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Un parfum familier - 3 (Non référencé)

Une démangeaison se fit ressentir sur sa paupière droite, signe qu’il n’avait pas déconnecté son implant avant de s’effondrer.

Il ouvrit les yeux hagards, allongé sur son canapé’ à moitié habillé.

Une mention holographique lui apparut.

MESSAGE ENTRANT — MELINDA — MESSAGE ENTRANT — MELINDA —

Ses lentilles matricielles lui signalaient d’un côté l’appel et de l’autre un défilé de publicités.

INUTILE DE S’ENDETTER, N’ACHETEZ PLUS, LOUEZ !
VOS LOCAUX
VOS MEUBLES
VOS PARTENAIRES
VOS JEUX
RESTEZ LIBRE, LOUEZ !

Le message qui s’imprimait sur une panoplie infinie d’objets, lui fit regretter son paramétrage aléatoire. Il clignota deux fois des paupières pour mettre fin à cette débauche d’images et ouvrit la communication dans la foulée.

C’était Mélinda, sa compagne ou enfin celle avec qui il flirtait depuis plusieurs semaines, sans jamais parvenir à conclure. Il n’eut pas le temps de placer un mot, qu’une volée d’injures fusa, avec en prime son visage en larme devant les yeux.

— T’es un salop, une ordure, jouez la comédie depuis le début juste pour me sauter tu me donnes envie de vomir !

Le vautour retrouva aussitôt ses esprits et se redressa sur ses coudes toujours allongés sur le canapé, sans trop comprendre cette avalanche de colère.

— De quoi parles-tu ?

Elle poursuivit sur le même ton.

— De la soirée qu’on a passée, de la drogue que tu as mise dans mon verre, et du message que tu m’as laissé pour me larguer ! Ne joue pas les innocents, je suis sûre que tu en as utilisé pour arriver à tes fins. Elle reprit son souffle pour continuer, menaçante. Je vais pratiquer une analyse, tu peux t’attendre à des poursuites, ordure !

La communication fut aussitôt interrompue, il se retrouva seul sur son canapé, pas certain d’avoir tout saisi. Il se redressa en position assise, prit sa tête entre les mains, laissa échapper un soupir. Il avait mal au crâne. À ses pieds traînaient une boîte de somnifères et son pulseur. Il le ramassa et remarqua que le chargeur clignotait pour lui indiquer une autonomie réduite.

Il ne comprenait rien à l’histoire de Melinda, mais ne s’en formalisait pas. Depuis des semaines il lui courrait après, sans le moindre résultat, il se dit qu’après tout, mettre un point final à cette non-relation n’était pas une si mauvaise chose.

Il retira ses derniers habits et alla prendre une douche, meilleur moyen, pour dissiper l’effet des somnifères.

Enveloppé de chaleur sous le jet d’eau presque brûlant, il resta un moment les yeux fermés à se remémorer la journée de la veille. Les fouilles dans la vieille usine, le bar, le cocktail, puis cette première hallucination sous le tunnel, l’agression, sa fuite, et la fusillade.

Il revit la silhouette de l’autre côté de la rue qui lui faisait face avec une arme, et là encore ne put s’empêcher de remarquer la ressemblance avec lui-même. Une crainte sourde lui serra la poitrine, et lui fit ouvrir les yeux, stoppa les jets d’eau et démarra le système de séchage. Une ventilation à haute intensité débuta, accompagnée d’un bruit rassurant. Le courant d’air géant l’enveloppa dans la cabine de douche.

Si une personne avait été empoissonnée hier, c’était bien lui, il en était persuadé.

Il sortit, prit des vêtements propres, cligna deux fois des paupières et lança un appel.

— COMMANDE — COMMUNICATION VISUELLE — ETAN SCORE —

Suivi d’un nouveau flot de publicités avant que son interlocuteur ne réponde.

— Plax, comment vas-tu l’ami, tu as mis un virus matriciel en éprouvette ?

Un humain aux traits joviaux apparut dans un cadre holographique. Il se trouvait dans son service de virologie, au centre de dépistage et de traitement des mutations.

— Salut Etan, non c’est moi qui suis tombé dans une éprouvette, je pense avoir été empoisonné, j’ai eu des hallucinations assez complexes, enfin c’est plutôt confus.

Etan sourit, amusé par l’euphémisme.

— Des hallucinations complexes, mais ça fait des années que je le dis que tu es un sujet d’étude, c’est arrivé comment ?

Le vautour rechargea son pulseur.

— Je suis allé fouiller dans une vieille usine hier, une friche industrielle au sud-est du secteur. Il y a un risque possible d’inhalation toxique dans les étages inférieurs. Ensuite je suis allé boire un cocktail dans un bar que je ne connaissais pas, de la basse ville pour demander ma route. Je m’étais fait surprendre par la nuit, et plus j’y pense et plus je me dis que j’ai manqué de prudence j’avoue.

Le chef virologue afficha une grimace.

— Ah oui je suis d’accord, il y a des vestiges qui abritent d’anciens laboratoires, ils ne composaient pas que des fragrances pour les belles en tenue de soirée. Quant à boire des cocktails dans un rade clandestin, là mon pote je vais te suspecter d’avoir des tendances suicidaires. Passe au service, je vais te faire un check up complet, et on verra ce que tu caches !

Le vautour parut soulager et se détendit un peu.

— Merci à toi, je serai à l’hôpital dans une petite heure, à très bientôt.

Il cligna deux fois des paupières et l’écran disparut, puis relança une commande en se saisissant de son sac à dos, y retrouva dessus l’estafilade de la veille, et cela le rassura. Son poids lui fit se souvenir des objets trouvés dans le site.

— COMMANDE — MESSAGE VOCAL TRAVAIL —

Il l’ouvrit et y jeta un coup d’œil.

— Je serai absent pour la journée, problème de santé, désolé !

Il ne repéra rien de valeur, à l’exception de l’un d’entre eux, dont il ignorait la nature. C’était un cube métallique, aux surfaces lisses et vierges. Il s’en saisit, intriguer, joua avec dans sa main un court instant et décida de le glisser dans l’une de ses poches, en signe d’intérêt. À l’inverse du reste qui finirait dans les cuves d’acide des STV.

Il attrapa une boîte de céréales pour la route et sortit de l’appartement.

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