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EDC de Phylène

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Cacher

- Brume.


Couchée sur le sol glacial je n'attends plus rien. Cela fait quelques jours à présent que cela ne fait plus mal. Il n'y a plus ton odeur sur tes vêtements, je lèche le sol en espérant y retrouver ton goût, entre les quatre murs de ma prison j'étouffe, et je ne pardonne plus.

Il y a bien longtemps que je ne sais plus aimer.

Elles me sermonnent et me préviennent, espèrent ne pas me faire trop souffrir mais je sais. Je sais déjà qu'elles vont disparaître. Ce n'est pas grave. Ce n'est pas comme si l'on m'avait arraché le cœur de force, ou qu'à force de l'avoir trop souvent donné, la fatigue étreignait le sang pour le coaguler. Non. C'est beaucoup plus simple que cela, tu sais. Je ne sais plus aimer.

Ils te rendent tous un hommage à leur façon, te prennent un otage pour tenter leur vérité, poisons de leur propre infidélité, t'ont déjà oublié, mais moi je sais. Je savais déjà, je sais tout. Ils ne savent rien, moi je sais.

Il y a cette fille... Plus beaucoup ne me touchent mais elle, dans le cœur une fleur a fait pousser. Une drôle de sensibilité. Elle m'a fait du bien. Pas au corps, mais au cœur. Plus beaucoup ne me touchent, ni ne m'ont touchée comme elle. Elle partira bientôt, mais je l'aime. Je ne lui en veut pas, non. Elle écoute la danse des aimées comme si elle la connaissait, elle écoute les larmes et parle les douleurs, elle chante le charme et me joue les douceurs. Elle me plaît.

Elle ne t'aurait pas plu, elle est trop douce. Mais je sais. Je sais déjà tout. Le sexe ne me dit plus rien. Il ne fait pas naître un grand engouement, ni un apaisement quelconque. Comme si ma faim envolée avait perdue toute sa candeur, et d'un ciel trop souvent touché, retombait mollement vers le sol, vermisseau sans ardeur. Elles sont toutes fades, à peine un simulacre charmeur, se pressent à ma bouche pour en tirer les vers qu'elles voudraient pouvoir chanter, trop belles pour ne pas être laides à l'intérieur.

Je n'ai pas peur.

Peut-être est-ce la dernière lettre que ma peau à nue couche sur le clavier. Je m'évaderai bientôt, vers une strate mystifié, qu'un chamane allégorique a clairé pour cercueil. Je redorerai ma parure à l'ombre qui m'a toujours été fidèle. Je repasserai mes plumes dans le noir et l'abysse qui m'ont toujours soutenue. Je rends ici mon dernier tableau, mon dernier chef d'oeuvre, ce point d'orgue sans forme, n'est destinée à personne plutôt qu'à moi.

Ne vous ai jamais haïe, sinon l'ai tenté, je vous aime comme je vous ai aimé. Je ne reviendrais pas. Pas cette fois. La chaîne est rongée, et trop pour me laisser encore paraître à vos yeux, je resterai petite à l'égard des Dieux qui m'ont vu naître, et je grandirais à la clarté d'une sphère inconnue, d'une lumière qui jamais n'a été profanée.



◊ Commentaires

  • Aislinn (177☆) Le 10 Décembre 2018
    Je frôle la pamoison chaque fois que je te lis. Tes mots, ses maux ont un je ne sais quoi de lyrique. Comme une sorte de litanie funèbre qui envoûte et emprisonne ♡