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RésurrectionS


♪♫ - Tu suivras ton chemin, enfant, dans les méandres de la noirceur... - Thallys -

"Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller. "
- Kerouac -


Le voile de smog est tiré, sombre, sans faste, l’ampleur du crépuscule est resté au seuil de l’enfer. La porte s'ouvre et accueille traces de sang, auras de ruines, lambeaux de chairs et de vies. Les hardes lacérées, brulées, visages fermés, fatigués, exténués, éreintés, nuances sanguines élimées voilent les regards. De nos vies qui s'effilochent, nos réminiscences trop lourdes deviennent impossibles à éprouver, à afficher, oriflammes déchirés laissant nuances pourpres sur la chaussée.

Nos croyances incertaines portées sur la Cité semblent sans âmes. Concession éphémère, la mort au bord des paupières, chairs et âmes sans mots. Tapis au creux de silences ou de grognements, onomatopées improvisées, spontanées, livrent les déchirures. Presque une heptade plantés dans l’antre du Frère, de nuits de viscères, de crocs mutés ou séculaires... d'un enfer.

Hémorragie d'ombres grondantes semblent former une aura autour de moi, sans doute de nous tous. Certaines nuits sont irrévocables, d’elles naissent fantômes et hurlements.
La seule certitude : l’horreur se partage au cœur de la plus infinie des solitudes et du plus terrible des dénuements. Nuits opaques, poussiéreuses, interminables. Trop de regards ou pas assez : chaos primordial, abyssal, baignant dans son propre liquide vital.

Nos peurs sont aveugles et muettes, ne portent pas de nom, ne se disent pas, s'inventent parfois. Elles sont de celles qui se prolongent à l’infini leurs propres consistances. Avant ou après la mort, le même cloaque, même flottement. Temps que nous voudrions parfois sans mémoire, élémentaire, primordial, reste noir, primaire, brutal.
Les gestes, les respirations, saturées de trop de nuits, d'espérances sans forme, ni mot. De trop d'absence. La démesure s'épuise ou se fortifie à vouloir malgré tout savoir, apprendre de nos limites, le point de rupture à partir duquel tout se crée ou se détruit. Savoirs damnation.

Nous revenons de nuits captivées, capturées, craintes… d'épouvantes aux formes multiples. De linceuls dont les visages n’ont d’autres recours que la mémoire, ô combien éphémère de cette Cité. Ombre sur ombre. Agonie sur agonie. Muqueuse sanglante d'un rêve qui s’élance à bras ouverts sur nous en monstrueuses étreintes.

Combien à dire ne pas comprendre, à sembler de pas même se souvenir du départ… combien à se souvenir des âmes qui ne pourront revenir ? Combien à s'en foutre... Combien à penser toujours à leur Ego. Les salves sont plus meurtrières ici, l'union en moins.

Après le chaos, l’enfermement. Premiers mots, intelligibles ou non, celui qui nous nomme, ne nous sacre pas même d’avoir osé au nom de tous, celui qu'on ne sait pas dire, celui qu'on ne cherchera plus ou qui s’effacera comme une bande sonore ou nos encres supposées indélébiles, les bandages tachés de sang. Besoin de liberté, d'espace, aujourd'hui plus que tout autre jour... Refusé par une psychose exacerbée.
Le désespoir qui flirt avec l'abandon.

Le silence exploré, excavé, évidé de son sens devient hurlement. Mes mots viennent de l'impossibilité de nous dire sans nous trahir. Ils sont pourtant là, pulsant dans nos veines, à l'affût de se dire ou de se hurler, simple besoin d’exorciser, d’exhaler. L’ombre parfois s'effondre un peu plus pour laisser place à la plus chétive des lumières, au mot le plus incertain, la plus vulnérable, celui qui né de l’épuisement à vouloir se dire, de la souffrance qui escorte les résurrections, et tente dans une dernière inflexion de conjuguer smog et étoiles, la nuit et l’horizon.


La porte s’est refermée, une autre s’est ouverte.

Je sais maintenant le prix de la Vie, je me suis sentie renaître au sein de cette indicible Nova avec plus de force que la plus terrible des peur.

- Restent... les étoiles -



« Les destins conduisent celui qui veut,
Ils traînent celui qui ne veut pas. »
- Sénèque -

Informations sur l'article

VIII - EmpreinteS
08 Avril 2014
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◊ Commentaires

  • EveR~4918 (1732☆) Le 08 Avril 2014
    • La musique m'a été offerte par LJD Cyberthorvaldr ♥
    • La citation de Kerouak lors d'une discussion avec mon âme sœur de "fille" ♥♥♥
  • Wanderlust (58☆) Le 08 Avril 2014
    ♥ tout plein ...