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EDC de Koe

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Le pun'go, ou comment j'ai découvert ma bite.

Alors c'était comment ?


Encore une simple question. Mais la gêne qui s'inséra dans les prunelles de l'elfe lui fit détourner le regard de la jeune femme qui lui faisait face.

Honteux. C'était le premier mot qui lui venait à l'esprit. Merveilleux. Le second. Inavouable. Inspirant. Malsain. Plaisant. Pervers. Créatif.

Alors, dans cette dualité qui le tuait, et pour se donner du temps, il essaya de récupérer le fil de la scène qui s'était jouée un peu plus tôt dans l'après-midi, ce jour-là. Il voulait tout analyser, décortiquer, comprendre. Ne plus craindre, justifier ce qui ne l'était pas. Pour soulager sa conscience qu'il trouvait tellement sale, dont, tout à coup, il découvrait une face qu'il n'était pas prêt à accepter. Non. Ça ce n'était pas lui. C'était impossible.

Et pourtant... Une simple pilule avait suffit à ébranler des certitudes déjà mises à mal quelques temps plus tôt et, convaincu que son cerveau avait raison contrairement à son corps, ce traître, il avait prit cette drogue qu'il avait promis de prendre, pour le test, la curiosité.

Plus le temps passait, et plus ce petit sac, replié au fond de sa poche de veste, avait commencé à peser lourd. A mesure que son cerveau perdait du terrain face aux sensations. Il aurait dû se douter que la prendre maintenant était la pire idée qu’il avait jamais eu. Mais devant la peur, souvent, le raisonnement fout le camp. Et c’était exactement ce qu’il avait fait.

Devant ses yeux, lentement, comme le film de sa vie qui est censé défiler devant nos prunelles quand on meurt, il revit la scène aussi honteuse qu’elle était belle de sa découverte du pun’go.
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Koe est posté devant le lavabo, regardant la pilule dans sa main d’un air mauvais avant de jeter le même coup d’oeil à son reflet, un sentiment idiot de trahison noyant ses prunelles noires. Il inspire et puis…

Quand faut y aller...


Il avale le comprimé avec un peu d’eau et patiente. Il n’aura pas longtemps à attendre avant qu’une furieuse bouffée de chaleur ne le secoue, et que son cœur s’excite, battant lourdement et rapidement à ses tempes. Titubant un instant, l’elfe regarde le miroir qui, déjà liquide en temps normal à cause de sa vue1', est carrément devenu liquide et irisé. Il écarquille les prunelles et tend une main pour en toucher la surface qui, dans un contraste saisissant avec ce qu’il voit, se révèle platement lisse et froide, sans aucun intérêt.

Le champ périphérique de sa vision est flouté plus que d’ordinaire, et ce n’est plus seulement sa peau désormais, mais toutes les surfaces qui vibrent, s’animent, et pulsent en écho avec son cœur déchaîné.

Faut que je… Joue...


Marmonne-t-il dans un éclair de lucidité, bulle d’euphorie lui donnant l’impression de marcher en apesanteur à mesure qu’il s’avance jusqu’à sa chambre et se jette presque littéralement sur Ongaku.
Saisissant sa précieuse luthare, il commence à alors à laisser s’écouler des notes au hasard d’abords, ouvrant de grands yeux tandis que les sonorités, si semblables et pourtant si différentes heurtent ses oreilles. Il étire un large sourire, euphorique, complètement dans son univers, jouant de longues minutes, hypnotisé par son propre jeu. Et puis, il commence à chanter.

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https://www.youtube.com/watch?v=RAoKcM54Q1Y

Les paroles passent ses lèvres alors qu’il les voit, pratiquement imprimées en lettres de feu dans son esprit. Et malgré tout, sa chanson est pleine d’une colère exacerbée, prémices de ce qui couve en lui, de la culpabilité qui grossit sans qu’il ne s’en rende compte, occupé à jouer, et à couvrir les pages de son memorium de tablatures et des paroles associées, créant presque d’une seule traite trois ou quatre morceaux complets, tous empreints d’une rage certaine.

Mais il ne voit pas les signes, l’esprit autant obscurci par la drogue qu’elle ne délie sa fibre artistique.

Tandis qu’il joue encore, sans chanter, laissant ses mains agir toutes seules, se complaisant dans l'euphorie de la drogue qui, même après vingt minutes, continue, l’elfe étant visiblement très réceptif à celle-ci, peu à peu, insidieusement, ses pensées changent, mutent, se transforment.
Quand il s’en rend compte, c’est trop tard. Il se redresse brusquement, comme nauséeux et gémit, dans un nouvel éclair de lucidité.

Non...


Et alors une voix dans sa tête, une voix qu’il jurerait reconnaître, légèrement rauque et suave, sensuelle négligée, lui susurre “Mais si… Laisse-toi aller, tu en as envie…”

Il abandonne alors Ongaku là et titube jusqu’à la douche, dans laquelle il entre sans même prendre le temps d’enlever son futal. Très vite il allume le jet d’eau glacée qui vient mordre sa peau tatouée et lui arrache un grognement de douleur dérangée.
Claquant des dents, il se laisse glisser au fond du bac de douche mais rien n’y fait. Les minutes qui passent et l’eau glaciale qui rougit sa peau ne changent rien à la nature des images qui tournent en boucle dans sa tête perverse : des lèvres ourlées de bleu métallique qui parcourent sa peau, suivant les tracés de ses lignes d’encre, un corps un peu trop mince et pourtant harmonieux qui se presse contre lui - trop près, bien trop -, de petites mains qui couvrent sa peau intérieurement brûlante de caresses et cette foutue voix insidieuse qui continue de susurrer, tentatrice “On sait très bien que tu en as envie alors fais-le… Personne ne saura rien… Elle ne saura rien… Il suffit de ne pas lui dire… De ne le dire à personne…”

Il se cambre finalement dans un râle de dépit et d’envie mêlés qui signe sa capitulation sans conditions alors que d’autres images surgissent, inavouables, franchissant un nouveau palier dans la perversion qu’il découvre bien malgré lui. Et en écho synchronisé à ce que son cerveau traître fait naître, il entre en action.
La bouche qui descend bas - beaucoup trop bas, beaucoup trop - est mimée par sa main droite. Rien n’arrête cette bouche, ni sa main. Son pantalon est ouvert, il ne sait plus comment ça se fait. Sa main glisse dedans et, comme la bouche, vient jouer avec sa virilité à peine calmée par l’eau froide.
Et pendant les quelques minutes qui suivirent - elles n’étaient sans doute pas nombreuses mais pour l’elfe cela dura une éternité -, il découvrit l’acte solitaire le plus vieux du monde. Et cette fichue drogue qui ne veut pas le laisser terminer, finir, s’échapper, oublier. Il continue, incapable de s'arrêter, jusqu’à ce qu’enfin sa première jouissance éclate dans un cri sauvage et cassé, teinté de honte.

Après être resté prostré dans le fond du bac encore bien cinq minutes, le plaisir drogué l’empêchant d’atterrir pendant un moment, la bulle d’euphorie éclate soudainement, rendant la chute lourde et douloureuse.
L’eau glacée se transforme en eau brûlante et en savon qui irritent sa peau dans une volonté de faire disparaître les preuves du crime alors que son pantalon a été jeté sans ménagement dans la machine à laver lancée elle-même dans un cycle de lavage intensif avec un supplément désinfection.

Il se sèche et s’habille ensuite d’un futal de rechange sans jamais laisser ses mains plus que nécessaire en-dessous de sa ceinture, sans jamais se regarder dans le miroir, honte personnifiée.
Il s’avachit ensuite dans un coin de son lit, Ongaku sur les genoux pour jouer, seule échappatoire connue à ses tourments. Alors il joue, il joue… Ne s’arrête jamais… Enfin c’était son projet jusqu’à ce qu’un mal de crâne lui déchire soudainement le cerveau en deux.
Une paume appuyée sur son front, un gémissement, puis le trou noir.
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Koe ?

Hm ?

T’es sûr que ça va ? Tu m’as pas répondu.


Une grimace, la gêne qui revient bouffer son visage. Une perfusion d’adrénaline et de vitamines dans le bras gauche, l’elfe détourne les yeux. Le silence s’éternise. Il n’ose pas la regarder. Une réponse, simple, laconique.

C’tait cool. Mais j’ai honte. J'pense pas recommencer.
  • 1 Koe étant un elfe, je le joue avec la vue, l'ouïe et le goût plus développés que la moyenne à mesure que ses UBA’s augmentent.

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