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J'm'énerve

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Pas utilisable rp, sauf si vous trouvez le journal, mais bonne chance à vous alors.
Il fait vide dans le bar, calme, silencieux, trop calme. Je m'ennuie, tous les serveurs embauchés disparaissent à un moment donné. C'est vraiment énervant. Enfin, pas que je m'énerve souvent, d'ailleurs, je ne m'étais énervée qu'une seule fois depuis mon réveil. Quand on avait pas accepté mes trop nombreuses excuses, d'ailleurs, cette personne me tape toujours sur le système. D'un côté grâce à ça j'avais pu comprendre les sentiments de pantoufle, tout ça. Enfin, c'était une colère étrange. De la jalousie, je crois... N'en parlons plus...
Des fois je m'énerve comme ça, je ne bégaie plus, mon regard est tout froid, je croise les bras et je dis pleins d'insultes qui me viennent en tête. Mais pas des insultes normales, Lipa appelle ça "L'écureuil urbain" ce sont des mots que je connais... Et puis je l'ai déjà expliqué tout ça. Bref, je m'énerve, mais je ne peux pas faire grand-chose, je suis faible après tout. Avec tout ça, ma voix n'est jamais énervée, froide peut-être, moqueuse et ironique, certainement, mais pas énervée. J'aime pas hausser la voix, je me demande même si j'en suis capable.
Le bar est sous ma direction, la patronne est en taule, collusion avec rebelle, un truc ainsi. Je ne sais pas ce qu'elle a fait, j'en sais vraiment rien, toute manière elle ne me dit jamais rien. Quand elle pleure, elle ne veut pas m'expliquer, moi je dois tout deviner, ou écouter les discussions qu'elle a avec les autres. Franchement, moi qui pensais qu'on était assez proche, elle ne veut jamais rien me dire, à croire que je crie sur tous les toits ce qu'elle me dit. C'est même pas vrai. Je suis seule au bar, il n'y a plus de serveur, à part de stupides NIs muets qui dorment tout le temps derrière le bar. Ils ont quoi dans la tête ces gens-là? De l'air chaud, sans doute. Donc, je suis seule, et pas de bol, je m'endors tout le temps pour l'instant. De très longues siestes, toute la journée.
Heureusement je suis là le soir, pour tenir le bar. Seule. La vaisselle sale va finir par muter pour m'étrangler pour ne pas l'avoir lavée. Enfin, je peux pas changer grand-chose. Attendre, c'est tout.
Que puis-je dire avant de passer au sujet où je vais me défouler? Ha oui, le vautour là. J'ai voulu rigoler, quand j'ai pu le voir pour la première fois, il avait les cheveux tout gras. C'était vraiment étrange! Je me lave les cheveux tous les deux jours, j'ai pas l'habitude. Moi mes cheveux sont filandreux, ternes... Ouais, au moins ils sont propres. Bref, je lui ai offert du shampoing, j'ai bien ri. Lui moins, il l'a mal pris. Moi qui pensais bien faire. Non, il n'a pas de douche. Les douches c'est pour les riches machin. N'importe quoi. Moi j'ai une douche, au manoir de la famille de mon père. Ok, elle est, du coup, pas vraiment à moi, mais bon, c'est presque pareil. Et puis je suis pas riche, j'ai quoi 255k en banque? J'en ai pas besoin de cet argent. J'ai rien à acheter, sauf des ballerines, et de la bouffe. C'était les seuls achats que j'ai fait. Ha oui, car maintenant, je veux porter des chaussures, même si avant je pensais que je n'en porterais jamais, maintenant j'en porte, vraiment. Pourquoi? Parce que ça fait plus responsable et plus mature.
Et je veux avoir l'air plus mature. Et la raison est... J'en sais rien. Peut-être que j'en ai marre qu'on me prenne pour une gamine? Oui, on ne me dit jamais rien. On m'épargne tout, parce que quoi, je suis fragile, c'est ce qu'ils pensent. Et bien oui je l'étais, mais plus maintenant. J'ai un peu ouvert les yeux et compris qu'être naïf à DreadCast c'est faire du mal à tout le monde, y compris à nous-même. Après faut pas s'étonner si je fais des gaffes, je suis pas prévenue, je ne suis pas devin. “Ne ramène personne au manoir” Oui, je l'ai fait, plusieurs fois même. Ils ont pas été contents après, mais quoi? J'étais censée l'avoir deviné ça? Ben non, et ça ne m'est pas venu à l'esprit. Parce qu'on m'a dit que c'était chez moi, et moi, j'invite des amis chez moi.
Enfin, ami.
Maintenant au moment. A ce moment. A ce sujet. J'en avais déjà parlé, de cet orc. De celui-là, qui avait profité de ma cécité pour m'embrasser. Oui, quand j'avais bugé, qu'il avait fuit. Je n'y avais pas trop prêté attention, j'm'en foutais, j'ai un copain, je suis fidèle, on m'embrasse, je mets les choses au clair, et tout s'arrête là.
Et bien non. Tout ne s'arrête pas, parce que des fois, la vie elle te crache à la gueule, te rit au nez et brise tes petites certitudes et ta monotonie. Moi, j'aime bien la monotonie, c'est tranquille, agréable, je souris, tout ce passe bien. J'étais encore un peu trop naïve avant, je crois. Enfin, innocente. Ça arrive à tout le monde non?
Oui, bon, j'arrive à ce que je veux dire. C'était un soir comme les autres, une nuit plutôt. Les clients étaient à effectif réduit. Il y avait un nouveau client, que je n'avais jamais vu, il était aimable, on discute, ça m'occupe. Le temps est long, seule dans un bar, j'avais enfin quelqu'un avec qui discuter! Tout allait bien me direz-vous, qu'est-ce qui peut briser une monotonie? Et bien, un fichu orc qui vient prendre sa pixelienne habituelle. Franchement, je faisais comme d'hab. Mais bon, beaucoup de mes proches m'avaient dit de m'éloigner de lui, qu'il était dangereux, de mauvaises fréquentations. Et moi, je voulais écouter mon Lipa. Alors, je l'ignore. Il se casse, super. Je soupire, il n'a rien fait de stupide! Le client avec qui je discute, lui, le remarque. Je lui parle de l'orc, mais il revient alors que je parle de lui. Il n'en sait rien, et j'allais pas lui dire. Alors, je chasse ça, comme une mouche, avec la main. Il pouvait pas le prendre mal, lui, il était toujours si froid, pourquoi je pouvais pas être pareille avec lui? Pour moi, c'était logique.
Mais pas pour lui. L'autre client part, et il s'énerve. Pourquoi? Parce que je l'ai fait taire d'un revers de la main. J'avais envie de rire, c'était n'importe quoi. Mais je ne pouvais pas, je m'excuse, je sais qu'il peut me tuer, qu'il tue plein de gens sans raison et qu'il pouvait très bien faire de même avec moi. Il s'approche, trop près. Alors j'ai décidé de fuir, en réserve, ou dehors. Je ne sais pas vraiment quoi faire. Prévenir Lipa? Oui, mais je dois rester attentive à ses gestes. Lui il comprend, il me bloque la route. Ben oui, je la sens arriver, la belle cuve. Cet orc qui m'embrasse, il veut me cuver.
“Je ne suis pas une bonne personne”
Sans dèc'! Je dois fuir, mais je ne peux pas. C'est trop tard, moi je l'ai su rapidement. Il me fout par terre. Mon com' était dans ma main, il l'écrase. Une douleur? Je n'en ai même pas ressentie une. J'en ai rien à foutre de la douleur, elle ne sert à rien dans la vie. Alors quoi? Au début j'ai eu peur. Mais après plus. Pourquoi? Parce que ce qu'il m'a dit m'a énervée.
“T'es plus assez timide à mon gout”
Ça m'a énervée, pour la première fois, j'étais énervée. Je faisais des efforts pour être moins timide, et cette enfoiré voulait me tuer pour ça! C'était totalement et absolument stupide! Je venais de ravoir ma vue parfaite. J'avais des chaussures, je n'avais aucune envie de cuver, surtout par ce connard.
La colère, c'était vraiment de la colère, je n'avais jamais ressenti ça avant, enfin, une vrai colère. Il plante son agrimensor à travers mon sternum. Le sang s'écoule, j'ai froid, mais la douleur ne me dérange pas. J'en ai rien à foutre, ce qui m'importe, c'est celui qui tient l'agrimensor. Celui qui s'est dit
*Ouais, j'vais la cuver, et puis, elle va avoir peur, peut-être redevenir aveugle, et elle va pas m'en vouloir, parce qu'elle est trop gentille, elle redeviendra comme avant, wesh wesh*
Haaaa, si seulement il était moins con! Je suis un être humain, si je n'en voulais pas à un mec qui me tue parce que j'évolue et que je grandis, il se met le doigt dans l’œil jusque dans le fond de son pantalon. Ça m'a vraiment mise en rogne. J'ai essayé de faire un petit sourire, mais j'étais déjà trop faible. La seule chose que j'ai fait, je l'ai regardé froidement, aussi froidement qu'une de la glace. J'avais été gentille avec lui, jusqu'au bout. J'avais cautionné toutes les merdes qu'il faisait et je continuais de le servir, parce que c'est mon job. Mais j'ai des limites, et là, c'était trop. Une simple phrase me vint en tête, que je lui dis, confiance, de la voix aussi froide que mon regard.
“Tu vas crever”
Tu vas même souffrir, crever, souffrir, crever. Et je n'aurais rien à faire. Car Lipa est là. Lipa qui a appris ma cuve, qui s'est énervé et qui a promis de me venger, de lui pourrir la vie pendant longtemps. J'en étais heureuse. Oui, moi, j'étais heureuse à la perspective de le voir souffrir, de l'entendre souffrir. D’être au dessus, de rire à son nez comme la vie a ri à la mienne. Lipa, sa fiancé, mes amis. Ils lui en veulent tous. Il va souffrir. Et je m'en réjouis. On ne cuve pas sans raison. On ne tue pas une personne qu'on semble apprécier car elle évolue. On n'oblige pas une personne à être ce qu'elle ne veut pas et à régresser. Non. Non. Non.
C'est la première personne que je déteste vraiment. J'aurais jamais cru que j'attendrais la mort de quelqu'un. Mais bon, j'évolue oui, je grandis. Mais ce n'est pas pour autant que je suis happée par la ville, comme s'en inquiète mon Lipa, nan. Je déteste toujours faire du mal aux gens et les voir souffrir. Mais il y a toujours une exception qui confirme la règle non? Alors voilà mon exception. J'espère d'ailleurs qu'elle restera la seule, j'ai aucune envie de ressentir ça une nouvelle fois.
J'écrivais que je n'aimais pas faire de mal à autrui. Et c'est vrai. Ce n'est pas moi qui vais le faire souffrir, mais bien Lipa, ou mes amis. Parce que Lipa ne supporte pas qu'on me fasse du mal. C'est ce qu'il m'a dit, c'est ce que son expression et sa voix m'ont dit.
“Je ne laisserais personne toucher à un cheveux d'une Valachenko sans le payer toute sa vie”
J'ai été vraiment heureuse d'apprendre ça. Je suis une Valachenko,(oui, aujourd'hui, je décide de mettre un nom de famille, parce que c'est pas vraiment un secret, donc voilà) je n'aurais jamais pu penser ça. Non, jamais. Je suis très fière de porter ce nom, même si ça n'a rien d'officiel. Papa, ou plutôt mon ancien Papa, dort en slip dans la rue, blessé, depuis bien trop longtemps. Il n'a jamais été la pour moi. Je ne peux plus le considérer comme mon père, même si ça me fait mal de le dire, je ne peux m'attacher à une personne qui n'est pas là. Lipa est là, Lipa a promis de péter la gueule à ce klootzak. Et je suis vraiment heureuse qu'il soit si inquiet pour moi. Ça veut dire qu'il est attaché à moi non? Je le crois, et je l'espère. En tout cas...
Merci Lipa.

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Vie monotone, presque
31 Août 2013
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