EDC de Helina

Les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent.

Je suis trop naïve, trop innocente. Je ne peux pas différencier ceux qui m'approchent pour simplement discuter, venant ainsi briser la tristesse de la solitude, ou ceux qui n'ont que des pensées malsaines en tête. Je me doute que la plupart font partie de la deuxième section. Et pourtant je n'arrive pas à les différencier, je suis trop intimidée par les présences imposantes des orcs et des trolls.

Bien sûr, la chance disparaît toujours un jour, ou justement a-t-elle été une seule fois là? Et si c'était un malheur qui m'avait conduite ici? Je suis serveuse, je suis "obligée" de servir les clients, ils me parlent, ils savent que je serais ici les soirs d'après. Ce n'est pas comme si je passais au bar un jour et que je changeais le lendemain, -ce que je faisais avant- Je me sens un peu sans défense, ou plutôt, je me sens encore et toujours vulnérable. Même avec une lourde hallebarde, instrument de mort. Ce cadeau bien étrange d'un troll tout aussi bizarre.

Voilà déjà qu'un troll et un orc me prennent pour "cible". Je ne sais que faire. Encerclée par le bar et les clients qui vont et viennent, je n'ai pas le temps de penser à eux, mais ils me parlent, me contactent. Je ne sais que faire face à ces imposants êtres. Je ne peux rien faire, à par attendre, attendre qu'ils s'en aillent et qu'ils ne reviennent plus. Et pourtant ce n'est pas le cas, ils reviennent le lendemain matin, l'orc me fait une déclaration, je ne sais pas quoi penser.

Mais que penser face à ces individus extrêmes qui ne semblent pas avoir de logique? Je suis ici depuis moins de trois jours et voilà déjà un drôle de personnage qui me dit m'aimer? C'est quoi ce délire? En plus c'est un orc assez repoussant, pas que je sois très axée physique, mais voilà... Moi je bloque devant ça, même si je m'indigne dans ma tête. Je décline poliment, je n'ai que ça à faire. Dans cet endroit, vexer quelqu'un peut être fatal, la mort semble bien trop courante. Je dois me protéger, et si je n'ai pas la résistance et l'équipement prévu à cet effet, alors autant ne pas créer d'histoire et rester gentille. Je ne me force pas heureusement, c'est pas comme si j'avais envie de lui rire au nez en le traitant d'abruti sans finesse, je ne suis pas comme ça.

Quelques rencontres s'enchaînent et me permettent de me sentir un peu plus vivante chaque instant, j'ai vraiment l'impression d'exister. Je lave tout le temps les verres et ça fait rire certains clients. Je n'y peux rien si je suis perfectionniste et que je passe cinq minutes sur un seul verre! Au moins ils brillent! Et j'oublie un peu que je ne sais pas cuisiner, ce qui est un peu con pour une serveuse qui doit préparer des repas à ses clients... Je suis un peu pitoyable, j'espère ne pas à avoir à cuisiner, ou je vais perdre mes moyens...

Le boulot de serveuse n'est pas facile, mais je peux rencontrer des gens, certains plus amicaux que d'autres, certains plus flippants que d'autres, même si la plupart n'inspire pas confiance. La ville nous rend tous plus robustes, plus méfiants et des fois plus froids. Je me force à sourire, malgré ma timidité et mon bégaiement. Mes manches s'élargissent à force de tirer dessus. J'ai un peu peur de la réaction et de comment me voient les clients. J'aimerais vraiment attirer les clients, si ça peut aider. Je ne devrais peut-être pas essayer d'en faire de trop, on me dit que je travaille un peu trop, mais j'aime mon travail.

Je n'entends plus grand chose d'important question rumeurs, rien qui ne mérite d'être écrit. Je me contente de travailler de mon mieux, entre agréables personnes à qui j'arrive à un peu m'ouvrir, et les autres, qui me tétanisent.

Fichue timidité. Fichue incapacité à cuisiner et à m'ouvrir à tout le monde. C'est pas juste, ou est la chance dans tout ça?