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EDC de L-X~19531

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15. Une autre marche au-delà du calvaire...


Dreadcast. Le soir entre chien et gnoll. La pénombre d'un jour de pluie fait place à l'obscurité d'une nuit voilée de smog. Un autre quotidien qui s'efface au profit d'un nouveau : le même, ou peu s'en faut, que le jour d'avant pour la majorité de la population de cette ville de survivants qui ne vivent plus sans jamais mourir. Presque.
Dans la cité des rêves froids et des souffles oppressés, des lumières s'éteignent laissant dans leur sillage un dernier halo qui finira étouffé par l'indifférence... Ici, une enfant-robot qui ne savait pas parler. Là-bas, une fille-tempête qui à force de souffler le vent brulant d'une révolte s'est épuisée.
Des souvenirs, des croix sur un mur. Des mains de peinture. Des étapes sur un chemin, le sien, toujours vers l'avant, vers la rédemption de l'Humanité ou son calvaire à elle. Ou les deux.
Marquer une pause. La_Cubaine. Une pensée. Eo-Lin. Puis reprendre la route.
Une autre marche, un autre pas. Ce n'est qu'un pas, ce n'est qu'une marche... Mais elle lui semble plus dangereuse que celle de Calver. Plus vertigineuse aussi... comme le sera sa chute si elle dérape. Son ascension, déterminée, se fait d'abord sur une route pavée de trop bonnes intentions puis se poursuit sur une pente glissante, aux arrêtes coupantes. Ses doigts lâchent parfois une prise, se saisissent d'une autre, saillante, tranchante, redoutable... Sa main se retient, tout juste, de se poser en plein sur un nid de vipères... Il faudra bien y plonger pourtant. Elle se fait donc charmeuse de serpents, toujours en équilibre sur une corniche qui n'a pas été prévue pour l'accueillir : le grands cirque des illusions où l'artiste se fait tour à tour acrobate, écuyère, dresseuse et funambule... avec un sourire, bien sur. Toujours. Pour donner espoir. Pour séduire. Pour réconforter. Pour mentir. Pour rassurer et masquer un soupir...
L'ascenseur s'arrête. Elle franchit la porte, son souffle se suspend légèrement. Elle entre. Nouveau masque, nouveau sourire. Timide. Yeux baissés. Parler d'une voix grave. Avec calme. Et marcher sur les braises du lit dans lequel elle va se coucher. Un pas de plus, dans un appartement ou vers un futur qui n'est pas seulement le sien. S'approcher lentement comme on s'approche d'un fauve. Poser sur son épaule une main tendre et légère... Exercer une poussée délicate, à peine perceptible, vers l'avant et l'avenir.
Et dans un soupir, jeter un regard sur la ville dont les lumières s'éteignent peu à peu sur des rêves individuels, des espoirs qu'elle viendra caresser...
La marionnette au cœur de diamant s'est taillé une nouvelle facette en même temps qu'une place au soleil.... Mais elle se retient de respirer, ose à peine bouger et prendre l'initiative d'un nouveau pas, d'un nouveau geste, cherchant à assurer un équilibre trop précaire et surtout un peu trop près d'un soleil qui peut être mortel pour ses ailes de papier, elle qui joue désormais sans ficelle mais aussi sans filet.

Je te donnerai ton père, Elix...
Celui-là ou un autre... Toujours des histoires de famille... Putain, parlons-en de la famille d'une gynoïde pour qui maman est une cuve et papa, un protocole informatique! Vous en avez rêvé, elle aussi. Du coup, on lui en refourgue à la pelle quand elle s'en taille à la pioche.
Matricule LX. 60 en langue impé... Et du coup, le nom de ce pseudo-père ou celui qu'il pense? Bha 42! Normal, en somme... Bizarrement, leur court face à face sera moins tendre que ses premiers échanges d'une violence extrême avec son faux vrai père ou les premières rencontres avec son vrai faux beau-papa, de chaque côté d'une gatling ; elle du mauvais, bien sur. Les histoires de famille : le pire cauchemar de l'humanité dans un monde où la population est stérile à 90% et où, pourtant, tout le monde est cousin avec tout le monde.
Alors, dans le jeu des fausses familles, on demande le père mais on pioche la mère... Celle dont on a voulu effacer rageusement le nom des tablettes de silicone, le noyer avec les larmes rageuse d'une ado sans enfance et l'amertume d'une enfant adulte. Elle...
Elle est là, marchant devant vers l'enfer, se jetant sur elle pour la protéger, combattant des cauchemars dos à son dos, lui tenant la main pour la hisser... Ensemble, l'une derrière l'autre ou côte-à-côte, dans la pénombre rouge, Elles avancent ; derrière des pattes de gnolls et sur les traces d'un fantôme du passé.
Avancer. Se précipiter dans des conduits où l'on étouffe, revivre un cauchemar mais dépourvu de peur. Comme une exploration de la fausse réalité qu'offre le ventre de Dreadcast, à travers ses conduits qui serpentent, ses boyaux qui pissent le sang et sentent la merde. Et marcher dedans, jusqu'aux genoux, en y pataugeant malgré les "choses" qui effleurent ses jambes. Fouiller les entrailles de la terre avec une mère dont on a jamais connu les siennes. D'entrailles... Mais qu'on a vu se répandre, trop souvent. Ça et le reste. Et qu'on recueille dans un hurlement, devenue bouillie bouillie. Beauté grillée comme ses espoirs à s'approcher d'une lumière mortelle. Comme lui. Lui, elle. Qui se rencontrent. Tout va trop vite et la mort, même fausse, reste dégueulasse. Le corps s'évapore. L'illusion avec..?
Tu m'as pas rendu mon père... mais l'espace d'un instant, un court instant, j'ai retrouvé ma mère. Et dans son regard, j'y ai lu ce que j'avais cru oublier, ce que je cherchais depuis si longtemps, le seul éclat qui brille plus rouge qu'un rubis...
Sa fierté. Ma fierté.
Elle...
... Ou juste une tache de sang.
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