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XII. Plonge Princesse, plonge! 3/3

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Attention article très long. Je le sais. Mais pour tout ce qui avait à mettre dedans, pour les différentes étapes cruciales de la vie de Nau' je n'avais pas le choix. Au plaisir! Article en commun à quatre main, avec Yang
Je me souviens de chaque instants, chaque seconde. Comme si Thallys elle-même avait voulu que ce moment se grave, éternel, dans mon esprit. Parfois, on ne comprend pas tout de suite pourquoi un chemin est si difficile, pourquoi bloque-t-on sur une épreuve. Puis, lorsqu'on s'accorde enfin le droit de croire en soi. Lorsqu'on s'accorde enfin le droit de suivre son instinct, ce qui nous semblaient insurmontable devient en fait du plaisir à l'état pur. Je crois sincèrement que ce qui a fait défaut chez moi, au delà de cet impression de discordance avec mon génome c'est le fait que je ne faisais pas assez confiance à mon instinct. Aujourd'hui encore, je me rends compte que cela m'a longtemps retenue enchaînée dans une routine confortable sans aucune promesse de progrès.
Pour une fois, ma conscience et moi sommes d'accords. Pour une fois, nous sommes à la même page. Il n'y a plus ce tiraillement intérieur qui me ronge, et aveuglément j'ai choisi de foncer et de me laisser porter, là où Thallys le voudra bien. Il est encore tôt et je me présente enfin à l'adresse que Yang m'a fourni un peu plus tôt. Tout mon être vibre de cet excitation à l'idée d'apprendre et de me rapprocher de ma première plongée. Ne sachant pas encore user de mon implant, fraîchement calibrer, j'utilise encore les doigts afin d'envoyer un bref message, je souhaite prévenir que j'ai postulé, comme promis au poste de Hackeuse dans sa grotte. Un "ping" m'avertie de sa réponse et un second me prévient de la validation de mes accès. Je passe alors les portes sous la zone sécurisée et m'avance dans le long couloir. Je ne peux m'empêcher d'être impressionnée. L'endroit est simple, et pourtant inspire le mystère, l'inconnu.
Mes pas résonnent sur le sol, alors que je me sens poussée vers l'avant. Au bout du couloir, je vois une grande salle, équipée, prête à l'usage. Le tout dans une démesure grandiose qui me fit frissonner. Je connaissais bien mon congénère, je savais très bien qu'il ne faisait pas les choses à moitié, et qu'au moindre de ses projets il s'investissait à fond. Néanmoins, le décor inusité pour moi me figea sur place, me laissant bouche bée.
À quelques mètres de moi, se tenait Yang, les mains dans le dos, vêtu de son long trench et qui m'observe attentivement. Un fin sourire se devine sur ses lèvres comme si ma seule venue l'enchantait. Arrivée à quelques pas seulement de lui, je m'arrête et je sais qu'il a remarqué mon émerveillement, ma conscience elle-même est soufflée. Il brise alors le silence qui nous entoure.
Bienvenue dans ma grotte. Vaut' plus épilée.
J'étire un sourire, franc et amusé.
C'est impressionnant.
Il hoche et m'explique que les lieux n'ont pas été conçu pour lui seul, que cet endroit serait le berceau d'un projet que nous caressions tous les deux et qu'il a fait construire et aménager les lieux en conséquences. Ceux-ci étaient hautement sécurisés et devaient restés secret. À tout prix. Je savais alors que d'une manière ou d'une autre, j'étais privilégiée. Je ne pus m'empêcher de me sentir touchée par cette confiance. Tranquillement il m'amena vers le coeur névralgique de l'antre.
Encore une fois je ne pus que m'émerveiller devant tous les écrans qui se présentaient à moi. Il me demanda de choisir un siège alors qu'il prit place au centre. Je m'assis non loin à sa gauche et fait pivoter doucement le fauteuil vers lui. Je suis fébrile et tout mon corps vibre de curiosité. Que va-t-il me dire?
Yang commence alors par m'expliquer que avant de courir il faut savoir marcher, et comme l'implant est vital pour pouvoir plonger, il fallait que j'apprenne à m'en servir correctement et que j'acquière une certaine aisance avec ce dernier. Il me prévient qu'au début cela me demandera beaucoup de concentration et d'efforts, mais qu'à force, cela sera plus facile.
Cette première journée dans son antre s'écoula au rythme de mon entraînement avec mon implant, chaque exercice proposé par Yang, je le réalisais des fois avec plus de facilité, d'autres avec difficulté. Mais j'étais déterminé à réussir, je voulais parvenir à faire tout ce que Yang m'enseignait. Il m'expliqua que les prochains jours, je devrai m'entraîner sur ce qu'il m'a montré. Je ne pouvais pas aspirer à ma première plongée avant cela.
Au bout de plusieurs heures, sans que je ne m'en aperçoive, je me suis assoupie dans le fauteuil futuriste, devant mon poste, épuisée. J'y ai dormi toute la nuit. Le lendemain, je me suis éveillée, un peu désorientée et courbaturée par la position peu confortable. Je me redressai un peu fronçant les sourcils. Yang est à son poste également et tourne légèrement la tête vers moi.
'Jour, vaut' plus épilée. Bien dormi?
M'oui... coucou. Et toi?
Oui ça va.
Je me frotte doucement la joue et il se lève, filant je ne sais où. Mon premier réflexe est de relancer mon deck et de reprendre l'entraînement que j'ai arrêté contre mon gré. Déjà je me sens plus à l'aise, ayant assimilée la méthode et compris le fonctionnement. Yang revint quelques instant plus tard avec un paquet. Il m'observe alors que je suis complètement absorbée, je le devine plus que je le sais. Sa voix me tire un moment de ma concentration.
Tiens. C'est important que tu t'alimentes correctement.
Mes azurs se posent sur lui et je vois qu'il me tend un Glukoz et un paquet. Je les prends étirant un sourire reconnaissant. Sans que je me rende compte, j'étais à négliger mes besoins primaires. Mon estomac me rappela à l'ordre alors que je devine à l'odeur qu'il s'agit de brochettes. J'ouvre le paquet et prend une brochette encore fumante.
Merci
Il me sourit et va s'installer alors qu'il entame son propre repas, je mange tranquille, sans me presser, et il s'enquiert de mes progrès. Je réponds que je progresse lentement mais sûrement. Avouant que ma motivation vient du fait que ma première plongée est toute proche. Il sourit puis m'explique ses conditions en tant que mentor. Ainsi je sus que je ne pourrai pas plonger si aucun médecin n'était disponible en cas de soucis. La discussion s'étira, et au bout d'un moment il hésita.
Tu veux absolument la faire aujourd'hui...? Même si ça ne durera pas longtemps...?
Quelle question... bien sûr qu'elle le veut! railla ma conscience.
Je ne pouvais pas cacher que de me savoir si près, tout mon être voulait crier oui. Je me mordis doucement la lèvre inférieur, pour m'empêcher d'exploser de joie et de sauter partout comme une gamine. Me contenant du mieux que je pus, je répondis:
Si c'était possible, oui.
Je sais à ce moment là qu'il embête Asajj. Je reçois rapidement le com' par le biais de mon implant, le message m'apparaissant comme une évidence. Je retiens mon souffle. Yang me prévient à nouveau que rien n'aura lieu si Asajj n'est pas disponible. Les minutes s'écoulent et me paraissent une éternité. Le temps semblant ralentir, mon coeur battant à tout rompre.
D'autres messages furent échangés. Yang assuré réglait tous les détails pour ma première plongée. L'idée seule m'exalte. Lorsque les échanges s'interrompirent, il programma quelque chose à partir de l'ODE. Puis il se leva et retira son trench, dévoilant sa tenue de plongée. Je m'empresse de l'imiter, fébrile et il m'entraîne vers le frigo sécurisé. Il pianote un code et me tend un Glukoz avant d'en prendre un pour lui-même. Il m'explique alors que je dois toujours garder à la porté de main un truc bien sucré, que c'est important. Les plongées demandant beaucoup pour le corps et nous, les vautours, consommant beaucoup d'énergie, il fallait pouvoir en fournir rapidement à notre corps. Il me fait signe de le suivre à nouveau et se dirige vers les rampes, je ne peux m'empêcher de frémir d'envie. Oui, j'ai envie de plonger, mon être tout entier se tend que pour cela en cet instant précis.
Les premières secondes de la plongée sont les plus importantes, mais aussi les plus désagréables à vivre. Très désagréable. Tu dois absolument faire le vide dans ton esprit et penser à souvenir très très heureux. Le plus beau qui soit... C'est la manière la plus astucieuse pour se stabiliser.
Je l'écoute et opine pour moi-même. Depuis quelques jours, je ne manque pas de choix. J'exalte. Il continue, en insistant bien, et m'expliquant ce que je vais vivre lorsque je plongerai. Il me demande ensuite si j'ai des questions, ce à quoi je réponds non.
Alors choisi ta rampe.
J'hoche et choisi une rampe. Je m'assoie dessus, par réflexe je pose le Glukoz au sol, tout près de la rampe en me disant que je n'aurai qu'à me tourner légèrement pour le ramasser. Yang continue de m'expliquer quelques petites choses. Il me montre comment brancher les moniteurs qui informeront de mes signes vitaux à ma tenue, je suis ses instructions voyant le moment T approché à grande vitesse. Puis j'étire le bras vers le câble que je branche dans ma prise datajack femelle à ma nuque. Je m'allonge et inspire. Je me sens électrifiée de partout en cet instant. Mon moniteur trahis un rythme cardiaque légèrement plus élevée que la norme. Je repose ma tête et travaille déjà à ramener ce souvenir qui m'aidera à rester calme.
Prête...?
J'inspire à nouveau avant de répondre, déterminée. Prête.
Yang explique alors comment enclenché la plongée. Avec un brin d'humour, il me souhaite bon voyage et je ferme les yeux. En me concentrant je lance le tout.
connexion....
Tout ce passe rapidement, peut-être un peu trop rapidement. Je me sens alors en chute libre. Une chute dont je n'ai aucun contrôle. Je ne distingue rien de précis, les formes, les couleurs, les données, tout semble me traverser. J'ai du mal à me concentrer sur ce fameux souvenir. Et pourtant je déploie des efforts considérables. La vitesse semble s'accélérer encore, je peine à me concentrer, j'essaie d'étoffer ce souvenir avec autant de précision que je le peux. Puis soudainement tout s'arrête. Je suis dans le néant. Un néant qui pourtant comporte des données rougeoyantes un peu partout. Je suis soufflée. Est-ce vraiment ça, la matrice? Curieusement je ne ressens aucune gravité... aucune orientation...Je me rends vite compte que je lévite dans le vide, comme une molécule. Comme c'est étrange!
Et pourtant je ne suis pas au bout de mes peines. Je remarque une forme, un amas de données instables qui semble être moi, je me vois en même temps que je vois ce qui m'entoure. Comme dans un rêve. Derrière moi se trouve une distorsion de données. Je ne sais pas trop ce que c'est. Il me faut du temps pour tout assimiler. Alors que j'observe, je vois plus loin un homme qui se tient là. Ce dernier m'observe. Interloquée, je me regarde et pourtant je suis informe. Comment se fait-il? L'homme s'approche alors de moi, je ne saurai décrire toutes les sensations qui m'envahissent en ce moment. Un flux de communication s'établie entre nous, une voix digitalisée me parvient, loin de celle de Yang.
Tu as réussi là où beaucoup en failli calancher... Je t'avais dit que tu étais un prodige... Le processus n'est pas terminé.Tu es dans la matrice, mais tu dois maintenant te matérialiser.
J'écoute cette voix inhumaine qui m'explique ce que je dois faire pour y parvenir. Une partie de moi n'arrive pas à croire que j'y suis. Et lorsqu'il se tait, je tente alors de donner forme à mon corps... à mes données qui me composent dans cet univers qu'est la matrice.
Ne force pas... c'est ton premier contact avec la matrice...
Je me concentre. Je me visualise comme si je me regardais dans un miroir. Regardant chaque détail de mon corps réel. Mais je n'y parviens pas. Je me sens tout à coup très instable et je vois mes données qui se brouillent.
Fais le vide dans ta tête... Libère ton CPU... Calme toi... Si on pouvais, je t'aurais dit de prendre une longue respiration....Ne force pas... Vas y doucement...
Je tente alors de communiquer, incertaine.
Je... je vais essayer
Lentement, je me concentre, je m'y prend autrement, comme si je dessinais un trait à la fois mon portrait. Contre toute attente, je me sens devenir plus stable. Je prend forme, je me vois telle que je suis dans la réalité, en version digital...pixelisée. Ce n'est certainement pas parfait, mais cette réussite m'enchante. Pour la première fois, je me sens consciente et vivante dans cet univers dont j'ignore tout. Mes sens s'éveillent pleinement, comme une naissance et je me sens à la fois fragile et puissante. L'homme qui me dévisage lève le pouce, en approbation. Néanmoins, je me rends vite compte que je dois rester concentrée si je veux continuer d'avoir une apparence.
C'est.... bizarre... J'ai l'impression que si j'arrête d'être concentrée à être là... je vais m'évaporer...
C'est parce que c'est ta première plongée, oui, ton cerveau est confronté pour la première fois à la matrice directement... Avec le temps, ça va devenir un automatisme, tu ne sentiras plus ça, j'ai eu la même chose à ma première plongée
Ça va se dissiper alors...
La voix digitalisée de Yang m'explique alors plusieurs choses sur la Matrice, sur comment fonction l'implant lorsque mis en relation avec celle-ci. J'écoute attentivement chacun de ses mots, émerveillée, mais prise de ce sentiment d'importance. Je veux tout apprendre, tout connaître, tout essayer. La discussion se poursuit. Ma naissance est marquée d'un nom qui me suivra toujours. Le temps s'écoule toujours, et j'apprends à faire mes premiers pas, sous les conseils et la patience bienveillante de mon congénère. Il me guide, corrige mes erreurs, me félicite lorsque je réussi. Et tranquillement j'apprends à progresser. Le temps me paraît si long et pourtant si court. Puis il me propose quelque chose que je ne pus refuser. Visiter la matrice publique. Encore électrisée, grisée par toutes mes découvertes, toute cette première fois. J'accepte sans même réfléchir. Juste un coup d'oeil il a dit. Et pourtant, au fond de moi, je savais déjà que je ne serai pas déçue. Arrivés au point d'accès, ce dernier m'encourage à révoquer mon dernier programme en date. Je ne peux pas cacher mon épuisement, mais la curiosité me pousse vers l'avant.
Il m'invite alors à franchir ce point, afin de pénétrer la matrice. La transition se fait en douceur, sans être désagréable et c'est là que je la vis. La matrice publique. Je me fige entièrement, estomaquée par sa vastitude. Tout ce que je vois dépasse l'entendement et je ne parviens pas à détourner le regard, hypnotisée. Pourtant je ne saurais décrire ce que je vois. Tout étant si complexe, si simple, si beau...
Je...Je... comprends.... quand tu disais que ça ne se décrivait pas...
Il m'explique alors tout ce que je vois. Figée, un doux frisson m'aurait parcouru si c'était possible. Ce genre de frisson qui te confirme que tu es à ta place. Je l'écoute sans un mot, et lorsqu'il se tait je laisse échappé quelques mots.
C'est....Magnifique.
Magnifique est un mot trop léger...
Je suis d'accord...
Ta plongée d'initiation s'achève avec cette dernière vue magnifique.
Je voudrais opiner, ma conscience en extase. L'homme se retourne me disant qu'il est temps de rentrer. Rentrer dans le monde réel via le node d'où nous étions. Je me retourne également, presque à contre coeur. Mais je sais que je fatigue et que ce n'est pas raisonnable. Devant le point d'accès, il désigne celui-ci
Les princesses d'abord...
Princesse?
Il m'explique que c'est une légère plaisanterie, pour cette petite visite guidée, le traitement etc. Cette idée me met un baume à l'âme. Princesse. Ensemble, nous retournons vers le point d'accès d'origine. Il continue de m'expliquer encore plusieurs choses, sur le coup je ne suis pas certaine de toutes les assimiler. Ma conscience réclame un repos qui lui est dû. Il m'invite à toucher ce point pour mettre fin à la plongée. Après une brève hésitation, je m'exécute. C'est le noir...
Déconnexion....
Au bout d'un moment, je bats les paupières, ma vue est trouble, et alors que je reprends conscience de mon corps, la fatigue m'assaille. Je vois progressivement le plafond... les bruits me parviennent du moniteur...bip bip bip bip... je bouge à peine la tête, ayant des vertiges et le tournis. Je lâche faiblement un gémissement, ne me sentant pas bien. Je devine Yang à mes côtés vivant à peu près la même chose que moi. Sa voix me parvient tout aussi faiblement. Je parviens à articuler quelques mots.
La...salle.... tourne
Effet temporaire... Ne t'inquiète pas...Ne... b... bouge pas... Ne f fais... Aucun geste b... brusque... Prend le temps de... revenir à la réalité...
Je n'ose pas bouger, je n'en ai pas la force. J'attends patiemment que les effets se dissipent. Yang se redresse bien avant moi, je le vois boire son Glukoz et au bout d'un moment, je m'assoie aussi, m'accrochant à l'accoudoir fermement. Je me penche et prend le Glukoz, tremblante. Au prix de quelques efforts je parviens à l'ouvrir et je le bois à petite gorgée. Déjà je me sens un peu mieux. Yang m'invite à me reposer dans la salle de repos, si toutefois j'ai la force de m'y rendre. Je sais qu'il s'agit de quelques mètres à peine. Je ne me sens pas très solide, mais la perspective d'un lit n'est pas négligeable. Doucement je me lève. Yang me soutiens, sans doute il a remarqué que je ne me sentais pas très solide. On progresse tranquillement vers la salle de repos, je bifurque sur la gauche, vers un lit à l'écart, mais pas très loin, je m'assoie sur le plumard, enlève les pompes, ouvre ma cyber veste et m'essuie doucement le front du revers de ma main avant de m'allonger.
Je me couvre du draps, la tête reposant sur l'oreiller, le vautour se pose dans le fauteuil tout près du lit, m'observant. Je suis encore sous le choc de la beauté et frémissante de cette première expérience. Mais ce moment a une saveur plus importante encore. Doucement, je cherche les mots, et mes azurs s'accrochent à son regard.
Je... Yang...
Oui?
Je fronce un peu, comment lui dire...
Merci pour tout... Je... Je t'ai toujours considéré comme un frère... même si je ne te l'ai jamais dit... depuis qu'on se connaît...mais... je ne parvenais pas à le dire... parce qu'avec mon génome elfe... ma discordance dans mon être... je sentais un gouffre indescriptible... et maintenant ce gouffre a disparu...
Ma voix tremble, je l'entends. Je me tais finalement retenant presque mon souffle. Ma conscience affalée quelque part au sol, m'observe sans doute étonnée de mon culot. Un fin sourire étire les lèvres de celui que je vois comme mon frère au-delà de toute logique.
Moi aussi Nau'... je t'ai toujours considérée comme ma soeur. Depuis le début
J'opine un peu, rassurée, mes yeux se ferment. Je suis épuisée. Vidée. Et je ne regrette absolument pas cet état post-plongée. Je murmure alors:
Bonne nuit... Frangin
Bonne nuit, petite soeur
Ce sont les dernières paroles que j'ai entendues avant de sombrer dans un sommeil profond. Ce jour. C'est le plus spécial de mon existence en Orion. Car, j'ai plongé pour la première fois, j'ai gagné un frère et c'est mon neuvième anniversaire...

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