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EDC de 23910

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Singing in the dark ♪ ♫♪

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Article de la série "L'EDC inaperçu de la cubaine".
Mis en ligne le 10/09/2012.
Cette série d'articles, mise en ligne longtemps après sa création, n'apparait donc jamais dans la liste "nouveaux articles edc".
Toi qui me lis, toi qui as farfouillé avec patience dans cet edc, qui contient de tout, et de n'importe quoi, cet article est pour toi! smiley
Elle marcha longtemps, sans but.
Ses pas l’amenèrent finalement sans qu'elle s'en rende compte devant l'endroit le plus inattendu.
La cubaine s'immobilisa.
Elle regarda autour d'elle, se demandant pourquoi elle avait atterri ici, dans ce lieu.
Sans réfléchir, elle entra.
Le lieu sentait la mort.
Une odeur de sang coagulé emplit ses narines.
Elle se remit en marche, sans but.
La réplicante était déjà venue ici, mais n'y avait fait que quelques pas avant d'en repartir, tandis que tout son être lui criait, en lettres rouges:
"DANGER. ATTENTION. DANGER."

Cette nuit là, à ce moment là, Esmeralda entendait encore cette alarme, mais si lointaine...
Ignorant son instinct, qui était devenu à ce moment là une petite voix presque inaudible au fin fond de son subconscient, Elle avança, telle une zombie.
Et alors, il se passa quelque chose.
Elle ressentit ce lieu,
cet endroit dont les murs transpiraient la mort et la souffrance.
L'émotion, à défaut de la peur, commença à la submerger, encore.
Elle était hyper sensible, cette réplicante. beaucoup trop.
Elle se demandait pourquoi elle ressentait, ou croyait ressentir, autant de choses.
Comment avait-on pu insérer cela dans son cerveau artificiel?
Quel malade mental avait pu être assez ignoble pour la fabriquer,
et la doter d' autant de sensibilité?
Pourquoi avoir programmé en elle tant de souffrance?
C'était insupportable.
Tous ces sentiments, cette souffrance morale, étaient pire que tout.
Cette douleur de l'âme, de son âme qui pourtant n'était pas sensée exister, était tellement grande qu'elle avait anesthésié ses autres douleurs, ses souffrances physiques.
La cubaine vivait le déchirement total.
Toute à ses noires pensées, elle entendit du bruit.
Elle s'immobilisa dans une des salles.
Elle prêta l'oreille.
Ce n'était surement que l'écho de ses propres pas.
Elle le vérifia en émettant un son.
"Oh!"
L'écho lui renvoya une petite série de:
Oh! oh! oh!...
La cubaine regarda autour d'elle, le lieu semblait désert. Mais elle pouvait imaginer le nombre d'âmes qui avaient quitté leurs corps, ici même.
Une tristesse infinie se déversait en elle.
Esmeralda sentit alors que le lieu, et l’acoustique du lieu, étaient parfaits.
Elle sortit de son sac un petit appareil dont elle avait fait la trouvaille, un petit boitier avec deux boutons, qu'elle avait couplé à son communicateur, pour en tirer du son.
Un sampler. ♪♪ ♫♪
Elle mit l'appareil enregistreur en marche, inspira longuement, et se mit à chanter, dans ce lieu improbable.
L'appareil enregistrait sa voix, qu'elle pouvait relancer d'une simple pression sur un des boutons, en boucle.
Elle chanta à capella, en cœur avec elle même.
C'était merveilleux, triste, d'une tristesse infinie, mais aussi, magique.
Submergée encore par la tristesse, elle pleura en chantant.
La cubaine avait vraiment une belle voix, oui. Un talent caché.
Une voix magnifique.
Le chant, comme surgi d'un autre âge, elle le connaissait, mais ne savait pas comment, ni pourquoi.
Elle n'en comprenait pas non plus le sens, les paroles lui venant comme ça, instinctivement, naturellement.
Le chant, triste, résonnait, dans ce lieu, d'une tristesse encore plus grande, évoquant les blessures inguérissables de l'âme.
Elle chanta un moment, et ce qui devait arriver, arriva.
Des personnes, entrèrent aussi dans ce lieu, pour des motifs autres sans doute que ceux de la cubaine, et ne tardèrent pas à arriver vers elle, attirés par le chant.
La cubaine, voyant du monde arriver, se tût. Elle fut rapidement encerclée par plusieurs personnes lourdement armées.
Elle même n'en avait pas, des armes. Et de toutes façons, elle ne s'en serait pas servie.
Elle était résignée, elle savait qu'elle allait probablement mourir.
-Vou ... aller ... exécutuer... moua?
La cubaine attendait son exécution, mais elle ne vint pas.
Peut-être que quand tout votre être appelle la mort, ceux qui seraient sensés vous la donner, ne le feront pas.
Pourquoi? Allez savoir. Il se peut que beaucoup de personnes, au final, n'aiment pas faire ce qu'on attend d'eux?
En tout cas, la cubaine ressortit bien vivante, plusieurs heures après, de cet endroit lugubre.
Plus tard, elle ne devait jamais parler à quiconque de cette aventure.

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