Recherche

EDC de Koe

Bienvenue sur les EDCs de Dreadcast
Vous trouverez ici tous les articles rédigés par Koe

Cacher

L'insubmersible Marranic.

Comment on peut t’aider ?


Eux, sans doute qu’ils ne pouvaient pas. Ou plutôt, par leur simple existence, ils le faisaient déjà. Koe savait que c’était frustrant, mais dans cette histoire, vraiment lui comme eux ne pouvaient rien faire.
Il avait l’impression d’être le héro d’un holofilm tragique, duquel il ne pouvait sortir et auquel il ne pouvait échapper.
---

Les débuts étaient pourtant prometteurs.
Il se tenait à la proue du bateau, les bras écartés, hurlant un “je suis le maître de la prisooooon !” libérateur, fier et enthousiaste, avec sa famille qui l’applaudissait en arrière-plan, fière de lui. Le soleil réchauffait sa peau, il avait le vent dans les cheveux, il était jeune, beau, et l’avenir lui était tout acquis. S’il avait été gourmand, il aurait cherché une nana - ou un mec - digne de l’accompagner, là, sur cette proue, pour gueuler son bonheur avec lui.
Et puis, les jours passaient lentement, là, sur ce magnifique navire nimbé de chaleur et de beauté. Il découvrait ou redécouvrait chaque jour un passager, comme cette fille aux cheveux rouges, qui avait toujours fait partie des meubles, ou ce type un peu déprimé qui pourtant cherchait sa place au soleil. Ou encore celui-ci, qui le suivait partout en trottinant et en l’observant avec de grands yeux admiratifs sans qu’il eût pourtant rien fait pour le mériter, à part, peut-être, balancer une blague douteuse au coin d’une balustrade.

Il en était là, tout heureux, que tout à coup, un soir, les capitaines ignorant les messages parlant d’iceberg, ou essayant peut-être de les esquiver comme ils pouvaient malgré le nombre de plus en plus grandissant… Ne réussirent à repousser, une fois encore, l’inévitable et ils s’en prirent un.
Il y eu du bruit, des éclats, une grosse frayeur, mais on pensa au début qu’il y avait eu plus de peur que de mal. Que l’insubmersible navire avait vaillamment tenu le coup malgré cette légère erreur de trajectoire. Qu’on pouvait reprendre le trajet sans peine.
La plupart des passagers reprirent leur petite vie faite de sommeil, de cotillons et de sessions de jambes en l’air, partout où c’était possible, même dans la cale.

Quelques-uns toutefois, s’inquiétèrent, et demandèrent des informations. On ne leur en donna pas. A part peut-être un “mettez vos gilets de sauvetage, c'est juste au cas où, et couvrez-vous chaudement, il fait froid dehors”. Ce qu’ils ne savaient pas, alors, c’est que “dehors” n’était pas juste l’extérieur de leur cabine, mais un “dehors” bien plus hostile et lointain.

Quand il y eut la coupure de courant, là, on s’inquiéta beaucoup plus. Les gens commencèrent à paniquer. Les capitaines avaient ordonné l’évacuation discrète du navire. Les plus hautes sphères en premier. Les femmes et les enfants d’abords. Il n’y avait pas d’enfants. Soit, alors juste les femmes.
Mais les grincements là en bas, répétés, de plus en plus proches, de plus en plus violents, poussèrent à la panique. Et la maigre équipe composant l’équipage ne suffit rapidement plus à empêcher les comportements déviants et égoïstes.
Et on commença à se tirer dans les pattes pour atteindre les canots de sauvetage les premiers, on s’engueulaient sur le chemin en poignardant les compagnons de galère dans le dos, on piétinaient les plus faibles sans vergogne… Certains même décidèrent tout bonnement de fermer les yeux et de s’enfermer dans leur cabine en espérant que le problème se résoudrait de lui-même, comme par magie. Ou grâce à l’intervention du Seigneur Imperator. Ou des Saints Czevak, Alleria ou Stilicon.
Mais aucun d’eux ne consentit à répondre à l’appel désespéré de leurs ouailles.

Pourtant, même malgré le chaos, même malgré l’obscurité et l’individualisme, certains étaient descendus dans les cales pour essayer de colmater les brèches. Mais l’eau, froide, tellement glaciale même qu’elle en devenait brûlante, comme une Flamme inextinguible, les emportait tous, un à un.
Et plus elle s’infiltrait, plus le nombre de vaillants diminuait. L’elfe avait l’impression de plus en plus tenace qu’il restait seul face aux brèches, qu’il continuait de nager en étant tiré vers le bas par les cadavres de ses camarades.

Jusqu’à ce moment fatidique où, finalement, une vague d’eau glaciale le submergea alors qu’il était, encore une fois, en réparation d’une brèche. Faisant aveuglément son travail.
La vague était gigantesque, vingt mètres au moins. Et se heurta une fois à la coque. Il appela à l’aide, avec sa camarade. Personne ne les entendit.
La vague se fracassa une seconde fois, une troisième fois… Et à la quatrième fois, elle enfonça le blindage, balayant tout sur son passage.
L’elfe luttait pourtant, il remontait à chaque fois à la surface, se noyait de nouveau, brûlé par le froid, brisé par les remous, malmené par les courants. Mais il luttait. Il espérait encore. Que quelqu’un l’ai entendu hurler, là, tout en bas. Que quelqu’un viendrait.
Mais personne ne vint. Au contraire, il les entendait, en haut, de vagues échos indignés : “mais que font les machinistes…? Ils ne sont pas payés pour réparer le navire ?”, “un bon membre d’équipage meurt avec son bâtiment, normalement…”, “non mais ce navire est insubmersible, il a été conçu pour résister à une météorite…”, “l’eau ne peut pas passer, c’est impossible”...

Et finalement, après un dernier hurlement désespéré, l’eau se retira momentanément, aspirée ailleurs, le laissant seul, fracassé, dans le noir. Sa vaillante camarade gisait à ses côtés, les yeux ouverts sur l’éternité. Encore une.
Lui, l’eau l’avait épargnée. Cruelle jusqu’au bout, elle le laissait respirer cette fois encore, incapable de bouger, anéanti, brisé, mais vivant.
L’elfe, après un long moment à tenter de réaliser l’horreur qu’il venait de vivre, comme un automate, se traina au sol, cherchant à atteindre un escalier. Car là-haut, dans une cabine douce et chaleureuse, sa famille l’attendait. Il ne voulait pas les inquiéter.
Alors il grimpa, un escalier, un couloir, deux escaliers, une échelle… Et alors qu’il levait la main pour ouvrir la porte et, enfin, rentrer chez lui, l’eau revint par une fissure dans le plafond. Celle-ci était froide mais pas glaciale. Mais, perdu comme il était, il se mit soudain à supplier, misérable. “Tuez moi. Je vous en prie.” Et l’eau, contrairement au Seigneur et aux Saints, entendit sa prière et s’insinua en lui, dans son nez, sa trachée, ses poumons. Et il mourut, là, au pied de chez lui, étouffé par ses propres sanglots.

Il n’y aurait pas de planche de salut pour lui. Pas de survie au naufrage. Son corps allait rejoindre tous les autres, accompagné même par les rats des cales qui se laissaient aussi mourir, ça, plutôt que d’évacuer ailleurs. Où que ce fut.
Les yeux éternellement ouverts de l’elfe contempleraient désormais le rien des abysses. Le Marranic avait coulé, emportant avec lui plus de 80% de ses passagers, capitainerie incluse. L’Insubmersible paquebot, contre toute attente, avait échoué dans sa mission.
---

Koe s’éveilla de son cauchemar holographique et avisa les présents. Des larmes se mirent à couler. La voix était atone, morte comme son âme, dans le murmure désespéré qui s'échappa de ses lèvres.

J’ai lutté. Je vous jure que j’ai lutté.

Spoiler (Afficher)
Petit article sur l'aventure évasion de la Prison ! J'espère que le style adopté vous plaira, j'ai en tout cas pris beaucoup de plaisir à l'écrire.
Merci aux JD's rebz d'avoir eu la sympathie de me proposer cette aventure RPesque (RP > GP tavu) ! Et merci à JD Charlotte de m'avoir suivi dans ce malheureux et traumatisant épisode !
Aux JD's imp', désolé si vous n'avez pas apprécié ma prestation, j'ai fais au mieux... Et je ne recommencerais plus, rassurez vous.

Spoiler (Afficher)
@Joyce Déso, preum's sur le remake smiley

◊ Commentaires

  • KorSkarn (503☆) Le 02 Janvier 2021
    *
  • Sanya (192☆) Le 02 Janvier 2021
    Franchement sympa. Et encore merci à vous deux pour le RP c'était sympa.
  • Joyce (136☆) Le 02 Janvier 2021
    Niiiice !
    Je lis pas souvent des articles, mais franchement j'kiffe bien ! smiley
  • Eaven (1234☆) Le 02 Janvier 2021
    Sans connaître les événements, c'est fun à lire, et la comparaison avec ce grand film siiii méconnu est énorme x)
    Signé : le meuble :/
  • Koe (170☆) Le 02 Janvier 2021
    Merci à tous pour vos retours smiley
    @Joyce M'en même temps spéciale dédicace tavu.
    @Eaven Déso :'( mais en même temps... Cépafo ? Hein ? Voilà.
  • Eaven (1234☆) Le 02 Janvier 2021
    :'(
  • Koe (170☆) Le 02 Janvier 2021
    Keur sur toi meubleaven !
  • Allie (40☆) Le 02 Janvier 2021
    Mais non... Les barbares ! :'(
  • Koe (170☆) Le 03 Janvier 2021
    Oué tavu Boulie ? Tape les pour moi steup' :'(
  • Allie (40☆) Le 03 Janvier 2021
    Tkt même pas smiley
    (Jpp, tu te souviens de Boulie... xD ♥)
  • Eaven (1234☆) Le 03 Janvier 2021
    Coeur que dalle, c'est la bouderie !
  • Boüne~73411 (20☆) Le 05 Janvier 2021
    J'aime beaucoup, très joli texte 👌
  • Koe (170☆) Le 06 Janvier 2021
    Merci bien pour le soutien smiley
  • Mellow~73487 (18☆) Le 09 Janvier 2021
    T'as joué, c'était cohérent et amusant : cherche pas plus loin. smiley
    Bravo ! ☆
  • Koe (170☆) Le 09 Janvier 2021
    Merci beaucoup