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EDC de L-X~19531

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16. L'important, c'est pas la chute,..


Elle gronde. Elle monte. Elle sourde. Celle qu'on avait étouffée. Celle qu'on avait cru canaliser. Elle est là, tapie dans l'ombre, dans les tripes, dans les replis d'un être instable au visage de porcelaine. Elle est toujours là, se tournant dans son sommeil artificiel, ouvrant un oeil et tirant sur des liens qui craquent et menacent de rompre, bien trop prompte à resurgir, bien trop souvent ces derniers temps. Elle grogne et feule, prête à s'exprimer dans une violence inouïe alors même que le vaisseau qui l'abrite, ce corps parfait et qu'elle entraine chaque jour, est près d'atteindre sa réelle perfection en tant qu'arme, prête à être lancée à pleine puissance...

Inspirer. Respirer. Faire une pause, établir un bilan, déterminer un diagnostic.
Vite.
Avant que tout ne pète et ne lui échappe dans un déferlement de rage incontrôlée qui lui fera tout perdre. Tout ce pour quoi elle a patiemment travaillé et tissé son réseau, l'architecture de l'Avenir, sa "toile" ... Le parallèle avec une "oeuvre" arachnéenne, établi par son blond cyborg lui revient en mémoire alors qu'elle halète dans son coin :
" Tu finiras par te faire dessouder, à ce rythme. Tu joues un jeu efficace mais dangereux. Un jour tu tomberas sur un gars qui ruinera des tapisseries avec ta cervelle et pas la sienne. Et là ça va s'agiter en ville. Comme une toile d'araignée, tu ne peux plus secouer un point sans agiter toute la structure.".
Le point.
Le voilà atteint.
Ne pas bouger, ne pas secouer. Ne plus respirer, ne pas trembler.
Surtout ne pas faire un mouvement, un mouvement de trop, un mouvement à perte. Un geste brusque, un acte manqué et c'est vers le non-retour qu'on avance comme on s'égare sans prendre garde. Pas de fuite. Pas de chemin de traverse. Pas de contre-allée. Rien qu'un aller. Simple.
Et alors quoi? Sombrer dans l'immobilisme apeuré, engluée dans sa propre toile au synthésucre liquoreux qui colle aux doigts comme le sirop de ces sucettes qu'elle enfourne pour se faire croire qu'elle est encore candide? Attendre avec fatalisme le moment où le trop prend le pas sur le pas assez? Ou comme Jack, le provoquer...
Doom.
Foncer dans un tas, n'importe lequel : il y en a tellement qui peuvent se révéler fatals qu'elle n'a que l'embarras du choix...
Comme cracher au visage de cette lady qu'elle ne devrait plus vivre tant elle est déjà morte et exécuter la sentence.
Les femmes ou ce qu'il en reste. Femelles stériles. Génitrices infécondes et frustrées... Incapables de procréer, elles se murent dans une posture glacière et cruelle. Les méduses aux ovaires nécrosés se rabattent sur la manipulation des fils de destins, voyant en tout un chacun un ballet de poupées, des marionnettes pour marmaille, traitant leurs pions comme des enfants débiles. Les matrones serrant dans leurs griffes acérées le pouvoir de mort à défaut de celui de la vie, dominant sur l'espèce pour la préserver, infantile et placide, à défaut de la renouveler. Et telles trois moires au sang glacé, elle tissent, la contre toile de la vie, celles de l'ombre, celle du froid de la non vie. Du silence. De la "lentemort" qui engourdit, paralyse, fige... La triade au ventre froid, vierge de fer et reine de glace. Avec leur fertilité sont morts leurs sentiments qu'elles ont arrachés comme les guenilles de leur faiblesse. Ainsi ont-elles perdu leur beauté, leur miséricorde, leur grâce pour devenir les gargouille de la ville, perchées sur leur hauteurs nobiliaires, aussi dures et insensibles que la pierre, aussi froides que le marbre, grimaçant leurs sourires figés sous leurs yeux mornes.
Comme balancer à la face impassible de ce monstre d'arrogance qu'il se trompe, autant qu'il l'a trompée. Qu'il est un criminel de l'Humanité et qu'elle le hait du fond de ce ventre qu'il a connu brulant... Lui et ses promesses murmurées autant que ses serments assénés avec autorité. Lui et sa certitude qu'un robopute ne peut rien savoir qu'il ne sait pas lui-même. Lui qu'elle a provoqué, détesté, puis qu'elle a admiré, désiré, et qu'elle va haïr en silence désormais pour ne pas le mépriser.
Comme hurler à la tromperie et au mensonge, s'incarner en Erynie et rejoindre le Destructeur. Soixante et quarante-deux, ça fait Cent deux. Moins deux secteurs. Cent. Pour sang. Boom. Fin de partie, adieu l'amour et que vive la mort! Asta la vista Baby! On efface tout et on recommence pas... Putain mais quel pied ce serait, enfin... T'aurais pas une météorite dans tes contacts?! Tant pis, je me démerderai autrement.
Je détruirais ton monde, Homme de peu de foi. Homme de fausse foi.
Un jour...
Doom !

  • "Est-ce qu'on mérite de s'être fait sauver?"

"Non. Ce monde ne veut pas de ce que je veux lui offrir. Il veut rester petit... "
Je ne connais pas l'orgueil.
Je ne connais que l'amour, la rage et la peur.
La femme-enfant aux rêves trop grands pour elle en perd le souffle : sauver le monde! Alors qu'il se fourre un flingue dans la gueule et qu'il rit en appuyant sur la gâchette. Pourquoi le sauver? Quand la pourriture s'étend, que la lâcheté gangrène et que l'orgueil humain sclérose l'avenir et le pourrit sous des lois iniques, l'étouffe sous un matriarcat paternaliste ; ou l'inverse. Le Père, les Mères, l'Enfant... On y revient. Trinité abusive et imaginaire dans une cité arrogante, cœur d'un monde sans foi et bien trop de lois qui tuent la loi. Sauf celle du silence...
Encore quelques notes... Une pensée pour la Dame d'Argent et l'espoir soufflé. Un songe pour le P'tit prince et sa mélancolie... Un soupir avant de lentement se laisser bercer par le silence qui s'annonce.

"... tu es une enfant prodige." disait Kambei. Enfant Indigo, disait Chiara...

Mais l'enfant est à bout de force. Vidée. A force de ne pas pouvoir.
Alors, épuisée par cet horizon bouché qui se ferme sur un non avenir pour les non-morts, elle renonce, simplement.
Elle dit oui et se couche.
Abandon....
Et dans le silence, dans l'ombre un dernier chuchotement du fauve qui retourne se tapir, apparemment soumis... :
"Allez vous faire mettre..."

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Cet article n'existe pas RP. Les informations contenues sont inconnues de votre personnage.

◊ Commentaires

  • Alleria~1906 (103☆) Le 29 Novembre 2012
    Du haut de sa tour, la femme de glace, figure vétuste parmis les ruines d'un monde en perdition regarde et observe, yeux opaques comme son âme.

    Elle voit le vide se faire et attend patiemment l'heure ou l'outil de la pérénnité sera prêt à être utilisé pour maintenir le flingue loin de la bouche. Telle est sa mission: repousser l'autodestruction le plus loin possible, jusqu'à ce que toute sa chair se transforme totallement en pierre.

    "Encore une ronde, souris d'Opéra et tu pourras aller danser dans le ballet comme il se doit."