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Aitl 3 - Eros

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Sur le modèle habituel, quelques textes balancés pour le plaisir sur l'AITL Rebelle. En bonne Sneni-couche-toi-là, autant les partager librement pour votre plaisir ou non, le titre racoleur en bonus. Plus un passe-temps qu'un edc construit ici.
1 – Le mécano
Lieu : Un appartement typique des bas quartiers.
Lui : Gobelin, couleur classique. Longues oreilles, sûr de lui. Salopette de travail.
Elle : Gynoïde. Corps en sablier, chevelure longue, air de fausse naïve.
[Sonnerie à la porte]
Lui : [Rajustant sa casquette] – S'bien ici pour les mécaniques ?
Elle : [Rabat une mèche de cheveux derrière son oreille] – Ouiii ! Entre donc ! Tu tombes bien à pic.
[Il franchit la porte. Regard torve en contreplongée sur la poitrine large de la gynoïde]
Lui : Quel est donc l'problème ma p'tite ? J'vais te l'résoudre de mes vertes mains.
Elle : Mes machineries grincent et s'agitent, je le supporte de moins en moins.
[Elle offre une petite moue contrite, mettant en valeur ses synthé-lèvres.]
Lui : Ah, ça r'semble à d'la mécafrustration ça. Et j'm'y connais dans ce domaine.
Elle : Oh non ! Que peux-tu faire pour résoudre cette déveine ?
Lui : Une p'tite giclée d'huile et tu seras toute neuve ; je sors ma burette de sous ma bedaine.
[Il sort une impressionnante burette de sa salopette, devant la coquine qui rosit, coquette.]
Elle : Ca semble bien trop gros pour mes petits rouages.
Lui : Tu t'crois trop toute neuve ? Pour ça y'a pas d'âge.
Elle : Laisse-moi donc ta belle salopette en gage.
[Il ôte sa tenue, devant l'ingénue qui ne l'est pas tant, tandis qu'elle saisit la burette en haletant.]
Elle : C'est moi, où il fait chaud ?
Lui : J'trouve aussi – fais voir ta peau.
Elle : Pour un gobelin, tu es plutôt beau.
Lui : Pour c'compliment, j'te f'rai un cadeau.
[Elle frémit, la jolie, au liquide de refroidissement que le gobelin fait couler, de son visage à son fondement.]
Elle : Je n'y tiens plus, mets ta burette dans mes circuits.
Lui : J'aim'rais bien ma belle, mais y'a comme un souci.
Elle : Dis-le moi, gobelin, car d'impatience je frémis.
Lui : J'ai été distrait, j'laissé l'huile dans mon logis.
[Elle grogne, la frustrée, et d'un coup de pied bien ajusté, éjecte le gobelin de son patelin, le laissant vitupérant heurter le pavé.]
Lui : Et ma salopette, vilaine ?
Elle : Je la garde pour moi, elle est en pure laine.
Fin


2 – La Domus
Lieu : Une petite annexe de la Domus. Le lieu baigne dans le clair-obscur. Décor un peu kitsch.
Protagonistes :
Le Librarius : Grande prestance, tenue cérémonielle, barbe poivre et sel, poils aux aisselles, bien trop de zèle.
Le Néophyte : Air contrit, intimidé. NA rasé de près, tenue cérémonielle lui aussi.
[Le Librarius congédie un templier du doigt, avant d'accueillir le Néophyte.]
Lib : Salve ! Neophytus. Que me vaut le plaisirus de vostre visite ?
Néo : Oh ! Librarius. Il m'a bien fort manqué de voir vos cénobytes.
Lib : Ils peuvent, c'est certain, la sagessus qui vous manque, donner au plus vite.
Néo : Puissent-ils donc calmer le troubulus qui m'agite !
[Le Librarius le fait agenouiller sur un banc de prière. Un fac-simile recouvert en faux or du buste de l'empereur observe, austère.]
Lib : Il m'est venu, pensée, que ce tourmentus, plutôt, devriez le confesser.
Néo : Oh ! Louable Librarius. Votre sagesse, je ne louerai jamais assez !
Lib : Ne soyez pas si doux. Votre âme comme votre corps, je ne veux les voir s'affaisser.
Néo : Navré d'être si doux ; rien au fond n'est plus dur, que les enseignements que vous professez.
[Le Librarius passe un bras compatissant le long du dos du repentant. Il ôte sa ceinture, administre correction, dont les claquements résonnent de la raie aux tréfonds.]
Néo : Que je souffre, et expie ! Je me sens tout fervent !
Lib : Dolorus aux impies ! Renouvelez serments !
[Il tape de plus belle, ceinture rebondissant, chute de reins aux aisselles, et délicieux tourment.]
Néo : C'est un précieux martyr !
Lib : Je pourrais faire bien pire...
Néo : Déchaînez donc votre ire !
Lib : Votre troubulus, je vais l'occire !
[Il récupère, le Librarius, un massif cierge, et s'emploie à initier le Néophyte toujours vierge.]
Lib : Est-ce l'exalta, l'illuminatus ?
Néo : Je vous en supplie, j'en veux encore plus !
Lib : J'enfonçus ce cierge au creux de vostre...
[Mais alors que le Librarius achève son mouvement, il se rend compte de son erratus ; c'est à ce moment que sanguinolent, néophyte rend l'âme sous les coups de ceinture lardant son dos de morsures.]
Lib : Tu es pardonné. Mais je suis frustré. Point n'ai pu jouir !
Lib : Puisses-tu, petit, de ta cuve jaillir, humide et nacré, pour recommencer.

Fin

[Aparté]
Smogation
Un ami vautour parlait avec extase d'un jour où le smog se serait dissipé. Les yeux brillants comme des barres d'oranium, il parlait de notions aussi abstraites que l'horizon, les cieux, les étoiles, émerveillé. Je tremblais à chacun de ses mots, frissons de terreur au prorata des siens, d'extase.
Peut-il exister quelque chose de plus effrayant qu'un horizon ? Un vide sans smog, sans rues et sans immeubles, nul béton sur la tête pour sauver du néant, un regard qui se perd dans un inexistant. Je ne suis pas sûre de parvenir à l'imaginer, et quand la pensée me frôle le crâne, les cieux vides de smog se parent d'oripeaux d'angoisses.
Je l'ai eue, moi aussi, mon illumination, mon extase extraordinaire. Il y avait cette NA, allongée au sol, un trou bien net dans le crâne. Ce n'était pas le souffle doux du sommeil, le repos de la cryo ou l'immobilisme des morts-nés, non. J'ai frôlé sa peau froide et inspiré sa putrescence. Je me rappellais d'elle, il y a trois jours, quand elle m'avait dit renoncer à chercher du travail.
Pour quelques instants, elle était là, devant moi, exposée sans pudeur. Déjà les jeunes rats et les vers, en fouissant dans sa chair lui portaient le deuil. Elle semblait presque sereine, malgré son expression inhumaine. J'en aurais pleuré, de cette fragilité brutalement rappelée, et que les cuves, chaque jour, s'emploient à nous faire oublier.
Et puis à mon tour, j'ai tenté d'imaginer. Que serait un monde en proie à la mortalité ? Après tout, beaucoup tuent les rats et les écureuils sans arrière-pensée. Mais si c'était un être cher, ou l'être cher d'un être cher, ou le proche de l'être cher d'un être cher, si bien qu'on en ferait le tour du Secteur, arracherait-on les entrailles avec autant de légèreté ?
La dépouille charriait ses relents moribonds, et du cadavre abscons se sustentaient les vers et les rats en légion. Décès, reviviscence, génération de vie dans le silence.
C'était ma première rencontre avec une personne en paix.

◊ Commentaires

  • Milla~66111 (23☆) Le 15 Juin 2017
    Une étoile pour la pure laine, j'ai ris à en perdre haleine.

    Mes excuses, je tente.