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EDC de June

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V. Ennemies à l'unisson

Thème musical
« L'Amitié est la similitude des Âmes. »

Nouvelle journée, nouvelle alerte. C'était ce qui rythmait ma vie, inlassablement. Une routine bien installée, une ronde à la mélodie lancinante. Je le sens au plus profond de moi, jamais je ne vacillerai. La Flamme est encore là, je la sens brûler. Une main sur le cœur, l'autre sur la garde de mon épée, je m'élance dans les entrailles crasseuses de la cité.
Le bruit des combats est assourdissant, ou alors est-ce mon cœur que j'entends battre ? Mes Frères et Sœurs tombent autour de moi, et je sais que bientôt, j'irai les rejoindre. Le goût métallique du sang dans ma bouche, je pose un genou à terre dans une plainte douloureuse.
Une dernière fois, je lève les yeux sur ceux qui seront mes bourreaux. Ce n'est que partie remise. Nos regards se croisent, myosotis et azurs, les siens teintés de mépris me rappellent d'autres iris que j'ai déjà vu. Et alors qu'Elle pose le bout de son canon sur mon front, leurs visages se superposent. Deux elfes arrogants, deux rebelles fanatiques, si semblables dans leur façon d'être détestable.


C'était une journée qui s'annonçait calme jusqu'à ce que le bruit du communicateur ne brise le silence paisible de la luxueuse demeure. Un énième appel à semer la mort.
Un seul regard sur mon époux endormi alors que l'uniforme militaire prend sa place telle une seconde peau.
Je rejoins les miens, droits et fiers, ils savent déjà qu'ils ont gagné alors que les premières lames ne se sont pas encore entrechoquées.
En quelques minutes, des dizaines de cadavres disparaissent sous nos pieds laissant des rues jonchées de sang. Il n'en reste qu'une. Une Brune, affaissée sur ses genoux au bord de l'agonie. Un regard complice à mon congénère, un sourire en coin alors qu'on s'approche d'Elle d'un pas lent, sa détresse est telle une offrande divine. Deux paires d'iris saphir haineuses, se posent sur Elle tandis que la pointe de mon canon épouse le derme de son front. Elle n'a pas droit à une parole, pas la moindre considération pour sa vie. Quelques simples rires moqueurs en écho lorsque la gâchette percute la crosse, la réduisant -Elle aussi- à néant.

« Hérétique. »
« Apprivoisée. »

Le manque de sommeil me fait bouillonner. La moindre petite provocation est la pire des insultes, la moindre parole m'exaspère. Au moins, c'est plus tranquille. Beaucoup moins de visiteurs que la première fois. Je fixe la porte d'un regard haineux en attendant que les cycles passent et que vienne enfin le moment de mon exécution.
Le genou tordu bizarrement, je me dis que la cuve sera une délivrance. Il ne fait aucun doute qu'il est brisé. J'entends le bruit de leurs bottes qui claque contre le sol. C'est plus fort que moi, mon instinct m'ordonne de me lever et de me battre. Faisant taire cette voix, je ferme les yeux et murmure en boucle le même passage d'une prière.
Un, deux, trois. Trois elfes si similaires qu'on dirait qu'ils ont été démoulés de la même cuve. Un rire soufflé quand l'un d'eux me murmure une maxime impériale - cocasse quand on est du mauvais côté - avant que je ne remarque la même silhouette féminine. Cachée derrière, nos regards se croisent, encore. Tout nous oppose, l'une et l'autre, et pourtant.


Encore une exécution à effectuer, c'est presque devenu un quotidien ces derniers jours. Lassée, je m'avance tout de même aux côtés de mon compagnon, nos pas presque synchronisés lorsqu'on pénètre dans l'immense bâtisse de la Prison Rebelle. On gagne la cellule du fond dans cette ambiance morbide qui ne laisse raisonner que le bruit de mes talons contre le sol. Précédée par mon aimé, je n'aperçois que l'elfe blond plus loin dans sa posture toujours droite et élégante. Pour la forme, je lance quelques piques à la prisonnière pour une bonne humiliation avant sa délivrance. Mais lorsque j'arrive à la hauteur des deux elfes, ma main s'ancre dans le creux de l'épaule de mon ami et je La vois enfin. Son corps frêle et brisé, quasiment avachi contre ce mur de béton hostile, me frappe droit dans le cœur. Nos pupilles se croisent un instant, ce qui est amplement suffisant pour me couvrir de honte. Je détourne le regard, le sol, les néons, le plafond, les coins, tout y passe tant que je n'ai pas à la regarder, Elle.

« Finissons-en. »
« Achevez-la, maintenant. »

Je relis le même message. Une fois, deux fois. Une troisième, histoire d'être sûre ? S'il y a une personne que j'imaginais transfuge, ce n'était clairement pas Elle. Suspicieuse, dans un premier temps, je me laisse prendre aux échanges cordiaux et observe l'Elfe évoluer avec curiosité.
Je redoute le moment où sa colère s'apaisera et qu'Elle regardera derrière Elle. Aura t-elle aperçu Sa Lumière, suffisamment bien pour ne plus hésiter, et avancer sur le chemin tortueux de la Foi ? Ou au contraire, sera t-Elle gagnée par la lassitude des épreuves ?
Mais tendre la main n'a jamais tué quelqu'un, j'imagine. Alors je l'attrape et je lutte pour la sortir de la mélasse crasse des idéologies faussées, biaisés par des individus qui ne veulent que détruire aveuglément. Je lui offre alors la seule chose qu'Elle semblait chercher ; la Vérité.


"Adieu, mon Amour." - Étalée sur le canapé, n'étant plus qu'un corps sans âme, je repense à ces paroles à chaques secondes. Ce n'est pas pour ça que je me suis battue, ce n'est pas à ça que j'ai dévoué ma vie. Ma décision était prise, un départ aussi sanglant que les abysses d'un cœur perforé, mais... Je devais la contacter, Elle. Et ça, c'est sûrement la chose la plus difficile que j'ai eu à faire dans ma vie. Elle a péri sous mes balles tant de fois, je lui ai voué un mépris sans frontières, simplement parce qu'elle était différente de moi et aujourd'hui, je lui demande de m'accueillir dans son étreinte. C'était de la folie, personne n'aurait pu accepter cela, et pourtant. D'une dextre tremblante, je lui envoie un message.
Un message qui allait changer ma vie, et la Sienne.

« Je dois avouer que vous êtes probablement l'une des dernières personnes que j'imaginais transfuge. »
« Si deux ans en arrière, vous m'aviez dit que j'allais le faire, je vous aurais ris au nez. »

Les jours passent, les doutes s'effacent. Peu à peu, mon regard cherche le Sien. Un sourire, un trait d'humour. Une complicité s'installe. Je ne me souviens même pas la dernière fois où j'ai ressenti ça. L'ai-je déjà ressenti ? Probablement pas comme ça.
Je La regarde se lancer dans ses projets, enfonçant les portes avec la force d'un bélier, se lier, créer sa place. Au-delà de mon rang, de mes responsabilités et de mes choix, c'est à Elle de me tendre la main pour faire sortir la part de moi qui n'osait plus être.
Un esprit presque semblable au mien, plus que ce que je ne l'aurai pensé. La dernière pièce du puzzle de ma vie, une confidente. Quelqu'un prêt à s'énerver en mon nom, à mettre des mots sur mes émotions. Une Âme jumelle.
La première que je me risque à appeler "Amie".


De la haine à l'amour, il n'y a qu'un fil fin.
Du rire aux larmes, il nous a fallu peu pour traverser le meilleur et le pire. Au gré des jours, une tresse solide a lié deux âmes à jamais, qui autrefois avaient été prédestinées à s'autodétruire. Aujourd'hui, je ne peux plus vivre sans Elle. Je n'ai pas besoin de mots en Sa présence, une bribe de regards est suffisante pour remplacer tout un dictionnaire, pas de masques, pas de faux-semblants. Pour la première fois de ma vie, j'ai laissé un livre ouvert, sur Sa table, mes armes à Son service. Les mots indélébiles des secrets ancrés dans les tombeaux de la confiance absolue, l'épée s'est entrelacée au fusil, pour l'amour et à la mort.

« Comment on en est arrivé là... ? »
« C'était écrit. »

Ina & June
Le cœur n'est authentique que s'il bat en reflet du Sien.
Spoiler (Afficher)
Disclaimer HRP :
J'ai beaucoup appris du tuto de Sneni pour écrire mes EDCs, et depuis tout va mieux dans ma vie.
Du coup, merci à Ina pour tout le jeu offert, et surtout pour la tournure inattendue !
Un jour je me motiverais à faire un article pour chaque personne qui compte pour ma pionne, mais je vais pas mentir j'ai la flemme, et c'est seulement parce qu'Ina a menacé de me casser la gueule IRL que je l'ai fais. ♥ Premier article à quatre mains, plutôt fière du résultat.
Si vos personnages n'ont pas connaissance du RP, bah vous pouvez pas savoir, bla bla bla.

Informations sur l'article

Chroniques
01 Septembre 2021
1031√  25 15

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◊ Commentaires

  • Ina (113☆) Le 01 Septembre 2021
    First. ~♥
  • Neexx (62☆) Le 01 Septembre 2021
    Boom l'étoile !
  • Nero (330☆) Le 01 Septembre 2021
    A quand la trahison ?! Dramapower !
  • Bravagor~69270 (13☆) Le 01 Septembre 2021
    *
  • June (219☆) Le 02 Septembre 2021
    “L'orgueil est aussi une forme de la médiocrité.”
    Merci pour le compliment smiley
  • Phylène (1803☆) Le 03 Septembre 2021
    C'est drôle.
  • Casey (439☆) Le 03 Septembre 2021
    Vous faites quand un bébé rat?
  • Acius (79☆) Le 04 Septembre 2021
    Cette dernière image est vraiment cauchemardesque. :x
  • June (219☆) Le 04 Septembre 2021
    Donne moi des étoiles et chut ! C:
  • Acius (79☆) Le 05 Septembre 2021
    J'te couvre d'étoiles, bébé.
  • Francky (54☆) Le 05 Septembre 2021
    Perso je trouve que ça colle bien, je m'étais toujours imaginé Ina et June sans vrai poitrine.
  • June (219☆) Le 05 Septembre 2021
    On a mit des oranges de le soutif pour faire genre.
    (J'avais la flemme de redessiner la poitrine)