Recherche

Forum Role Play » VIE DE VOS PERSONNAGES

Dana, ou la poésie du sang

Créé par Dana~53140 le 13 Novembre 2014 à 15:56

Visible par tout le monde - Sujet Role Play
News — Infos !
Nom du sujet
Visibilité du sujet 
Type de sujet
Poster
Dana~53140 Posté le 13 Novembre 2014 à 15:56 #1
Avatar
Peace and love
Compte Joueur
Voir mon EDC
Surtout, ne pas faire de bruit.

Dana repêche de sous son lit le sac à dos qu’elle a préparé la veille, se glisse dans des vêtements de voyage et sort de sa chambre en prenant soin de ne pas claquer la porte. Elle avance à pas feutrés sur l’antique parquet et passe devant la chambre de ces parents qu’elle ne reverra peut-être jamais. Elle sent son coeur se pincer mais tient bon. Cette vie qu’elle espère avoir à Dreadcast, elle en rêve depuis toujours. Plonger au coeur du marasme, s’imprégner de la Sombre Cité pour nourrir son art. Elle sait que sa poésie ne sera assez puissante que si elle a connu la violence, la tristesse et la proximité de la mort. Elle sait que sa peinture naîtra dans le rouge sang et le noir de suie. Et bien sûr, elle sait que c’est à Dreadcast qu’il faut aller pour vivre cela.

Ses parents ne l’ont que trop retardé. Ils ont voulu l’enfermer dans sa belle cage dorée, trop inquiets qu’ils étaient de la voir vivre sa vie. Dana regarde une dernière fois au-dessus de son épaule et fait ses adieux à la propriété qu’elle a arpenté toute son enfance. Elle regarde le complexe minier et ses puissantes machines qui ne sommeillent jamais, puis s’attarde sur le manoir construit au sommet de la falaise qui surplombe les cuves d’extraction. Elle sourit en songeant combien cette implantation colle à merveille à la personnalité de son paternel. Lui, le grand chef d’entreprise, l’incarnation du sérieux et de la réussite par l’effort. Lui, qui a voulu faire d’elle un ornement de plus dans son tableau de la famille parfaite.

Le flot des pensées de Dana s’interrompt soudain lorsque les premières silhouettes noires des tours dreadcastiennes viennent crever l’horizon. Enfin, elle y est. A mesure qu’elle approche, elle voit grandir l’imposant mur d’enceinte. Fascinant. Soudain, un bruissement, suivi d’un murmure. Puis le noir complet.

Dana ouvre les yeux. Elle pose le pied sur un carrelage froid et tente de se lever. Instantanément, elle est prise de vertige. Elle s’accroche au linteau du lit, se plit en deux et subit la violente nausée du réveil chimique. Du revers de sa manche, elle s’essuie sa bouche. Elle sourit. Elle y est enfin. Dreadcast.
Dana~53140 Posté le 13 Novembre 2014 à 18:57 #2
Avatar
Peace and love
Compte Joueur
Voir mon EDC
Quelque part dans les hauteurs des gratte-ciels surplombant la ville.

Les Cinq parcouraient les différents rapports qu'ils avaient sous les yeux. Cinq scientifiques en blouse blanche, et l'ombre d'un Sixième en costume noir dont la silhouette holographique projetée à l'échelle x3 dominait la pièce.

Le Sixième : Messieurs, vos conclusions.
N°3 : Monsieur, d'après les premiers comptes-rendus, il semblerait que l'implantation mémorielle soit opérationnelle.
Le Sixième : Bien. Je vous remercie, Messieurs. De l'excellent travail. Sauf événement signifiant d'ici là, je vous recontacte dans quelques jours pour suivre l'évolution du sujet.
N°5 : Entendu.
N°1 : Excusez-moi, Monsieur, puis-je me permettre une question ?

Les quatre autres scientifiques transpercèrent N°1 de regards désapprobateurs mais celui-ci n'en avait cure. Il avait besoin de savoir, de se poser des questions. C'était dans sa nature même de chercheur. Après quelques secondes d'attente suffocante, un léger signe de main du Sixième vint donner l'approbation que N°1 attendait.

N°1 : Voilà, je me demandais... Nous savons tous combien l'implantation mémorielle à un tel degré est un processus d'une extrême complexité. Les moyens scientifiques nécessaires sont énormes...
Le Sixième : Les moyens financiers également, Docteur. Je suis bien placer pour le savoir. Posez votre question.
N°1 : Bien sûr, Monsieur. Pourquoi tant de complexité et d'effort pour implanter une histoire aussi... simple. Presque banale diraient certains. Dans une ville comme Dreadcast, il y a mille identités qui semblent pouvoir être plus... utiles.
Le Sixième : Comme quoi, Docteur ? Des assassins ? Des policiers ? Allons, la ville en fournit assez comme ça. Sans parler de la programmation des droïdes. Non, Docteur, dans ce projet, nous touchons au divin.
N°1 : En créant une adolescente de 16 ans trop gâtée qui fuit sa campagne ?
Le Sixième : Le talent, Docteur. Nous allons voir si nous sommes capables de générer du talent. L'art, cher ami, voilà la seule chose qui nous distingue encore de l'animal, dans cette ville où l'on tue pour survivre et on l'on survit pour tuer.

La silhouette disparût alors, laissant place au silence le plus complet.