Après la rencontre inattendue de ce soir peut-être les rebelles allaient-ils s'organiser pour comprendre ce qui s'était passé à côté du CIPE. Mèneront-ils l'enquête? Trouveront-ils des réponses?

Sortant de cuve, l'Elfette regarde son com' un message plus ou moins étrange apparait ainsi qu'une espèce probable de ce que la photo représente.. Encore faible de sa cuve elle hésite a trainer seule dans la rue et préfère rester furtive pour les déplacements divers jusqu'à sa demeure, même au lit, elle repasse l'image sur son com' regarde attentivement la bête et réfléchis a comment la traquer et l'éradiquer de la ville histoire que personne d'autre ne soit touché par la bestiole étrange.

Clairement, elle se torture l'esprit a la recherche de LA solution, elle passe son temps de pré-sommeil a tourné dans le lit et regarde la personne a ses côtés un long moment, puis repense a une jeune en particulier qui passe son temps dehors, elle n'hésite pas et dégaine son com' pour la prévenir :

 " Attention dehors une bestiole traine va pas te faire bouffer..."

Elle soupire et reprend sa reflexion, prend son deck et soupire, encore

Votre niveau en informatique est trop faible pour réussir cette commande

Finalement, elle décide de fermer les yeux pour la soirée et aviserai le lendemain pour la "Grande traque".

L'orc essaye de savoir quelles sont les moyens mis en œuvre en Secteur Orion pour abattre la bestiole. Il envoie des messages pour en savoir plus, mais son com' reste impassible.
Il commence à s'impatienter, l'envie d'un combat digne de sa force combattant le peu de sagesse qu'il possède..

Durant cette matinée, Jery regarda les informations du Frelon. Aucune attaque n'était répertoriée sur son terminal, aucune plainte reçue.

Elle décida donc d'aller boire une pixelienne dans son hamac.

Réveillée comme à son habitude, l'elfette s'intéressa à son com'.. comme chaque matin.. c'était sa première action avant toute autre chose, mais aujourd'hui, un nouveau problème... une bête a été vue dans le secteur.

L'elfette saisie son deck, relié au Centre Militaire et se servi de ses accès pour prévenir la population d'un potentiel danger.



Cela fait... Elle envoya une série de com' à quelques personnes. Le temps ferait le reste.

3/260.4 4:00 CH

La rumeur d'une bête rôdant dans les rues de la ville n'avait pas perdu de temps pour trouver sa place au milieu des divers messages clignotant sur son communicateur. On lui avait fait parvenir une image de la chose, ainsi qu'une hypothétique idée de ce que cette horreur pouvait bien être. Un Maldril... la jeune, pas-si-jeune-que-ça-en-vérité, elfe songea à ce qu'elle savait de ces créatures, ce qu'elle avait pu en apprendre à travers des rapports glanées ici et là, des informations incomplètes certes, mais qui lui permirent de constater que ce "Maldril"-ci n'avait absolument rien à voir avec ceux qui s'étaient jadis introduit dans la cité, physiquement du moins, selon les images qu'elles avaient pu étudier.

En enfilant son trench, puis son fusil laser en bandoulière, elle fit passé l'information à son tour avant de ranger l'appareil dans une poche et d'attacher une ceinture luisante d'un concentré de cartouche de plasma à sa taille.

Plus que la peur, la curiosité prenait le pas. L'occasion était trop belle pour être ratée. Une créature exogène, vivante, à porté de vue et d'étude. L'excitation d'une telle opportunité dessina un sourire sur ses lèvres pleines, au pire, elle souffrirait, dévorer vivante. Au mieux, elle cuverait. L'elfe ne se faisait pas d'illusion à ce sujet, simplement, l'idée de ne pouvoir ne serait-ce que voir cette chose de ses propres yeux et peut-être même, garder ce clone en vie suffisamment longtemps pour en tirer quelque chose...

Effleurant de la pulpe de l'index le commutateur de son module de camouflage, Syllanh quitta l'étreinte familière de son antre pour rejoindre celle du smog matinal. Elle se rendit directement aux abords du CIPE, là où la créature avait été aperçue selon toute vraisemblance. La bête n'y était naturellement plus.

La rue était déserte, pas âme qui vive, pas un son.
Elle profita des quelques heures qui suivirent pour observer les alentours, sans savoir ce qu'elle cherchait exactement.. des empreintes, des signes d'agressions.. tout ce qui aurait pu lui donner une idée de ce qui s'était passé et de comment la créature s'était faufilé en secteur trois. Était-elle seule? D'autres viendraient-elles?

[To be continued]

Une simple patrouille en ville, se transforma rapidement en scène de crime.
Face à lui, une femme étendue au sol, la jambe en moins arraché par une silhouette bestiale qui quitta les lieux aussi vite qu'une ombre.
Tandis que la victime pissait le sang, étalée au sol. Une équipe de faucheurs regroupée rapidement la pris en charge pendant que moi et d'autres gradés sécurisaient les lieux, aux aguets.

Plus de renforts arrivaient, tous sur les lieux, prêts à tirer.
Le "suspect" s'était réfugié dans un immeuble de bureau à moitié effondré, presque démoli, ne tenant debout que sur ses ruines.
Pour essayer de la débusquer, j'entrepris de tirer une roquette dans le bâtiment. Le souffle de l'arme me mit au sol mais l'ogive était très bien partie s'encastrer dans une fenêtre, explosant l'étage de fond en comble.
Après le feu, les cendres après les cendres, le calme.
Rien n'était sorti du bâtiment hormis d'anciennes fournitures de bureau en flamme. La structure était deux fois plus fragilisées, une expédition à l'intérieur n'aurait été que mortelle.

Le groupe s'était dispersé mais le périmètre du bâtiment mieux équipé. Des caméras étaient installés, des "grappes" de grenades, reliés par un fil de fer à la goupille étaient fixés tout autour du périmètre tout les quatre mètres à environ trente centimètres du sol.


Qui gagnera entre la rapidité de l'assassin et la réactivité des soldats ?

L'appel avait été lancé. Les ordres avaient donnés.

Malia, avait placé les caméras, Duke et Noll les pièges. Si cette bestiole bougeait, ils le sauraient.

Sur le chemin du retour vers le QG des faucheurs, des questions lui venaient en tête.

Etait-ce une bête d'une sorte déjà croisée, ou était-ce une nouvelle espèce totalement inconnue.
Quoi qu'il en soit, la rapidité et la férocité de la bête n'était plus à prouver.

Le fondateur des faucheurs n'attendait qu'une chose, pouvoir combattre la bête avec son escouade.

Assis a son bureau au QG des faucheurs, Jack Striker patientait calmement... attendant l'heure.

La bête observait sa nourriture s'agiter en contrebas. Elle était de l'autre côté, mais désormais elle pouvait voir dans la nuit. Ce nouvel environnement l'intriguait. Elle apprenait, chaque jour elle se renforçait et testait ses nouvelles capacités.

Dans la nuit noir elle vit une forme humanoïde s'approcher du bâtiment. L'homme qu'elle avait estropié de son bras droit furetait, cherchait des réponses et décida de se lancer seul.

La bête savait que la nourriture préparait quelque chose, sa victime le découvrit trop tard en s'approchant de l'endroit où elle l'avait trouvé la première fois. Tous les pièges se déclenchèrent, un nouveau feu et de nouveaux bruits d'explosions vinrent rompre la quiétude du secteur Orion.

Elle hurla à nouveau dans la nuit pour appeler la nourriture. L'homme se fit vaporiser, demain matin il serait cloné à nouveau pour servir de nourriture.

L'homme sortit du centre de clonage et s'enfonça dans le secteur Orion. Il rentra chez lui dépité, au moins était-il entier et n'avait pas partiellement été digérée mais il avait loupé le rendez-vous qui lui permettrait de payer un vrai loyer. Son corps s'enfonça dans la pile de cartons qui lui servait de matelas. Il déboucha une bouteille de skiwi pour dormir.

La Veille au Soir

L'elfette, chez elle, affalée dans un énorme pouf, un coussin sur les genoux, écoutait de la musique émit par les enceintes présentes dans la pièce..... Jusqu'à ce que..

VVrrrrrrr vvvrrrr Son com' vibre, un message court et simple sur le fil concernant la fameuse bête: Contact près du CIPE.

Ni une, ni deux, sans même éteindre quoi que ce soit, elle pris son manteau et son sac pour filer au lieu de contact. Arrivée sur place, elle eu juste le temps de voir la bête, jambe de propriétaire inconnu dans la gueule, s'engouffrer dans un immeuble sur le point de s’écrouler...
Tout s'enchaina alors .. victime au sol unijambiste, médecins endormis, cautérisation rapide.. surement trop rapide.. évacuation.. Guet devant le bâtiment.. Tentative de faire sortir la bête par destruction d'une partie de la bâtisse.. Mais rien.. rien.. la chose ne sortait pas

Elle est peut-être morte...?

Haussement d'épaules.. Impossible de rester sans s'assurer de ça. Des décisions sont prises, des ordres données aux militaires présents.
L'elfette s'empara de quatre caméras holo et revint les placer, une face à chaque façade. Elle les avait allumées pour qu'elles enregistrent et reliées à son deck pour recevoir les dit enregistrements.
D'autres posaient des pièges...

L'elfette s'éclipsa.

Bonne nuit.

De retour chez elle, elle coupa les enceintes qui continuaient de diffuser la musique, installa son deck ouvert sur une table pour observer les enregistrements défilés en temps réel depuis son pouf... Jusqu'à ce que ces yeux se ferment.

À son réveil et après un bon cafey Malia pourra apercevoir sur l'enregistrement que c'est un homme qui avait fait sauter involontairement les explosifs. Son bras droit manquait. Les caméras permirent d'obtenir une description exploitable:

Noir, barbe mal taillée, costume usé un peu trop grand pour lui, des chaussures de ville brillantes mais avec de légères éraflures. Aucun sac, aucune affaire personnelle, juste un revolver tenu fermement dans sa main gauche au fur et à mesure de sa progression vers le building. Une analyse plus poussée de la vidéo permettrait de l'identifier, mais en l'état cet homme ressemblait à n'importe quel homme qui avait perdu son boulot.

Le frelon n'avait-il pas des moyens plus appropriés que le centre militaire pour gérer les questions de sécurité intérieure?

Jery passa quelques heures à enquêter sur ces disparitions, les rapports sont disponibles au cercles d'aide aux enquêtes des frelons.

Rentrée en planque, elle cherchera à trouver de plus amples informations sur les événements via les serveurs des Frelons.

Après mille et un épisode de "la petite maison dans les couquiz", Ella ne décida enfin à sortir de chez elle, avec l'espoir de trouver compagnie dans les bars.

Le blood moon ? Vide. Le verdant ? Vide. Le Lambik ? Vide.
Elle commençait a désespéré, et se mit donc a marché dans la rue, affrontant le smog, solitaire.

Approchant du centre du Secteur, proche du CIPE, Ellana entendit du bruit.

Cataclop cataclop ..
Un galopement ? Qu'étais ce ? Un kobold ?
Elle regardait, elle observait, cherchait une ombre au travers du brouillard. Elle ne trouva pas ce qu'elle cherchait. C'est ce qu'elle cherchait qui l'a trouva.

Un rat ? Une bête ? Un ... Monstre ?

Pas le temps de réfléchir, ou même de fuir, la bête chargea. Une fois, deux fois. Ellana tentait tant bien que mal d'esquivé, et lors du troisième assaut, elle tenta une autre méthode.

Clac ! Clac !
Ses deux fouets battait le sol, voulant faire fuir la chose. En vain ...

La bête ouvrit sa gueule.
Les souvenirs d'Ellana deviennent flous.
Une dents ... pleins de dents ... Une langue ... une queue ...

Elle se souvenait de quelque chose de fluorescent. C'était sa langue. Ou peut être sa queue.

Elle qui avait pour habitude de dévoré tout ce qui lui passait sous la main, steak, brochettes, champignon, gateaux ... Aujourd'hui, la gloutonne se faisait gloutonner.

Ellana se fit mordre, elle cligna des yeux.

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Ellana ré-ouvrit les yeux.

Elle étais dans un caisson. La clinique rebelle, deux médecin devant elle.

Elle s'en était sortie. Ils avaient fais fuir la bête.

Vivante en pleine santé.

Elle sanglotait tout de même.

Ma ... Ma jambe ...
Elle ressortie de la clinique aider d'un homme. Son fusil Lincoln lui servait de béquille.

Une fois chez elle, elle retira son armure détruite par la bave acide de la bête, et enfila un long trench coat, allant jusqu'au sol, pour caché son moignon.

[4/260.4 23 ou 24ème cycle]

Journée harassante, des kits à produire en pagaille, un devis, des stocks à vérifier, des machines à faire entretenir. Une petite sortie dans les bars ne lui ferait pas de mal et c'est donc accompagné de sa vaut qu'il entreprit la tournée des troquets en espérant croiser quelques âmes qui vivent. Malheureusement comme le reste du secteur en ce moment c'était presque désert. Ils ne s'éternisèrent donc pas et après avoir pris de quoi se restaurer, entreprirent le retour vers leur villa.

A la sortie du New Hope ils s'étaient séparé quelques minutes, lui allant vérifier si des accès lui avaient été donné dans un cercle, elle se rendant au T-cast le plus proche. Ce fut lorsqu'il la rejoignit devant le bâtiment de téléportation qu'ils l'aperçurent. Une énorme bête semblable à celle dont la photographie avait circulé quelques temps auparavant et qui représentait le monstre dont tout le secteur parlait. Notable différence tout de même au bout de sa queue un dard était visible, presque fluorescent ce qui renforçait e sentiment de dangerosité qu'ils éprouvaient.

Lorsqu'elle se mit à les charger, l'humain ne réfléchit pas longtemps et pénétra dans le T-cast tirant sa compagne à l'intérieur. Ils se hâtèrent de se téléporter plus loin...


[Un demi cycle plus tard]

Il avait raccompagné Aellô, un peu choquée puis était retourné sur les lieux où ils l'avaient aperçue. Mais plus de trace d'elle. Un couple passait par là. Il les prévint du danger mais cela eu l'effet inverse de ce qu'il avait espéré. Au lieu de rentrer se cacher le couple, un brin tordu, était parti à la recherche de la bête. L'humain avait lâché un soupire désabusé, marmonnant quelques remarques sur la stupidité des gens.

Il se renseigna ensuite par com sur la bête. Ignorant les remarques habituelles à son encontre de l'ancien LR CM qui semblait ne plus parvenir à réfléchir correctement, se victimisant et devenant presque parano. La vieillesse et l'effet de groupe semblait avoir de mauvais effets sur lui dernièrement. Il s'était donc concentré sur les autres réponses, et avait multiplié les contacts avec diverses personnes. Puis il se rendit sous module près du CIPE là où le monstre semblait avoir élu domicile. Arrivé sur place du bruit l'avait alerté. Marchant quelques dizaines de mètres il aperçut celle qu'il cherchait chargeant cette fois sur une humaine. La pauvre eut beau tenter de la dresser ainsi que d'autres subterfuges une bonne partie de sa jambe finit arrachée dans le ventre du monstre, un flot de sang se déversant au sol. Pendant qu'il envoyait un rapide appel d'aide, le glouton se mit à lécher la blessure. Nul doute dans l'esprit de Stoner que la jambe ne lui suffirait pas. Il coupa donc son module, s'approcha, restant néanmoins à distance respectable et cria pour attirer l'attention de la bête.

Son stratagème marcha, il avait capté son attention. Seul soucis il ne pourrait pas à la fois attirer la bête et aider la jeune femme. Heureusement la cavalerie arrivait et le dos du glouton s'embrasa suite au jet d'un cocktail Molotov. Apparurent alors Grigny et Jery, venu en renfort. Tandis que la LR Frelon partait à la poursuite de la bête qui s'était enfuie, il se pencha vers la victime et vit à son plus grand étonnement que la blessure avait été cautérisée, l’hémorragie stoppée. Néanmoins il lui fallait du secours et après quelques échanges de communication, il la transporta vers la clinique rebelle.

Malheureusement l'absence de nanite ne permit pas à l'intelligence artificielle de reconstruire le membre perdu. Et ils ne parvinrent pas non plus à récupérer la salive du monstre sur la blessure. Après le départ des deux médecins, il aida Ellana à sortir de cuve et de la clinique avant de la regarder s'éloigner, son fusil comme nouveau membre. Un bref message à sa compagne et il rentra à son tour.

La naine se réveilla de fort mauvaise humeur entre ses séances de repos. Ce qui était bon signe, enfin, normal.
Quelques mises en garde sur l'AITL, mais elle n'avait pas pris jusque là le temps de recueillir des infos sur ce qu'il s'était passé et n'y comprenait pas grand chose.

" Y'a pas d'bestiole dans la rue, t'bois trop !" lui disait-il.

Elle ouvrit donc la flasque de vodcast suivante.

3/260.4 7:00 CH

Les observations matinales n'avaient menées à rien, peut-être était-ce dû à la fatigue, ou alors au smog, encore trop épais et compact pour bien y voir. Éreintée de cette veine tentative, l'elfe était rentrée chez elle s'enfermer à double tour et réfléchir, édifiant ses premières hypothèses au fil de rêves peuplés de créatures inconnues pareilles à des ombres se mouvant dans la nuit.

3/260.4 22:00 CH

Ce n'est que tard en soirée qu'elle retourna au lieux de ses investigations. Forte de ses deux ou trois verres de skiwi, elle inspira un grand coup pour se motiver. Personne ne parlait de la bête, ou presque. Les annonces AITL se contentaient de faire l'éloge du bordel socio-politique ambiant à coup de menaces de cuve et d'insultes, s'en était déroutant, voire, accablant, de constater à quel point l'effort collectif ne viendrait pas, que la division du peuple le rendait sourd et aveugle aux réels enjeux. Syllanh regarda le dernier message en date sur son appareil de communication, juste au-dessus d'un "Sois prudente " un simple cliché holographique de la menace exogène comme point de départ.

Cette bête était somme toute effroyable, un frisson remonta le long de son échine. Aucun doute ne subsistaient dans son esprit. Certaines races étaient faites pour être bouffées par les vilains monstres. Les elfes en faisaient assurément partie, de part leur nature faiblarde et peu disposée à prendre des coups. Même quand ceux-ci étaient aussi bornés et téméraires que ne l'était Syllanh. La soif de connaissances pouvaient pousser à bien des choses.. comme sortir à la nuit tombée étudier la tanière d'une calamité sans nom.

Alors qu'elle tournait un peu en rond, ne sachant pas exactement où reprendre ces recherches qui au matin n'avaient mené qu'à encore plus d'interrogations, une voix connue, un peu bourrue, lui parvint au détour de la rue, un grand troll velu, d'un roux soigné s'avançait vers elle de son pas chaloupé. Échange de banalités, mise en garde amicale sur les dangers tapis dans les ombres profondes d'un terrain vague au Nord. S'en suivit une conversation relatant des derniers événements. Syllanh écouta avec grande attention le récit que lui fit Skara de sa rencontre avec le monstre. Elle nota sur un calepin chacun des détails qui lui semblaient importants : Le noms des témoins, les descriptions physiques de la bête, elle posa des questions sur sa manière de se mouvoir, sur comment elle avait gober Gotheve d'un coup, puis l'avait recraché sur le groupe, comment elle avait été insensible à leurs armes de tir. La conversation se termina sur une intention de partager ses impressions et trouvailles, le troll, quant à lui, s'engagea à lui transmettre toutes informations ou souvenirs qui peut-être remonteraient à la surface, une fois au calme.

Skara était ensuite parti, la laissant seule à nouveau parmi les ombres dansantes des bâtiments ternes aux façades mal éclairées. Son communicateur avait vibré, une ou deux fois, rajoutant des détails aux allégations reçues quelques minutes plus tôt. La fraîcheur nocturne lui fit resserrer les pans de son trench coat usé, elle rajusta sa ceinture, vérifia que son arme était chargée et s'approcha de la zone qui lui avait été désignée comme promontoire ou la chose avait fait son apparition.

3/260.4 Aux alentours de 23:00 CH

Si le silence trop lourd lui paraissait angoissant à prime abord, elle qui était tant habituée aux esclandres de comptoir, il fut vite oublié quand revint à la charge cette envie de savoir qui était la sienne. Des gens se faisaient attaquer en pleine rue, d'autres, sur des fréquences privées qui lui avaient été partagées, avaient été portés disparus. Le secteur Orion se complaisait dans cet individualisme nauséeux, on fermait les yeux sur ce qui ne nous concernait pas personnellement. Syllanh étudiait le sol rocailleux, de nombreux gravats d'un autre temps avaient soulevé la poussière par endroit, rendant plus difficile la perception d'éléments préoccupants. Concentrée, elle marmonna quelque fois à voix haute, pour elle-même, accroupie pour mieux cerner les irrégularités des ruines. Si la politique la rebutait, la science, elle, la passionnait. Elle n'avait certes pas le talent des grands chercheurs de ce monde, mais elle était chimiste à ses heures et savait mener une expérience simple. Elle n'était pas non plus une experte en biologie, ni en biodiversité extérieur, elle qui n'était jamais sortie des murs. Mais elle avait eu entre les mains, et lu de long en large, la plus part des rapports d'expédition. Si personne ne cherchait à savoir, son esprit à elle était en ébullition.

Ce ne fut pas long qu'elle remarqua dans le bitume, d'étranges sillons verticaux. Les trous étaient particulièrement propres, droits et d'un diamètre approchant les trois centimètres. Intriguée, Syllanh avait annoté une esquisse dans son carnet. L'on aurait dit que la matière avait fondue. Plus loin, elle cru reconnaître dans la chaussée, deux renfoncements similaires à des corps invisibles encastrés dans le sol. Elle attribua ces éléments à certaines bribes relatées plutôt par le troll : des salves de plasma avait été tirées et deux personnes avait été gobées puis recrachée. Elle restait néanmoins dubitative.

Un grondement soudain l'arracha à son étude géologique, perçant la nuit. Son coeur accéléra, les yeux cherchant ironiquement la source du rugissement, tout gestes suspendus. Ce qu'elle vit d'abord l'intrigua bien davantage qu'elle ne l'effraya. Une lumière fluorescente dansait dans l'air, comme en suspension au dessus d'un immeuble effondré. L'elfe pencha la tête de côté, annotant une nouvelle esquisse dans son fameux carnet. La chose était cylindrique, semblable à un petit néon souple. Elle mit un certain temps à bien visualiser cette étrange lueur, le cerveau tournant à plein régime dans l'espoir d'y trouver une concordance avec quelques choses qu'elle avait déjà vu ou lu. Mais rien ne vint. Alors elle activa son module de camouflage pour valser avec les ombres et s'avancer vers l'imposante structure. La lumière avait disparu, à peine parvenait-elle à deux ou trois mètres du bâtiment. L'Elfe eu la profonde conviction de s'être fait prendre dans un jeu de gnoll et de rat. Elle resta à l'affût, plissant les yeux pour mieux voir réapparaître cette lueur jaune à l'une des fenêtres basses.

Décidée à faire sortir la chose de sa tanière, guidée par une curiosité et une témérité dangereuse, voire, stupide, Syllanh se pencha au sol récupérer une grosse pierre parmi les gravats avec l'intention de la lancer contre la façade en brique. Idée qui fut rapidement avortée au moment ou une ombre menaçante vint planer sur elle. Elle s'abaissa à nouveau, sans geste brusque, reposer la pierre au sol. La chose ne pouvait pas la voir... mais sans doute avait-elle pu la sentir et deviner ses intentions.

Elle recula d'un pas, puis deux.. traînant volontairement les pieds, raclant le sol sous ses bottes pour appâter la créature, un frisson d’effroi hérissant ses cheveux sur sa nuque. Et elle la vit, foncer droit sur elle lourdement, agitant derrière elle sa queue fluorescente, gueule béante révélant des dents à pertes de vue. Et le monstre poussa un hurlement si puissant, si effrayant que Syllanh en resta tétanisée sur place, incapable de ne rien faire d'autre que de fixer avec terreur cette chose immonde refermer sa gueule à quelques centimètre à peine de son visage. Elle pu sentir son haleine chaude, fétide, coller à sa peau et faire voler ses cheveux, son souffle accéléra drastiquement, l'esprit tournant à plein régime pour forcer ses membres figés à lui obéir.

Le monstre semblait dans une colère noire, sa queue surmontée d'un dard très certainement porteur d'un fulgurant poison, fouettant l'air autour d'elle, comme s'il la cherchait. Elle se souvint alors que la chose ne la voyait pas. Cette évidence la rassura et lui permis de se détendre suffisamment pour retrouver un minimum de sang froid. La chose était là, juste devant elle, intimidante, monstrueuse. Jamais elle ne pourrait oublier pareil cauchemar. Elle détailla la bête de longue secondes, horrifiée mais à la fois fascinée. Tant et si bien qu'elle ne vit pas toute suite que la créature s'était immobilisé et qu'une longue langue se déroulait à ses pieds. Une langue qui semblait étrangement la chercher. Et soudain, avant même qu'elle ne puisse comprendre ce qui se passait, la queue du monstre s’abattit, fendant l'air. L'elfe eut un réflexe qui lui sauva probablement la vie car le dard qui vint lui éclater la cheville gauche, la transperçant de part en part, ne l'avait pas atteint mortellement.

Syllanh poussa un hurlement strident, souillant la terre de son sang. Projetée au sol, sous l'impact et la douleur déchirante, elle se heurta au bitume, détraquant son camouflage. Une brume opaque dansa devant ses yeux, l'adrénaline battant ses tempes lui intimant de rester éveillée.

Puis soudain, un contact chaud, rassurant. Doux. Un sentiment étrange de bien-être l'enveloppa comme une substance narcotique... puis la douleur à nouveau, indescriptible. Syllanh écarquilla les yeux, les exorbitant presque alors qu'un nouveau hurlement à glacer le sang s'échappa de sa gorge au moment ou sa jambe droite fut happée puis sectionnée à mi-cuisse par le monstre. Elle hurla et hurla encore, de peur, de douleur, complètement paniquée, complètement seule. Du moins le croyait-elle.

Elle apporta comme dernier souvenir, avant de perdre conscience, l'image de la bête fuyant dans les ténèbres en emportant sa jambe avec elle...

***
Des voix lui étaient parvenues dans son sommeil traumatique, lointaines, pareilles à des bourdonnements. Des voix, de l'agitation, une odeur dégueulasse de chair brûlée. Et toujours cette douleur.. cette atroce douleur... Syllanh n'eut jamais connaissance qu'on l'avait déplacée.
***

5/260.4 - 6/260.4

Pendant quarante-huit cycles horaires, Syllanh était passée d'états de veille ponctués de délires hallucinatoires, de forte fièvre et de hurlements déchirant à des états d’inconscience prolongés où elle pleurait dans son sommeil en tentant de s'arracher la peau. Des lésions y était apparu, l'on avait même été forcé de l'attacher. Rapidement son état s'était dégradé, elle perdait ses cheveux par poignées et vomissait du sang au moment où enfin le personnel médical pu la prendre en charge, débordés qu'ils étaient et trop peu nombreux pour faire face à l'état d'urgence. À son chevet, depuis son évacuation de la zone, s'étaient succédé des visages familiers, des visages rongés par l'inquiétude et des voix se querellant sur les décisions à prendre concernant son état. Elle n'eut conscience de rien, plongée dans un sommeil artificiel maintenu par un gaz anesthésiant. Moment de répit bienvenu après les cauchemars, la souffrance et l'épuisement.

Les analyses révélèrent des choses bien inquiétantes... et l'espoir d'en tirer quelques conclusions, de sauver une vie dans un monde ou la mort ne veux rien dire, ne résidait plus que dans un ingénieux système de filtration sanguine totalement improvisé...

Vers la fin de la nuit, quand le sommeil eut fait tomber le dernier des veilleurs, les fréquences vitales sur les écrans bordant la table d'opération s'affolèrent, chutant brutalement alors que le corps de l'elfe s'agitait de spasmes violents malgré les sangles qui la maintenant en place. La sueurs suintait de sa peau devenue flasque, pareille à celle d'un lézard sur le point de muer, et une épaisse bile sanguine moussait à la commissure de ses lèvres gercées.

La mort viendrait, tôt ou tard.

La bête continuait ses exactions sauvages. Les rebelles avaient réunis des éléments sur elle, cela ne tiendrait qu'à eux de les rassembler pour... comprendre.

La naine s'étire, regarde ses quelques choppes vides éparpillées et les cercles d'alcool poisseux imprégnant lentement le bois synthétique. Ses pensées étaient sombres, comme la discussion qui venait de finir.
Entamer une nouvelle bouteille, partir se reposer près de celui qui devenait une ombre. Buvant au goulot, la naine envisageait mollement de rentrer, le voir là immobile, gisant parmi les meubles, écouter sa respiration basse... inlassablement.
Finir une bouteille, la suivante n'est jamais bien loin, et attendre, s'engourdir l'esprit, et attendre. Patienter, boire, toujours un peu plus.

Voilà qu'au lieu de rentrer chez elle, elle ère dans les rues. Dérivant lentement vers le CIPE. Il y aurait peut-être de l'activité, des gens pour la renseigner sur la bête. Si elle existait vraiment.
Des rumeurs, quelques photos, très peu peu d'informations circulaient.
Elle traîne dans le coin, ivre, myope. Pourquoi pas après tout.

Un souffle, bien éveillé celui-ci, deux yeux jaunes. Ça fait dessaouler un peu mais elle sent que ses réflexes sont altérés, que sa vue est encore plus basse que d'habitude. La bleue se recule, lentement, pas de mouvements brusques qui viendraient attirer encore plus l'attention des yeux jaunes, le plus silencieusement possible. Elle contourne un mur en titubant légèrement, effaçant la vision des yeux jaunes, et s'y plaque, recule encore.

Salut Mik, ça va bien, t'as besoin d'aide ?

Ne pas répondre, continuer de reculer tout doucement. Manifestement son ami un peu plus loin ne comprenait pas pourquoi elle rasait les murs, et sa voix allait attirer la bête un peu plus près, pas bon du tout ça.
La naine active son module, et, au lieu de pousser la première porte et s'y engouffrer, laissant l'ami à son propre sort, la voila en train de lui envoyer un message pour lui dire de s'abriter, priant qu'il ne lève pas de nouveau la voix.

Il ne leva pas la voix, s'enfuit.
Elle ne leva pas la voix non plus lorsque le dard au bout de la queue de la bête transperça son cou de part en part.
Panique, douleur, la naine se tient la gorge, tachant de retenir vainement le flot de sang. Alors la bête commença son repas.
Et les nains étant robustes, la bleue mit bien trop de temps à son gout pour mourir.

Quelques heures plus tard, autre pièce, une voix, la même que dans l'après midi. De l'alcool pour oublier la vision de ses os a nu, les bruits de mastication, beaucoup d'alcool. Puis finalement, quelques rires.