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EDC de MilesTeg~1888

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Intrusion

La stridulation de l’alarme périmétrique résonne dans mon sommeil. Automatiquement, avant même mon réveil complet, l’affichage tactique apparaît en sur impression dans ma vision. Neuf points rouges se matérialisent devant le plan 3D de l’immeuble où je me suis endormi, deux autres font mouvement vers l’arrière.
Aie je me demande où j'ai encore mis les pieds.
En un sursaut je me lève, je récupère la bobine de mono filament collée sous la console de l’entrée. Je commence à la dérouler rapidement en travers de la porte. Puis je file dans la deuxième pièce derrière la cloison d’organacier qui me sépare du lit.
Je consulte hâtivement la vision tactique. Deux points sont restés en bas de l’édifice, sept autres convergent vers le niveau ou je réside. Je fais afficher les quelques points de replis possibles dans le voisinage immédiat. Je ne dispose que de quelques secondes pour choisir.
Aucun ne convient, si ils m’ont trouvé ici, ces endroits ne m’offrent plus aucune sécurité.
La porte vole en éclat dans un silence total.
Deux silhouettes surgissent dans l’appartement. Les kevlars protègent leurs corps mais le mono filament tranche dans les membres. Des cris retentissent, brisant le silence irréel. Un moignon de jambe sectionnée au dessus du genou, deux morceaux de bras, une main serrant un AR-33 tombent sur le sol.
J’envoie frénétiquement trois messages par mon AITL neuronal, puis je fais défiler désespérément la liste de mes contacts sûrs dans ce secteur de la ville.
Un langue de plasma explose dans la pièce d’à coté. Cette boule de feu fait fondre le mono filament et carbonise les deux corps qui se tordaient sur le plancher.
La température augmente brusquement dans la pièce où je me trouve. Le système de ventilation a beaucoup de mal à évacuer la chaleur résiduelle, mais la cloison semi organique a bien résisté.
Les cinq agresseurs qui restent semblent plus prudents. Bordel je n’ai aucune arme. Quatre formes pénètrent dans la pièce dévastée. Un point rouge matérialise celui qui est demeuré sur le palier, deux autres ceux qui surveillent l’entrée en bas.
Je réalise subitement qu’il n’y a plus personne à l’arrière du bâtiment. Les deux points montent par l’escalier de service, libérant la voie.
Les quatre assaillants tirent de concert. Quatre vingt mille fléchettes jaillissent à la vitesse de libération de trois mille mètres par seconde de la gueule de leurs pistolets. Je sais que l’organacier ne pourra pas y résister. Au moins il m’évitera de finir en bouillie.
Je m’engouffre à travers la fausse maçonnerie dans le tunnel de descente qui débouche dans la cour. Un petit tiers des projectiles a franchi le blindage organique, au moins une centaine d’impacts me perforent le dos à travers l’armure.
J’enfonce deux touches de commande. Le leurre digital prend ma relève, il va déboucher en bas et vivre sa vie indépendante durant quelques heures. Simultanément l’inverseur me catapulte en haut à six G, me rendant indétectable sur leurs scans.
L’asile que je viens d’obtenir en retour de mes services, est situé deux étages plus hauts. Cette planque, même le DI2 n’aurait pas l’idée de m’y chercher avant plusieurs jours. Le passage se referme hermétiquement derrière moi, le tunnel se comble. Je titube jusqu’au milieu de la pièce ou j’ai débouché.
Ma capacité de résistance a été poussée à bout. Les nano machines contenues dans mon sang tentent d’enrayer l’hémorragie, et commencent à réparer les chairs détruites. Je m'écroule, avant de sombrer dans l’inconscience je lance un ultime message.

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