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EDC de Eaven

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Prémices d'une chute. [2/2]

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Les yeux mauves se rouvrent sur le vide de la villa, à peine éclairée d'une veilleuse prête à mourir elle aussi. Les frigos sont vides depuis longtemps, et les murs lui renvoient l'écho de ses pas, même pieds nus sur le sol. Un silence de glace, déjà, auquel elle s'habituait lentement.
Elle se dirigea, exceptionnellement, vers sa petite étendue d'eau, s'assit au bord, ses pieds plongeant dans l'eau alors qu'elle trempait les bords de sa robe jaune pâle chaque fois qu'elle créait des éclaboussures d'eau, de vie. Le visage penché face au miroir mouvant qui lui renvoyait inévitablement son reflet, pour le moins particulièrement déformé et presque méconnaissable dans l'eau. Ainsi les derniers jours lui revenaient, comme des gifles qui rougissaient ses joues blanches.
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J'ai manqué bien des cours, beaucoup trop pour espérer réussir. Mais j'aurais tenté également ça, c'est fait au moins. On dirait qu'il reste encore de nombreuses choses à faire. Ne désespère pas, qu'elle dirait, ne désespère pas. Oh mais, je ne désespère pas ! Comme je n'ai pas désespéré face à eux, malgré la trouille constante durant les cycles où ils m'auront interrogée.
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Sa voix s'éteint le temps de se pencher sur son communicateur pour relire une énième fois des mots qu'elle a appris par cœur, avec l'impression de les connaître déjà avant même qu'ils ne soient composés.
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« Le Haut Conseil ne peut que vous conseiller de continuer sur votre lancée, de vous impliquer d'avantage dans le fonctionnement de l'Imperium mais surtout de prendre confiance en vous car c'est à ce prix que vous vous érigerez en modèle, à l'instar du titre auquel vous aspirez. »
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Un fin sourire face aux mots, face à ses défauts qui ne lui étaient pas méconnus au moins, et qu'elle aurait aimé faire évoluer. Elle aurait aimé bien des choses, cette Rêveuse, mais les songes sont loin lorsque l'on ouvre les yeux le matin.
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Auquel il souhaitait que j'aspire Lady. Il y a une petite nuance tout de même. Je n'étais pas prête, pas encore, pas comme vous l'auriez voulu.. Ballottée d'avant en arrière, j'ai succombé à la volonté qui n'était pas exactement mienne. Et j'ai coulé. J'ai du monter un peu trop vite, à croire que ce n'était pas pour moi, je me suis brûlée sur des choses insensées, paradoxalement froides parfois.
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Le reflet dans l'eau ondule légèrement alors qu'elle bat à peine des pieds sans créer d'éclaboussures cette fois, sa main effleurant un macaron posé sur le rebord. Le macaron. Elle revivait cette soirée, étrange, au milieu de décorés tous plus méritants les uns que les autres, persuadée de n'y avoir sa place que derrière la caméra et non face au pupitre.
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Merci, Mademoiselle L-X. Ce macaron me va bien mieux que cette médaille offerte par la méritocratie qu'est l'Empire je crois. Je ne m'y attendais pas, trop occupée à rougir surement, mais il m'aura illuminé d'un sourire. Etait-ce votre initiative ? Celle de la Legata ? Comment aurait-elle pu savoir.. Ce doit être vous. Promis, je ne mangerai pas celui-ci !
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Son regard violine se porte sur le visage que l'eau lui renvoie, frissonnant en voyant la couleur de ses cheveux, rouge sang, lui rappelant instinctivement son sang sur ce kunaï misérable qu'elle a haït au moment même où elle a compris, l'instant où elle a posé les yeux dessus.
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Lacérer, déchirer, est-ce cela qu'il te faut pour t'éveiller réellement ? Je t'ai détesté ce soir, pour m'avoir demandé une chose pareille. Mais ne l'avais-tu pas fait pour moi ? Maintenant, quand je ferme les yeux, je revoie la blessure que je t'ai causé, je revoie ta volonté d'être blessé. Mais c'est à moi de te demander pardon, pourtant...
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Elle se mord la lèvre, passant du rose à une nuance plus foncée, plissant les yeux pour qu'ils ne s'embuent pas. Ses mains finissent par prendre son visage, ses pieds arrêtent de jouer dans l'eau, et lentement, elle se laisse glisser, sa robe aux tons pastels se faisant transparente, jusqu'à ce que son visage même finisse sous la surface à son tour, l'étouffant lentement d'un air aquatique qui lui est si néfaste.
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« Tu n'as pas le droit de partir. ... Sinon tu vas me dire au revoir. ... Eaven. Tu pars. J'te tue. ... Tu es ma plus belle connerie. ... Me réveiller contre toi. ... Faire un concours de grimaces dans le miroir. ... Tu n'as pas eu envie de me tuer ? ... Je veux que toi, tu te souviennes. »
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L'air lui manque. Les visages défilent, plus uniquement le sien. Tous. Un à un, ils repassent devant ses yeux clos. Plus aucune distinction, elle ouvre ses yeux qui embuent sa vision en quelques fractions de secondes. Son monde lui échappe, mais, bien que les visages ne soient plus que des formes floues, quelques paroles cognent dans son esprit comme si elles voulaient sortir en perçant son crâne.
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Subitement, elle remonte à la surface dans un dernier élan, celui qui appartient à ceux qui vivent encore un peu.
Cheveux rouge sang, plaqués contre son visage à la peau blanche comme l'intérieur d'une cuve de cryogénie glacée.
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Son propre corps suivait son esprit.
Ne savait plus vers quoi tanguer.
Mais balançait inexorablement.
La vie. La fin. Rouge. Blanc.
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Je me souviendrai...
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Et... Quand vas-tu partir..?
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Spoiler (Afficher)
Inutilisable IG, on se répète.

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