Quand tu as été trop souvent DI, que la méthode du Cryx RP bave sur l'IRL, et que en prévision d'une réunion de revendication tu écris un tract syndical à la manière d'une optimisation de l'entreprise comme si c'était ton OI, mais avec un peu d'humour, tout en introduisant le titre d'un livre bien connu IG.
Spoiler (Afficher)
Les distribesclaves au Royaume de la Fainéantise.
Quiconque est passé par la case distributeur s'est un jour interrogé sur les conditions de travail et leurs évolutions dans le temps.
Et bien que plusieurs remarques légitimes peuvent être portées, il convient de ne pas gueuler pour gueuler.
L'analyse, la discussion et le fait de poser le doigt où il faut en proposant des idées, et non pas râler pour râler, sera toujours plus productif qu'une opposition brutale.
C'est un fait les conditions n'ont pas évoluées en faveurs des employés. Il convient également de prendre en compte la position de la Direction qui a une entreprise à faire tourner et pour qui les équilibres budgétaire et la rentabilité sont d'une importances crucial. Mais pas quand ça se fait dans l'ignorance de l'échos que cela produit sur les employés.
Le soucis principal est que le système actuel produit ce que j'appelle le Royaume de la Fainéantise, où il est encouragé à glander. Moins on bosse, plus on est payé! Plus on est efficace, plus on se fait ba...
Dans quel genre d'entreprise est-ce qu'on paye mieux ceux qui bossent le moins et puni ceux qui sont rentables pour l'entreprise? Allez y cherchez! Alors ça vient pas? Parce que c'est une drôle d'idée hein, pourtant c'est ainsi que fonctionne Mediapost.
Pour expliquer un peu ça voyons les différents profils de distributeur. Vous pourrez vous reconnaitre dans un ou plusieurs, c'est combinable.
La Mule:
la Mule est tellement surchargée de travail qu'on se demande encore si s'en est légal. Ce sont les plus gros contrat, avec des horaires hebdomadaire explosant les 35h et pouvant atteindre 40 voir 50h. Pour être une Mule, faut être endurant, jvous le dit!
Du coup le distributeur s'esquinte la santé au boulot autant en tri qu'en distribution, de toute façon quand on en arrive à de tel niveau d'horaire, c'est que TOUT est en excès. De plus impossible de faire 50h en 3j selon les souhaits de la direction (pour distribuer avant mercredi), et il fini le vendredi. Et déjà c'est un bel exploit de bosser autant en seulement 5 jours! Personnellement me faudrai 2 semaines pour faire ce boulot d'une semaine...
Le distribesclave par excellence.
Ce sont souvent les plus anciens et expérimenté, mais qu'on tord comme des serviettes jusqu'à épuisement. Et de quoi bien dégouter du boulot. Et qu'ils finissent par partir.
Qui y gagne? Le distributeur qui en perd de l'espérance de vie?: non.
L'entreprise en perdant ses meilleurs éléments?: non.
La Mékadmékouille:
Vive l'arrivée de la mécanisation des secteurs.
Des paquets trapézoïdaux instables pour les empiler, une perte sèche de volume d'environ 40% par rapport à ses propres paquets manuels car la méca c'est plus gros à cause de la pince.
Mais surtout, surtout, qui dit méca dit moins d'assemblage. Moins d'assemblage, plus de distri.
Multiplication des secteurs à distribuer, mais une deadline théorique de distrib toujours inchangée. Est-ce normal de devoir s'enchainer 50km à pied, littéralement, sans compter la voiture, en 4j? Si le distributeur voulait marcher Toulon-Brignoles chaque semaine il se serai engagé à l'armée non?
C'est sans compter sur l'organisation chez nous qui fait que ce n'est clairement pas au point, avec des dérapages sévères par moment avec des secteurs pas prêt jusqu'au mercredi (date théorique de fin de distrib hmhm). à quand le prêt de machine à voyager dans le temps pour distribuer ce qu'on a pas encore?
C'est pas faute d'avoir tiré le signal d'alarme pendant des années en prévisant ce qui allait se produire.
les gagnants? Le distributeur?: non
L'entreprise? Quand ça dérape car c'est pas au point et qu'on n'a pas assez de distributeurs pour assumer le volume aussi vite: non.
Le Rusher:
Le Rusher est bougrement rapide et efficace, aussi bien en assemblage, qu'en distribution, qu'en qualité de distrib. C'est une machine redoutable qui enchaîne les secteurs plus vite que prévu. La faute à l'expérience et une habitude prise avec les années qui le force à aller vite et bien, ou un goût pour le travail consciencieux. Un miracle de rentabilité pour l'entreprise, mais pourtant diaboliquement catastrophique pour le Rusher.
Car plus il va vite, plus il gratte du temps par rapport à son planning. Du coup pour contrebalancer on va lui rajouter des secteurs pour le charger un peu plus pour compléter ses heures. Le forçant à optimiser un peu plus son parcours pour s'en sortir, rushant les secteurs comme un dingue dans un nombre hallucinant, grattant toujours plus de temps sur le temps de base. Et ainsi de suite dans un cercle vicieux. Plus il est efficace, plus on l'écrase de travaille. Et malheureusement au final, il s'est démené pour rien car il n'est même pas payé pour tout ça. Travailler plus pour gagner plus? Raté.
Qui est gagnant? Le distributeur?: Ho que non. exploité et sous payé.
L'entreprise?: Ho que oui, avec un distrib à la rentabilité moyenne quasi doublée d'un autre distributeur.
L'Egoptimisateur:
Lui est l'exact opposé du Rusher. Il a compris les mécanismes de rentabilité pour lui même et les exploite à fond au détriment de l'entreprise. Il est en guerre avec, et chaque nouvelle pique de l'entreprise contre les distributeurs entraine une réplique de sa part pour tirer du profit.
Il y a des tas de leviers d'action en ce sens où l'on peut plus ou moins pousser. Sur le fait de trainer en assemblage, de trainer en distribution (jusqu'à mettre le double du temps!). D'économiser des allers-retour, de mesurer kilomètres pour revenir charger et KSU pour comparer avec les feuilles et réclamer, de jouer sur les temps de trajet, l'optimisation pour relier un secteur à un autre ou le parcours dans celui ci...
C'est l'exemple même de celui qui est mieux payé en prenant son temps.
Qui est gagnant? Le distributeur bien sur.
Et la société? Galère pour elle, fallait pas démarrer les hostilités comme on dirai.
Le Distribomaniac:
C'est un dérivé de l'Egoptimisateur, en chiant. Mais genre, vraiment! Il est passé maître dans cet art au point d'en devenir quasi absurde. Il va définir des trajets et des aller-retour au mépris de toute logique, revenir 15 fois à sa voiture pour une même rue en prenant 3 poignées à chaque fois (pour pas que ce soit trooop louuurd), va sonner à toutes les sonnettes d'une porte qui ne s'ouvre pas et attendre 15min devant pour essayer de rentrer, louer un deltaplane pour survoler une zone de travaux qui bloque l'accès à une porte (et le fera apparaitre sur sa note de frais déjà longue de 4 pages A4), calculer les kilomètres qu'il a fait moins ceux de la feuille multiplié par l'âge de sa grand-tante exponentielle du cosinus de l'angle entre Mars et la pyramide de Gizeh...
S'en est même plus efficace comme travail, mais par contre il est super optimisé pour faire chier la Direction.
Qui y gagne? Le ditributeur? Oui... si ça lui plait de se prendre la tête à être aussi absurde.
La société?: Vous voulez le fusil maintenant ou maintenant?
Le Noob:
C'est le nouveau distributeur qui vient d'arriver. Il est plus lent que prévu à l'assemblage, et plus lent à la distribution. à priori ça fonctionne pour lui dans le Royaume de la Fainéantise? Sauf que pas du tout. Etant plus lent, le Noob se retrouve avec 26h au lieu de 16, qu'il doit faire toutes les semaines. Sauf que quand on a demandé un mi-temps à priori c'est pour une raison, c'est pas pour faire un quasi temps plein. Il se retrouve alors trop surchargé par rapport à ce qu'il espérait. Et il n'a pas le temps de se former à être efficace qu'il fini donc dégouté à lâcher l'affaire au bout d'un à trois mois.
Son départ provoquant une redistribution des secteurs au reste de l'équipe déjà en sous-nombre, dont d'autres Noob, qui se retrouvent surchargés, et finissent par abandonner. La spirale négative.
Qui y gagne? Le distributeur: non vu qu'il abandonne.
La société?: non vu qu'elle perd des distributeurs qu'elle aimerai bien garder.
La gare de triage:
à l'inverse du Mékadmékouille, la gare de triage reçois l'équivalent de trois wagons de marchandise de pubs à trier chaque semaine. Des secteurs de 800 BAL, sur 15 à 20 pubs. C'est une machine de tri qui passe au bas mot 2 jours et demi par semaine à faire QUE ça. Il fonctionne au doliprane comme carburant pour lutter contre les courbatures et mal de dos, car tenir le tri pendant 7h par jours, si c'est pas un travail d'esclave ça.
Si la nouvelle position de tri provoque moins de mal de dos (mais qui la fait franchement), elle est inapplicable pour 20 pubs.
Qui est gagnant? Le distributeur?: Vu sa facture d'ostéopathe non.
La société: s'en fou.
Le SS 1.0:
Le distributeur Stricto Sensus 1.0 est un androïde polyvalent. Il ne se fatigue jamais, n'a pas de mal de dos, exécute son assemblage et sa distribution strictement dans les temps établi et distribue le nombre exact de BAL indiquées. Bref c'est un robot qui fait ce qu'on lui demande Stricto Sensus.
Mais sérieusement c'est rare non? Mais la Direction en rêverai n'est-ce pas?
Mediapost, méritocratie bienveillante?
Comment alors faire en sorte de satisfaire les deux camps à la fois, distributeurs et Direction?
Peut être en commençant à réfléchir à un système plus logique et traditionnel, et méritocratique.
Ceux qui travaillent plus, et sont rentables pour la société sont payés en conséquence. Ceux qui plombent les statistiques sont sanctionnés.
Concrètement quelles pistes?
Voilà quelques idées. Si j'ai trouvé ça en quelques minutes, pensez bien qu'en quelques heures de réflexion on peut bien arriver à quelque chose autrement plus peaufiné.
En partant de la paye de base de distri d'un secteur.
- vis à vis de la période de distribution:
- bonus de 15% si distribué le lundi
- bonus de 10% si distribué le mardi ou mercredi
- malus de 15% si distribué le vendredi
- vis à vis du taux de distribution:
- bonus de 15% si supérieur à 90%
- malus de 15% si inférieur à 70%
- vis à vis du temps de distribution:
- Si au moins 30% plus rapide, 30% mieux payé.
- Si au moins 30% plus lent, 30% moins payé.
- plafonnement à 50% du temps de base, au delà pas payé. Mais une réévaluation du temps des secteurs plus rapide en cas de vrai problème, après une moyenne de temps établi par plusieurs distributeurs.
L'idée c'est simplement la méritocratie! D'autres choses pourraient être vue dans ce sens.
Qui dit meilleures conditions de travail et une récompense de l'efficacité, dit moins de tire-au-flanc, dit une meilleures rentabilité pour l'entreprise, et un meilleur équilibrage et répartition des secteurs entre l'équipe. Et des nouveaux moins exploités et mieux rémunéré ce sont des nouveaux qui restent, permettant d'alléger encore un peu le travail et d'éviter les mules. Donc un cercle positif, aussi bien pour les distributeurs que pour l'entreprise.
Ou sinon on se peint la face de bandes bleues à la William Wallace et on cri "Ecosse indépendante!!"
Ha non, mauvais combat...
