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EDC de 25968

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Zombie Land thérapie

L'Humain se caractérise par une extraordinaire propension à se poser un tas de problèmes métaphysiques, une palanquée de cas de conscience, un moulon de noeuds existentiels, pour finalement... déprimer.
La dépression, le cafard, les idées noires, font donc partie des cases à cocher sur la liste des expériences incontournables lorsque l'on veut progresser sur le chemin de l'humanisation. La difficulté c'est que justement cet état d'esprit échappe à la volonté et que son expérimentation ne peut pas s'inscrire dans un parcours choisi. C'est plutôt par définition une étape subie, une expérience passive.
En effet, comment dire "Je décide d'être acteur de ma propre dépression" ? Cela n'aurait aucun sens. Ce serait comme si un elfe disait "Je choisis d'attraper une otite." Il n'y peut rien, la pauvre chochotte, si la nature l'a doté de telles oreilles. C'est exactement ça, l'humain est sujet à la déprime comme l'elfe à l'otite.
Toujours est-il que ce matin-là, Suite s'est réveillé sous un ciel gris, quoique guère plus sombre que d'habitude à Dreadcast - gris normal. Hélas, le pauvre a mis un pied sur la pente glissante des questions qu'il ne faut pas se poser :
"On va où, là ? L'Imperium, cette bulle polluée au milieu d'une zone plus inhospitalière encore. Ca sert à quoi tout, ce machin? Il est où l'espoir ?"
Ces interrogations tournaient dans sa tête jusqu'à ce que finalement un terrible constat ne s'impose :
"Je comprends plus rien à la vie... plus rien du tout."
Il s'est senti alors désemparé, désarmé face à l'abîme qui s'ouvrait devant lui. Notez que se demander à quoi sert la vie, ce n'est pas nécessairement la bonne manière d'aborder le problème. Ca laisse n'importe qui comme deux ronds de flan. Ca vous file le regard du troll à qui un physicien tente désespérément d'expliquer la théorie des cordes :
"Hein ? Qwô? Quelles cordes ?" - répond la bestiasse en regardant sa masse d'arme de peur qu'elle ne se soit transformée en mandoline.
Ainsi, sans le savoir, l'androïde expérimentait les prémices d'un état dépressif. Il eut heureusement le bon réflexe, celui qui sauve, celui qui vous éjecte directement de la spirale infernale.
"Tiens, et si j'allais voir des plus paumés que moi ?"
Suite a enfilé sa veste et d'un pas résolu - signe que la dépression perdait déjà du terrain - il s'est rendu jusqu'à Zombie-land (c'est ainsi qu'il appelait le Centre d'Arrivée).
A peine entré dans le bâtiment, il sentit l'odeur de passivité morbide qui imprégnait l'endroit. Il longea les couloirs pour arriver jusqu'à l'épicentre du cyclone de non-vie. Il croisa un droïde qui de toute évidence n'était pas fini, ou venait d'avaler son module vocal - le pauvre être désorienté ne s'exprimait que par une série de grincements en forme de "^^", "lol" et "slt".
Il déboucha finalement dans LA salle des zombies, là où des corps inertes s'agglutinaient sur le carrelage en un pathétique enchevêtrement. Comme il se sentit libre face à ce panier de calmars entrelacés ! Comme il se sentit vivant au milieu de ce banc de méduses échoué sur la plage des ambitions mort-nées !

Il ne manquait qu'une étincelle pour qu'enfin Suite retrouve le sourire. Il eut alors la géniale idée de fouiller dans les poches des zombies et se mit à lire leurs noms : "Momo-du-9-3", "Legrauque-Alain", "Supermario66", "Pikatchu911", "ZézetteLAgueuse"... Il éclata de rire en imaginant l’ascension sociale de cette dernière, jusqu'à son entrée dans la noblesse, jusqu'à ce jour surréaliste où lord Stilicon lui donnerait du : "Mes hommages Lady ZézetteLAgueuse".
Sa bonne humeur retrouvée, il se dirigea vers la sortie. A ce moment, dans les nimbes éthérées du HRP, son inconscient entendit l'appel à l'aide du marionnettiste de Supermario66 : "Par où on sort du centre d'arrivée?"
Alors, une voix divine particulièrement inspirée s'éleva et répondit : "Par la porte!"
Suite se retrouva dans la rue, et tourna son visage tout sourire vers le ciel gris normal de Dreadcast.

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