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EDC de 65442

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Hymnes

Parutions au rythme de l'aitl ;
Poésies perdues pour le plaisir de rien.

(1)

Je m'abîme en prières entre ruelles et murs
Ressens ses pulsations, et le smog qui murmure
Couinements des rongeurs, râles sourds des conduits
Dans la pénombre où les néons sont éconduits
Les remugles exquis des toilettes publiques
Les coins de bâtiments aux relents impudiques
Les égouts, cathédrales à tous les cieux opaques
Les tavernes où l'alcool valse avec les arnaques
Je suis fille de cela, et de bien plus encore...
(Le rat dans la fissure et l'envers du décor)




(2)

Je prie que chaque instant vous semble plus amer
Qu'en minutes où vos vies s'égrènent, insignifiantes
Chaque heure vous soit rappel, à la voix méprisante
De vos joies étouffées de mucus et de glaires

Que les gouttes de pluie vous transpercent, rapière
Que votre peau se couvre de cloques purulentes
Succombez dans les fluides, en noyade enivrante
Pathétique carcasse au pied des tours de pierre

Que votre souvenir se couvre de poussière
Ne demeure de vous qu'une noire tourmente
Qui hurlera vos hargnes d'une voix lancinante
Piégeant l'âme des proies, broyant toute lumière.



(3)

Sachez tous que je vous aime
Comme on aime ce qui part
Une éphémère œuvre d’art
Dont on haïrait le thème

Les yeux cernés, la peau blême
Couverte de plaies, d’escarres
Le saviez-vous ? Je vous aime
J’aime l’ombre qui vous pare

L’oeil fermé sur les problèmes
Les drames sans crier gare
Coeurs et cerveaux qui s’égarent
Ah, mes chers, que je vous aime
Vous sachant sur le départ.



(4)

Entendez, insistant, grattements à la porte
C’est le chant guttural de notre douce époque
Sentez sous les pavés le goût des streptocoques
Les miasmes et remugles de votre belle escorte

Sentez sous le vernis, pourrissante défroque
La Ville est un banquet nappé de nos chairs mortes
Des cadavres oubliés sur le pas de la porte
Aux arrivants morts-nés qu’on éjecte du bloc

Sous les néons brillants et les vitrines accortes
Abreuvons-nous du pus jaillissant de nos cloques
Savourons le festin des os qui se disloquent
Nous mourrons aujourd’hui, ou demain, peu importe.



(5)

Rats morts par milliers !
Remords sans pitié !
Pluie d’acier, encore
A plier les corps

Un jour le Rat aura rongé l.s mots
Un soir le Rat a.ra bouffé ... lettres
..s scélérats disp...ront … sots
Le .roit des ..is qu’..t .. non-être

..
.




(6)

Trouvez-vous donc cruel de vouloir oublier
Les amis, les alliés, les familles et l’amour
Sachant qu’ils font la cour au plus grand des sévices :
Une vie bien trop lisse, un bien étroit parcours

Qui sera chaque jour, chaque nuit un rappel
Que sous vos airs rebelles est cachée la rancoeur
Dévorant votre coeur – la lame rouillée crisse
Malgré le jeu d’actrice, il est creux ce bonheur

Cessez ce jeu trompeur, il faut nourrir les flammes
De nos ardeurs infâmes – hurlements, décibels
Ce que l’horreur est belle en sa sincérité !
Que la « réalité » est un cadavre frêle…



(7)

Ce
Matin,
Émergeant
J’étais encore
En vie, je le sais
Ce destin, enrageant, ce corps-à-corps qui pousse à l’excès ;
Ceux
(Certains),
S’immergeant
Dans leurs décors
(Un piètre succès)
Un beau jour, je voudrais vous montrer
Nos espoirs consumés
Notre monde en fumée
Et lorsque vous direz que ça valait la peine
De vivre jusqu’au bout cette illusion malsaine
Je vous inviterai à contempler l’abîme
Nos désirs périmés
Sont le plus grand des crimes.
Fin de la semaine…
Cahier de rimes
Incolores
A clore
Enfin.
(Fin)


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