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Mars

Douceur de la brise --
dans le vert de mille collines
un temple isolé

(Masaoka Shiki)

Se promener dans les rues de DreadCast n'est jamais très plaisant. Il ne s'agit pas seulement d'une affaire de goût (car soit dit en passant, j'adore le style architectural de la ville), mais aussi de dégoût, à savoir celui de voir dans certaines ruelles des types se faire tabasser, ou bien même de se faire tabasser soi-même, ce qui est pire.
L'Imperium faisait jadis quelque chose pour résoudre ce genre de problèmes de violence gratuite, aujourd'hui, notre bon Ambassadeur a préféré opter pour la politique du "oeil pour oeil, chacun pour soi" (ce qui, en temps de crise, peut sembler une politique tout à fait louable car économique).
Autrement dit, si je résume, non seulement la violence n'est pas résolue, mais d'une certaine façon, elle devient légale (sauf envers les membres de l'Imperium). Cette décision peut paraître bizarre, mais je pense pouvoir en apercevoir les arrêtes floues.L'Ambassadeur a en fait établit une stratégie assez intéressante : d'une part, si la violence augmente, cela forcera les habitants à se protéger, et le peuple de la cité se renforcera de lui-même; d'autre part, si il y a trop de débordement, tout le monde sera las de mourir sans cesse il y aura auto-régulation. C'est bien trouvé, même si cela suppose une certaine foi en l'être humain -- foi que je n'ai plus, ce qui me fait dire que le principe d'auto-régulation risque de coincer un peu.
En fait, je ne me sens absolument pas concerné par tout ça, car j'ai de toute façon fait vœu de non violence. Je justifie ce choix par un reniement de mon passé (somme toute assez violent), et par mon appartenance à la branche des sages (kenja) dans ma religion, le crabisme.
Oui, le crabisme est une religion (ou une philosophie) peu connue, car elle n'a pas cherché à se faire connaître, et que ses adeptes sont rares. Autrement dit, il n'y a jamais eu de guerre pour elle, donc cette religion est inconnue du grand publique.
Je me rend compte que l'on ne connaît vraiment quelque chose qu'à travers la violence, comme si celle-ci permettait d'extraire l'essence des choses. On ne connaît son ami qu'après lui avoir tapé dessus. On ne connaît son frère qu'après l'avoir tabassé. On ne connaît son maître qu'après s'être battu avec. Je ne parle pas d'autres situations, car ça me fait un peu bizarre de dire qu'un botaniste ne connaît ses arbres qu'après s'être cogné dessus (en tout cas je n'ai pas eu vent de cette technique de recherche).
Non, finalement la violence ne permet pas d'extraire l'essence des choses, mais judicieusement accompagné par un esprit d'analyse aiguisé, elle permet sans doute d'en apprendre plus sur sa victime... ou pas.
À y réfléchir, la violence n'a autre but que d'éviter d'en avoir un. "Violence gratuite" est donc un pléonasme, car la violence est toujours gratuite. Je me suis toujours demandé pourquoi on ne créait pas des armes fatales, qui tuent les ennemis en un coup, plutôt que de créer volontairement des armes faibles qui ne font que blesser l'ennemi jusqu'à sa mort; je crois que c'est en fait une façon de faire durer le plaisir que procure la violence (chez certains du moins).
En plus, de nos jour, la violence est d'autant plus jouissive qu'elle est théoriquement éternelle : on ne peut jamais réellement tuer son adversaire, mais on peut l'envoyer au centre de clonage (et ce parfois de manière assez répétitive).
Quelle magnifique invention que le clonage ! Il permet d'économiser des travailleurs et de justifier la violence et le meurtre en disant que c'est "pas grave" (même si, sur ce dernier point, je ne suis pas vraiment d'accord, car une mort modifie sensiblement le karma).
Le clonage est contre nature, et sa punition n'est autre que la guerre éternelle entre les êtres vivants.
Le rouge des cerise est celui du sang qui coule.

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Réflexion
31 Mars 2012
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