à sa bouche. Ils s'embrassent alors soudainement. Le baiser dure. Il est long. Sincère, passionné. Brûlant. Il passe la main derrière la taille de sa comparse, comme débridé - soudainement.


____




« Allez.. S'il te plaît.. Viens. »


Encore un rêve... D'elle.. C'est sadique.

Il monte le regard sur son cockpit, il semble dans un état qui ne présage rien de bon. Les moniteurs, manquants, ne sont plus qu'une mélasse de fils divers mais surtout arrachés. À l'aide de son pouce, il vient effleurer une photo, scotchée sur le plafond de ce même cockpit. Celle d'une brune aux cheveux de soie, aux yeux d'un vert qui surpasserait les plus beaux émeraudes. Un sourire, radieux, littéralement solaire, se pavane sur ce minois d'une beauté incandescente, illuminant le pauvre homme - aveuglé - par cet aura de splendeur pure.

Sous la photo, il y'a une date. Ainsi que quelques mots.


A3.PÈR.**
Don't forget.


Le dernier. Ici. Comme ça... Folie. La folie et la curiosité. Comment j'ai pu.. Je.. Je suis fatigué. Je veux te rejoindre... Ton étreinte me manque, ton parfum. Ton insouciance, celle qui en dépit de son inconscience, me paraissait d'une stabilité sans failles.

Il ferme les yeux.. Soupire, dans un dernier relent d'une résignation.. Mortelle. Sur commande neuronale, les nanites ont permis à son coeur de cesser de résister en douceur. Le manque d'air, de chance en ayant rencontrée la trajectoire de cet astéroïde, amenèrent L'Homme à une rencontre anodine. Celle de la mort.



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* : « Dioantropotine, Krominiline, et diamacé de carbone. »
Également traduit par : Pipi, caca, zizi.

** : « A3.PÈR. »
Année 3, post-Ère du Renouveau.
Leviathan~47056 Posté le 07 Février 2017 à 16:23 #16
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Tour 3: 07 Février au 14 Février

HERE WE ARE AGAIN !

'Sunset' ('Couché de Soleil') de Sergey Lesiuk

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'Overcast Bastien Grivet' ('Pffrt ?') de Grivetart

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Shaia~37051 Posté le 07 Février 2017 à 16:47 #17
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     Le moteur vrombit sous moi alors que le vent fouette ma tête non casquée, l’Ohio à bien changé depuis des années. Région devenue le plus grand chantier spatial des USA. Je m’engage le long des routes, passant les diners paumés et diverses stations essences. La conquête spatiale avance peu à peu, les vaisseaux de colonisations sont lancés, pour des voyages de centaines d’années dans le vide spatial. Est-ce que nous trouverons au moins des mondes viables si loin de notre bien-aimée Terre ? C’est là toute l’excitation de la chose selon Jane. Ne pas savoir ce qui nous attend au bout. La possibilité de sacrifier des milliers de vie est-elle si excitante ? Mes pensées me sont arrachées par un bip de sonnerie dans mon crâne, mes implants faisant le travail pour décrocher.


« -Ouais Jane, j’arrive bientôt, je suis sur la route. T’es vraiment chiante quand tu t’y mets, à m’faire rouler des centaines de bornes pour observer des gros tas de ferraille.

-Je sais que t’adore ça Max, rouler sur cette antiquité que tu te trimballe.

-C’est une dutch Triumph 3 ! Une relique, un graal ! »

     Seul son rire me réponds avant la coupure des communications, je m’engage avec plus de précaution sur un long chemin de Terre menant à un panorama. Les voilà, les baleines de l’espace comme je me plais à les railler. Le moteur se coupe alors que je pose mes avant-bras sur le guidon, Jane ne tarde pas à me rejoindre à pied. Elle s’appuie sur mon épaule comme au bon vieux temps.

« -C’est pour ça que t’étais différent Max, t’as toujours regardé la Terre alors que nous regardions les étoiles.

-J’étais pas un gamin « normal » vois-tu. M’héhé, à une époque où l’on forme le maximum d’ingénieurs et pilotes spatiaux. Ainsi que tous vos boulots de High-tech. Moi j’me suis toujours concentré sur ce que j’avais, pas sur ce que je pouvais avoir.

-La planète meurt Max, il faudra bien la quitter un jour non ?

-Tu te souviens du Seigneur des Anneaux ? « Mais ce jour n’est pas arrivé ».

-Toi et tes classiques.

-Ouais je sais, je suis bloqué dans le passé. Inapte à la société.

-Ils vont te rattraper ?...

-Tant que je roule plus vite qu’eux, pourquoi ils m’enfermeraient à nouveau ? »

     Ses mains effleurent les bandages à mes poignets, vieux, sales. Plus marqués que la peau qu’ils couvrent. Dans une société de masse, où seule la pensée unique est acceptée, il n’y a pas forcément de places pour les déviants. Nous discutons de quelques banalités sur sa vie, son mariage et ses gosses. Je vois son regard qui glisse parfois vers la crosse de l'arme à ma cuisse. Le moteur ne tarde pas à vrombir à nouveau alors que je m’éloigne vers la route. Il ne faut jamais s’attarder sur certaines choses. Sinon on ne repart jamais.
Inconnu Posté le 07 Février 2017 à 22:32 #18


Une odeur de chaud envahissait tout. La fraîcheur de la nuit s’était évanouie pratiquement au moment où je me suis arrêté pour contempler l’objet de ma quête.

La tour interdite, et les vaisseaux d’évacuation qui l’entourait. Le ballet des immense astronefs, cétacés des airs, avait commencé. Était-il trop tard pour tenter sa chance ?
Avec l’évacuation la défense du périmètre devait surement être réduite à néant.

Reprendre son souffle. Contempler la scène. Et s’élancer ensuite. Vers une nouvelle vie.
Un craquement à ma gauche. Je tourne vivement la tête. Une forme indistincte bouge dans les feuillages.
Je lève mon arme de fortune. Qui est ce ? Une patrouille ? Ils devraient fuir l’enfer qu’est devenue cette planète. On y étouffe, la nourriture y est rare, l’environnement dangereux. Même si j’ai appris à y survivre.

Elle sort du buisson. Oui elle. Elle …baisse son arme.
Je l’imite, elle parle mais je ne comprends pas ce qu’elle dit. Elle doit venir d’encore plus loin que moi.
Elle regarde en direction de la tour. Puis me regarde, et la tour à nouveau. Une invitation ? Pourquoi est-elle seule ? A voir son accoutrement elle vient de l’autre côté du mur. Pourquoi n’a-t-elle pas fuit ?
Elle sourit. Un piège ? Je ne sais pas, je ne devrai pas.

Je m’approche. Je me dis qu’elle va m’aider, mais … non. Elle m’attire à l’ opposé, s’éloignant de la tour.
Sa main s’est posée sur la mienne m’attirant avec douceur. Elle parle, parle encore, je crois qu’elle tente différente …langues ? et enfin je la comprends …

-Tous morts.

Elle remarque aussitôt que je comprends et sourit de plus belle.

-Pas mort mais … ils emportent la mort avec eux. La haine, l’intolérance, les rancœurs, la jalousie. Ca les tuera comme ça les aurait tués ici. Reste ici va, t’as l’air mignon, bien portant et pas idiot.

A défaut de m’envoler, j’étais transporté. Ce regard, ce sourire, cette assurance. J’oubliais la raison même de mon si long voyage. Ou plutôt si j’avais trouvé mon nouveau monde …

-Au fait mon nom c’est Hey-VI…
Inconnu Posté le 08 Février 2017 à 00:19 #19


Pleine balle au dessus du sol, Robert trente cinq ans-en tant que pilote d'Aircane qu'on s'entende bien-balance au loin sa bouteille de scotch.

"P'tain ! Hahaha ! Si savaient ces cons c'que j'vais leur mettre !"

Gros cuir, boots aux pieds, cheveux grisonnants et barbe au vent ; le voilà ivre de colère. Mais surtout ivre. Et vieux. Et con...

"Fallait pas v'nir meuh faire chieeeeer !"

Des autocollants, en partie effacés, recouvrent la carlingue de la bécane. Quelques traces de rouille et la peinture écaillée finissent de décrire la bête qu'on pourrait croire sortie d'une brocante d'antiquités.

" Z'allez voir ce que vous allez voir !"

Ni une, ni deux, le vieux airbiker accélère d'avantage et lève le poing fustigeant le paysage face à lui. Il enclenche l’opération raze motte en direction de la NASA qui se situe en contre bas.

"Fumiers !"

Non, il ne ralentit pas malgré les divers avertissements qu'il reçoit, ni à l'entente des sirènes derrières lui. Ni lorsqu'il force le barrage-voguant à cinq mètres de hauteur-et qu'il dresse un majeur victorieux aux uniformes.

Et non, ils ne parviennent pas à le stopper. Ni avant, ni une fois qu'il atterrit sur la grande place alors que se déroule une conférence.

"Vous'en voulez du pestacle ! Et bah !"

Il descend de son engin, la foule déjà éloignée et le visage de notre Robert retransmis sur toutes les chaînes de la planète.

"Ah j'vous l'dis mwah ! Vous m'prenez trop pour un con !"

Et v'là pas que le vieux se déculotte et hurle :

"APRES PLUTON V'LA LA LUNE !!!"




Denise et Philippe sont tranquillement installés dans leur salon prêts pour assister en directe à la retransmission holographique quand d'un seul coup, Denise se redresse.

"Merde !"

Ne sentant pas son mari réagir, Denise lui porte un coup de coude conjugué à une voix stridente.

"PHILIPPE !!!"

Tous les moyens de communication se mettent à sonner alors que l'homme sursaute au cri de sa femme.

"Hein, quoi, on nous attaque ?!

-Je te préviens ! Cette fois, je m'en vais !"

Il faut quelques temps à Philippe pour comprendre qu'il ne rêve pas avant de se saisir d'un communicateur.

"Allô ?!

-Monsieur..."

L'échange se poursuit alors que les yeux de l'homme se portent sur l'holotélévisé.

"Je vois oui..."

Philippe soupire avant de reposer le communicateur.

"Denise, chérie !"

Il s'éloigne et emprunte le couloir disparaissant derrière le mur. Au milieu de celui-ci, différents hologrammes reproduisent des coupures de journaux :

"Pilote d'Aircane à Astronaute, l'incroyable parcourt d'une légende !" 
"Robert Armes Tong record man"
"Colonisateurs des nouveaux mondes !"
"Du septième ciel à l'Alzheimer."
Benjamin~53404 Posté le 20 Mai 2017 à 05:44 #20
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