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EDC de 65442

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Cacher

Je n'écrirai plus vos noms.

Mieux vaut utiliser la fonction "cacher" pour la lisibilité...



Lyrique mais taciturne, l'élan voûté de l'envoûteuse. Elles sont autour, les émotions, une prison dont on ne sort jamais, les mains sur les épaules, les poignets, les reins, le murmure qui promet que tout ne rime à rien. Les crocs et les morsures qu'un kanuf seul éteint. Mais pour cette fois, je n'écrirai pas trop sur moi.


Je n'écrirai plus vos noms.


Sans chercher de pardon. Je les vois venir, à chaque fois, les regards, quand je parle de sorcellerie et de malédictions, mais c'est comme ça, c'est juste ainsi, tout comme la Matrice, il n'y a pas besoin d'y croire pour que la trame fonctionne. C'est involontairement que j'envoûte à plein temps, et à grand effort que je maudis le moins possible.


A toi, l'innocente,



Plume grise, poétesse des bas-fonds paumée, victime trop souvent. Quand on est jeune et qu'on ressent, on est vicieuse parce qu'on angoisse, et égoïste parce qu'on a mal, et cruelle car on pense avoir à prouver quelque chose. Alors on se scarifie, on s'aide d'un coup de pouce cynique, et on s'entraîne à ne pas douter sur un coeur affaibli, tirant parti de ses lacunes béantes. Trois heptades, une cryo. J'avais tort, je pense.


A toi, l'emmerdeur,



Elfe, elfe, elfe, je te dois tant, tant de choses que je n'aurais pas voulu comprendre. Tu m'as laissé entrevoir la haine d'une balle dans la peau, le dégoût de menaces voilées de viol, la tournure du monde de tes rackets et copinages sélectifs, toute une gamme d'émotions qui se gavent de sang et se nourrissent de doutes. Trois heptades, une cryo. Tu étais mieux adapté que moi, plus triste aussi, sans doute.


A toi, la changeante,



Tu étais vivante et aimante, et puis morte et destructrice, tu comprends les gens, tu sais qu'on a envie de briser ce qu'on ne comprend plus et qui semble disparu. Si tu étais une menace pour moi, qui sait tout ce que tu aurais pu détruire en pensant bien faire ? Qui se soucie des mortes quand elle est entourée de rêves mortifères ? Trois ans et une âme effondrée. Je n'avais pas anticipé que tu pouvais ré-émerger.


A mes envoûtées..



A celles que j'ai entoilées pour mieux les oublier, à celles que j'ensorcelle pour les laisser brisées. A celles que j'attire et laisse de côté, celles que je manipule parfois sans y songer. Aux familles irréelles, aux amours délaissées, à l'encageuse, à l'encagée, à la meurtrière, à la morte et aux triturées, aux disparues sans un regard, aux pleurs qui frappent sans crier gare, à ces adieux sans un égard.


A l'écorchée et à l'artificielle, à celle que j'ai un jour voulue éternelle, aux lendemains froissés et aux éternités. Je ne suis qu'une prêtresse aux poèmes qui blessent, taillée à fleur de peau pour nécroser sans cesse, et en désossant, j'ai désappris à m'en désoler.


Le Rat n'est certes pas gente divinité...
Onques ne sais plus trop comment ni quoi sauver,
pas plus il faut l'admettre que comment reculer.

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