Une clope, un skiwi... et les mâles





Dans la vie il y a des plaisirs simples qui vous allègent le fardeau de la vie. Ces petits moments qui octroient cette incomparable saveur indescriptible vous permettant de vous évader du gris ambiant, de la misère et la crasse qui vous colle à la peau. Une sorte d'évasion de l'esprit vous faisant croire que vous vivez une vraie amimétobie, illusion voluptueuse et enivrante quand la réalité vous englue dans une morosité et une ambiance déprimante.


Allumer cette clope me procure en soi une petite étincelle de plaisir, annonciatrice de ce moment où j'inhalerai cette fumée mortelle qui assoupira tous mes soucis, un moment de détente où mâchonnant le filtre j'expulserai l'émanation de mon bonheur. Je n'ai pas su trouver meilleure partenaire que cette cigarette pour les longues nuitées où je travaille.


Un skiwi à la main, affalée dans ce vieux fauteuil miteux, le temps s’arrête pour moi, soucieuse d'abréger ma journée par cette instant détente, loin de la prison, loin des prisonniers qui se comportent comme des enfants, hurlant leur rage sans s’arrêter, loin des psychopathes qui abattent leur arme sur mon corps sans défense, loin des règlementations assommantes et des entrainements harassant.

Ce qu'il y a de bien avec le skiwi, c'est qu'il enivre les sens sans vous demander quoique ce soit en échange, pure émotion de bien être où l'être se détend devant l'ineffable plaisir. Le skiwi, inaltérable allié dans le combat journalier de notre esprit pour survivre, se déplace au gré de vos mouvements, oscillant dans le verre en même temps que vous, allant jusqu'à accompagner votre malaise en cas d'abus déraisonnable... soucieux de partager votre peine dans le silence et la complicité.


Loin des mâles, jouant les divas narcissiques comme cet elfe si soucieux de son rôle de criminel paternaliste auprès des jeunes éveillées qu'il en oublie ce que misère et bonté veut dire. Il n'a pas fallu longtemps pour que sa face cachée se dévoile, montrant un triste sir se complaisant dans l'amour de soi même, souhaitant la vénération des femmes comme pour compenser sa triste vie.


Ces mâles qui ont besoin de compenser, parlons en, violent, possessif, égocentrique, pervers... qui prennent les femmes comme exutoires, comme objets de leur convoitise et de leur désir sans même prendre en compte ce qu'elles peuvent désirer, leurs aspirations et leurs envies. Ils ont se besoin de nous posséder, de nous dominer pour se sentir puissant, triste constat, tristes mâles, comment voulez vous construire une relation saine et équilibrée là dessus. Incapable de contrôler leurs pulsions et leurs instincts reptiliens, les voici à la guerre, répandant le sang et la guerre comme des monstres sans âme, comme si tuer était simple, comme si ôter la vie n'était pas dérangeant, comme si voir le dernier souffle de notre adversaire balayer une ultime fois la poussière sur le sol crasseux pouvait s'effacer de nos mémoires. Quand enfin ils sont repus de chair, quand vous pensez qu'ils vont vous laisser tranquille, ils ne peuvent s’empêcher soit de chercher des lauriers auprès de vous comme un gamin réclamant l'approbation de sa mère ou alors retourne au stade élémentaire de l'évolution avec des phases hautement intellectuelles.

Sors moi de prison connasse ou je te bute!

Mets moi avec ma fille où je te kill en chaine.

Quand tu auras les couilles de me causer en fosse, je te respecterai!

Pathétique décadence de l'espèce qui loin d'évoluer, régresse.


Il y a aussi les rustres de base, ceux qui arrivent en te claquant le postérieur avec un sourire plus blanc que blanc te susurrant d'une voix qui se veut séduisante :

"Salut poupée, tu fais quoi dans le coin?"

"J'essaye d'esquiver les écureuil sans cervelle en rut mais à priori j'ai foiré.

C'est que tu es séduisante bébé, c'est quoi ton prénom?

Là une irrésistible envie de lui broyer les testicules commencent à se faire sentir, se disant scientifiquement que l'hypothèse selon laquelle leur abêtissement viendrait de cet appendice et que l'amputation serait un bienfait pour l'humanité.


Quand par malheur vous vous retrouvez abouchée avec un de ces rustres, il s'en vient à fantasmer sur vous, omettant tout professionnalisme, obnubilé tel un animal incontrôlé et incontrôlable par votre carcasse et en vient à des propos déplacés, se prenant pour un apollon qui se doit d’appâter la gente féminine dans ses filets sous peine de perdre toute virilité.


Il y les comiques qui prenant le proverbe "femme qui rit, à moitié dans ton lit" au pied de la lettre, oubliant qu'il faut deux moitiés pour arriver à leur fin... et encore s'ils étaient drôles. Impossible de couper à l'humour douteux de ces pathétiques clowns dont les plus audacieux viennent tout simplement demander de les rejoindre chez eux, tu leur explique subtilement que tu préfères encore dormir dans une hypogée que dans leur pieu.

Et devant l'éternelle et navrante question :

Dis ma belle, tu dors chez tes parents?

Oui connard, chez mon père et il est du CdO... d'ailleurs tu disais quoi à propos de tes vols sur des dignitaires impériaux?


Le constat s'impose à mon esprit, les vrais mâles sont une denrée rare et visiblement peu présents dans ce secteur.

J'en resterai donc à mon skiwi et mes clopes pour me détendre, aspirant avec délectation ces substances en pensant naïvement que c'est toujours moins cancérigène qu'un de ces stupides mâles.

Quand le Sud envahit la prison.







« Une bougie qui scintille de mille feux se consume aussi plus rapidement… qu’importe l’Empereur dans sa grande bonté nous a accordé un cadeau inestimable, la cuve. »



La jeune femme se détend chez son père, avachie dans le canapé, ses pieds sur la table, la tête penchée en arrière, regardant un plafond d’une uniformité dérangeante, sa clope entre les lèvres, une fumée grise dansant d’une manière lancinante s’échappe par moment de ses narines.
Ses pensées vagabondent suivant un torrent sauvage s’affranchissant des sentiers battus, elle s’enivrait légèrement, juste ce soupçon salvateur qui permet de libérer son esprit des carcans habituels. Les événements de ses deux derniers jours lui reviennent à l’esprit, dans le désordre…


Une partie endiablée de dés au sein d’une fosse. Le Sud avait débarqué au sein de la prison, amenant son lot de cris, de protestations, de fouilles, de protocoles mais aussi de délires, de discussions sympathiques, de trafics de cigarettes et de partie de dés.





Sept individus arrivant en même temps pour se faire incarcérer, cela vous occupe un garde. Directement elle déblatère le protocole de la façon la plus neutre possible.


« Les femmes à gauche, les hommes à droite.
Mettez vos armes et équipements dans les casiers noirs. Tout cela vous sera rendu à la fin de votre peine. »

Une forte en gueule semble refuser et en vient à poser une question legislative.

« En cas de perte ou dégradation de notre équipement, qui en sera tenu responsable ? Pourrons-nous porter plainte. Pour un désaccord avec la peine nous devons voir qui ? »


Heureusement j’ai une sorte de joker, un nom passe partout pour tout soucis lié à la loi, un passe partout qui octroie une tranquillité relative à ma personne… mais pas à lui.

« Nemesis, c’est auprès de lui que vous pouvez poser une plainte et contester votre peine. Contactez-le, il vous répondra. »


La suite du protocole se poursuit tranquillement, elle n’a pas perdu de vue la forte en gueule essayer de faire passer son briquet en fosse, qu’importe lors de la palpation pour vérification, elle lui montre bien qu’elle le sait mais qu’elle ne s’opposera pas à quelques clopes en prison. Lâcher du lest pour une meilleure ambiance.

« Au final la prison c’est une grande cohabitation, entre prisonniers mais aussi entre gardiens et prisonniers… si chacun y met du sien tout se passe bien. »





Une partie de dés en fosse, sans arme, juste sa tenue qui la différencie des prisonniers, la tenue orange c’est laid il faut l’avouer.
Un bon cycle de rire, de discussions, de clopes échangées, de jeu, de dés menacés ou implorés, un cycle hors du temps comme elle les aime.

Les regards qui s’échangent lors des lancés, chacun jaugeant l’autre autour de cette table délabrée, une cigarette tournant comme les dés. Freya a l’Empereur avec elle, les six roulent pour elle, double et triple qui impose rapidement un rythme de jeu élevé qui amènera la plus jeune à quitter la table, n’ayant plus les finances pour poursuivre ce jeu endiablé. La forte en gueule ne se laisse pas abattre, jouant avec les dés, flirtant avec par moment, ne laissant pas le droit à l'erreur à ses adversaires. Emy, elle, se console de sa ruine sur les genoux de Sernine qui répète sans arrêt que les dés sont pipés... l'humaine relève la tête en souriant, dangereuse idée que de penser qu'elle a pu truquer les dés alors qu'elle est au milieu de criminels, seuel et sans arme mais rapidement les accusations deviennent boutades et rigolades, le drame fut évité pour que les dés continuer leur danse diabolique.

Puis les autres gardiens se réveillent, les paquets de clopes et briquet se rangent, interdit normalement en fosse, les dés finissent rapidement dissimulés, la vie reprend son cours en prison comme si cet instant n'était qu'une parenthèse oublié.


Freya sourit en soupirant...Mettre un peu d’ambiance en fosse ce n’est pas si compliqué et ça rapporte… 7000cr. Car au final la « matonne » comme ils l’appellent a plumé ses prisonniers.

Une journée en prison… ça vous gagne !

EDC