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Atlantia, fille de Dreadcast.

Créé par Inconnu le 20 Novembre 2012 à 16:09

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Inconnu Posté le 20 Novembre 2012 à 16:09 #1
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Ambiance musicale à votre discrétion...
> Musique du film Dreadcast... (what what xd)
> Celle de Tina...
Best of des EDC de Tina smiley


oOo


"Si la connaissance est le but, te connaître doit suffire."
William Shakespeare.
"Soyez à vous-mêmes votre propre refuge. Soyez à vous-mêmes votre propre lumière."
Bouddha.
"Je ne peux rien pour qui ne se pose pas de questions."
Confucius.
"Qui ne croit en lui-même, ment toujours."
Friedrich Nietzsche.
"C'est dans l'effort que l'on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire."
Gandhi.
"Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous-même."
Mahomet.
"Si le bien est blanc et le mal est noir, alors le monde, en tout lieu et tout temps est fait de nuances de gris. Chaque être s'efforce de gommer ce gris sans arriver jamais à rien faire d'autre que d'étaler encore plus cette triste teinte jusqu'à ce que plus aucune nuance ne puisse être distinguée."
Grifter




oOo


6/232.4 - Dreadcast - Secteur 1 - Villa de Tina - De nos jours.



Je ferme mes yeux noirs. Ma nuit s'agite... mes visions se font plus claires. Ce qui m'arrive pourrait arriver à chacun d'entre nous. Oui, nous avons tous en nous des traces issues des premiers nés. La mienne est persistante et vient me hanter de plus en plus fort. J'ai mal été effacée, chance ou malédiction ?

Je marche sur des nuages comme à l'entrée d'un rêve. Nue dans la neige immaculée je suis comme une enfant et un vieil homme au visage buriné par les siècles me regarde... Je lui demande... Qui suis-je ? Où sommes-nous ? Ce lieu rivalise de sérénité et de volupté. Puis-je rester ? M'aiderez-vous à trouver ma route ?

Il sourit...


Que de questions Atlantia Darcombe, fille adotpive de Jinx et Neritheca Darcombe, enfant de Dreadcast... Impétueuse mais pure, impatiente mais sincère enfant... Ferme tes yeux... C'est une véritable tempête qui sévit en toi, et les convictions sont souvent des prisons... Tu devrais faire le vide dans ton coeur, pour y trouver les réponses. Tu devrais appendre à écouter... Et ta langue brune est comme l'écureuil déchaîné, elle doit se poser un peu...
Quand j'étais tout jeune, comme toi....
Je priais pour avoir la force d'éveiller tous les êtres de la ville...
Puis entre deux ages j'ai prié pour tenter d'éveiller mes proches...
Et maintenant que la neige est tombée sur mes cheveux...
Je prie pour tenter de m'éveiller, moi, et moi seul...


Et mon sommeil se fait un peu plus profond, j'ai une sensation de chute, une chute vertigineuse dans le temps...

oOo




5/21.4 - Dreadcast - Secteur 1 - Grande place centrale - Deux siècles plus tôt.



La foule est dense et compacte. C'est un jour de joie. Un cycle de liesse, d'unité. La ville se dresse fièrement lors de sa première honora Ceremonium. Ils sont là, les frères Enclism, beaux et forts comme des Dieux vivants, le brun et le blond, tout de noir et de blanc vêtus. Je suis un peu éloignée, sur la pointe des pieds pour tenter de mieux les voir. Je n'ai jamais vraiment eu le bonheur de les approcher. Ils vont prononcer le discours célébrant la fin de la construction de la ville. Des clameurs, des applaudissements à tout rompre, et l'omniprésence des hommes en noir, nouvelle milice de la ville.

Soudain, stupeur... Des tirs, une explosion, la confusion sur l'immense estrade des frères fondateurs. Je ne comprends pas immédiatement. Des hurlements, des mouvements de foule m'entraînent plus loin. Des gens courent partout, s'écrasant les uns les autres, je suis comme hébétée, j'entends crier dans la terreur "Hujan est tombé ! Hujan est mort !". C'est le chaos, non... pas Hujan... c'est impossible !!!

C'est à cet instant que je ressens un terrible choc dans le dos. Je suis projetée au sol violemment. Le temps se ralentit au rythme de mon cœur, dont les battements semblent sur le point de faire exploser ma tête. Je redresse lentement mon visage.
Un homme m'enjambe... cheveux noirs, élancé, mouvements coulés tel une ombre, il file comme le vent, une arme fumante à la main. Il plonge son regard acéré dans mes yeux noirs un instant, coupant mon souffle... Bordel, qui... qui est-ce ?... Tout s'effondre en moi, et tout s'effondre dans la ville et dans le cœur des gens.

oOo


76 AUC- Dreadcast - Cache rebelle n°6 du secteur 1 -



Les années ont égrené leur marche inflexible, et dans le coeur des gens, la perte d'Hujan reste vive. Elle le restera jusqu'à la fin des temps. Dans le peuple, la crainte est grandissante. Si la traque du tueur est bien accueillie de tous, les libertés s'évaporent comme les flocons d'eau pure. Des voix s'élèvent pour tenter de contrer l'oppression grandissante. Mais les actions de la résistance rebelle naissante sont désordonnées, anarchiques et souvent inutilement violentes. Les plus grosses poches se forment dans le secteur neuf, noyaux d'espoir pour les uns, nids terroristes pour les autres. Des groupuscules rebelles forment des réseaux dans le secteur un, camps retranché de la dictature. L’Empire les traque sans pitié. Cherchant à les exterminer jusqu'au dernier.

Un soir, dans un quartier de la basse-ville, la pluie et la brume tombent... Nous sommes regroupés dans un dédale de sous-sols, une vingtaine d'entre nous, des soldats de la résistance, des civils, ma mère biologique et moi. Et puis surtout, une dizaine d'enfants. Ils comptent parmi les tout derniers de l'humanité... Ils sont malades. Terriblement malades. Leurs défenses immunitaires sont au plus bas, ils sont victimes de germes opportunistes et revêtent potentiellement un caractère épidémique. Je suis médecin, tout comme maman, et avec d'autres spécialistes nous tentons de les sauver. L’empire a un autre projet pour eux : l'extermination.

Voilà maintenant plusieurs heptades que nous tentons clandestinement de les guérir. Depuis trois jours je suis tombée malade, j'ai de la fièvre et je tousse. Tout comme certains d'entre nous. Il faut vite trouver une solution. Je me suis attachée à Sandraline, une petite fille de quatre ans, avec ses mèches d'or, sa petite voix. Je la rassure, je lui dis que nous allons la guérir, la protéger, qu'elle est notre avenir, notre espoir, que jamais je ne la laisserai tomber.

Peu après, nous décidons de rejoindre le secteur neuf avec le groupe et les enfants. Mes yeux de gamine sont rivés sur notre passeur. L'heure est grave, la tension à son comble... Sa voix chaude nous enveloppe. Il dit qu'il sait ce qui est en train de se passer... Que les milices sont en train de faire main basse sur la ville sous les ordres de Sirius. Que la liberté est en train de s'éteindre au rythme des exécutions sommaires. Mais qu'il reste une chance, du côté du secteur neuf... Il doit s'y rendre pendant la nuit. Une fois qu'il aura établi un point de contact, il nous fera passer là-bas, nous et les autres résistants de notre cache.

Puis il s'approche, il a un petit mot pour chacun d'entre nous. Alors qu'il se pose devant moi, mon cœur s'arrête de battre. Il s'immobilise devant moi, caresse ma joue. Un long silence. Tu es si jeune, Tina... Tes yeux sont... si noirs et si profonds. Quoiqu'il arrive, n'aie pas peur, pas même de mourir. Il restera toujours quelque chose de nous... Il serre maman un instant. Maman pleure doucement, comme si elle savait ce qui allait arriver... et il disparaît.

oOo



La nuit est bien noire et bien calme. Je veille sur les enfants, je caresse les cheveux blonds de Sandraline. Nous sommes au plus profond de la planque, au dernier niveau tout en bas. Mais comment lutter contre le destin ?

A l'aube... une explosion, des gyrophares, des cris, des tirs, le fracas... Je sursaute... je m'assois... Je retiens mon souffle... Un souffle de violence s'est abattu sur les premiers niveaux de notre cache, mais aussitôt.... de nouveau... le silence... plus rien...

Je regarde la porte devant nous, fermée... le silence.

Je me lève avec maman.... Des enfants se mettent à pleurer. Je me précipite pour les calmer. Je crie en chuchotant...
Chuuut... surtout ne faites pas de bruit... surtout pas de bruit...

La porte devant nous, est toujours fermée... toujours le silence.

Au bout d'un moment figé d'éternité... Un grand bruit... la porte éclate littéralement... de la fumée... Une rafale... je crois que maman s'écroule... Je prends Sandraline dans mes bras.... Des tirs... Des gerbes de sang... Un commando a pénétré, les enfants sont horrifiés, ils tombent un à un... je tente de me cacher mais c'est impossible... Impossible... je me colle, pliée dans un coin, je serre la petite contre moi de toutes mes forces.... Ce bruit... ces cris... tout cela va bien cesser.... Puis des hommes s'approchent de moi. Leurs combinaisons sont entièrement protégées contre les risque bactériologiques. Ils se parlent entre eux. Puis on m'arrache la petite des bras. Je hurle !!! Je hurle !!!

Non !!! Arrêtez !!! Ce ne sont que des enfants !!! Non !!!

Un commando jette Sandraline à terre et lui tire une balle unique dans la tête. De nouveau... le silence. Je reste hébétée... Le visage plein de sang, de larmes et de bave. Ils se parlent encore entre eux...

C'est elle... Confirmation. Oui c'est elle Commandant. Le scan est positif. On attend l'ordre. Mains en l'air, sale petite garce, tu vas savoir ce qu'il en coûte de jouer avec le destin de l'humanité petite putain. Mains en l'air je te dis !!!

Je me lève lentement, je les fixe de mes yeux noirs comme une nuit sans étoile, je recule... Je réponds de ma petite voix grave et cassée.
Allez vous faire foutre.

J'entends une voix forte résonner. Je vois des lasers rouges caresser mon corps. L'ordre est arrivé...
Atlantia Maata Amarita, ID 87, Vous êtes condamnée à mort. Avez-vous une dernière chose à déclarer ?

Je réponds simplement...
Je reviendrai.

Le métal me pénètre, la douleur est inouïe, mais aussitôt, le noir.



oOo


3/225.1 - Dreadcast - Secteur 1 - Centre de clonage - Deux siècles plus tard.



CentreDeClonage@matrice - Activation du clone.
Insertion des données mémorielles enclenchée.

INCIDENT – PROGRAMME INCONNU ENTRANT
INCIDENT – DOUBLE ENTRÉE MATRICIELLE
ERREUR code 146894-216 – DONNÉES NON VÉRIFIABLES


Le professeur écarquilla les yeux.
C’est quoi ce bordel. J’ai jamais vu ça. Iridonia, vérifie la base de données du sujet. Mais qu'est-ce que... j’ai plus la main ! Il se mit à pianoter frénétiquement à son tour. Prépare-toi à tout couper.

L'assistante exécuta l’ordre de son supérieur, quand soudain, un nouveau message apparut...

HOMOGÉNÉISATION DES DONNÉES
DONNÉES MATRICIELLES CORRECTES
REPRISE DU PROCESSUS
Transmission sensorielle activée.
Sujet stable. Stimulations en cours.

État 1-1-1-1.
Ouverture de la cuve dans 5...4...3...


On fait quoi ? Demanda Iridonia. Il va sortir quoi du caisson ? Mais le Professeur ne répondait pas. Il regardait l’écran de contrôle, celui de la caméra au-dessus du visage de la jeune fille à la peau brune. Le liquide jaunâtre et gluant laissait le corps de la petite demoiselle lentement émerger. Ses yeux étaient clos.

2...1...


Professeur?... Demanda Iridonia à nouveau. Son supérieur lui fit signe de se taire.

Il va sortir quoi du caisson !!!?


oOo


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oOo
Zark~34425 Posté le 21 Novembre 2012 à 07:13 #2
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Technicien Exp.
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Il était midi, dans le dortoir du CHI. Les choses commençaient à se corser lorsqu'on avait entendu les messages d'alerte de la police à la télé.
Cependant on ne pouvait pas rester là.

Zark était encore dans le coma et il devait être transféré de toute urgence à l’hôpital. Son infirmière Tania attendait sur le patio, une cigarette allumée.
Elle se demandait pourquoi elle avait accepté ce boulot là alors qu'elle n'en avait pas les compétences. C'est bien parce que le gars de l'Armacham avait insisté et qu'il y avait une prime à la clé. Mais vu l'état de santé du pauvre vieux elle se disait qu'on lui sucrerait sûrement cette prime et qu'elle devra retourner comme danseuse aux bars de nuit.

Une jeune femme s'approche de l'overbrancard [Atlantia], et regarde Zark.
Tania la scrute et se demande ce qu'elle veut celle là. Elle espère que ce n'est pas l'Armacham qui lui a envoyé une remplaçante en voyant qu'elle avait menti sur son CV.

Atlantia se présente et demande ce qu'il arrive et Tania eut à peine le temps de lui répondre que Valmont, le mercenaire envoyé par Swan, débarque en toute hâte.

"Nous devons y aller !"

Tania demande à Atlantia si elle veut bien l'aider à pousser l'overbrancard car elle "en a plein le dos".
Atlantia accepte et le convoi sort.
Puis Valmont demande la direction et soudain le groupe s'aperçoit idiotement qu'ils ne connaissent pas l'adresse de l’hôpital. Ils restent tous quatre au milieu de la rue mal-famée à tenter de consulter la carte dans tous les sens. Quelle ironie... Valmont décide alors d'envoyer des messages pendant que les deux jeunes femmes patientent en observant les alentours.

Dans la rue, le vent fait tourner la poussière et voler les débris en tous genres le long du trottoir. Des hommes aux lunettes noires sont en face en train de fumer une cigarette dans l'ombre tout en les regardant.
Une femme sort d'un immeuble à la hâte en tenue très affriolante, type retro, suivie d'un homme la suivant à la hâte dans un grand manteau noir.
Tout avait l'air si stressant et suspect comme si le temps s'était arrêté et prenait Tania à la gorge.

Soudain Valmont crie : "Tania, partez cacher Zark ! Vite maintenant !"

Atlantia court alors de toutes ses jambes et se cogne contre une poubelle.
Pendant que Valmont entame un combat contre le maintenant célèbre ****** qui lui fonce dessus. Tania avait déjà vu sa photo sur l'intercom de Zark.
Tania ne réfléchit pas et s'engouffre dans le premier immeuble venu en poussant Zark devant elle. Ils se retrouvent alors dans un vieil immeuble désaffecté, couvert de suie probablement suite à un ancien incendie ou une explosion. Ils attendirent là une longue demi-heure sans aucune nouvelles.
Tania décide alors de sortir et voit du sang partout dans la rue, il n'y a plus personne. La scène la choque au plus haut point, elle mettra un long moment avant de s'en remettre.

Commence alors une longue course-poursuite qui finira heureusement à l’Hôpital Impérial.

A suivre...
Inconnu Posté le 21 Novembre 2012 à 10:45 #3
Je me demande comment va ce Zark... cet inconnu aux portes de la mort. J'ai entendu qu'on lui avait volé des organes, qu'il n'en avait plus pour longtemps. Je suis effarée par la violence de ce monde. Mais je sens la colère monter en moi. Oh... je sais bien, je me sens facilement offensée. Mais j'ai envie d'aider à faire régner l'ordre de façon dure, pour le bien de tous. Seul l'Empereur peut offrir cela. L’empereur... je me demande si je pourrai le rencontrer...

Je repense à ce cruel ******... j'ai sans doute été folle de le provoquer... De lui dire de se souvenir de mon nom, de mon visage... Mais souvent, j'agis pour ne réfléchir qu'après... Je suis bouillante, et je ne sais toujours pas d'où je viens... La nuit, quand je ferme les yeux, parfois je vois un grand désert, qui s'étend à perte de vue, avec des dunes dorées aux courbes féminines. La chaleur y est implacable, comme ce monde que je ne connais pas...

Hier, j'ai eu mon premier comité de rédaction au Dread Cast Network. J'ai vu toute mon équipe, c'était sympa ! Lady Elea était fidèle à elle même, impeccable, efficace, toujours avec cette dureté au fond des yeux, que j'aime tant. J'étais assise aux côtés d'Erana et de Fauillac, nous avons été tous trois promotionnés et je pense qu'on va devenir de vrais amis. Les autres aussi étaient agréables. Seule Violet me regardait comme si une sorte de rivalité rodait entre nous. Il faudra que je lui parle. Je voulais encore parler à Lady, mais elle était accaparée. Elle est si occupée...

Il est temps que finalise mon article pour notre prochaine publication... J'enlève mes bottes montantes, je me jette pieds nus sur un canapé du DCN, et je bosse.

J'ai encore tant à apprendre...
Valmont Posté le 21 Novembre 2012 à 13:01 #4
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Graouuuh!
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Du fond de la bibliothèque de l'académie, cigarette aux lèvres et deck sur les genoux, Valmont se connecte à la matrice. Léger sourire en voyant son nom apparaitre. Laisse une petite note avant de refermer son deck.

Moi, un mercenaire?
Inconnu Posté le 24 Novembre 2012 à 10:09 #5
Prison du Secteur 1.
[hrp : texte écrit en accord avec l'excellent Valstik, que je salue au passage smiley]


Il veut absolument me voir... Mon pad n'arrête pas de vibrer. Valstik... L'assassin pour qui j'ai une aversion sans limite... Il dit qu'il ne pense jamais à moi, on dirait que c'est inexact... J'veux pas, j'veux pas y aller...

Pourtant, me voilà, je rentre dans la grande prison. Je n'en mène pas large... Je tâche de garder le menton haut dans ce bâtiment fait de gris et de sang. J'entends des prisonniers qui me lâchent des paroles vulgaires. Je dois garder contenance. Je suis une impériale. Je représente l'autorité. La seule voie. Je pense à Elea, elle me donne la force d'être forte.

J'arrive devant le parloir. Il est là... si fort, si imposant, à l'image de son bras métallique. Je le déteste... Mais il est si sûr de lui. Il a en lui une connaissance parfaite de ce monde. Celle qui me manque... Il pense que je vais faire un article sur lui. Il se trompe. Je ne ferai pas le jeu des corporations en le mettant en valeur. Si je suis ici, c'est... c'est... parce que je suis curieuse... que je veux toujours tout voir, tout savoir... Je n'ai que 18 ans, et je veux découvrir ce monde.

Il me dit qu'il accepterait de m'accompagner pour un reportage à haut risque en zone rebelle si j'ai l'autorisation... Il me parle de lui... Je lui demande pourquoi il tue... Pour l'argent bien sûr... N'a-t-il donc pas d'âme... C'est un mercenaire, un barbare sanguinaire... Je le déteste... et je n'arrive pas à détacher mon regard de lui...

Il me dit... "si nous étions ensemble, dans la même pièce"... Je réponds... "Quoi... que feriez-vous ?"... Il dit qu'il ferait glisser ma petite culotte le long des mes cuisses brunes... J'ai un mouvement de recul, là, il m'a sciée...



Cette idée me donne envie de vomir... mais pourtant je suis comme fascinée. Je résiste en lui envoyant le plus noir de mes regards... Ce n'est sûrement pas à lui que je veux offrir ma virginité. Il se joue de moi, se moque de moi. Je dois être forte... Je ferme les yeux, je pense à Elea. Je suis forte, je suis une impériale.

Je me lève, il ne veut pas que je parte. Il dit qu'il va me faire un cadeau... Mais ce cadeau, il le réserve en fait à l'une de ses nombreuses conquêtes, il le réserve à l'une de mes collègues de travail au DCN... Je veux qu'il me laisse tranquille... Heureusement... je suis une impériale, je sais qu'il n'osera pas toucher à un de mes cheveux... S'il faisait cela, il le regretterait.... toutes ces vies...

Je repars, tête haute. Je sors. Mes mains tremblent un peu. Je serre les poings.




oOo



DreadCast Network. Bureau de Lady Elea.


Je passe le plus clair de mon temps au DCN, à mon travail. J'y dors même parfois. Une fois, Lady est venue me réveiller alors que j'étais vautrée sur un canapé. "Mademoiselle Atlantia !". Elle a dû le répéter plusieurs fois.... J'espère ne pas avoir trop grogné après elle avant d'ouvrir les yeux...
J'aime rester dans l'aura de ma Lady. Oui, en moi-même je l'appelle "ma" Lady, je pense que je suis très possessive. Tout le monde la craint. Elle est si froide. Mais moi, je ne la crains pas, je ne sais pourquoi. C'est comme si je l'avais toujours connue, comme une âme sœur. Elle m'aide, elle distille des conseils pour m'aider à progresser. Elle est ma marraine, je suis si fière... Je sais qu'elle est de la race supérieure comme moi. Qu'elle a aussi ses peurs, ses craintes, ses espoirs, mais elle ne dit rien, elle cache tout, elle est si forte. Tellement plus forte que moi.

Mais parfois, elle va chercher au plus profond de moi, je me sens fébrile... Je ne veux pas la décevoir. Alors dans ces instants, si... elle m'impressionne au plus haut point. Comme ce soir-là... Elle me demande....

"Entre l'Amour et l'Empire, que choisiriez-vous Mademoiselle Atlantia ?....".



Mes lèvres s'entrouvrent. J'hésite... Ne pas hésiter... Je ne sais pourquoi, l'Amour est sans doute important pour moi, mais je ne l'ai jamais connu... Alors je réponds... avec une voix plus grave et cassée que d'habitude...

"L’empire assurément Lady... Sans l'empire, ce serait le chaos, alors, il n'y aurait pas d'Amour.".

Elle incline doucement la tête. Je respire... Je la laisse. Je vais retrouver Zye, mon amie Lézarde.
Elea~1433 Posté le 24 Novembre 2012 à 10:49 #6
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La Dame de fer était partagée.

D'un coté, l'idée que la sauvage buvait ses paroles n'était pas déplaisante. Mais elle craignait que ses faiblesses ne soient un frein, une passerelle aux mauvaises personnes. Habitait en elle une vision très manichéene, où ne coéditer que le bien.. ou le mal. Guérir c'est bien, tuer c'est mal. Dire la vérité c'est bien, mentir c'est mal.

Son reflet apparu.

« Fichtre. »

« Alors, tu vas en faire quoi de la petite Atlantia ? »


« Tu pourrais prévenir quand tu apparais. »

« Alors, tu vas en faire quoi de la petite Atlantia ? »


« Et.. à quoi cela t'avancerai ? »

« Alors, tu vas en faire quoi de la petite Atlantia ? »


Et elle disparue. Le jeune clone de la presque sage secoua la tête. Elle était assise à son bureau, chez elle, ses yeux perdus dans les méandres obscures et éternels d'une pièce, la chaleur d'un animal au poil roux sur la cuisse.

« Et.. toi, t'en penses quoi ? »

« Squiky Squiiik ! »
Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:05 #7
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Je passe de longs moments, chaque jour avec elle. Je ne me sens rassurée que dans son aura. Lady Elea est ma mentor, j’ai tellement besoin d’elle. Elle est à moi. Mais elle sent que je me cabre, que je serai difficile à dompter totalement…

Je suis devant le pas de sa porte, prête à sortir. Je lui dis…
Je sais que jamais vous ne pourrez me faire de mal Lady parce que… parce que vous avez besoin de moi.
Elle répond sèchement. Fermez la porte, venez vous assoir Mademoiselle Atlantia… Je ferme la porte… Je viens m’asseoir lentement… Je déglutis avec difficulté, tête basse. Elle poursuit. Si jamais vous trahissez un jour Mademoiselle Atlantia… Je vous tuerai de mes propres mains. Je l’ai déjà fait, dans le passé. Pour d'autres que vous.



Je redresse mon visage, je plante mes yeux noirs dans les siens. Je ne la crois pas. Je sais qu’elle tue déjà avec ses mots. Qu’elle n’a peur de personne. Qu’elle parle avec ses employées comme elle parle avec les plus grands de ce monde : sans détour, froidement, de façon implacable. Mais je ne la crois pas. Je me suis donnée totalement à elle. Non… Elle ne me fera pas de mal. Jamais.

Si elle savait à quel point je souffre de ne pas avoir toute sa confiance. Mais je le sais… Je suis trop empressée… Je voudrais être déjà à ses côtés, quand elle rencontre les plus grands, évidemment, elle refuse… Combien y-a-t-il de lois dans le codex Mademoiselle Atlantia ? Je baisse la tête. Je l’ignore Lady… Et une nouvelle fois, en peu de mots, elle me fait tout comprendre…
Je lui demande pardon. Elle me donne tellement derrière sa sévérité. L’un de ses appartements, son temps, elle accepte de me prendre sous son aile comme Mentor… Et moi… je suis impatiente, insolente, trop curieuse… Elle me dit que la curiosité est une qualité… tout comme la méfiance.

oOo



Ce soir-là, je me suis endormie dans le calme. Pas de crise, mes doigts ne tremblent pas. Je plonge dans le monde des rêves…


Et souffle le vent du désert…

C’est fini. Il n’y a plus rien, plus rien, simplement le désert, aride, sec et froid, partout, à perte de vue. Dreadcast s’est évaporée… Plus rien… Juste le désert et nous deux…

Lady Elea est devant moi. Toute de noir vêtue. Elle me fixe. Ses yeux sont froids, durs, implacables.
Je suis devant elle. Toute de blanc vêtue. Je porte des cartouches en bandoulières, comme une chef rebelle.
Et je la tiens en joue, avec un pistolet aux couleurs brunes, comme ma peau.

Et souffle le vent du désert…

Elle me dit. Vous devriez tirer Tina. Vous n'aurez pas d’autre chance…
Un long silence.
Je jette l’arme à ses pieds. Je pose un genou à terre. Je lui réponds, de ma petite voix grave et cassée.
Jamais. Jamais je ne vous ferai du mal Elea. Parce que vous portez notre enfant. Vous portez notre fille en votre sein. Et elle se nomme… « Espérance ».
Elle ramasse l’arme et la pointe sur moi. Jamais vous ne me changerez Tina, JAMAIS !
Je ferme les yeux. Mes lèvres s’entrouvrent. Elle tire.

Et souffle le vent du désert…

Je suis encore en vie. La balle a sifflé au dessus de mes mèches brunes. J’entends quelqu’un s’effondrer derrière moi. J’ouvre les yeux. Je me retourne. Je vois le corps sans vie du mythique Cirius…

Et souffle le vent du désert. Qui agite nos cheveux. Comme des étendards sacrés.
Et souffle le vent du désert. Qui mouille nos yeux. Comme une caresse de pureté.


Je me réveille. Je suis en sueur. J’ai tellement besoin de sa confiance, pas... de sa méfiance.
J'ai tellement besoin d'être... patiente...

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Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:06 #8
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Une soirée qui allait compter...


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J’entre avec un peu d’appréhension dans la grande Arène Impériale, je crains de ne guère apprécier ce que je vais voir… Mais je n’ai pas le temps de cogiter, dès l’entrée, un incident improbable se produit…

Violet m’accueille au bout d’un long couloir étroit et me dit que « le monstre » va arriver, que le lieu n’est pas sûr, que je ferais mieux de ressortir pour l’instant. Alors je me tourne docilement pour tomber nez à nez avec dame L-X, suivie de près par L’Ambassadeur et sa garde Prétorienne… Mes joues se teintent de pourpre malgré moi… C’est bête. Je tente de bredouiller ce que vient de dire Violet, je ne voudrais pas qu’il arrive quoique ce soit à Stilicon… Mais là, surprise… Dame L-X me demande de dégager sans ménagement… Alors je tente d’expliquer de nouveau mais elle me coupe une seconde fois, puis une troisième fois où elle me menace de mort… Je suis abasourdie par sa violence…

Je me pousse… je sens la colère monter en moi… En cet instant, je ne suis plus rien, pas plus une citoyenne qu’une reporter Impériale, pas plus un être humain qu’une amie en devenir : je ne suis plus qu’une gêne sur le chemin du Legatus, qu’un morceau de viande à découper*(1). Je les laisse passer d’un air sombre, quand Dame L-X passe à mon niveau je lui chuchote en la tutoyant pour la première fois…

Ne me menace plus jamais…

Elle plonge un regard de mort sur moi… Par Cyrius, ce regard me rappelle quelqu’un, mais qui ?...

Je m’avance dans la grande arène. C’est gigantesque… la foule se presse… Plus loin, dans la tribune officielle, le Legatus a pris place avec des hauts dignitaires. J’aperçois Lady Elea, elle va mener le groupe de combat contre la bête exogène. Je prends place aux côtés de mon Maître de combat Monsieur Devdas. Il me présente sa fille Alizia. Nous parlons un peu, elle est sur les traces de son papa, dans les méandres de la matrice. Ce sera le seul moment humain de la soirée.

Bientôt, Lord Stilicon se dresse et fait résonner sa voix chaude et dense dans toute l’arène, ce moment est magique je ne peux le nier. J’espère que tout va bien se passer. Que cela ne sera pas long.

Sous le mandat de Lady Ever a été lancée la Marche de Calver. Au cours de cette expédition, que j'ai eu la charge de commander, l'Imperium a accompli des progrès considérables. J'offre au peuple impérial l'un des spécimens les plus redoutables, et les plus véloces de l'au-delà du mur... Aujourd'hui citoyens… Pour se confronter à cette aberration exogène... l'ambassade a souhaité tester les volontaires de la Marche de Stasset !...

Les combattants entrent en deux groupes. L’affrontement commence. La bête semble puissante, elle est à la fois horrible et fascinante, comme mue par une perfection surnaturelle. Pauvre bête… Mais je ne me doute pas de ce qu’il va se passer…

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Un véritable massacre… Les combattants de l’arène touchent à peine le monstre quoiqu’ils fassent, et la boucherie commence… des démembrements… des corps transpercés, arrachés, mutilés… Je me lève, je vais contre la vitre… Partout des cris ! Certains se moquent des combattants, d’autres encouragent la bête, tout cela n’est que folie ! Je me mets à hurler en voyant ma mentor, Lady Elea, cruellement touchée. Mais arrêtez cela ! C’est un massacre ! Mais je suis comme invisible dans la foule déchainée… la torture se poursuit sous les yeux impassibles du Legatus… Je le regarde… Je hurle à nouveau ! Arrêtez cela !! Il faut les aider !!!

Sont-ils tous fous ?! Toujours un brouhaha indescriptible… Tous fous ?... Sans doute pas… certains me regardent avec bienveillance dans l’ombre… Un inconnu m’envoie un message pour me dire que je ne devrais pas ainsi fusiller du regard la tribune Impériale… Mais je suis révoltée par ce que je vois, et je donne des coups de poing de toutes mes forces sur la vitre incassable, mes mains sont en sang, je crie vers ma mentor… Lady !! Lady !!! Laissez-les sortir ! Arrêtez ça !!! Arrêtez ça !!! La nausée me prend, j’ai envie de vomir… Je me recule un instant et rends tripes et boyaux… C’est comme si je prenais part au combat… Que je recevais aussi les coups tranchants de l’insectoïde…*(2)

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Soudain… l’instant présent se fait plus lourd… le temps s’arrête… des battements de cœur résonnent puissamment dans mes oreilles… je n’entends plus rien d’autre… les combattants, la foule, tout est au ralenti… Je regarde Stilicon… Mes yeux noirs font le point sur lui… Mais le combat dans l’arène n’est rien comparé au combat qui se joue dans mes entrailles… Mes yeux détestent ce tortionnaire qui laisse ses plus fidèles se faire massacrer devant lui… Mais mon cœur l’aime, plus que ma vie, plus que tout… Je cherche à comprendre… Je crois tellement en lui… J’ai tellement envie de lui… je l’aime… je le hais… Rien, rien ne saurait justifier ce qui se déroule ici, rien !!!

Et je vois des flammes autour de moi… c’est ma vision… je vois la garde prétorienne autour du Legatus… ils sont en noir… comme les soldats de ma vision… qui viennent m’arrêter… me frappent… me trainent au sol, me hurlent que je vais payer ma trahison… Mais je garde le contrôle, je ferme les yeux, tout s’arrête… Ou plutôt, tout recommence… Le bruit assaille de nouveau mes sens… La bête joue avec le corps d’Elea, partout du sang… Le Legatus se lève enfin, enfin ! Il donne un ordre… La bête est exécutée : une ceinture d’explosif autour de son cou détonne, y’en a partout c’est vraiment dégeu… Lady Shivah quitte les lieux, les joues mouillées… Lord Stilicon s’avance et dit… que c’était un… exemple…

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Je suis en état de choc, hébétée par ce spectacle barbare… Ce n’est pas possible, je n’ai pas vu ce que je viens de voir… Je recule, deux pas, trois… je tombe les fesses sur un canapé, prostrée…. Je tremble… Un inconnu pose son blouson sur mes frêles épaules nues, il me chuchote… Beaucoup de gens sont comme vous Mademoiselle…

Si c’est vrai, alors il reste peut-être un espoir d’humanité ici… Le Legatus, L-X et la garde Prétorienne quittent les lieux, mais je ne les regarde plus… Un exemple… Comment… Mon esprit ne déduit qu’une seule chose de ce que je viens de voir : c’est que la vie est possible en dehors de cette cité maudite.

Je tâche de réunir mes forces… Je suis de rhésus O négatif, je peux donner mon sang… Je rentre dans l’arène… Je pose mes mains sur ma bouche, j’avance comme un fantôme… Je m’approche d’Elea, je pose un genou à terre, je dis à Saurus que je peux donner mon sang. Il me place sous ses ordres, je suis à sa disposition. Je n’ai plus le temps de me poser de questions. Le personnel médical sur place s’affaire de tous côtés et me donne des directives. Je fais du mieux que je peux. J’amène du matériel, je réconforte, je déplace un blessé, Gabriel, sur un brancard. Je grommelle qu’il vaut mieux que je ne prête pas ma plume à ce que je viens de voir…

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Bientôt, j’arrive à l’hôpital… je suis toujours réquisitionnée par le Sergent Saurus, que j’aime tant. Je le suis partout. Enfin me voilà dans une salle de soins intensifs. J’attends que l’on prenne mon sang. J'enlève mes bottes... Je tiens ma tête entre mes mains, je pense à Stilicon…

Elea est allongée là, et d’une perfusion salvatrice, mon son sang noir va abreuver ses veines lentement. Je la regarde avec tendresse. Elle-même dans l’arène je le crois, n’a sans doute pas apprécié d’être ainsi donnée en pâture pour l’exemple… Je lui dis que je regrette mon comportement avec elle… Je lui tiens la main. Shivah, Night et Saurus s’agitent tout autour.

Alors que mon sang quitte peu à peu mon corps par des tuyaux jaunâtres, je sens mes forces me quitter, mais cela n’a pas d’importance, si je peux aider à sauver une vie. Je divague, ivre de détresse, quand une dame fait irruption dans la salle de soin…

Elle semble survoltée, main sur la garde de son arme… Elle a le port altier des Nobilis… Je fronce les sourcils. Elle demande comment la bête a été tuée, et là surprise, on lui ment… Lady Shivah dit que les combattants en sont venus à bout. Mais elle insiste. Alors là, dans un état semi-comateux, je ne sais ce qu’il me prend mais je dis…

La bête a été tuée sur un ordre trop tardif du Legatus…

Celle que certains semblaient nommer Halinna, sort comme une furie… Lady Shivah me fusille du regard. Je manque m’écrouler. Le sergent Saurus arrête la transfusion et me prend dans ses bras, pour me déposer dans un canapé de la pièce. Je regarde Shivah. Je ne sais pourquoi, mais je ressens une grande sagesse en elle, je me sens attirée par son aura, mais pour l’heure, elle semble m’en vouloir vraiment… J’suis si maladroite… trop entière, trop naïve… Elle se plante devant moi et dit…

Vous vous rendez compte Mademoiselle, que si le Legatus est assassiné cette nuit, vous serez seule responsable ?

Je n’en crois pas mes oreilles, ce qu’il me reste de sang se fige, mes yeux se mouillent… Je ne veux pas qu’on lui fasse de mal moi, je ne veux pas… L’image de la Lady Docteur se trouble… Je réponds comme je peux… Lady… Je suis désolée… je n’aurais pas dû mais… tout le monde a vu, comme moi… L’équipe médicale me défend, appuyant mes paroles, disant que tout fini par se savoir…

Il me semble que la fin du monde est pour demain… Je perds connaissance.

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Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:06 #9
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Ephémère Tina, clic...


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Je me nomme Atlantia, et c’est à ce jour à peu près la seule chose dont je sois certaine.
Je suis arrivée dans ce monde voilà une poignée d’heptades. Un monde aussi opaque que l’aura jaunâtre qui l’étreint, mais déjà… j’ai vu haine, trahison, compromission, corruption, vice, et recherche du pouvoir.
J’ai vu aussi de l’espoir, dans le cœur de certains.
J’ai vu de l’espoir dans le cœur des plus grands de l’Empire. J’ai vu de l’espoir dans le cœur des hommes de l’ombre, dans le coeur des soldats. Mais plus que tout, j’ai vu de l’espoir dans le cœur des simples gens de la basse-ville, et dans mon propre cœur.


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JJe me nomme Atlantia. Mon histoire ne vaut pas plus ni moins qu’une autre. Les pas que j’empreinte l’ont été déjà par des milliers d’autres, tout comme mille créatures de rêve sont sans doute déjà passées dans les bras du Legatus. Des myriades de créatures sont nées et ressassent leurs propres doutes au rythme morbide des clonages.
Pour caresser la vérité, il faut en épouser tous ses contours, tout comme sans doute il me faudra rencontrer des âmes de tous les horizons, de tous les secteurs de la ville.


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Je me nomme Atlantia, et j’ai un passé. J’ai déjà été brisée par l’Empire voilà des centaines d’années. Mais je ne sais pas comment ni pourquoi. Je dois comprendre mais après tout à quoi bon ? La vérité est au fond de nos cœurs. Et mon cœur me dit que les Civis, qu’ils soient Impériaux ou rebelles, ont besoin d’ordre, de justice et de compassion.
Cyrius, ou les Dieux, ne m’ont donné qu’une seule arme : l’amour. Je suis trop tendre pour ce monde. Et déjà beaucoup m’ont menacée. Ils pourraient me tuer d’un simple geste. Je ne suis que poussière. Mais je sais que mon amour me protège, celui que je veux donner à tous les gens simples, à tous les gens comme moi.


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Je me nomme Atlantia, et je veux changer ce monde, tel est mon serment. Je sais qu’il m’en coûtera la vie. Je sais que beaucoup ne me comprendront pas. Je sais que beaucoup me détesteront, qu’ils croiront que je veux voler leur chimère de pouvoir, berceau d’illusions perdues.
Peut-être, ne suis-je encore là que pour une poignée d’heptades… Mais je veux changer ce monde, pour qu’il retrouve espoir et foi en l’avenir, ordre et sincérité. Et depuis les jeux de l’arène, je sais que ce n’est pas à moi de conquérir l’Empereur, mais à lui de me mériter.



Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:07 #10
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Musique...


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Une brise glacée soulève des nuages de volutes terreuses. Le terrain vague s’étend à perte de vue, non loin des hauts-murs de la ville. C’est là, que je la retrouve, mains dans les poches de mon blouson noir. Elle est à genoux, en train de fouiller la terre… Elle m’aperçoit.

Je fais de l’archéologie ! Elle me dit.
Ah ?! Cela me passionne ! Et… tu trouves des trucs ?
Elle me montre une bouteille de bière vide.
J’ai mon petit rire. Génial ! On va même pas pouvoir boire un coup...

Elle se relève et se tient devant moi. Nous nous regardons longuement. Elle sait…
Je fais le premier pas. Je pose ma joue contre son épaule, comme je l’ai fait avec mon mentor la veille, comme avec ceux qui comptent pour moi, et je la serre.

Comme tu vas me manquer….
Mes dents se serrent. Des larmes coulent en silence sur mes joues brunes.
Oh… Comme tu vas me manquer…
Elle me presse dans ses bras, doucement, tendrement. Le vent fait voler mes mèches brunes sur son visage.

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Chhhht… Elle sourit et embrasse ma joue mouillée, cueillant une larme.
Je me redresse tout doucement. Je lui chuchote de ma toute petite voix grave et cassée.
Je t’aime…
Elle répond… Je sais…

Nos lèvres se rapprochent, se fondent. Nos langues se mêlent, tendrement, dans une valse douce, chaude et humide. Je ferme les yeux, pendant quelques secondes je ne me demande plus « pourquoi » ou encore… « Comment sauver Dreadcast ». Pendant quelques secondes je retrouve enfin une raison de continuer à respirer. Je recule un peu mon visage pour m’emplir de son image. Je lui caresse une joue.

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Elle parle à voix basse.
Mon cœur est comme un diamant brut… où à chaque fois qu'une personne m’avoue son amour, il s’y taille une nouvelle facette… Et mon diamant devient toujours plus beau, plus brillant, mais plus tranchant aussi... assez pour trancher les cœurs trop fragiles...
Je souris… Je répète… Je t’aime… et…
Ses yeux pétillent. Elle repose ses lèvres sur les miennes dans un souffle chaud pour que j’arrête un peu de parler... Chhhht…

Puis de nouveau je ne la quitte plus de mes yeux noirs. Elle me dit… Reste.
Je pose à mon tour un doigt sur ses lèvres tendres.
Tu sais très bien… tu sais que je dois le faire… Je peux changer ce monde… Mais… J’ai besoin de toi… J’vais pas y arriver sans toi…
J’ai ma propre tâche Atlantia.
Je fais un petit oui de la tête. Je relâche un peu mon étreinte et je regarde au loin, vers la liberté. J’ai la mienne…

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Nos regards fusionnent à nouveau.
Je prierai Cyrius pour qu’il nous permette de nous retrouver. Tous les jours… Je prierai pour qu’il ouvre ton cœur, et te fasse voir les choses que je vois… Pour que tu reviennes à mes côtés.
Je renifle.
J’vais y aller…
J’ai un petit rire nerveux.
J’ai une interview d’Elea à préparer…
J'ignorais encore que j'allais lui claquer la porte au nez...
Elle me sourit et essuie ma joue. Dur retour à la réalité…
Je lui dis, mes yeux débordent toujours d’amour. Je t’en prie… Écoute ton cœur…
Atlantia. Je ne peux te suivre… Je dois écouter mon cœur… Mais aussi mon esprit, ma raison, ma volonté…
Je lui fais un petit signe que non. Non… Non… juste ton cœur…
Il ne faut pas écouter qu’une seule part de nous, Tina. Nous sommes des êtres complexes.
Seulement si tu le veux…
Non Tina… Pour se battre, il faut écouter tout. Ton corps, ta rage, ta force…
Non… Non.. Rien ne peut lutter contre la force du cœur. C’est la seule force.

Je fais un pas en arrière. Un autre. C’est si dur… si dur… Et chacun de ces pas nous éloigne d’un univers. Bientôt elle ne verra plus de moi qu’un petit point s’éloignant vers l’horizon.

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Nous reverrons-nous jamais ?... Elle... et tous ceux que j'aime ici...


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Ses yeux bleus fixèrent longtemps la silhouette mince et fragile qui s'éloignait sur fond de ciel gris. En desserrant les mâchoires, la gynoïde s'alluma une cigarette et pencha la tête. Elle se demanda comment la brunette allait se démerder "là-bas", au-delà du mur. Avec un soupir, elle envoya un message :

"C'est un bonbon rose avec un coeur liquide sucré dedans. Plein de rêves, d'illusions, de bons sentiments. Elle veut que les gens retrouvent leur pureté...
Je lui ai expliqué le secteur rebelle dans ce qu'il a de pire. Pour la dissuader. Parce qu'elle est bien trop fragile et qu'elle va se casser quand elle va se ramasser la gueule sur le béton...
J'te demande pas de la protéger : je ne sais pas si c'est lui rendre service ou l'enfoncer un peu plus dans ses illusions. Je ne sais pas ce qu'elle trouvera en SR. Tout le monde y trouve quelque chose, même en ne trouvant rien...
J'ai pourtant essayé d'être dure avec elle et au final, elle m'a dit qu'elle m'aimait... "

Elle tira une nouvelle bouffée de fumée en appuyant sur la touche "Envoyer" et secoua la tête "Les fleurs bleues, ça pousse pas sur le béton... Mais les bonbons rose, non plus. Au pire, ça colle à la godasse une fois écrasé..."
Avec un soupir, elle jeta sa clope au loin et avala une gorgée de skiwi pour assaisonner la colère qui montait, alchimie familière.
Son com sonna. Pas la réponse attendue. Elle soupira. Il était en colère, chose rare. Mais il avait raison... Et pourtant :


C'pas ma faute moi, si elle m'aime, putain..."


... Combler les creux, les vides, les manques, les absences, les ombres et les silences. Essuyer les peines. Encaisser les coups. Être l'ivresse et l'indécence, l'attention qui guérit de l'indifférence,...


Spoiler (Afficher)
Première partie tirée directement de l'IG et donc écrite à deux. Seconde sublime partie (c) par Elix.
Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:08 #11
Ambiance...




Ce soir-là, je marchais toute seule, comme d’habitude, sur les longues avenues des Hauts quartiers de la zone Impériale. Les lumières étaient blafardes, partout… des murs de pierre et d’acier gris ténèbres. Des patrouilles éparses du CDO rythmaient les passages. Mes mèches brunes tombaient sur mon blouson de cuir noir, et j’avais ma petite moue sombre habituelle. Le DCN n’était plus bien loin. Mon lieu de travail, mon logis… Je me disais que j’aurais dû insister plus auprès de ma Lady pour qu’elle installe une douche… J’puais vraiment trop là.

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C’est alors qu’au bout de l’avenue j’aperçus une grande silhouette longiligne et harmonieuse. Et plus je me rapprochais… plus je me disais… c’est lui… L’homme des holo-affichages de l’Ambassade, lui… celui à qui je demande audience depuis quelques jours déjà… Que faire ? Demi-tour ? Non… trop tard… Il regarde un drôle d’appareil, l’air concentré…



Je m’arrête devant lui. J’entends une voix féminine le saluer derrière moi, peut-être Violet. Je suis pétrifiée. Il porte son regard sur moi, me considère. Il est grand, il est dense, il est si… Mes lèvres s’entrouvrent. Mon cœur s’arrête. Non, il s’arrête pas, il part à 180, 190, 220 pulsations ? J’bas un record de pulsations instantanées départ arrêté. J’suis en train de fondre. Il va me prendre pour une flaque.

Be… bonjour… Oh non… je bafouille je bredouille je chiffonne. Je repense…En début d’heptade… j’ai rêvé de lui, j’étais sur mon canapé du DCN. J’étais nue, à califourchon sur son corps allongé. Mon 9mm braqué sur son front.

Oui, il a parlé ! Il a dit « citoyenne » je crois. Faut que je me présente à tout prix. J’m’appelle comment déjà ?
Atlantia… Reporter Impériale du DCN.



J’en reviens pas… l’homme le plus puissant de Dreadcast est là, devant moi, et il me parle. Faut que j’arrête de me dire qu’il me parle, j’entends plus ce qu’il me dit du coup. J’crois qu’il veut que je salue Lady Elea pour lui. Je me demande d’où vient le vent… s’il vient dans mon dos j’dois pas soulever les bras sinon il va tiquer du nez…

Au fait… comment dois-je l’appeler quand je m’adresse à lui…

Comment dois-je vous nommer Monsieur ?

Il me sort une liste… Y’a du Lord, du Legatus, de l’Imperator ? Puis plein d’autres trucs. Et moi, tout ce que j’arrive à lui sortir c’est…Tout ça ?

Mais tu vas pas bien ma fille ?!… Je… je vais l’appeler Lord, j’vais m’accrocher à «Lord» comme à une bouée de sauvetage. Je remarque qu’il réajuste ses gants, qui cachent ses mains et ses poignets… Ma curiosité prend le contrôle de ma langue. Je n'en reviens pas. Je dis…

La légende dit que vous n’enlevez jamais vos gants…

Il me répond, sa voix dure m’enveloppe. Il élude en disant…
"Légende est un terme agréable qui désigne bien souvent des rumeurs échangées entre ivrognes".
En temps normal, devant n’importe qui d’autre, j’aurai donné un coup et répondu «J’suis pas une poivrote !" . Mais là… je dis juste… Je… non… Lord… Je suis nemo… Et surprise, il me dit que d’une certaine manière, il l’est aussi…

Je rétorque avec empressement.
Bien sûr que non… Enfin je veux dire.. si ! Enfin non… je… ma petite voix grave et cassée se perd dans la nuit.

J’essaye de rebondir. Je monopolise toutes les ressources de mon corps pour arriver à sortir une phrase cohérente. Je prends tout ce que j’ai, de la pointe de mes petits orteils bruns en forme de radis ronds, jusqu’au bout de ma langue. Mais du coup, je me demande si quelqu’un n’a pas enlevé le sol sous mes pieds.

J’ai lu Ad Ube Condita Lord. Et…

Il me coupe. Il me demande si je suis la demoiselle qui tente de prendre rendez-vous avec lui. Je dis que oui… et avec espoir…
Il dit qu’il honorera cette demande du DCN, ma demande… Je lui souris pour la première fois… Oui ! Il va me recevoir !

Il s’en va. Je reste clouée dans le sol pourtant parti. Je ne comprends pas pourquoi mon cœur veut le tuer. Et je comprends encore moins pourquoi mes yeux ne sont pas d’accord… A moins que ce ne soit l'inverse...

Il me semble l’avoir déjà rencontré… c’est impossible… c’est mon premier réveil… La prochaine fois que je le verrai… je serai prête…

Les vibrations de mon datapad me sortent de mes songes. Un message s’affiche, je lis.

Bonsoir… Vous feriez mieux de retirer votre arme devant l’Ambassadeur…

Je redresse mon visage, les sens subitement en éveil . Je regarde partout. Je me tourne de tous côtés. Rien… si ce n’est, peut-être, une ombre un peu plus loin, qui vient de disparaitre…
Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:08 #12
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Vérification de mes dents… Pas une n’échappe au contrôle ! Je souris comme un clown devant ma glace. Je grimace, je me colle un doigt sous le nez, je le retrousse. Je fais des bisous imaginaires. Je prends un air charmeur. Je fais les yeux noirs, j’dois être parfaite pour le Legatus…


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Me voilà partie pour l’Ambassade. Quel trac… Voilà à peine quatre heptades que je suis arrivée, et je vais voir l'ambassadeur… Je me sens si fière... Je vais tenter d’avoir des réponses à mes questions les plus profondes… Je me sens prête. Je serai sans concession. Je n’ai pas peur.

Dame L-X me reçoit. C’est une grande professionnelle. Elle me met à l’aise tout en vérifiant si j’ai des armes. Elle me sourit et me conseille. Je ne comprends pas trop son petit air triste. Je lui montre mes dents, lui demande si ça va. Elle regarde amusée, en me disant qu'il n'est pas prévu non plus qu'il me tire un palot. Je réponds en riant que je ne le laisserais pas faire !

Enfin elle m’accompagne. Je marche le long des immenses salles et couloirs de l’ambassade en boitillant… Je n’en mène pas large. Ma gorge se serre peu à peu. C’est si grand, si beau… Puis finalement nous arrivons face à lui… Il nous salut... Je lui dis de ma petite voix grave et cassée... Bonsoir Lord. C’est pour moi un immense honneur... J'espère ne pas trop casser le protocole...

Prétorienne, citoyenne... Je lui souris... Dame L-X précise que je préfère être seule avec lui. Elle se retire, faisant claquer ses talons en mettant son poing sur le coeur. Me voilà donc avec lui... Avec mon petit haut noir et mon jean moulant, je tiens mon coeur par la bride et je serre les fesses.

Il est avenant et sa voix chaude me pénètre. C'est pour moi un devoir que de me conformer aux sollicitations du DCN... Toutefois je sens qu'il n'est déjà pas dupe de ma démarche... Il dit qu'il n'est pas nécessaire de me faire attendre plus longtemps et me demande de le suivre. Il avance, de grands battants métalliques s'ouvrent automatiquement à son approche... Je regarde de partout, curieuse comme une féline... Et voilà son bureau... des écrans gigantesques, un faste épuré respirant simplicité, efficacité et harmonie, comme lui... Il se place à son bureau et me demande de me reculer... Du sol jaillit un fauteuil... Mes lèvres laissent échapper un petit... woa. Je prends place...

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Il me regarde, impassible. Il me transperce... Mais cette fois, je suis prête... je ne veux pas le laisser me dominer. Si au moins j'arrivais à me dominer moi, ce serait pas mal... Je ne sais trop quoi penser... j'ignore même si je ressortirai vivante de cet endroit... Mais je suis vraie... Je lui dis... Lord. Je crois que… Je me dois de vous avouer avec sincérité quelque chose. Bien entendu, ce sera pour moi un honneur de conduire un article sous votre égide à propos d’Ab Ube Condita, pour la gloire de l’Empereur, et la vôtre. Mais... LE DCN n’est pour moi ce soir qu’une couverture. En vérité, je voulais simplement avoir un moment, seule, avec vous...

Je pose sur lui mes prunelles noires comme une nuit sans étoiles. Et il est impossible de savoir si elles cachent des vagues d’Amour, ou des torrents de haine... Il reste toujours impassible, ses iris changent sans cesse de couleurs et il ne cille pas... Il dit calmement. Beaucoup usent de prétextes pour voiler leurs intentions. Vous n'êtes pas une exception.

Je n'aime pas qu'il me dise que je suis comme les autres. Pourquoi ai-je justement envie d'être une exception à ses yeux ?... Je réponds aussi sec. Mes intentions sont de servir l'Imperium Lord. Mais sans laisser passer une seule seconde, il rétorque. Me voir pour me voir n'est en rien servir l'Imperium.

Je me sens nerveuse... ça commence durement pour moi. Il est implacable. Mais je peux l'être aussi. J'suis qu'une nemo encore sans son AANI mais je fais face. Je toussote et me lance... Je me demandais Lord… Seule la haute ville est sûre… Partout ailleurs, c’est la misère, la violence et le chaos. Pourquoi l’Empire ne recouvre-t-il pas de ses ailes l’ensemble du secteur 1 ?

Il laisse passer quelques instants, me considérant toujours. L'imperium couvre l'essentiel de ce secteur et la criminalité est bien plus atrophiée en ce jour qu'il y a dix années. Alors, sans qu'il n'y ait de distinction juridique, vous auriez vu ce qu'était une réelle anarchie. J'écoute... je réalise que je n'ai en effet aucun recul... Il poursuit... L’imperium a frappé avec l'Inquisition et le Cercle... et tendu la main par le Liber Civilis et le protocole de réinsertion. Il laisse passer quelques instants. L'ordre règne.

Il commence déjà à me conquérir peu à peu. Je suis convaincue qu'en effet seul l'Imperium peut amener un semblant de paix à ce monde... c'est ce que j'ai constaté de mes propres yeux. Je réponds, il a commencé a briser mes défenses, mais je ne le sais pas encore... Ce sont de nobles améliorations que je salue, Lord. Pardonnez mon ignorance. Je souris, lui montrant que sa réponse touche mes sens.

Je me sens un peu plus à l'aise. Sauf pour ces bottes montantes à pointes, elles me coupent le sang. Je sens mon coeur battre le long de ma cicatrice, sur ma cuisse blessée. Je lui dis que j'ai une autre question... et j'crois que tout Legatus qu'il est il risque d'être surpris...
Mmh... ça vous ennuie si je pose mes chaussures ? j'ai vraiment mal aux pieds... Je mords ma lèvre du bas.

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Un silence... Il penche la tête sur le coté... Je garde un air ingénu et innocent. Faut pas qu'il s'inquiète, j'ai pris une douche au lavabo du DCN avant de venir ! Il répond... Citoyenne... Je vous laisse juge de votre propre dignité. Je pense "ah ouf il est cool !". Merci Lord. Et hop j'enlève ses satanées bottes montantes et libère mes pieds bruns avec soulagement. Oui ça va mieux et ma dignité va bien.

Je reprends.... Lord, une forme d’immortalité nous a été accordée avec le clonage… mais sommes-nous encore des êtres éthérés ? Nos âmes suivent-elles docilement le cycle de nos vies ? Ne sommes-nous pas qu’une simple compilation d’informations ? Je plisse les yeux c'est une réponse importante pour moi... j'ai dans mes visions la sensation d'une vie plus ancienne que ne l'indique mon premier clonage...

Mais sa réponse me déçoit... L’Empereur nous a accordé l'immortalité. L’imperium donne un sens à cette éternité. Il voit ma petite moue, alors il continue. Vous êtes un clone, dotée d'une conscience forgée par l'expérience et l'apprentissage des valeurs impériales. Chutez, et vous foulerez à nouveau ce sol pour servir l'Imperium.

Je garde un visage neutre. Ce n'est pas le cas de tous Lord. Certains ne servent pas l'Empire.

Leur vie n'a pas de sens, car leur violence n'en a aucun. C'est tellement vrai... Mon sourire se fait plus doux.

Je voulais revenir sur Ab Urbe Condita. Je tenais à m’incliner devant la virtuosité de vos écrits et la portée de vos recherches. Mais… Au risque de vous paraitre… Impertinente… ce que je suis assurément… Il me semble que cet ouvrage est pour le moins… incomplet.

Stilicon laisse glisser son regard sur mes mèches brunes. Ses iris passent au bleu. Moi, je soutiens son regard et mon âme vibre aux variations colorées de son âme. C'est l'évidence. Pensez-vous que l'histoire de la Cité tienne en un aussi bref volume ?

Non.. Bien entendu Lord, mais... Il manque la réponse à cette question : pourquoi ? Pourquoi… Hujan a été assassiné ? Quelles étaient les motivations d’un tel geste ?

Il répond toujours avec ce calme écrasant... Citoyenne avez-vous déjà assisté à un meurtre ?

Oui Lord. Et je pense en moi-même "merci Valstik !...".

Avez-vous vu une raison logique et rationnelle à ce meurtre ?

Non Lord.

Vous avez votre réponse.

Non Lord. Je le fixe, mutine. Je reprend... Ce meurtre infâme sur Hujan.... A fait naitre la rébellion, et cette dernière existe encore aujourd'hui. Pourquoi ?

Citoyenne.... L'affect et la jalousie sont des leviers puissants et pernicieux. Ce début de réponse me rappelle celle de celui que je considère comme un père, Uriel... J'ai vu des braves trahir par vaine frustration ou ennuie. Les Enclisms ont sauvé l'humanité en l'extirpant de la sauvagerie.

A ces paroles, je me sens inexorablement attirée vers lui, comme pour mieux boire au calice de ses lèvres, je me cale les fesses le plus au bord possible de mon fauteuil, je me penche en avant et pose mes mains sur son bureau. Je l'écoute, je sens dans mon coeur des choses étranges, comme une chaleur qui remonte lentement en moi jusqu'à jouer une chaude chamade dans ma gorge. Je ne pense plus du tout à mon décolleté, et à l'absence de soutien de ma poitrine brune.

Certains, une fois grandis et placés en situation de conscience, perdent toute reconnaissance... Le meurtre d'Hujan Enclism fut, est et restera le plus grand sujet d'affliction de notre Histoire...

Et... le nom du meurtrier a été effacé c'est bien ça ?... Je ne sais pourquoi en posant cette question, un flash vient impressionner mes rétines le temps d'un clin d'œil... J'aperçois une ombre devant moi, que je suis...

Deux mots du Legatus me réveillent... Damnatio memoriae.

Je redresse ma frimousse. Et je dis, sur le même ton que lui, pensive... Mémoire damnée...
Stilicon reste serein... ses iris passent désormais au pourpre alors qu'ils caressent les formes mal cachées de ma silhouette penchée, sans pour autant montrer le moindre trouble.

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Je regarde mes mains, le bout de mes doigts tremble un peu. Je ferme les poings... je dois me maîtriser. Je demande d'une voix hésitante... Lord… Ne doutez pas que… je me suis toute entière donnée à l’Empereur…. A L’Empire… et à vous. Mais… Si maintenant, là, tout de suite… j’étais une chef rebelle, avec votre vie entre mes mains. Et si je vous demandais une seule bonne raison de ne pas vous tuer… Que diriez-vous ?... Mes yeux noirs le fixe, tentant de le transpercer...

Si vous ignorez encore que je ne suis pas un clone, mais une Volonté, alors je vous répondrais que vous me retrouverez de nouveau sur votre chemin dans quelques cycles... Il me rend coup pour coup, et moi, je tombe dans son pouvoir, peu à peu. Je tente de cacher un adoucissement progressif de mes yeux.

Lord... l'autre soir... Vous m'avez dit que d'une certaine façon... vous étiez nemo aussi, pourquoi ?...

Quel jour sommes-nous, citoyenne ?

J'arque un sourcil. 4/226.2 Lord.

C'est cela... de la troisième ère. Mon grand éveil a eu lieu le 5/215.3, mes activités m'ont élevées à la noblesse le 5/218.3, je suis devenu Haut Dignitaire d'Empire en 7/220.4 et Legatus en 2/222.4 A.U.C. J'ai donc onze années d'existence.

Nombre d'anti citoyens, de résidents, de citoyens ou de noble ont le double de longévité, voire bien d'avantage. J'aurai été citoyen trois années, noble deux années, Haut Dignitaire deux années, Ambassadeur... A ceux qui vous disent que l'Imperium ne promeut pas la méritocratie, et écrasent la vigueur de générations nouvelles... je jette à leur face ces années et leur dit : cessez de gémir, agissez !

Je redresse mon menton comme littéralement portée par ses paroles. Il est un fait qu'il existe deux sortes de Civis, ceux qui agissent, et ceux qui critiquent... J'ai envie de l'aider... d'être à ses côtés... Je regarde ses mains gantées de façon sans doute un peu trop insistante... Il presse les accoudoirs de ses mains gantées, et lève les paumes en tendant les doigts. Que vous importent les mains d'un clone parmi d'autres ?

J'ai bien mon idée sur la question. Mes joues se teintent de pourpre. Et bien... je baisse la tête. Je ne sais pas Lord. Je sens qu'il ne cesse de me fixer, je redresse ma frimousse en souriant derrière mes mèches brunes. Ses iris sont totalement noirs désormais.

Je lui dis... Finalement, peut-être qu’il n’existe aucun secret. Seulement… un écran de fumée qui cache la seule réalité : la volonté de garder un pouvoir absolu sur les survivants de cette planète à l’agonie. Parce qu'ils ne feraient que chaos d'une illusoire liberté....

Ce n'est pas un secret. L'Imperium clame ouvertement, comme l'ont dit Cyrius et Hujan Enclism, que la désunion, l'individualisme et la dispersion perdront l'humanité. Le De Cirii verbis récemment publié vous le montrera. Il est disponible à l'Académie Impériale, j'ai donné l'autorisation de le faire paraitre il y a une heptade.

oOo




J'incline légèrement la tête. Je suis une adepte de l'académie et de ses livres. Mais j'ai un préféré...
Alors je sors brièvement Ab Urbe Condita de mon sac. Il poursuit.

Je prépare à terme une version augmentée. Une erreur s'était glissée dans la première édition, et quelques points pourraient se voir précisés.

Il me tarde de la dévorer. Je... Je veux dire de la lire Lord. Votre meilleure arme je crois... ce sont vos... Je le regarde, comme si ses yeux étaient sa meilleure arme... Ce sont vos mots. Vous écrivez si bien... Et c'est un trésor que vous partagez...

Un silence.

Moi... Mon seul trésor, c'est ma virginité, et je ne l'offrirai qu'à celui qui voudra bien tout partager avec moi. Je baisse la tête. Tout.
Je n'ai pas envie partir. J'ai juste envie de rester à ses côtés. Il ne m'a dévoilé aucun secret mais il a fait mieux que cela... Il a levé les derniers doutes de mon coeur. Je suis à lui, plus que jamais à lui, mais le voit-il ?

Je me lève et fait quelques pas. Il me dit... Vous devriez remettre vos chaussures...

J'ai un "oups" interne... Je reviens sur mes pas et tâche de remettre mes bottes montantes avec l'air le plus détaché possible. Comme si je n'étais pas en train de me rhabiller devant le Lord Legatus pendant mon premier entretien avec lui...

Je pars. J’espérais encore, en cet instant, lui avoir fait une bonne impression…

oOo


Dame L-X avait eu la gentillesse de me raccompagner au DCN parce que je n’étais pas armée. J’étais toute fière de l’inviter à mon nouveau bureau, de lui offrir un verre. Nous nous sommes assises. Il m’avait semblé qu’elle était « tout chose » de voir une jeune fille comme moi être reçue par le Legatus. Alors je lui avais demandé…

Vous l’aimez n’est-ce pas ?

Elle me fixait de ses grands yeux bleus, si denses, avec son visage fin et racé. Elle me répondait qu'elle « l’estimait », qu’elle avait suivi toute son progression, depuis les débuts… et c’est alors que Lady Elea est arrivée…

oOo




Dans mon bureau Mademoiselle Atlantia. Immédiatement.


Je présentais ainsi mes excuses à « Elix » et allait m’assoir dans le bureau de ma Lady, me demandant ce qu’il se passait… bientôt elle fermait la porte de son bureau à clefs derrière elle…

La suite ? Une avalanche, une crevasse ouverte dans mes entrailles, une descente aux enfers… elle m’assaillait de reproches… elle disait que j’avais enfreint ses ordres en laissant pénétrer au DCN quelqu’un d’extérieur au service, que je m’étais conduite comme un pilier de bar devant le Legatus, que je l’avais déçue… Et elle ne s’arrêtait pas… ne s’arrêtait pas… elle avait souvent raison… en disant que j’étais empressée, capricieuse, mais elle était aussi incroyablement dure avec moi…

J’ai proposé ma démission, elle a refusé. A un moment, mes nerfs ont lâchés… Je me suis levée, et mon poing s’est abattu sur son bureau avec violence, devant son regard d’acier impassible. Et j’ai hurlé, hurlé… Mais vous ne comprenez donc rien, RIEN !

Je lui ai dit que je lui avais tout donné, que j’avais épousé ses idées sans concession, que j’avais besoin de temps, que j’avais besoin d’un mot d’encouragement, d’un geste, que je luttais depuis ma venue contre des visions qui secouaient mon âme, que je donnais le meilleur de moi-même… que j’étais encore perdue et qu’elle ne comprenait pas…

Puis j’ai repensé à ses mots lors d’un précédent entretien où elle m’avait promis la mort… Et justement en cet instant, en pénétrant ses yeux, j’ai vu… ma mort. Je me suis levée, renversant ma chaise, j’ai reculé. Je voyais des flammes, j’entendais des cris… Oh non… cela recommençait… Le froid, les lèvres blanches… j’ai titubé, je me suis effondrée… J’ai rampé jusqu'au canapé, je m’accrochais… je m’accrochais… Puis je me suis tournée vers elle. Je ne la voyais pas… j’étais comme aveugle… J’ai tendu mes mains vers elle, je voulais crier « aidez-moi » mais je ne pouvais pas parler… Puis le clair est revenu peu à peu, je la voyais de nouveau… Elle n’avait pas bougé, pas d’un millimètre, me fixant toujours de ses yeux froids comme la mort.

Je me suis relevée péniblement… J’ai demandé, presque supplié, si je pouvais disposer. Un « non » sec est tombé. Elle m’a dit que j’allais rester dans son bureau, toute la nuit, toute la journée, que j’allais méditer devant son portrait. Elle voulait que je devienne en un clin d’œil une parfaite Impériale, irréprochable, rigoureuse… Mais cela, je ne pouvais lui offrir, avec mon cœur d’écorchée vive… Elle ne pouvait changer mon cœur ainsi. J’avais besoin de temps. Et le temps… elle n’en avait plus pour moi. Sa patience était épuisée…

Elle est sortie, m’enfermant dans son bureau à double tour. Je me suis effondrée dans le canapé. Je me suis recroquevillée, comme une prisonnière. Je pleurais, j’étais perdue…perdue… Je me demandais ce que j’allais devenir. Je me suis endormie quelques instants, je n’en pouvais plus. Puis je me suis réveillée au milieu de la nuit… J’ai pris mon datapad et j’ai composé un message pour le Legatus, toujours en larmes… Des larmes que ne tolérait pas ma Lady…

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Lord,
Vous savez, je suis une fille simple. Quand je suis venue à vous, j’étais sincère, j’étais vraie, est-ce la même chose avec tous ceux que vous côtoyez ? N’ai-je pas dis que je venais à vous non pas pour le DCN mais à titre personnel ? Je sais… je ne suis pas une fille comme il faut. Mais vos paroles, votre sincérité, ont touché mon âme. Vous avez su faire disparaitre tous mes doutes. Vous m’avez donné la Foi. Je voulais me donner à vous, me donner entièrement à vous… Mais… qu’avez-vous dit à Lady Elea sur moi ?... sur une conservation que je croyais à nous deux, rien qu’à nous deux… Qu’avez-vous dit Lord ?...


Une fille des rues, c’est sans doute comme cela que vous m’avez perçue n’est-ce pas ? C’est sans doute là qu’est ma place. Avec les pauvres gens, simples comme moi.
Tina


Je relis mon message. Je reste longuement les yeux dans le vague. Comme une prisonnière ivre.
Mon doigt glisse sur la touche « suppression du message ». J’appuie. A quoi bon l'envoyer ?

Je ne suis que poussière. Et il ne voudra sans doute plus jamais me revoir... Pourquoi cette pensée me fait saigner le coeur à ce point là ?
Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:09 #13


Uriel est Fantassin agent de liaison, Instructeur et Commando... Rien que ça ! Il a autant de cordes à son arc que moi de vides et de méconnaissances.



A côté de lui je me sens comme une toute petite chose fragile. Il est si grand, si puissant. Je n'imagine pas de relation avec un être d'une race inférieure à la mienne, mais je lui reconnais un vrai charme naturel. Ses traits coupés à la gatling sont harmonieux pour un troll et cachent une vraie connaissance, une vraie maturité, et même, sans doute, une vraie sensibilité.

Ce soir là, nous nous sommes vus deux fois avec Uriel. La première, nous étions au CHI. J'aidais en compagnie de Shaani un pauvre vautour blessé : Amar. Ce dernier avait été passé à tabac par les hommes de main d'une corporation concurrente à celle de son boss, l'inévitable Valstik. La seconde c'était au Dark'Art Bar, pour une interview. Je l'ai sollicité dans le cadre du prochain article sur la sécurité que je dois réaliser avec Erana.
On s'assoit, on s'observe... Il renifle, comme s'il pouvait me sentir. Possible, c'est une sorte de bête après tout. Et moi, je pue grave sous les bras à force de ne pas avoir de douche sous la main. Je tente de le mettre à l'aise pour débuter l'interview. Sans doute maladroitement...




Uriel me connait déjà bien, même si nous ne nous sommes pas beaucoup rencontrés. Il a eu l'occasion de me voir réagir devant un meurtre, devant une agression, dans la rue... J'crois qu'il doit pas beaucoup m'aimer. Il m'a vu sous mes côtés les plus sombres. Extrême, impulsive, impertinente, crâneuse et prompte à juger... Mais j'ai aussi des bons côtés, enfin... j'espère. Je lui demande quels pièges attendent les nemos intras, ce qu' ils devraient éviter...



Je le gratifie de mon regard noir. Mais au fond de moi, je pense qu'il veut m'aider. Je lui fais la tronche, mais j'adore qu'il fasse comme cela, comme un gros nounours bougon, comme une sorte de père... pour une orpheline comme moi, du haut des mes trois heptades de vie.
A chaque fois que j'interview quelqu'un, je pose des questions sur mon sujet de papier, mais je tente aussi d'avoir leur point de vue sur la situation politique de Dreadcast, son histoire, ce qui se cache derrière les murs, comment sont les rebelles....




Si un jour mes fonctions me mènent à devoir interroger des prisonniers j'crois que je ne serai pas tendre avec eux... Mais Uriel joue toujours le jeu, avec patience et bienveillance. Et Il m'apprend des choses incroyables sur son passé, il me révèle certaines de ses plus profondes blessures, oh pas toutes, mais assez pour me laisser songeuse. Pour me laisser avec l'envie d'en savoir plus...
Et j'ai toujours envie d'en savoir plus... Notamment sur l'organisation Impériale... Je me demande qui est l'homme le plus puissant de Dreadcast, puisque l'Empereur n'est pour moi qu'une sorte de mythe immatériel... Alors je demande... et comme le dit Valstik, mes questions doivent paraitre bêtes. Mais cela m'importe peu. Je ne suis qu'une nemo, et je suis sensée aider les autres nemos, alors je dois aller plus vite dans mon acquisition des connaissances.




Il me donne tout ce dont j'ai besoin pour mon travail en cours. Alors au bout d'un long moment, je lui dis... "Et c'est maintenant que vous m'offrez un verre ?". Je lui souris. Avec lui, je sais qu'il ne faut pas mais... je me sens invulnérable.
Et les questions m'assaillent encore... L'Imperium nous donne cette forme d'immortalité. Mais cela n'explique pas d'où vient mon âme. Et cela ne me garantie pas que mon âme justement, n'est pas prisonnière de l'Empereur. Ne devrait-elle pas partir ailleurs lors de la mort ? Partir plus haut, plus loin ? Oui... nos âmes seraient-elles damnées ?

Oh non...
Alors que ces pensées me hantent, mon trouble revient. Mes doigts se mettent à trembler. Je sens le froid m'envahir. Un blanc éclatant commence à m'aveugler...

Oh non... pas devant lui. Je ne dois pas montrer de faiblesse devant lui.

Je dois y aller ! Je me lève, mais je me rassois aussitôt. Mes lèvres deviennent blanches. Je claque des dents, je me recroqueville. Il me prend une main. Il renifle. Il me demande si ça va. J'enlève la main. J'veux pas qu'il me voit comme ça, j'veux pas, j'veux pas !
Je ferme les yeux... Je reprends le contrôle... cette fois, je le laisse. J'ai envie de le revoir. J'ai tellement d'autres questions...
Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:09 #14
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Rendez-vous de l'ombre...


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J’arrive en courant, débardeur et corsaire noirs, tenue de jogging… Ma seule douche… quelques gouttes de neige fondue… je vais tâcher de ne pas trop lever les bras. C’est ici… quel étrange personnage… J’ai un peu d’appréhension. J’espère qu’il ne va pas prendre ma première vie… Mais je suis bien trop curieuse… Beaucoup en ville le connaissent, sans aucun doute son influence est grande, et moi… j’ai soif d’apprendre, et soif tout court.



Je tente de mieux voir son visage… Il est souriant et me propose d’entrer… bientôt je me retrouve seule avec lui… dans une pièce assez sobre, avec une grande table et plein de chaises. Il me demande de m’assoir où je veux… Je lui demande si c’est une sorte de test en souriant... Pour la troisième fois, je lui demande qui il est…

Mais il reste le plus souvent mystérieux…Il dit qu’il n’est personne, que tout du moins… il n’a pas la prétention d’être quelqu’un. Qu’il est ici depuis si longtemps… Et qu’il aime l’ombre… Il me rappelle un peu quelqu’un… dont je ne dévoilerai pas le nom… je suis quelqu’un de parole.

Un silence. Pesant. Il me transperce, il me connait… il me suit… depuis mon arrivée, je le sens… Mais… pourquoi ?... Ma petite voix grave et cassée résonne dans la pièce.

Vous êtes… un tueur ?... J’ai des frissons… je suis sidérée par mon culot, non j’ai pas dit ça !

Il me sourit… Il dit qu’il a rayé quelques noms de son carnet… Mais il insiste… Depuis qu’il est arrivé, il a toujours été fidèle à son cœur, à ses valeurs, s’il a prit la vie, c’était toujours pour défendre les plus faibles et les plus démunis. Et même si je suis toujours révoltée par le meurtre, je ne peux nier que s’il dit vrai… il est animé de nobles intentions.

Je lui demande ce qu’il pense de l’Ambassadeur… Peut-être a-t-il senti dans ma voix un peu trop de chaleur… Peut-être ne veut-il pas me décevoir dans sa réponse. Mais même s’il observe de la retenue, il me dit qu’il est le Legatus le plus compétent à ce poste depuis bien longtemps, et qu’il mérite sa place… Ces paroles sont douces à mes oreilles brunes… Alors nous parlons longuement de politique… Il me fait quelques révélations… Il me dit qu’il aimerait que de simples citoyens puissent accéder à des postes de pouvoir. Je suis un peu surprise. Je réponds que j’aimerais en tout cas que les simples gens de la basse ville aient un représentant au gouvernement. Il répond… C’est une excellente idée Mademoiselle Atlantia.

Je lui demande pourquoi il ne sert pas l'Imperium. Il soupire...

Il me dit qu’il croit en moi. Je ne sais pas pourquoi… Il a l’air de si bien me connaître… Je lui réponds que je ne me connais pas encore moi-même… Alors… je lui parle de mes visions… Que parfois, je sens le froid de la mort m’envahir… Et alors je vois des flammes… Je vois des soldats vêtus de noir enlever les enfants que je protège… Les hommes me frappent… ils m’arrêtent… Je lui demande si je suis folle ?...

Il me dit que non. Que je ne suis pas folle. Que nous avons tous un passé, sinon, nous n’aurions pas de présent… Un bruit, je sursaute… Une dame entre. Elle semble douce et discrète. Dame Neritheca, c’est sa compagne. Elle me souhaite la bienvenue et me dit qu’elle ne va pas laisser son époux plus longtemps seul avec une demoiselle aussi jolie que moi. Je lui réponds qu’elle est très belle aussi. Nous rions ensemble. Bientôt ils sont assis tous deux à mes côtés, et je suis frappée par leur gentillesse et leur simplicité.

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Je me sens désormais si bien en leur compagnie. Je suis encore transpirante à cause de mon jogging. Alors je dis que je meurs de soif et que je prendrais bien un verre d’eau… Il me dit que je le prends de cours. Mais son épouse se lève et va me chercher à boire… J’arque un sourcil, je dis à Monsieur Jinx que sans les femmes, les hommes seraient perdus… Il sourit.

Il m’explique que j’ai encore beaucoup à apprendre. C’est un fait… Mais qu’il suivra mon évolution… Jusque dans les plus hautes sphères. Si tel était le cas... je lui demande s’il m’aiderait… Il sourit. Mais je lui explique que je n’aspire pas au pouvoir, que je veux juste aider, que je ne suis rien… et surtout, que j’ai peur de mourir, parce que j’ai peur de perdre mon âme.

Alors il me dévisage longuement.
Vous n’êtes pas rien Mademoiselle, vous êtes… Atlantia. Votre âme vous appartiendra à tout jamais tant que vous ne la vendrez pas… Alors soyez toujours en accord avec elle et votre conscience… Écoutez… Comprenez… Un jour vous aurez tout ce qu’il faut pour avoir un rôle important dans cette ville. J’en suis sûr…

Je me lève. Je m’incline devant Dame Neritheca et la remercie de son accueil. Je dis à Monsieur Jinx que nous nous reverrons, sans l’ombre… d’un doute.
Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:10 #15
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J’ai préparé mon petit sac. Je regarde l'appartement en silence. Voilà près de deux heptades qu’il m’héberge… Mais j’sais qu’il voit quelqu’un. Alors il faut que je le laisse…. Mon cœur saigne… Pour tout un tas de raisons, de prises de conscience sur certains et certaines… Et aussi sur moi et ma naïveté d’idiote. Mais là je dois le faire. Je dois partir, et alors je serai vraiment seule comme jamais… La porte s’ouvre… Il rentre… C’est lui… Je me tiens face à lui, la gorge nouée…

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Il me demande si ça va, ce que je fais…
Je dis simplement… Je pars… Je sais que tu vois quelqu’un… Tu as besoin de ton appart…

Il me bloque le passage. Je suis face à lui, nous sommes dans le couloir de l’entrée…
Mes yeux noirs le fixent. J’ai le trac. Pourquoi j’ai le trac… pourquoi je tremble… Des larmes coulent sans que je ne puisse les retenir. Il me passe son pouce sur une joue pour les sécher… Je dis…

Embrasse-moi…

Il écarquille les yeux. Que… quoi ?...
Je reprends, j’en reviens pas moi-même de dire des trucs pareils, j’suis vraiment folle.

Embrasse-moi, ou bien laisse-moi partir… Là, voilà… maintenant il va me laisser partir…

Tu restes ici ! Son ton est ferme… Je poursuis, toujours fébrile, comme si des choses incroyables allaient se produire…
Je veux offrir ma virginité à quelqu’un qui la mérite vraiment…
Il répond aussi sec… Je ne la mérite pas.

Je fronce mes sourcils et réponds avec des yeux noirs... Alors c’est que tu ne veux pas de moi.
Cette fois je le pousse et j’attrape mon petit sac pour filer.

Il m’attrape par le bras…
Je le regarde de nouveau.

Silence...

J’enlève lentement mon petit haut rose, dévoilant mes seins bruns et leurs pointes sombres.

Fais-moi l’amour.

Silence...

Il me soulève, me colle contre lui, et… commence à m’embrasser avec passion.

Soudain !…

La porte s’ouvre, vlan, une fille se présente dans le couloir à l’entrée ! Elle décroche sa mâchoire en me voyant topless dans les bras du locataire des lieux… et fait demi-tour aussitôt en claquant la porte. Je pense au plus profond de moi…

« oups ».

Il m’dit… Je vais avoir des problèmes tu sais, Tina…

Je plisse ma frimousse…
Écoute… tu sais… on a encore rien fait de mal… Tu as toujours le choix…
J’ai fait mon choix. Affirme-t-il… et il me soulève encore toute entière pour m’amener dans ma chambre. Enfin, sa chambre…

Il me pose sur le grand lit… Mes joues sont un peu rouges… Je dis…
Je suppose qu’il faut que j’enlève mes bottes ?... Il rit et hésite… il a raison, mais il craint rien j’ai pris trois douches avant qu’il arrive. C’est qu’en deux heptades, il a appris à redouter mes pieds et mes dessous de bras. D’ailleurs je lui précise bien que je suis « toute propre », avec emphase…

Il se met torse nu… miam… Des vagues de désir commencent à me remonter les entrailles… Il se rapproche, caresse délicatement mes seins et dépose un baiser sur ma joue… J’dis… Alors c’était juste ça l’amour ? ça fait pas si mal… J’ai un petit rire… il m’enlace et m’embrasse, nos corps se serrent… Je chauffe… Je sens que je chauffe grave…

Soudain !…

Pam Pam Pam ! Des coups sourds sur la porte d’entrée…

On se redresse tous les deux en même temps… On se regarde.
Je reviens… il m’dit…

Je reste seule trois secondes, toute bête… Je m’enfile une chemise noire manufacturée impériale et je me dirige vers la cuisine… J’entends un drôle de bruit, comme une gifle, et la porte qui claque de nouveau comme tout à l’heure…

« oups »…

Silence...

Il revient vers moi en se tenant une joue…

Je le regarde, j'suis en train de dévorer une part de gâteau… Il me demande… Tu fais quoi là ?...

Je prends un air innocent…



Ben… j’mange, ça m’a creusée l’amour moâ !


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Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:11 #16
Spoiler (Afficher)
Ambiance musicale à votre discrétion...
> Musique du film Dreadcast... (what what xd)
> Celle que j'avais sur les oreilles ce soir là, métallique...
> Celle de Tina...
La scène qui suit n'est connue que des forces rebelles présentes ce soir là, et d'Elix.



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Vous êtes sûre que ça va Atlantia ?

Je suis au DCN. Lord Stazur me dévisage de son regard doux. Misery et Violet observent mon expression inhabituelle. Je porte un grand sac en bandoulière, comme si je partais pour ne jamais revenir. Mon visage reste impassible. Un nœud étreint ma gorge.

Lord. Quoiqu’il arrive dans les prochaines heures… Sachez que je vous suis fidèle, à vous et au DCN.

Il hoche lentement la tête. Je sors. C’est le moment d’agir, c’est le moment de prendre des risques, maintenant. Mon contact de la basse ville a arrangé le rendez-vous. Je sors…

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L’annexe militaire est en vue. Des gardes passent. Mon sang se fige, je retiens ma respiration.
J’attends, je me cache. Je suis toute de noir vêtue. J’suis nemo, et me voilà comme en mission commando. Jamais je ne me suis sentie aussi seule de toute ma courte vie... Mais certaines choses doivent être accomplies seules. Et même parfois les conneries. Toute la journée, Elix a tenté de me dissuader. Et à chacun de ses messages ses mots étaient de plus en plus durs. Mais derrière chaque phrase était écrit « reste », je le sais… Elle est devenue si importante pour moi... c'est une faiblesse, une porte béante dans mon coeur. Mon coeur... je dois suivre mon cœur, et assumer. J’ai besoin de tout voir, de tout savoir, de tout comprendre.

Je mets un masque à gaz pour cacher mon visage. Je me glisse dans le centre militaire désert, il faut en profiter au plus vite. Un peu plus loin une échelle, qui descend loin dans les profondeurs… Ma respiration est lourde. Je pose un pied sur un barreau, un autre, mes bottes noires à pointes disparaissent dans l’obscurité sous moi. Je descends. Enfin, terre… Je frissonne, j’ai peur d’être dévorée par l’une des bêtes qui parait-il hante ces lieux. J’enlève mon masque, mes cheveux collent sur mes joues brunes. Je me tourne…

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Des lumières de torches m’aveuglent… Une silhouette devant moi. Deux, trois, quatre… peut-être plus… Je plisse mes paupières pour tenter de mieux voir… Une voix féminine brise la moiteur silencieuse.



Xin...


Je la détaille tout mon soul, elle a la même taille que moi, un air brut, détaché, un visage taillé à la serpe mais harmonieux. Une sensation de puissance se dégage d’elle. Un simple geste et ma tête roulerait au sol… Cela ne fait aucun doute. Je relève le menton. Je fais face, c’est le moment. Ne pas bafouiller. J’me sens scrutée. Je serre les fesses. J’ai jamais serré les fesses aussi fort, elles vont fusionner.

Je réponds...Atlantia… Je… vous deviez pas venir seule ?...
A cet instant une puissante voix gutturale et profonde résonne plus loin...



On est jamais trop prudent…


Cela vient d’une énorme boule de poils, gigantesque, adossée au mur… Est-ce que ce serait lui ? Le fameux Skara… On dit qu’il… dévore ses victimes… Des frissons parcourent mon dos brun. Xin reprend.
Jamais trop prudent oui. Surtout quand on a un secteur entier qui veut notre mort en réalité…
Je fais un petit oui de la tête. J’comprends…
Suis-nous, nous allons te protéger. Dit la jeune femme.
Bien Madame.

Ils sont lourdement armés, en tenue de combat, clope au bec pour la plupart. Ils prennent des risques en venant ici pour moi, à quelques échelons d’un territoire ennemi. Bien vite je suis entourée. Xin donne un ordre. Danzel tu couvres ! Un gars de forte stature pointe son arme vers nos arrières.


OK j’ferme la marche !


Nous avançons… de plus en plus loin, de plus en plus profondément. J’entends des bruits lugubres. Je me colle le plus possible à Xin. Putain ça fouette, mais j’dois pas craquer. Alors je marche en roulant un peu des mécaniques mais j’en mène vraiment pas large. Cette fois ci, c’est parti ma fille…


Un gars me dit bonsoir en chemin… Mi-homme mi-machine, on dirait. Il est de musculature puissante et il émane de lui une attitude noble. Il n’aurait rien à envier au charme naturel et envoutant d’un Zartam. J’apprendrai son nom plus tard, Malakhi.


Y’a aussi un petit gars. Il reste le plus souvent proche de Danzel. Il a les yeux en amande un peu comme moi. Il est mignon, c’est le seul qui soit à peu près à ma taille. Il semble nerveux mais gentil. J'crois qu’on l’a nommé Ghinzu à un moment.

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On continue d’avancer. Ils passent leur temps à contrôler des consoles, des modules. Ils parlent entre eux. Contact ! Non… c’est bon… On avance… Certains partent en reconnaissance. Ils connaissent le coin comme leur poche. Mon regard noir croise un instant celui de Skara… J'accélère mon pas et reviens à hauteur de Xin.
Dites Madame, il va pas me bouffer, la bête poilue là ?...

Un murmure parcours le groupe, des rires plus ou moins contenus….

Elle me répond. J’ai mon agrimemsor pour lui couper les mains, les pieds et la tête s’il le fait… Evite simplement de le caresser…
Malakhi répond. Il a pourtant le poil doux… Ghinzu rétorque en souriant. Oui ben je tenterais pas….
J’ai mon petit rire mais j’suis pas trop rassurée. Quoique je me sente de mieux en mieux à leurs côtés. Et de moins en moins en danger alors que je m’éloigne de la zone Impériale. Elle traine la patte la ptite. Dit Skara. J’lui fais une moue.
Hey j'suis déjà paumée.... vous me raccompagnerez dame Xin ? Elle fait signe que oui sèchement de la tête.

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Nous arrivons finalement dans une petite salle. Des patrouilles sont immédiatement organisées par Xin. Des alertes font égrener notre entrevue toute la nuit.
Je pose mes fesses par terre. Ils prennent place à mes côtés. Non loin dans mon dos, la présence de Skara. Il baille. Et bien… vous êtes fatigué Monsieur… Skara ?...



J’entends une voix venant de plus loin. Il allait se coucher. Il est resté rien qu’pour vous ! Une jeune femme approche. Miranda je crois me souvenir… Elle est belle. Elle a un petit sourire innocent un brin arrogant et des yeux de tueuse… Elle porte une insigne de la police Impériale…

Je souris et je regarde la « bête poilue » devant moi. Pas de vouvoiement avec moi petite. Il m’dit.
Je réponds, un peu plus en confiance. Tu ne veux pas que je t’appelle « peluche » tant qu’on y est ?
Mais Xin devant moi, me coupe. Nous t’écoutons.

Je toussote. Oui Madame. Tout de suite, je commence à raconter mes visions. J’explique que j’ai vu un docteur. Que j’suis pas folle. Que je crois avoir été une rebelle. Que je n'étais pas loin quand Hujan avait été assassiné par les rebelles, de ce que je comprends. Mais que ma mémoire n’a pas été correctement effacée…

Skara me coupe à son tour. C’est impossible. Ce ne sont pas les rebelles qui ont tué Hujan. Je me redresse... J’suis intriguée. Je voudrais tellement en apprendre plus sur le passé de la ville… Mais il s’arrête aussitôt. Je demande si un livre retraçant l’histoire existe en zone rebelle. Skara répond qu’une compilation est en cours d’écriture, sans doute, par un certain Brotox. Je suis assez déçue, je voulais confronter la version rebelle de l’histoire avec Ad Urbe Condita… Je poursuis… Je m’adresse au groupe.

Quelqu’un a –t-il déjà vécu en zone impériale ?...

Miranda baisse la tête. Ghinzu se redresse… Et Xin prend la parole.
Moi. Mais je me suis lassée de tes compatriotes. J’étais noble. J’en ai eu assez de faire des lois qui ne profitaient qu’aux puissants, et assez de cracher sur le peuple. Je ne regrette pas mon choix d’être partie.
Ghinzu enchaine aussitôt. Moi la seule chose que je regrette c’est de ne pas avoir été capable de renvoyer les cailloux aux envoyeurs !

Je les regarde avec intensité. Ils me disent aussi que beaucoup de Dignitaires sont complices des criminels, pour faire régner la terreur dans la ville basse. Cela corrobore ce que me disent beaucoup de gens que j’aime tant en secteur Impérial. Mais comment les confondre, ils ont tous les pouvoirs…

Dame Xin, pensez-vous qu’un jour la paix soit possible ?

Ghinzu pouffe de rire… Xin lâche un sourire amusé. Malakhi sourit dans son coin. Danzel et d’autres restent parfaitement indifférents. Je les regarde d’un œil noir. Xin finit par me répondre.
Pas tant que ce seront les mêmes dirigeants en Secteur Impérial.
Je réponds que l’Empire cherche à assurer au mieux l’ordre et la sécurité. Que depuis l’arrivée de Stilicon, la criminalité a tout de même chutée depuis dix ans. Je ne récolte que de nouveaux sourires.

Je demande qui contrôle la zone rebelle. On me parle de Zarah, de Skara, derrière moi…
Je veux savoir si un leader est assez fort pour être l’étendard de tout le secteur Rebelle, quelqu’un qui donne confiance à tous les autres. Mais Xin me surprend. Je ne crois même pas en moi… Comment pourrais-je croire en un autre ? Dit-elle de sa voix chaude et envoutante. Mais si éloignée et distante…
Pourquoi ne croyez-vous pas en vous ? N’existe-t-il pas plus d’espoir ici qu’en zone Impériale ?
Elle me lâche un sec… Parce qu’il en est ainsi.
Mais je ne vais pas la laisser s’en tirer ainsi. Vous devriez être un porte flambeau pour les gens de la zone Rebelle. A moins que vous aussi, comme beaucoup de Responsables de la zone Impériale, vous ne pensiez… qu’à vous ?
Un silence. Elle me dit finalement qu’elle veut le bien de tout le secteur rebelle, mais qu’il est vrai qu’elle aime bien s’occuper de ses fesses.

oOo


Je me penche sur mon sac. J’ai amené quelque chose…

Je sors une lettre…
J’ai… écrit une lettre à l’attention de Lord Stilicon. J’aimerais vous la lire, et avoir votre avis. L’attention du groupe s'aiguise. Je commence la lecture…
Lord Legatus, Ici… il semble que tout le monde a déjà tout vu, tout fait, et que l’espoir d’une vie meilleure, plus juste, plus harmonieuse, est mort… Ici… tout n’est régi que par la peur. La peur de mourir… La peur de perdre son pouvoir… La peur de perdre ses crédits… La peur, toujours la peur… Ici, des gens désespérés partent chaque jour en cryo, ici, le secteur un se vide de ses dernières parcelles d’humanité. Cyrius nous enseigne que le bien de la communauté doit primer sur l’individualisme. Cyrius nous enseigne que ce n’est pas la peur qui doit commander les esprits, mais l’amour et le don de soi à l’Imperium. Tel est le prix de l’immortalité.

Xin me coupe. Tu comptes vraiment envoyer ça à Stilicon ?

Oui Madame. Et je reprends de ma petite voix grave et cassée.
Il faut neutraliser les criminels notoires qui œuvrent impunément. Comme la mort et la prison ne font rien, il faut confisquer la totalité de leurs crédits. Ils perdront ainsi tout pouvoir. Il faut –s’il y en a- neutraliser les hauts dignitaires corrompus qui sont en liens avec ces assassins qui sèment la terreur dans la ville. Prouver leur culpabilité et les priver de leur droit de diriger. Les crédits retirés aux assassins financeront une nouvelle campagne de recrutement de policiers au CDO qui assura la sécurité dans l’ensemble du secteur un. Il faut interdire les corporations et favoriser l’initiative personnelle. Tout un chacun a le droit de monter un commerce sans devoir être assujetti à qui que ce soit, sinon à l’Imperium. L’idée n’est pas de supprimer la basse ville mais de supprimer les corporations. Les civis de la basse ville ne croient plus aux lois pourtant édictées pour eux. Ils pensent que plus rien ne changera jamais. Les pauvres gens, ceux qui ne peuvent se défendre, sont mutilés au quotidien. Il faut donc que leurs voix soient entendues : je demande qu’un membre des civis de la ville basse soit représenté et reconnu comme un haut dignitaire.

Je sens de l'approbation autour. Nos auras semblent fusionner. Mais la suite va être quelque peu différente...

Il faut tendre la main aux rebelles. Le premier pas est la création d’une ambassade rebelle en secteur Impérial et d’une ambassade Impériale en secteur rebelle. Ainsi, chaque camp pourra faire entendre sa voix de façon pacifique. Les ambassadeurs respectifs seront protégés par une milice appartenant au camp opposé.

Partout autour de moi... des rires, ils éclatent de rire...

Mes yeux se mouillent. C'est OK, je suis bien trop sensible je sais... Mais là...mes nerfs lâchent. Je me redresse, et je commence à parler en martelant chaque syllabe.



Vous riez... Vous riez !... Mais savez- vous ce que je risque, moi, en venant ici ? Le savez-vous ? Prison. Perte de ma citoyenneté. Perte de mon emploi, de ma maison, de tous mes droits !
Xin fait un geste sec pour demander aux autres de cesser immédiatement de rire.

Et vous... vous riez... Alors excusez-moi, excusez-moi si je suis la dernière des connes à croire encore en un espoir de paix POUR CETTE PUTAIN DE VILLE DE DREADCAST ! Oui... excusez-moi...

Je baisse la tête. Poings fermés. Un long silence tout autour.

Xin me dit avec douceur. C'est illusoire...
Je répète doucement... c'est... illusoire, illusoire... Mais moi, je veux encore y croire. Je redresse mon visage vers elle. Je la fixe avec gravité de mes yeux noirs comme une nuit sans étoile.

Je voudrais tellement faire renaitre…
Xin me sourit et finit ma phrase… L’espoir…
Je lui rends un sourire doux. Oui madame… c’est cela. C’est exactement ça…
Et en cet instant je sens que nous pourrions ensemble accomplir des miracles…
Xin... si... si les choses tournaient mal en zone impériale pour moi... Est-ce que... je pourrais... trouver refuge à vos côtés ?...

La guerrière rebelle coupe une radio à ses côtés et m'observe, me considère enfin vraiment. Danzel revient et se pose en silence tout près. Skara attend la réponse de Xin... Miranda sourit en coin et s'allume une autre clope. Ghinzu se rapproche de Xin et me fixe aussi. Une perle de sueur coule le long de ma tempe.



Puis finalement elle dit simplement... Oui.

Bien sûr que oui ! Martèle Skara.
Je souris. Je demande... Vous savez, j'suis reporter. Avez-vous un journal en zone rebelle ?
Pas vraiment. Réponds Skara. Juste de la propagande et des tags rebelles. Puis soudain il se met à hurler. "MORT A L'EMPIRE !". Je sursaute j'fais un bon de vingt centimètres.

Hey... cries pas comme ça Skara tu m'as fait peur... Je crois que... je crois que la résistance rebelle mériterait un vrai journal...
Skara me fixe. Oui Atlantia. De grandes choses t'attendent en zone rebelle...

Un silence.

Je dis... Beaucoup de choses m'attachent à l'Empire... des amis... Je... je dois essayer de changer les choses. J'espère arriver à changer... l'Empire. Beaucoup espèrent en moi là-bas...
Skara secoue la tête. Si tu veux vraiment changer les choses, c'est pas sur place que tu y arriveras. C'est pas là où on te fait courber l'échine que tu le feras.
Danzel lui lance. Tu m'impressionnes pour un troll...
je me sens un peu perdue. Troublée. Miranda me dit. Si ce sont de bons amis que tu as là-bas. Dis- leur que tu reviendras, ils comprendront. Elle se lève. Tu as signé ton arrêt de mort en SI et ton billet de bienvenue en SR...

oOo


Ils me regardent tous. Danzel se rapproche. Il me tend la main... bientôt, ils s'approchent tous et me serrent la main en me donnant leur nom... Je réponds simplement... Tina.

Enfin, ils me raccompagnent. Nous marchons. Et à chaque nouveau pas... J'ai la désagréable sensation de me rapprocher d'une zone ennemie. L'échelle est là... devant moi.

Ils viennent à nouveau vers moi. Me mettent des petits coups, des tapes d'encouragement. Je tape dans leurs mains. Et Xin se rapproche de moi une dernière fois... Elle dit simplement. Bonne continuation. Elle reste ainsi en silence à observer mon visage. L'espace d'une seconde j'ai l'impression qu'elle va avoir un geste tendre.
A vous aussi Madame.

Je réajuste mon masque à gaz sur mes mèches brunes, pour cacher mon visage. J'empoigne l'échelle, j'hésite... Je pose mon front contre un barreau. Je remonte....

oOo




En haut... des patrouilles. Je rampe. Bientôt, le calme absolu de la nuit. Je me mets à courir, courir... Pas vue, pas prise...
Et dans ma tête mille questions... Je fonce chez Elix... Je dois lui parler... Je dois tout lui dire. Lui dire que...



Choisir... c'est renoncer.
Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:12 #17
Spoiler (Afficher)
Cet EDC, comme les autres, est écrit du point de vue de Tina avec sincérité, mais ne reflète en rien une quelconque vérité absolue. Le texte est romancé, amplifié, pour le rendre agréable à la lecture et prêt pour le tournage du film (lol) smiley.


oOo




Ceux qui ont trop d'amour dans le coeur sont toujours ceux qui souffrent le plus j'suis sûre. Voilà où mène l'envie de faire un monde meilleur, un monde de paix.
Au fond du trou.


oOo


J'arrive de la zone rebelle. Je me présente directement au CDO. Un agent des forces de l'ordre m'appuie son flingue dans le le cou. Je pose mes mains sur la tête, Lord [edc]Zartam [/edc]arrive.... Je le regarde du coin de l’œil sans broncher. Bonsoir Atlantia...
Je réponds comme je peux, menton relevé par le canon du fusil.
Bonsoir Lord, un plaisir de vous revoir...
Il me rassure, je suis dans une situation finalement relativement banale. Je n'encours pas de mauvais traitement voire pire. Je suis rassurée.

oOo


Je suis amenée menottée à la prison une du secteur 1, et présentée devant le personnel du centre pénitencier. J'vais rester pas mal de temps ici... Je ne le sais pas encore mais je vais rencontrer des êtres de grande richesse... [edc]Darna[/edc]... [edc]Alinka[/edc]... Mais y'a aussi des enfoirés, comme [edc]Harmus[/edc], qui me harcèle au micro, juste, pour me faire craquer...

Je suis totalement épuisée, rien avalé depuis 5 jours. Je confirme mon identité, donne tous mes effets personnels. Puis un Kobold, [edc]Astilhan[/edc], me tend une tenue de prisonnière. J'suis pas fan.
Mettez-la Mademoiselle.
Pouvez-vous... vous tourner un instant s'il vous plait Monsieur ?
Désolé, je dois vérifier que vous ne cachez rien.



Je me lève lentement. Je garde le menton haut, dans une tentative d'attitude digne, s'il me reste encore un peu de dignité. Je sens derrière moi qu'on m'observe. J'enlève mon débardeur rose, celui donné par [edc]L-X[/edc]. Je dévoile le bout sombre de mes seins, dressés comme des pointes d'acier. Mon jean glisse le long de mes cuisses brunes. Il arbore un petit sourire. J'aurai préféré une autre situation pour me dévoiler ainsi devant un mâle pour la première fois. Alors ça... pour vérifier que je ne cache rien.... il vérifie, super bien...

oOo


Je suis transférée dans une espèce de pièce isolée et sordide. Ya des traces de sang séché. Cool ça met en confiance.
Je renifle sous un bras. Pouah... Mais c'est pas pour ça que ça pue pour moi... [edc]Elea [/edc]et [edc]Czevak [/edc]de l'inquisition approchent.
J'oscille entre panique à peine contrôlée, colère et insolence, doublés d'un épuisement total, dangereux mélange devant l'inquisition... Je repense aux tortures des geôles Impériales comme décrites par [edc]DonPhilippe [/edc]et [edc]Venusia[/edc].
Ils entrent... Lui, se met devant moi, tout proche. Lady Elea va se positionner derrière moi... Je sens des vagues de froid remonter mon échine. Mon ventre se tord. Je dois être forte.... Forte comme un [edc]Skara[/edc].
Les questions s'enchainent... Je réponds le plus docilement possible. Mais Elea me gèle les sens. Elle me connait si bien... Comme si elle avait été ma mentor un jour... C'est interminable... Je vacille... Mes lèvres tremblent. Je fais un petit oui quand il me demande si j'ai voulu proposer une autre forme de gouvernement. Je pensais alors au secteur rebelle en disant cela...
Et bientôt... La voix de l'inquisiteur de service tonne.
Vous serez donc jugée pour hérésie et condamnée à mort.



Mon coeur est comme transpercé... En revenant... je savais que je serais jugée et sans doute exécutée... Je me disais que j'allais prendre ça comme une héroïne et hurler "pour la paix" juste avant de mourir. Mais de l'entendre, concrètement, là... je craque... Je craque... J'suis juste un fille comme les autres... Oh Cyrius aidez-moi... J'veux pas mourir !

Je crie... J'suis pas une hérétique ! J'suis pas une hérétique ! C'est pas vrai ! Vous n'avez pas le droit, je veux un procès légal !!!

Devant ma réaction, je sens que Czevak a les mains qui le démange, il veut commencer à me faire du mal ce sale lâche. Il demande à Lady Elea. Je peux ?... Mon coeur bat à tout rompre. Je vais craquer...
Lady Elea reste de glace, dans un calme impressionnant. Je sens sa haine se déverser sur moi. Je vais craquer...
Je hurle au culot. Vous ne me toucherez pas ! Je suis en liaison avec l'ambassade, et sous la bienveillance directe du Legatus et de Lord Zartam ! Demandez-leur !
On dirait que ça les calme... Je gagne du temps...

Je fixe Lady. Czevak me dit que je ne suis pas digne de la regarder. Alors je me tourne vers lui. Je ne suis qu'une toute petite chose inoffensive. Mais je le foudroie de mon regard noir. Un regard forgé dans des vagues d'éternité, et en moi je sais, malheur à celui qui me fera du mal, malheur à celui qui me tuera, j'suis une enfant de Cyrius, une vraie. Les hérétiques, ce sont eux !

Lady Elea finit par sortir. Je regarde Czevak, J'ai trop envie de lui faire un doigt, en disant, "Calez-vous ça bien profond ".

oOo


Je tombe une première fois dans les pommes. Epuisée... Mentalement et physiquement. Je suis ramenée en cellule. Mais alors que je reprends à peine mes sens... De nouveau je suis transférée en salle d'interrogatoire... Mes mains sont menottées dans le dos. Je suis dans un état semi comateux. Ma tête est penchée en avant, mes cheveux bruns forment un voile devant mon visage livide et creusé.

Lord [edc]Stilicon[/edc]... le Legatus en personne entre... Il est si beau... Il est le seul mâle qui a suscité en moi des sentiments forts et du désir depuis que je suis arrivée... Je vois l'homme avant l'ambassadeur. J'ai l'impression que sous son regard d'acier dont les couleurs changent au rythme de ses émotions, se cache une infinie bonté, ne voue-t-il pas sa vie au service des autres ? Je voudrais tant être à ses côtés, comme quelqu'un qui compte... Pas avec des menottes et une tenue de prisonnière. Si seulement je pouvais extirper de l'Empire ce qui le rend si hideux... cette soi-disant supériorité de l'espèce humaine, cette propension à vouloir annihiler toute forme de vie rebelle, cette putain d'inquisition brutale et sanguinaire, alors... il ne resterait que lui... Stilicon, devant moi... il est le seul qui peut changer tout cela. Je crois en lui... J'veux tout lui donner...

Il veut que je parle. Je dois... parler... tenter de sauver ma vie... Je lui parle avec sincérité... Que je regrette.... que je ne lui voulais aucun mal... Que j'avais douté de lui, pensant qu'il mentait... Que je n'avais jamais cessé de prier pour lui... Jamais...
Je lui dis que du côté rebelle, beaucoup veulent la paix, que même Dame Zarah a dit qu'il était quelqu'un de bien... Il me croit pas... C'est vrai ! J'vous jure ! J'vous jure !

Il me demande si j'ai ramené des bidons d'essence pour lance-flamme... J'lui dis que j'étais pas en état de les transporter... En vérité, même si on m'avait greffé les couilles de BN, le bras droit de Valstik et le gauche de Khan... il n'aurait pas été question une seule seconde que je ramène aujourd'hui de l'essence qui aurait cramé demain des rebelles... qui m'avaient hébergée et protégée avec bienveillance.

Il me dit alors qu'il a besoin d'informations afin que je sois épargnée... Je n'en puis plus... Je suis au bord du gouffre... j'suis pas une espionne... je ne l'ai jamais été... mais je craque, je sens qu'il va partir... Que je vais être de nouveau passée entre les mains de l'Inquisition... Que je vais être exécutée.... Je suis proche de m'évanouir, je sens que plus rien ne va me sauver... Je le supplie de m'épargner j'crois... mais mes sens se troublent de plus en plus, je vois un flou devant moi.

A un moment... j'entends... Vous savez ce que vous êtes ?
Je tente de redresser un peu le visage... J'entends le mot... "Enfant"...

Je tente de faire le point sur son visage. Je vois ses lèvres. J'entrouvre les miennes. Depuis mon chaos... je ne vois plus qu'une chose, l'envie de l'embrasser... Je dis quelque chose, j'sais même pas quoi... il se lève en colère... il dit des trucs et part la mâchoire serrée... Il va retrouver les autres... Sa voix résonne…

Peste soit des maturateurs qui relâchent les éveillés trop tôt ! Délégué... Donnez l'ordre à l'Inquisition d'épargner la transfuge. Sa tête est creuse : il est inutile qu'elle tombe. Je veux que vous fassiez en sorte qu'elle s'endurcisse quelque peu. Un séjour avec une brute écervelée comme Visa l'y aidera. Elle comprendra mieux le rôle de l'inquisition après cela, peut-être...

J'tombe dans les pommes...
Je me réveille au matin, je m'assois dans ma paillasse...
J'crois que Cyrius veille sur moi... J'ai été transférée dans une cellule toute seule... Marche pas trop leur truc... Confusément... je réalise qu'il m'a épargnée... Et puis... Stili... Il est venu pour moi. Il est venu me voir... Le grand ambassadeur est venu voir la petite transfuge aux pieds nus... Celle qui l'a condamné à mort, celle qui est partie... Et il me sauve la vie... Et j'crois... y'a qu'une explication possible...


Il est amoureux d'moâ !

La dernière journée de prison se passe bien... j'vais sortir ce soir. Je me suis retapée... Je suis prête pour une nouvelle vie. Je m'endors paisiblement...

oOo


Dans mon sommeil... Un violent coup sur mon visage.
Alors que je reprends mes esprits, plusieurs choses ne collent pas, je suis comateuse mais je vois que je suis encore dans une salle d’interrogatoire. Je me sens flotter. Une douleur sourde parcourt mes joues, ma mâchoire est fracturée et du sang coule de mes lèvres ouvertes. Je demande comme je peux de ma petite voix grave et cassée…

Qu’est-ce… que… se passe-t-il ?...

Je suis violemment projetée au sol. Je vois des bottes noires et sinistres, ils sont nombreux dans la petite salle. J’entends des voix. « Il faut qu’elle reste consciente. ». Je cherche à comprendre encore et je suis de nouveau attrapée, soulevée dans les airs… Et là je les vois, tous… Elea, [edc]Shivah[/edc], [edc]Devdas[/edc], qui commence à lacérer mon dos brun, [edc]Csevak[/edc], d’autres que je ne connais pas… C’est… c’est une exécution !! Ils vont me tuer !!

Je me mets à hurler. Mais tout s’embrouille…

Vous n’avez pas le droit !!! C’est illégal !!! Vous n’avez pas le droit !!! Chiens !!!

Je leur crache dessus, un mélange de bave, de sueur et de sang. Aussitôt Devdas enfonce ses ailes de malheur dans mon dos, commence à briser mes côtes une à une…. Je hurle de douleur… Lady [edc]April [/edc]entre, je crois qu’elle demande que l’exécution soit suspendue, que le Legatus est en chemin, je suis sauvée…

Mais la torture continue, je suis de nouveau projetée violemment, je suis tel un pantin désarticulé… il me prend de nouveau… il brise mes reins, il me frappe… me frappe… Je perds tout contrôle… Je me mets à les supplier d’arrêter… Je dis que j’ai coopéré, que j’ai dit tout ce que je savais, que je suis une fille de Cyrius, que je sers l’Empire !!! Mais ils me frappent… encore et encore…

J’ai mal… j’ai mal… Je hurle… Je cherche de l’aide !! A l’aide !!! Lady April !!! J’vous en prie !!! Aidez-moi !!! Aidez-moi !!! Mais elle arque un sourcil et reste impassible… Ne voit-elle donc pas…. Ne voit-elle donc pas que ce sont des monstres… Ils vont me tuer !!! M’assassiner, parce que je n’ai en cet instant, aucun droit. Je regarde la porte close, elle va s’ouvrir… Il va venir me sauver… Stili… Il va venir me sauver… Mais la porte reste close… et ils continuent à me frapper… Me tailler… me supplicier…

Ils parlent entre eux… Je n’entends plus… Je supplie Elea. Mais elle est en train de jouir j’crois.

Des images défilent dans ma tête alors que je hurle toujours, mes pieds nus pendent au-dessus du sol, dégoulinant de sang, agités de soubresauts. Alors…

Mes yeux noirs comme une nuit mourante se posent sur chacun d’entre eux, comme une caresse mortelle. Ce sont eux… l’inquisition, ceux qui ont le vrai pouvoir, ce sont eux, les vrais monstres hideux sur la terre Sainte de Cyrius, ce sont eux, les vrais ennemis de Dreadcast.

Et j’ai un regard pour chacun d’eux, même Devdas, vers qui je tourne le visage au prix d’une souffrance ultime. Ils parlent… semblent hésiter, l’Ambassade a donné l’ordre d’arrêter mon immonde exécution. Mais la seule conséquence de cette hésitation est que se prolonge mon supplice, encore et encore, et à chaque nouvelle perforation dans mon corps de jeune vierge, ils enlèvent la peur, la compassion, les regrets. Je voulais toujours tout voir, tout savoir, tout comprendre par moi-même… C’est comme si je n’avais pas cru alors, en l’insoutenable vérité. Mais maintenant je voyais, je voyais en face l'hideuse apparence d’êtres dégénérés, qui œuvraient depuis bien trop longtemps sur les terres de la survie.

Bientôt, chaque être de Dreadcast saurait ce qu’ils avaient fait au petit astre brun, au petit soleil comme beaucoup me nommaient. Bientôt tout le monde saurait, dans les tous les secteurs, et chacun jugerait avec son reste de conscience. Mais il était une chose que tout le monde ignorait encore sur moi… Et sur ce qui se produisait en cet instant…

Je hurle… et ils me torturent encore, et encore…

Je vois l’image de Stilicon et d’êtres chers, ils réchauffent mon cœur transpercé. Je vois maman… Je vois père… Et une fois de plus je perds le contrôle. Ma voix, pour un instant, redevient claire et limpide.

Je n’ai fait cela…
Que pour…
La paix…


Sssssssss…. Un souffle s’approche de moi alors que Devdas soutient encore mes lambeaux de chair. Shivah, elle pose un objet sur mon cou. Elle va me tuer. Prendre ma première vie…. A quoi bon hurler que je suis innocente, que moi je n’ai jamais pris la vie, que ma seule faute a été de ne plus croire en l’ambassadeur, mais qu’il m’avait pardonnée.

Shivah déchire les chairs de mon cou.

Maintenant je sais. Au-delà de toute explication physiologique, ce qui provoque la mort : c'est la souffrance, rien d’autre que la souffrance.

Cette souffrance qui expulse de mes restes charnels des données numériques et mon âme.

Mon corps retombe lourdement. Mon crâne rebondit sur le sol. Mes yeux restent ouverts. Mon sang brun recouvre peu à peu le sol, caressant le sang séché de bien d’autres créatures, également sacrifiées sur l’autel de la honte. Je ne bouge plus, c’est fini. Je monte… je vois une grande lumière blanche, quelle est donc cette nouvelle vision ? Cette lumière me réchauffe, me dit que je suis un ange. Je voudrais répondre, mais soudain, j’expulse de mes poumons un liquide visqueux et jaunâtre.

oOo


Tel était l’empire.
Banalité pour eux, horreur absolue pour moi.
Voilà comment, il venait de sacrifier un être, pour le rectifier.
Un être coupable d’avoir voulu passer un SAS,
pour voir la vérité de ses propres yeux.
Un être coupable d’avoir voulu tendre une main.
Un être coupable de naïveté, coupable d’espoir.
Voilà comment l’empire venait de massacrer…
Une de ses enfants.



oOo
Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:12 #18


oOo


Haaaaaaaaaaan !

Je me redresse soudainement, tenant ma poitrine.
J’expulse le liquide jaunâtre de mes poumons…
Vomissements, perte de repères, corps neuf…
Je connais ces sensations, j’suis au centre de clonage…
Sauf que… je ne me souviens pas avoir été tuée…


Mais que m’est-il arrivé cette nuit-là ?

J’essaye de rassembler mes souvenirs,
Ces trois derniers jours s’emmêlent dans mon esprit…
Je me souviens d’un coffre où j’étouffe,
Oui, l’elfe aux yeux rougeoyants me fait partager
Des myriades de souffrances et de désespérances.
Mais dans mon cœur
Encore un peu de chaleur.


Mais que m’est-il arrivé cette nuit-là ?

« Vous ne récupèrerez jamais votre villa »
« Votre réinsertion ? Vous en êtes à deux sur vingt »
« Interlocuteur cryogénisé »
Je pense aux frères rebelles,
Les nouvelles sont effrayantes,
Ils se déchirent entre eux,
Comme des cons…
Mais dans mon cœur
Encore un peu de chaleur.


Mais que m’est-il arrivé cette nuit-là ?

Des rayons de soleil perçaient,
J’étais souriante, j’allais à ma banque en haute ville…
Il a brisé mon corps… Lui…
Le plus grand criminel du secteur un,
La plus grande pourriture de tous les temps
Il voulait mes malheureux crédits…
Il a eu un doigt d’honneur…
Et il m’a laissée pour morte, baignant dans mon sang.
Je ne valais même pas, une mise à mort.
Et dans mon cœur,
Encore un peu de chaleur.


Mais que m’est-il arrivé cette nuit-là ?

Et lui… Je lui ai tout donné…
Ma virginité, mon Amour, ma fidélité,
Ce que j’avais de plus cher au monde…
Mon seul trésor, il l’a fait saigner entre mes cuisses
Et au lendemain de mon offrande…
Il me met à la rue… Il a besoin de baiser
Des tonnes de salopes, pas juste une femme
Et dans mon cœur,
Encore un peu de chaleur.


Mais que m’est-il arrivé cette nuit-là ?

Je cherche où dormir…
Papa et maman ne répondent pas il est si tard…
Je n’appellerai pas de mecs
Les mecs sont tous des salauds.
« Qui craindrait un bébé écureuil ? »
« Ce monde n’est pas pour les faibles. »
Elix me donne une planque, c’est si gentil mais…
Ici, je ne sens que la poussière, l’oubli et la mort
Alors je sors, dehors…
Et dans mon cœur,
Encore un peu de chaleur.

Mais que m’est-il arrivé cette nuit-là ?

Je pose mes bottes, j’suis la jeune fille aux pieds nus
Je me blottis dans un coin sombre
Mes pieds nus s’enfoncent dans la neige tendre.
Malgré la nuit, des gens passent sans me voir
Le seul secret, c'est qu'ici, c'est l'enfer
Je pense à tous ceux qui m’ont appelé
J’ai tout donné, pour les réchauffer, pour les sauver
Mais moi, qui me sauvera ?
Et dans mon cœur,
Encore un peu de chaleur.


Mais que m’est-il arrivé cette nuit-là ?

Un groupe passe, ils s’arrêtent devant moi
Ils crient… c’est elle ! c’est elle !
La sauveuse de l’humanité !!
Ils partent en riant, mais moi j’suis immobile
Un couple vêtu de paillettes s’arrête aussi
Vous devriez rentrer petite…
Ils jettent mille crédits devant mes pieds
Ils jettent mille crédits devant mes pieds…
Devant mes petits orteils bruns
Rond comme des radis ronds.
Et dans mon cœur,
Encore un peu de chaleur.


Mais que m’est-il arrivé cette nuit-là ?

« L’Empereur n’a que faire de l’ID 34 024 »
Vous vous trompez Lord… Vous vous trompez !
Il aime tous ses enfants, de tous les secteurs…
Et il sait, que je suis sa fille, que je suis celle…
Qui doit réunir tous les secteurs…
Il veille tout particulièrement sur moi…
Et tombe la neige
Et dans mon cœur
Encore un peu de chaleur



Oh Cyrius, pourquoi m'avez-vous abandonnée ?


Une dernière larme coule le long de ma joue brune
Mais elle reste suspendue à mi-chemin
Figée d’éternité.
Et je sais, ce qui m’est arrivé cette nuit là,
Je sais, tout simplement…
Que je suis morte... de froid.
Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:13 #19
α ♪ zik ♪ Ω


oOo




oOo


Voilà quatre jours que je suis partie, et depuis je n’arrête pas… Alors je me pose un peu dans le jacuzzi de luxe de l’île… Ce lieu est envoutant… Je parcours mes messages. Depuis mon évasion, j’en ai eu plusieurs centaines. Insultes et soutiens, regrets et espoirs, haine et amour…

Tout cela est si dur pour mes frêles épaules. Peu avant j’ai dit à Don Philippe que si j’échoue ici, je disparaitrai à jamais. Il m’interdit de dire cela, que l’on apprend de ses revers, que rien n’est jamais parfait… Je lui réponds que la flamme dans mon cœur est trop brûlante, et que je me consume trop vite… Mais que je ferai de mon mieux… Parce que beaucoup espéraient en moi.

Je tombe sur un message reçu à peine dix cycles horaires après mon évasion… C’est un soldat Impérial. Gabriel. C’est étrange, j’ai longuement échangé avec lui…



oOo


Pensez vous réellement que la rébellion soit la bonne voie ?

oOo


Bonsoir Soldat. Je veux être sincère. J'ignore si c'est la bonne voie. Mais je sais que côté Impérial... rien ne changera jamais. Je veux fédérer la zone rebelle, la renforcer, lui faire comprendre qu'elle est le seul espoir de survie pour Dreadcast. Puis nous déferlerons comme des vagues salutaires sur ceux qui nous mentent depuis des siècles. Pour vous libérer. Telle est ma volonté, et j'irai jusqu'au bout.

oOo


Croyez vous réellement que j'ai besoin d'être libéré ?

oOo


Pour ma part, je préfère mourir dans la vérité que vivre dans le mensonge. Je préfère me battre pour tous les Civis, de tous les secteurs. Je préfère voir tomber les têtes de ceux qui accaparent tous les pouvoirs et laisse la mort et la peur roder. Ouvrez les yeux soldat ! Battez vous pour ceux qui vous ressemblent !

oOo


Je suis déjà allez là bas. En prison mais aussi libre. Vous n'avez pas connu le temps des "grands assauts" rebelles. Lorsqu'ils passaient continuellement dans notre secteur.
Croyez vous que c'est rendre libre quelqu'un que de lui trancher la tête ? Ou de la lui écraser contre un mur ?


oOo


Ne voyez-vous donc pas la misère des civis du SI ? Les assassinats perpétuels ? Les lois qui ne servent que ceux qui les font ? Êtes-vous aveugle à ce point ? Si c'est le cas. Vous m'aurez en face de vous.

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Parce que c'est choses là n'existent pas de l'autre côté ? Dirigeants corrompus, expédition punitives inter-corporations, absence de loi. Notre système n'est pas parfait je ne suis pas assez sot pour le nier. Mais je ne crois pas que cela soit mieux en face. Je crois en Lui.

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A peine 24 cycles horaires m'ont suffit pour comprendre que c'était mieux ici. Les choses ont sans doute changées depuis votre départ soldat. Ici... je suis libre. Vous comprenez ? ici... je ne courbe pas l'échine devant le mensonge. J'ai travaillé au DCN je sais de quoi je parle. Sauvez votre âme soldat. La rébellion a besoin d'hommes comme vous.

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Vous ne savez pas ce qu'est un homme comme moi. Vous ne savez pas ce que je suis. Je ne suis pas soldat pour le sang que je peux faire couler sans me soucier de rien d'autre.

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J'ai fait le serment de ne jamais prendre la vie à qui que ce soit... Vous non plus, vous ne me connaissez pas. Servez l'Empire... Servez le bien. Creusez votre propre tombe, celle de votre honneur et de votre raison. Cela ne serait rien si toute la survie de Dreadcast n'était pas en jeu...

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D'autres vous diraient le contraire. Vous prendrez la vie de quelqu'un, tôt ou tard cela arrivera. Cela arrive toujours dans cette ville et cela à une fâcheuse tendance à sérieusement arriver plus vite de l'autre côté selon moi. Il n'y a pas d'éternité sans conscience de fin. Il y en aura une pour moi. Il y en aura une pour nous tous.

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Ce sont de sages paroles que je partage, soldat. J'espère que vous repenserez à notre conversation. Si vous avez du mal à savoir qui vous êtes vraiment... Pensez alors à ce que vous n'êtes pas.

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Ne descendez pas dans les sous-terrains. Je n'aimerais pas vous y rencontrer.

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Je ne vous ferai jamais aucun mal. Quand à vous... vous ferez ce que vous devrez.

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C'est bien de ce que je vous ferais... que je veux vous protéger.

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Vous écouterez votre cœur... ou bien vos ordres soldat... Moi je n'ai toujours écouté que mon coeur. Voilà pourquoi je suis ici.

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Et moi j'ai supprimé ce vous appelez cœur, pour suivre mon devoir. Pour protéger les gens de ce secteur de la barbarie dont les rebelles font preuves lorsqu'ils viennent ici.

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Je vais changer tout cela. J'essaierai...

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Ce qu'il y avait avant vous, restera après vous. Vous êtes trop idéaliste, je le crains. Et je le crains pour vous.

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Sans doute. Mais au moins... j'aurais essayé.

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Peu importe ce que l'on veut faire, peu importe le but noble, si nous ne faisons que brasser du vent, nous n'aurons que brassé du vent. Vous comprenez ?

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Je ne suis pas ici pour brasser du vent mais pour l’espoir, et pour du concret...

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Mais vous allez brasser de l'air et le concret quand à lui risque de s'envoler. Il serait beau de vous croire, je vous l'accorde, mais espoir est un mot vain et détruit dans cette cité.

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Encore une fois on se rejoint... vous devriez cesser de me contacter soldat... *sourire*

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Je crois que j'aurais apprécié vous voir avant que vous ne partiez là bas. Tenter de discuter avec vous.

oOo


Moi aussi soldat. Ce jour viendra peut-être. Je ne me considère pas comme votre ennemie. Même si je ne suis plus qu'une chienne de rebelle à vos yeux sans doute...

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Chienne n'est pas le mot. Il est possible de faire son devoir, de se battre et de tuer sans haïr et parfois en respectant.

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Ne pensez pas qu'abandonner tous mes amis du SI a été facile... J'ai tout perdu en venant ici. Sauf l'espoir. Promettez-moi d'y penser... Bonsoir Gabriel...
Tina


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C’est amusant… depuis cet échange… j’ai déjà changée.
Je sais que des choses nous dépassent. Que les zones Impériales et Rebelles sont immuables… Que mon rêve de paix n’est qu’illusion… Mais je sais aussi pourquoi je suis ici. Et pourquoi je veux rester.

Je regarde le visage de ce soldat… Il est vraiment mignon. Nous avions tout pour nous entendre. Mais ce mur stupide nous sépare à jamais. Et s’il me croise un jour… il me tuera, parce que je suis simplement… de l’autre côté.

J’éteins le datapad. Je penche ma tête en arrière. Mes mèches brunes fondent dans les bulles d’eau chaude.
Je ferme les yeux. Je vois le visage d’acier de Stilicon planer sur moi. Mais je soutiens son regard.
Un jour. Tu m’auras en face. Et toi… que feras-tu ?


oOo
Inconnu Posté le 19 Novembre 2013 à 15:14 #20


♪ J'aimerais tellement voir comment c'est, à l'intérieur de l'Amour...
Je suis devant les grilles, et je peux voir la beauté derrière...
Mais je ne trouve pas mon chemin pour entrer...
Pourtant j'essaye, j'essaye, mais je suis toujours...
Toute seule.


Et je suis sur mon vélo, l'air froid rougit mes joues brunes. J'ai un sourire pour tous ceux que je croise sur mon chemin vers l'Ambassade. Je regarde des amoureux enlacés. J'envie les couples, qui se soutiennent, qui s'aiment, se font l'amour, se donnent du plaisir, partagent leurs regards embrasés, et fondent leur aura.

Mais pourtant dans ma solitude, j'ai la plus pure des chances. Celle de connaitre des amours absolus, et purs. Celui de mes parents... Ma maman, toujours si inquiète pour moi, prête si je lui demandais à m'offrir tout l'Empire des 7Sins. Mon papa... qui m'encourage toujours, me laisse choisir ma voie, m'offrant de discrets conseils, et toujours prêt à déchirer ceux qui me font du mal...

Et puis j'ai Emy.

Elle n'est pas une amie, pas une maîtresse. Elle est ma soeur, pas comme Xin, pas comme une soeur de sang, non... Emy, c'est différent... C'est une âme soeur, mon reflet, un amour...

Elle voulait que nous échangions un objet... Alors... j'ai enlevé ma casquette Impériale et je l'ai posée sur ses cheveux fins. J'ai eu mon petit rire. Comme tu es belle...

Quelques jours ont passé, nous nous sommes vues à la Moule... Elle m'a dit... je craque... je te le donne tout de suite...

Un livre.

Elle m'a écrit un livre.

Oh... Emy... oh comme notre livre est beau...

oOo


Pour ma Sœur. Pour l'Unique,
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Tu ne le sais peut-être pas, parce que je ne sors pas ce livre de mon sac très souvent. Pourtant, cet objet est ce que j'ai de plus précieux depuis mon éveil. Je crois que je l'ai acheté quelques jours après, seulement. Il est donc mon premier achat, avec mes bottes à piques que je ne quitte presque jamais.
oOo

Mais, je doute que des bottes souillées et trouées, imprégnées de mon sang puissent t'intéresser alors, voilà.
Ceci, Tina, c'est mon cadeau pour toi.

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J'ai passé plus de temps avec ce livre dans les bras qu'avec quiconque. J'y ai écrit des pages et des pages qui, comme tu peux le voir, ont toutes été arrachées. Pourquoi ? Pas parce que je ne te fais pas confiance, non, rien à voir. C'est juste que...Pendant tout ce temps où je t'ai repoussée, où j'ai désiré faire mourir la fille faible que j'étais pour lui faire laisser place à celle plus forte que je croyais être devenue...J'ai cru que brûler mon passé, page par page, serait signifiant.
oOo

Mais ça ne l'était pas. Preuve en est, j'ai laissé cette fille qui avait tant d'admiration pour toi reprendre le dessus, s'éveiller à nouveau dans mon corps. Oh, je suis toujours celle que le Sud a forgée. Mais... le blanc et noir se sont mariés pour faire de moi un être gris, tantôt plus clair, parfois plus sombre. Voici donc tout ce que je peux te léguer. Des années d'odeurs, de caresses sur la couverture de ce livre. Mes souffles chauds et parfois alcoolisés que j'ai poussés sur chaque page en les contemplant longuement sans savoir qu'y écrire.

oOo

Ces mots-ci me viennent plus facilement que ceux qui furent écrits, pour la simple et bonne raison que tu m'inspires tant, ma sœur. Je me souviens encore de notre rencontre, mais plus encore de la première fois dont j'ai entendu parler de toi. C'était ce Vautour dont le nom me fait toujours un peu mal quand je le prononce. Amar, Rama, aux plumes si sombres. Nous étions à l'E-Ion, nous parlions, sujets dérivants sur ce dont il vaut mieux éviter de parler en public si l'on tient à sa tête, à son statut de Civis.

Nos mots se sont égarés, nos regards croisés. Dans un souffle, il m'a dit : « Tu lui ressembles tant. »
oOo

C'est alors qu'il m'a parlé de toi. Tina, Atlantia. La fille qui s'est éveillée du mauvais côté, s'en est allée de l'autre pour voir si l'air y était moins lourd. Qui a réalisé que le bon côté n'était jamais là où on se trouve, que seuls les souterrains, liaison précaire entre l'un et l'autre, sont sources de raison.
A chacune de mes répliques, ce soir-là, il me répondait quelque chose comme : « Elle m'a dit exactement la même chose » ou il a fait naître en moi le désir de te rencontrer. Comment un être tel que toi, si semblable à moi, pouvait avoir été tenu hors de ma route pendant si longtemps ? Mon éveil aurait dû se faire avec le tien, ou aurait-il fallu que tu sois là, m'attendant. Mais même sans ça, je n'en doute pas, ma sœur : nous sommes liées. Peut-être apprendrai-je un jour que ton sang coule dans mes veines, que sais-je. Cela ne me surprendrait pas le moins du monde.

oOo

Vint alors notre première rencontre. Tu étais Acivis ou Résidente, ce souvenir m'échappe quelque peu. Je sais juste que tu étais cachée, que je t'avais trouvée, guidée par l'appel du destin, de deux âmes qui se doivent d'être l'une contre l'autre, attachées, reliées. Nous avons peu discuté, ce soir-là. Mais avions-nous réellement besoin de mots pour nous comprendre ? J'avais si peur de rencontrer cette personne à qui je ressemblais tant, dont j'étais la copie factice et tardive.
oOo

La peur s'est envolée quand j'ai plongé mon regard dans le tien. Les doutes se sont mués en hésitations imperceptibles, la logique s'est imposée à mon être : tu serais mon modèle, qu'importe les erreurs commises.
Une seule me semblait impardonnable et tu l'as commise. J'étais alors égoïste, peureuse, si seule. Que j'en ai oublié à quel point l'amour que je te portais et porte encore pouvait surmonter cela. J'ai préféré opter pour la facilité.
Une erreur que je tends à commettre trop souvent, d'ailleurs.

oOo

Je peux écrire des tas de choses concernant cette période obscure où j'ai renié Amar, où je t'ai reniée. Je me souviens de mots que nous échangions lui et moi, nous intimant de nous écarter de toi, pour te protéger. Car...Oui. J'ai voulu te protéger Tina. De ce que je me savais être en train de devenir.
La douleur que nous pouvions imposer à la tienne en t'écartant ainsi de nous.

oOo

Je pourrais écrire tant de choses à ce sujet, mais à quoi bon raviver la souffrance alors qu'enfin, elle s'est frayée un chemin vers la sortie, permettant à nos corps de s'enlacer à nouveau, à nos regards de se croiser, nos mots de se trouver. J'ai goûté pour la seconde fois au plaisir de découvrir tes sourires, à la douleur de voir couler tes larmes.
Et je me suis rappelée quand dans le laid, il y a toujours du beau. Même s'il faut chercher longuement : dans l'inadmissible se trouve l'admissible. Le long séjour que j'ai passé assoupie dans ma propre carapace fut ténébreux, mais il est passé. Le beau dans le laid.
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T'avoir dit ces mots durs me rendent encore malade, mais je sais qu'à présent, j'aurai l'éternité pour t'arracher quelques sourires qui rachèteront, je l'espère, le mal que je t'ai fait.
Parce que nous étions faites pour nous rencontrer, ma sœur.
Que même si tout s'acharne à nous séparer, le fil rouge qui nous relie l'une à l'autre et qu'ils ne peuvent voir sera celui qui nous guidera, pour que l'on se retrouve toujours.

oOo

Quoiqu'il advienne.
Il veillera sur nous.



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Oh oui... Emy... oh comme notre livre est beau... comme je voudrais t'écrire et rebondir pour répondre à chaque mot, que tu as couché sur la blancheur de pages immaculées, avec tant de cœur et de talent. Mais cela serait bien inutile, parce que je ne suis qu'une ombre face à ta sincérité et ton amour, si pur, si beau... Et de toute façon... tout ce que je pourrai te répondre, c'est que je t'aime...

Je te demande pardon d'avoir voulu souiller d'un désir charnel ce lien si fort entre nous...

Oh oui Emy... comme mon livre est beau... Je me sens si seule... mais maintenant... j'ai ton livre... je le garderai contre mon cœur, je lui ferai pénétrer mon âme, oui, je le garderai... pour toujours et à jamais...

Je t'aime, ma soeur...

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