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EDC de Casey

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Cacher

Réminiscences colloïdales.

Allez, en avant toute! Nous ne devons pas traîner plus que nécessaire dans ces dédales inconnus. Le passage n’est plus très loin, restez tous en alerte maximale!
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Ainsi surgit du néant silencieux, où aucun chuintement ne venait troubler la quiétude glauque, une voix masculine, ferme et tonnante, qui résonna inlassablement contre les murs cyclopéens. Ces murs dardés de consoles diverses à l'usage abscons, se trouvaient à l'intérieur de la muraille protectrice, garante défenderesse s’il en fut, de tous les secteurs confondus. Érigée en des temps immémoriaux jusqu’au ciel éther, par qui, par quoi et comment, nulle ne le sait vraiment. Une des énigmes irrésolues des plus troublantes. Mais au-delà de l'intrigue autour de l'identité des bâtisseurs, l’important était surtout de bien comprendre que sans elle, la vie à l’intérieur de cette immense enceinte serait tout bonnement impossible.

On ne sait comment, mais des accréditations de haut niveau furent récupérées et données dans la foulée à l’ASICS. La mission à venir était elle-même hautement classifiée, d'autant plus que l'imminente sortie vers le monde extérieur, était inédite. Et tel un mille-feuilles, les secrets s'entassaient ainsi les uns sur les autres, créant mythes et légendes pour la postérité. Très vite, cette prestigieuse annexe impériale désigna un chef charismatique à la longue expérience militaire, pour mettre sur pied et mener à bien un corps expéditionnaire hors des murs de DreadCast. Et le voilà qu’il se tenait fièrement devant son escouade, au coeur de la muraille Ouest. Cette escouade composée d'hommes et de femmes aguerris au combat, se mouvait comme un seul Homme vers une brèche dérobée, d’où leur parvenait déjà une lueur d’espoir pour toute l'humanité.
Le vétéran au clone d’âge mûr, se retrouva très vite en fin de fil. Il se tourna, à dessein, vers une plumée taciturne, farouche et plutôt menue, qui traînait la patte en arrière garde avec tout son attirail informatique dernier cri. Il s’ajusta à sa hauteur pour lui envoyer quelques mots à voix mi-basse. Elle y répondit par l’affirmative, tout en grognant.
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Vous, cartographiez-moi le moindre espace ici. Je veux connaître la plus petite et insignifiante irrégularité présente dans ces corridors infinis. Le plus mineur des renfoncements, qu'il soit répertorié, car nous manquons sérieusement de données ici. Exécution soldat!
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En tête de fil, une toute autre ambiance se jouait. Un brun plutôt fringant et vêtu tout de sombre, scrutait l’espace environnant à l’aide de ses lunettes thermiques à balayage intermittent. Il avait sur lui un équipement de tireur d’élite très sophistiqué, dont la plupart fut modifié à sa demande, basée sur un cahier des charges très précis. Éclaireur ou sentinelle, toujours était-il qu’il donnait cette impression qu’il mettrait en joue et engagerait en un quart de cyclo-secondes quiconque se présenterait devant eux. Hostile ou pas. Car qui pouvait savoir quelles effroyables aberrations tapies dans l’ombre, pouvaient jaillir sur eux. Un seul instant d’inattention et l’issue pouvait être fatale pour toute l’escouade.
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En réalité tout commença vraiment lorsqu’ils s’extrayaient hors de l’étroite brèche, dévoilant ainsi un passage pour eux vers les Ténèbres, mais aussi une voie vers la Cité pour ces mêmes Ténèbres. Casey, toujours en tête de peloton et sentinelle de fait, fut donc le premier à s'extirper du passage étroit, qui menait vers le Dehors. Mains devant ses yeux, il fut ébloui d'abord par l'incroyable luminosité, puis ébahi par ce qu'il voyait. Ce qu'il observa pour la toute première fois de sa vie; un paysage étrange, sans limite aucune, si ce ne fut le panorama lui-même qui s'étendait orgueilleusement à perte de vue. Une luxuriante jungle à proximité vers la vallée en contre-bas, composée probablement d'une faune et flore inconnues et mortelles. Par dessus les cimes des plus hauts arbres à la forme tortueuse, se dessinait des collines verdoyantes et arrondies, érodées même par les vents violents qui devaient sévirent par ici. A des distances plus lointaines encore, des plateaux à l'aspect plus déchiqueté, s'érigeaient comme une muraille naturelle à l'Est. De la position du militaire, leur taille lui semblait impressionnante.
Enfin ses marrons s'accrochèrent, cette fois presque horrifiés, sur de colossaux massifs en toile de fond, qui découpèrent irrégulièrement la ligne de l'horizon. Ces massifs montagneux dont le sommet disparaissait vers l'espace, inspirèrent au tireur statufié sur place, un sentiment de petitesse incroyable. Il prenait seulement la mesure de l'immensité de ce qui l'entourait. De son insignifiante condition humaine. Rien, il n'était rien. Leur imposante taille était indicible. Il n'eut aucun adjectif pour les qualifier. Et l'espace d'un cycle minutaire, il eut cru qu'ils se mouvaient vers eux. Peut-être était-ce l'effet du smog dansant et moins épais par ici. Il balaya cela d'un revers de main, puis revint à lui, plus concentré que jamais.
Quelques mètres foulés à peine de l'autre côté de la muraille, qu'il arrêta la troupe silencieusement de son poing levé, puis laissa le Commandant grisonnant à l'aspect dur, reprendre la tête du commando. Sans surprise aucune, les compteurs Geiger s’affolèrent tous de concert en un clin d’œil. Une limite physique venait d’être définitivement franchie. Comme un instinct collectif de survie, les mains gantées s'affairèrent fébrilement et les masques basculèrent rapidement sur les visages blêmes, pour les isoler hermétiquement de l’air vicié en suspens. Le brumeux smog étouffant était une chose, cependant couplé aux poussières radioactives et hautement volatiles, c’en était une autre.
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Soldats, vos visières vite! Nous foulons des espaces qu’aucun Homme encore n’a eu la chance de fouler. Soyez fiers de ce que nous sommes et portons l’Héritage Enclism en nous, au-delà de ces murs! L'extrême vigilance est de mise dès à présent, car plus aucun process' APM n'opère ici! Vos Kenders perdront d'ailleurs très vite la connexion à la Matrice. Passez tous en mode F.F.A. et silence radio minimum.
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Figés comme des statues, le temps d'intégrer toutes les informations débitées par la stature imposante, les voilà que la cyclo-seconde suivante ils vérifièrent une dernière fois tous leurs équipements pour lui emboîter rapidement le pas ensuite.
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Soldats en formation Bravo. Que sous Son regard, Il nous garde! Ad Majorem Imperatoris Gloriam!
En choeur;
Ad Majorem Imperatoris Gloriam!
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Les cycles horaires se succédèrent et s'enfilèrent comme des perles de nacre, tandis que le commando compact et homogène, s'enfonçait inlassablement dans cette végétation épaisse et vivante. Ni trouble, ni incident, que d'émerveillement que les pairs de yeux captaient à tour de rôle. Casey, vigilant comme à l'accoutumée, se laissait parfois surprendre par cette déconcertante quiétude qui se dégageait alentours. Paradoxalement le sentiment d'être observé, comme un sixième sens qu'il avait développé, ne le quitta jamais. Quelque chose d’innommable devait être tapi non loin d'eux à les guetter, à les jauger tous autant qu'ils étaient. Cette chose qui semblait prendre tout son temps pour se manifester d'une manière ou d'une autre, comme si l'issue lui était déjà toute acquise.
Pénétrant toujours plus profondément dans cet espace vierge de toute empreinte de l'humanité, le brun crut apercevoir à plusieurs reprises une ombre déformée, indéfinissable. Anamorphose de l'espace-temps. D'un geste bref, il arrêta l'escouade et pointa le singulier mouvement d'air de son fusil laser. L'oeil entraîné, vissé à la visée tactique, accrocha ainsi quelque chose. Une sorte de légumes à la forme de chou, qui semblait cracher aléatoirement des matières sombres très volatiles. L'instant d'après il remarqua carrément tout un potager composé de ces inquiétants légumes.
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Restons à bonne distance de ces anomalies. Particulièrement de ces putains de.."choux du diable".
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Ainsi le chef de l'expédition avait machinalement nommé ces boules cracheuses de toxines inconnues.
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Deckeurs, déployez vos instruments de mesure et emmagasinez-moi toutes les données possibles à distance sur ces anomalies. Vous avez dix cycles minutaires, pas une de plus. Les CàC en protection étroite des scientos. Casey, Annia, vous êtes nos yeux, délimitez-moi un périmètre de sécurité pendant les tests, exécution maintenant!
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C'est là que la première étrangeté se présenta à lui. Annia. Son arrogance n'avait d'équivalent que son adresse hors pair au tir. De loin la plus brillante de tous. Sa simple présence aurait dû lui mettre un sérieux doute sur ce qu'il se passait ici.
Sans plus de discours, les différentes parties s'attelaient chacune silencieusement aux tâches qu'ils leur furent assignées. Les données furent récupérées assez rapidement malgré les conditions délicates. L'espèce de vortex fut sollicité avec un mousqueton en farinium. Lancé à près de dix mètres de distance, le crochet au métal réputé pour être d'une dureté exemplaire, fut d'abord plié comme une simple feuille de papier, tandis qu'il lévitait étrangement à un mètre du sol. Puis finalement fut éjecté au loin, comme si il avait rebondi sur une membrane élastique. Il disparut dans la végétation.
Quand aux "choux du diables" ainsi qu'au "duvet végétal" sur lequel ils semblaient prospérer, les données affichaient le n'importe quoi. Ces boules cracheuses renfermaient un panel incroyable de neurotoxines à la chimie complexe, dont certaines n'avaient jamais été répertoriées. Comment était-ce possible qu'une telle biodiversité faisait se cohabiter sans heurts, tous ces éléments. Quant au parterre composé du fameux "duvet végétal", il était littéralement magmatique. Il y régnait près de mille degrés Celsius sous lui. La chose qui déconcertait le plus c'était qu'aucune radiation n'était émise au-delà de ce "duvet brûlant". Les lois même de la physique semblaient ne plus rien vouloir dire ici. Toujours était-il que ce sol vicieux représentait un piège mortel, si les neurotoxines ne vous avez pas inhibé les canaux ioniques avant. Le décor était planté; Tout voulait votre mort ici. Et cette nature sauvage, dans toute sa splendeur, s'évertuait à le faire de la pire des manières qu'il soit.
La deuxième bizarrerie arriva très vite lorsqu'il essaya de lire une note. Cette incapacité ne l'alarma pas plus que ça. Il n'arrivait simplement pas à déchiffrer ladite note, pensa-t-il. En réalité il ne pouvait rien lire. A chaque fois tout semblait être flou et désordonné. Il frotta ses yeux, et garda cela sous silence. Focus sur la mission, avant tout.
Le commando se regroupa sans bruit pour ne former à nouveau qu'un seul Homme, puis continua son exploration. Cette fois, Annia prit la tête du commando et Casey substitué à elle, fut relégué en fin de queue pour fermer la marche derrière eux. Le bruissement des feuillages dont jamais il n'en avait vu de tels auparavant, lui hérissaient les poils sous sa combinaison protectrice. Son coeur pulsa lourdement en travers de sa gorge l'obligeant à avaler continuellement, ce qui le mettait mal à l'aise. Comme si tout ceci n'était pas assez, l'étouffante chaleur s'ajouta et fit perler la sueur acide sur ses yeux. Il cligna à plusieurs reprises, restant toujours concentré, du mieux qu'il put.
Devant, Annia se mouvait comme une ombre folle, agile, au pas assuré. Trop assuré à son goût. Elle semblait d'ailleurs glisser sur l'air, flotter sans bruit. Était-il le seul à la voir ainsi? La luminosité du jour était bien vicieuse. Si elle était plus éclairante en dehors de la cité qu'à l'intérieur, la pénombre installait son linceul opaque sur la vallée en une fraction de cyclo-seconde. Tout sembla s'assombrir très vite aux alentours, et les déformations bien réelles aperçues tout à cycle, devinrent légions et fantasmagoriques, à chaque regard dérobé dans une ou l'autre direction. Tout remuait. Absolument tout. Et ces insaisissables montagnes en était la trame de fond.
A l'ouest, dans un sous-bois, une lueur bleutée à l'aspect de gelée, émanait vraisemblablement des sous-sols marécageux et flottait derrière une rangée d'arbres tordus et dont l'espèce était, là encore, totalement inconnue. Mais tout ceci n'était pas la choses la plus troublante à cet instant, parce que quelque chose, à la silhouette résolument humanoïde, fut repérée et se positionna à vingt mètres devant d'eux. Annia demanda l'arrêt de l'escouade qui se figea tout net. Là se jaugeait leur niveau extrêmement entraîné. Un seul signe suffisait. Tous les yeux furent ensuite rivés sur l'invisible présence. Les deux tireurs d'élites adoptèrent immédiatement la position de défense; de part et d'autre du cortège bien serré, Casey et Annia s'écartèrent et mirent en joue l'infâme forme informe. Le commandant de l'escouade débuta un semblant d'ordre qui fut interrompu par la menaçante forme humanoïde, qui fondit contre toute attente rapidement sur Annia. Comme une distorsion translucide, la chose se mouvait sans qu'elle ne put être observée. L'effroi venait d'être jeté définitivement dans les coeurs. La peur venait de pénétrer profondément tous les esprits, même des plus téméraires.
Le brun hurla instinctivement vers sa comparse, tandis qu'une ruche se formait rapidement derrière la chose mouvante. Là encore, la réaction du brun aurait dû l'avertir de l'étrangeté de sa mise en garde.
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Annia! Annia! Cours... jette ton fusil! C'est toi la menace pour lui ici! Annia! Jette-le bordel!
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Agile comme une féline, elle virevoltait à travers les arbres, tirant des salves de son long fusil à impulsion tactique, de temps à autre, avec une férocité et une élégance rare. La peur ne l'avait pas totalement ébranlée elle, puisqu'elle fit fi des conseils du brun et continua à maintenir un flot de tirs régulier. Le prédateur embusqué dans les feuillages, semblait totalement immunisé par les condensateurs tactiques. Il contourna la l'audacieuse tireuse avec un dessein bien établi; la pousser vers l'étrange gelée bleutée, dont visiblement il en connaissait les secrets. Toujours à slalomer entre les éléments de la nature, elle hurla à son tour vers son coéquipier, derrière la forme hallucinée.
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J'vais me l'faire...c't'enfoiré... il veut jouer! Alors jouons! C'est moi qui gagne et lui qui perd! Casey gaffe à toi...Je tire! Décroche!
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Le commandant de l'escouade à son tour éructa une série d'ordre concis et précis.
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Forme humanoïde vraisemblablement sous module de furtivité, passez tous au détecteur de mouvement. Casey devant la ruche, sape-moi ce fils de pute, c'est toi l'expert en perception, les CàC sont juste derrière toi. En avant! Tous en formation ruche bordel!
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Le trentenaire tout aussi agile que la brune, distança rapidement la ruche lourdement armée. Il s'élança en portant son fusil laser modifié, contre sa poitrine pour ne pas être gêné dans sa course. A son tour, il semblait glisser sur le sol et bondir comme un félin enragé. La silhouette distordue était à présent devant lui à quelques mètres, alors qu'il voyait Annia tenter de contourner l'étrange zone marécageuse. Un hurlement à nouveau en sa direction.
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Annia pas par là! Pas par là putain!
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Sans plus de cérémonie, tout fébrile, il posa un genou au sol et visa la présence éthérée. Son fusil laser était un coup par coup, sans verrou orienté vers la puissance de feu. La modification portait entre autre sur cette particularité. Annia, pour sa part, avait opté pour un fusil à impulsion à cadence de tire élevée, plus modulable. La puissante déflagration émise déchira le staccato du fusil à impulsion. Deux coups qui firent apparaître une barrière électromagnétique sur la forme presque furtive. Un bouclier actif qui n'avait de toute évidence même pas été entamé.
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Bouclier actif! Bouclier actif! Je n'arrive pas à verrouiller la cible! Et merde!
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Le prédateur dont l'agilité n'avait d'égale que son intelligence et son équipement Hi-Tech, réussit à acculer la brune à quelques mètres de ce nuage gélifié. En un clin d'oeil elle fut happée par ce gaz laiteux et se tordit de convulsion en chutant au sol. L'apparition fantomatique disparut aussi sec. Plus aucun mouvement visuel. Les détecteurs à leur tour se mirent immédiatement en mode veille. Il s'était volatilisé. Vraiment.
Casey se jeta dans une nouvelle course effrénée, jusqu'à être à proximité de la malheureuse prise au piège. Le visage tordu de douleur, elle crachait de la bave mousseuse en suffoquant, alors qu'elle tenta exhorter le militaire désemparé à ne la toucher sous aucun prétexte. Condamnée, elle savait son sort scellé. Courageuse, ses seuls mots à son encontre furent brefs, alors qu'il observa épouvanté et impuissant, ses yeux révulsés.
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Du...d'gaz...colloï...colloïdal...du putain d'gaz colloïdal....c'est....fini...pour moi...chui foutu là... Dégage...putain...casse-toi, Casey... Casse-toi! Sauve ta peauuuuu...
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Sans comprendre ce qui s’enchaînait dans l'ombre, son Kender se mit à jouer une musique à fond, qu'il avait en favoris dans sa bibliothèque MP7. Couvrant et se mélangeant à la voix hurlante d'Annia à l'agonie qui le mettait en garde. Ses instruments tactiques se mirent tous à déconner en choeur d'ailleurs. Finalement une voix inquiétante venant de derrière lui et dont la tessiture avait l'empreinte d'un colossal humanoïde, l'appela gentiment. Affolé, il se tourna à droite à gauche. Rien. Seul face à lui-même, la ruche semblait s'être volatilisée. Il se tourna à nouveau face au marécage, d'où se dégageait le fameux gaz colloïdal hautement mortel, tout en imprimant un mouvement de recul. Annia gisait au sol, morte. Définitivement décédée. Pas d'apoptose pour elle ici. C'était le risque encouru. Elle barbotait dans cette infernale gelée, rongée par cette saloperie. Son sang se glaça. Et a nouveau, cette effrayante voix l'apostropha, de droite, de gauche, de partout en fait. Dieu seul savait quelle autre monstruosité pouvait surgir de derrière un bosquet ou des fourrés. Des choux, de la gelée, du duvet, des aberrations temporelles, et quoi d'autre encore. Il ne manquait plus que ce traqueur insatiable. La voix se fit plus apaisante étrangement. Elle semblait à présent toute diffuse. Le militaire tourna sur lui même.
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Ah. Monsieur Alvein, vous présentez là, des troubles dissociatifs.
De quoi ? Mais qui… ?! Je présente quoi…?! Virez votre module de furtivité...
Commando, il est fort étrange que vous n’ayez pas opté pour le Fusil à Impulsions Soniques Tremens. En d’autre terme, le F.I.S.T. Vous vous êtes épris d’un Fusil Laser modifié? Tiens donc, cela ne vous ressemble pas.
Et si je vous disais… que j’étudie une amélioration pour le Fusil Railgun, cela me ressemble ou pas, monsieur… l’invisible?
Putain mais je lui fais la conversation sur le tir ou je débloque?!
Railgun? Sans jeux de mots vaseux, monsieur Alvein, on va vous railler…
D'accord, et moi je vais vous rayer de la carte. Bon, il suffit la causette sur les pétoires. Vous devez être l’unité d’élite d’Ahambar Collinn. Module de furtivité, boucliers actifs, attirail Hi-Tech, très bien renseigné…
…il a du style mais dégâts beaucoup trop aléatoire. L’espérance, Commando, l'espérance! Avez-vous la foi?
Mais de quoi me parlez-vous à la fin?
Relâche le fusil et lève un peu les mains pour sortir de courtes lames dissimulées dans son manteau sombre.
Bon, vous êtes combien...
Non, vous n’y êtes pas monsieur Alvein, je suis vous.
La musique continua de jouer à fond, alors que les AMOLED verdâtres du Kender, reconverti en réveil pour le coup, clignotaient au rythme des lourdes basses. Un petit logiciel rudimentaire mais très efficace, Ouinampe©, permettait cela. Dans la pénombre de sa chambre à coucher, de verdoyantes lueurs telles des stroboscopiques lézardaient sur les murs sombres. Le brun émergea brusquement tout en sueur, prenant toute la mesure de la réalité. Il considéra un court instant les rêves faits, qui se sont transformés en pur cauchemar. Petite moue qui finit en rictus, il se frotta abondamment le visage, les paupières ensuite. Il s'étira dans son lit longuement en bâillant. Puis son regard obliqua sur son Kender dans le vide-poche qui continuait de faire un boucan de tous les diables.
Tôt, très tôt, alors qu'en arrière plan de la musique tonitruante, quelques infos fraîches du DCN se distillaient au compte goutte. Comme toujours, le brun au regard sévère, s'éveilla avec la douce voix de la Déléguée Madison Moore. Sa voix emplissait les ondes matricielles. Enfin il soupira, puis sauta hors du lit pour se diriger directement vers sa salle-de-bain. La musique continuait son office, tandis qu'il disparaissait sous un flot d'eau chaude dans la cabine de douche exiguë.

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