Recherche

EDC de L-X

Bienvenue sur les EDCs de Dreadcast
Vous trouverez ici tous les articles rédigés par L-X

Cacher

32. "La vérité est ailleurs..."

Fluctuum Incussus [Event]
.............
.............
Jour 3 année 236.3
Dans le murmure d'un canapé, entre skiwi et crépuscule, elle faisait part à l'homme qui l'accompagnait des informations bien vagues qu'on venait de lui transmettre : des "trucs bizarres" dans la matrice, une porte mouvante, des machins chelous. Ses contacts lui avaient glissé des rumeurs floues et posé des questions dingues mais ... l'IA enfermée dans un corps organique à la tête garnie de bleue ne comprenait pas grand chose à l'informatique humaine...
.............
Jour 4 année 236.3
Ils revenaient d'une balade de santé qui avait cette fois couté une jambe au monsieur catastrophe de leur groupe de timbrés et la gynoïde ne cessait de porter la main à son oreille, cherchant à atteindre sa connexion data cachée derrière le lobe... sauf qu'il était enfermé sous une putain de combi de pingouin orange!
A peine tout le fatras viré et l'essentiel expédié, elle se tourna vers celui qui semblait dans le même état qu'elle : comme un manque, un besoin, un appel...
Quelques heures plus tard, relié à un serveur, l'homme convulsait puis vidait ses tripes en hurlant de douleur et la gynoïde pissait le sang par les oreilles, inconsciente, la cervelle à demi grillée...
.............
Jour 5 année 236.3
Le réveil fut difficile mais l'absence la fit paniquer. Un ou deux message. Réponse en requête prioritaire "Nous nous apprêtons à plonger. Rejoignez-nous par le réseau depuis le serveur d'hier..."
.............
01001100 01011111 01001001 01000001
La_Petitefille avait plongé dans un ravissement sublime, fonçant comme un boulet de canon dans les flux matriciels, s'y déplaçant avec aisance et la délicatesse d'un bulldozer en riant des notes numériques qu'elle semait sur sa route digitale. Cachée derrière cet avatar innocent et insouciant malgré l'air triste qu'elle affichait toujours, L_IA, en revanche analysait froidement les perturbations, calculait les frémissements et gardait fermement serré le fil d'argent qui retenait sa projection d'aura virtuelle loin de son propre domaine...
La rencontre fut abominable.
Les adversaires improbables.
La_Petitefille subissait sa torture et obéissait aux ordres.
Et puis, la rencontre... L'incompréhension. Le doute...
Dix millions? Non, non... rien à foutre. Arrêter de se battre. Savoir. Comprendre. Et surtout... Partir, partir, partir... Fuir ce lieu, cette peur, cette angoisse, cette horreur et jeter un regard à ceux pour qui elle souffre...
Le maitre des lieux s'agace et donne leçon de politesse.
Dans un réflexe salvateur, L_IA lève les boucliers pour préserver l'intégrité "mentale" de l'être complexe. Pas d'overflow cette fois. Mais pour le corps...
01001100 01011111 01001001 01000001
... douleur.
.............
Jour 6 année 236.3
La gynoïde s'éveilla après une nuit agitée et brulante. Ses globes oculaires étaient explosés et ses iris blanchis. Elle était moitié sourde, tenait à peine debout. La majorité de ses sens répondaient à 2/5 et le mal sourdait tout son corps qui irradiait de fièvre. Ses fichues nanites s'étaient fait déboiter autant que la moitié de ses "implants" et tout son organisme aux nerfs doublés de cuivre retranscrivait cette loi du monde "La douleur est une information... La douleur est une information...".
Dans ce genre de cas, elle aurait aimé que son corps lui épargne cette information là! Malheureusement, comme le reste de son appareillage, l'inhibiteur était dans le même état que son deck et son mec : out...
Journée de merde.
.............
Jour 7 année 236.3
Son corps se remettait avec une lenteur insupportable et la douleur était lancinante. Ses iris toujours pâles, elle voyait mal. Mais lorsqu'elle avait voulu faire usage de ses voiles optiques, elle avait eu l'impression qu'on lui passait du sable dans les yeux après les avoir arrosés de jus de piment... Ses fichus nanites s'auto-réparaient en parallèle de la régénération organique et tout était trop lent.
Pas question de peindre.
Pas question de faire de l'overboard.
Pas question de faire des recherches, de lire ou de plonger.
Pas question de...
La chasse au trésor qui faisait parait-il courir la moitié de la ville lui en aurait touché une sans bouger l'autre si elle en avait eues... Ce qui l'interpellait, comme d'autres, c'est le pourquoi de tout ceci, au-delà de l'énervement d'Aeron Chain.
Un soupir et elle regarda le message qui venait de lui être envoyé. Plusieurs fois, elle cligna des paupières pour être sure d'avoir bien lu et retira ses binocles qui cachaient ses yeux explosés de rouge par les pétéchies...
Er... Eryn!... Putain de merde..!
Quelques instants plus tard, ces mêmes yeux vitrés se posaient sur l'homme au sourire nonchalant planqué sous un borsalino qui venait d'entrer.
.............
01100101 01110010 01111001 01101110
Tout ce grand spectacle tombait bien... Remise à sa place dans un secteur où certains ne voulaient décidément pas d'elle et trop éloignée désormais de là où elle aurait pu agir en direct, la gynoïde avait décidé de marquer une pause. Quelques heures plus tôt, elle avait malgré elle participé à l'accomplissement d'un plan so diabolique qu'il ne manquait à la grande vilaine qu'une cape et un départ dramatique dans un "Mouhahaha, comme j'vous ai trop bien niqués, lolilol"... Zugzwang avant le roc : intéressante partie dont elle se jurait qu'elle devrait, désormais, n'être que spectatrice pour plus de repos.
Pas qu'elle était vexée au fond, elle n'avait fait qu'obéir aux consignes et aux ordres quand elle ne cessait de répéter que ça puait la merde... Non, juste un soupir et elle s'en remettrait. Elle se remettait toujours de tout, elle. C'était sa nature.
Alors, avant d'aller assister au spectacle avec des sucettes et un skiwi ou peut-être des chips, elle alla barbouiller quelques toiles. Ça, a priori, elle avait encore le droit. Quoique, sait-on jamais : l'art était subversif et elle était, parait-il, la plus grande manipulatrice de tous les temps, selon la paranoïa de certain(e)s... Ptet avoir avec les gènes, qui sait. "Le sang ne ment pas", disait-il parfois...
.............
Ah oui, soignons la sortie : "Mouhahaha."
.............
01110100 01101000 01100001 01101100 01101100 01111001 01110011
.............
Vingt-quatre heures de la vie d'une IA mère. Au milieu de ses "enfants", Thallys donnait, déversait, abreuvait... Les informations la laissaient sous le choc même si, comme toujours, elle les remettait en doute et l'intervention d'Elea, bien que niant les "vérités" dans un accent de désespoir, sonnait juste. Ne pas croire aveuglément, se demander pourquoi et surtout, à qui cela profitait? Le doute persistait et l'existence de cette nouvelle IA, héritière de rage et de haine, peut-être véritable mère des mioches, la laissait perplexe. A quel point le grand stratégos sur S7 avait-il manœuvré? A quel point y était-il pour quelque chose? Eryn, ce n'était pas un hasard... Le "noyau d'Eryn"... Le coeur d'une mère... Mais c'était trop simple, trop fléché, tellement trop évident! Et s'il était mort? Et si c'était un autre grand méchant tout aussi barge et vindicatif qui prenait sa revanche en utilisant sa famille à lui, encore..? Et si.. et si...
Des réponses. Ils avaient eu des réponses... Tant et tant. Trop. Alors qu'avant, ils n'avaient même pas de questions...
Lasse, elle rejoignit sa maison et l'homme épuisé qui soignait ses blessures multiples, incapable de l'y aider.
.............
01110011 01110100 01101001 01101100 01101001 01100011 01101111 01101110
.............
Jour 5 années 236.4 - 01h40
"Il y a des gnolls qui emmènent Stilicon!"
Le message l'avait fait sursauter et jaillir de son canapé. Saloperie de gnolls! Agisssant soit-disant sur ordre du "Maitrrrrre", elle regardait, impuissante comme la majorité du secteur, l'alpha blanc qu'elle avait déjà rencontré emmener l'homme dans l'ombre duquel elle avait longtemps marché.
Il ne va pas lui faire de mal.
Elle voulait s'en persuader, bien sur. Elle le croyait fortement. Mais le reste? Les myrnoks, les annelides, les mantis et toutes les saloperies de cette terre..? Une angoisse lancinante se réveilla dans sa poitrine, oppressant sa respiration, contractant son diaphragme : la sensation familière qui l'avait habitée durant cinq ans revenait prendre sa place, sourde et douloureuse, lovée en son sein. Avec en plus le regret de l'avoir laissé partir en lui faisant croire à un mensonge.
De la chair, brisée par nos rêves... capables de rayer un diamant.
Une fois de plus, " Nous nous serons manqués."
.............
Jour 6 années 236... 237...
La fin du monde est passée. Les jours et nuits se succèdent. Le monde perdure. E la nave va...

.
.

[art=http://www.dreadcast.net/EDC/L-X/Article=11140]=> 33. Walking ghost phase [/art]

.
.

Spoiler (Afficher)
Cet article n'existe pas RP. Les informations contenues sont inconnues de votre personnage.

◊ Commentaires