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EDC de Zartam~21969

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Chroniques du cercle : L'âme et l'insigne

L'âme et l'insigne
"Il y a deux personnes en qui j'ai confiance ; la première, c'est moi... La deuxième, c'est pas vous."
Elle se tenait pour la énième fois dans mon bureau, droite, poignets joints derrière le dos, mais arborant un sourire arrogant qui rendait le tout extrêmement décevant.
Car de la déception, c'est bien ce que je ressentais à ce moment là. Le même sentiment qui vous prend aux tripes quand vous sentez le métal glacé du flingue de votre ami se posant sur votre tempe, ou quand celui qui vous a tout appris crache sur ses propres enseignements. Cette ville est remplie de traitres et d'imbéciles. Au début on pourrait penser qu'ils ont des valeurs, mais quand ils commencent à s'ennuyer, voila qu'ils deviennent leur strict alter-ego du jour au lendemain.
Des traitres j'en avais vu, ce jour là il s'agissait du troisième agent de police, que j'allais prendre en charge. Mais ce n'était ni un Morker ni un Dhokas. Cette fois il s'agissait d'une apprentie en qui j'avais placé espoir et confiance. Il s'agissait d'un Lieutenant. Sa dernière convocation.
Et voila qu'elle sourit de plus belle.
"Je pense savoir pourquoi tu m'as fais venir ici."
"Sans déconner."
J'énonçai les preuves au fur et à mesure, je lui détaillai les lois qu'elle avait enfreint. C'était la procédure. Tandis que je parlais, elle souriait, et je me souvenais de l'agent d'accueil qui rêvait de devenir agent de police. Des heures passées à lui expliquer comment frapper, et pourquoi frapper. Je me souvenais de son premier renvoi par l'ancien commissaire, puis de la seconde chance que j'avais décidé de lui accorder. Je me souvenais de sa promesse faite à un mentor.
Mais tout le monde n'entend pas le mot 'Justice' de la même façon. Elle l'entendait différemment depuis le début, et ça je l'ai compris trop tard. Du. Foutu. Vent.
"Lieutenant, je vais vous demander de quitter votre poste, et de me rendre votre arme et votre insigne."
C'est marrant, cinq ans plus tôt j'étais à sa place, et à ma place, il y avait l'affreux Bitobra. Il me manquerait presque. Seulement le motif de renvoi était bien plus grave cette fois.
"J'accepte la première proposition, mais... je garde l'insigne."
Si l'arrogance était un crime, et mon bureau ignifugé, je l'aurais cramée sur place.
"Je t'ai évité la prison, ne gâche pas mes efforts pour un foutu morceau de métal."
Toujours souriante, elle posa ses yeux noirs de tueur sur sa plaque, qu'elle observa longuement, jouant avec les reflets. Enfin elle me lança l'objet d'une nonchalance qui me rappela mes débuts, et elle me tourna le dos, prenant le chemin de la sortie, fière.
"Ne devient pas l'instrument de l'injustice."
Elle marqua une pause.
"Cette OI doit rester parfaitement blanche, mais tout n'est pas noir en dehors."
"Au revoir Commissaire.", dit-elle avant de disparaître.
Au suivant.

◊ Commentaires

  • Elea~1433 (357☆) Le 10 Décembre 2012
    "95% des personnes que l'on rencontre sont d'éventuels ou potentiels futurs traîtres."
    C'est Eleanistement prouvé.