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EDC de øctavie~64245

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Alea iacta est

Alea iacta est

Ambiance



La ville aurait pu inspirer les plus grands scénaristes de polard pendant des années, tant le taux de criminalité, de scandales et de corruption y étaient élevés. On aurait même pu envisager d’y tourner une série à succès, vu qu’un gang mafieux était impliqué dans la plupart des activités louches des bas-fonds.
Pour la plupart, les drames se jouaient dans le sud. Néanmoins, paisible ou non, Dreadcast était sa ville, et øctavie était bien décidée à participer pleinement à la rude tâche qui consistait à y ramener la loi et l’ordre.
En ce moment précis, elle sirotait un Goblicoz dans un bar du centre-ville. Un claquement sec se fit entendre, en provenance d’une salle adjacente. S’ensuivit une clameur bruyante qui attira son attention. Son regard s’attarda un instant sur l’entrée voutée. La pièce était enfumée, les clients avaient l’habitude de s’y attarder, de boire et de discuter en compagnie de leurs amis.
Elle secoua la tête et termina son verre d’un trait puis fit signe au barman de lui en resservir un autre. Quelques microsecondes plus tard, une bouteille bleue caractéristique fut déposée devant elle. Le serveur s’éloigna sous l’œil narquois d’øctavie.
Toute trace d’amusement s’évanouit à l’évocation de ses problèmes du moment. Entourant son verre de ses doigts fins, elle fronça des sourcils, se demandant sans doute comment les régler.
La nuit était tombée sur la ville quand øctavie arriva chez elle, un peu plus tard dans la soirée. Au lieu d’aller se coucher comme elle en avait d’abord eu l’intention, elle fit un petit détour et se dirigea vers le salon. Le bras appuyés sur le rebord de la fenêtre, elle contempla les lumières de la ville.
A en juger par le comportement d’øctavie ce soir-là, personne n’aurait pu deviner que sa vie était sur le point de changer de manière aussi radicale.
Bon courage
Quoi ?
Lisez la matrice, un peu.
***

La matinée s'annonçait complexe, à mille lieues de celle qu'elle avait imaginée dans la routine des dossiers cachetés habituels. Un soupir lui échappa et elle retira son épais Cosmo ornée de son insigne, vestiges d'un passé récent où elle avait exploré le terrain avec ses Brigades. Elle se souvenait encore avec fierté des traques qu'elle avait menées, des esprits qu'elle avait molestés. Elle n'aurait su les compter et pourtant chacun de ses actes avaient contribué à la mener jusqu'à ce bureau si prestigieux d'où elle tenait l'Empire entre ses mains.
øctavie était finalement bien différentes des autres individus qui y siégeaient. Même si elle n'approuvait guère leurs réactions mesurées et hautement sournoises, elle comprenait que c'était cette maîtrise de l'art de l'hypocrisie qui leur permettait de s'assurer une pérennité au sein du gouvernement. Avoir une morale ne pouvait vous être d'aucune aide, au contraire elle trahissait votre faiblesse de caractère.
Ses doigts agitèrent une cuillère dans sa tasse de cafey encore pleine dans laquelle elle ajouta un soupçon d'alcool. Le liquide lui brûla la gorge, la revivifia. La chaleur emplit sa poitrine pendant qu'elle parcourait déjà son clavier virtuel pour contacter la première candidate. Sur l'autre moitié de son écran s'affichait le portrait qu’elle détaillait avec curiosité.
Nouveau message… Décidément, cette journée allait de mal en pire, øctavie se mordit la lèvre inférieur, seul tic nerveux dont elle n'arrivait pas à se défaire. L'allusion à peine voilée de la confiance limitée qu’on lui accordait l'avait profondément agacée et elle comptait bien tout mettre en œuvre pour prouver le contraire.
Son ton avait été sec, cassant. Elle se racla la gorge en signe de désapprobation : øctavie n’était pas une politicienne mais une Commissaire : elle allait droit au but.
Aussi peu de professionnalisme l'agaçait et son énervement s'entendait encore quand la candidate se présenta à elle. Elle écouta attentivement les détails fournis tandis qu’une autre s'impatientait à l'autre bout du communicateur.
Voilà le nom de celle qui avait été choisie. Le genre de femmes sur laquelle on pouvait compter et qui ne rechignait jamais à accepter une nouvelle tâche au pied levé, soit-elle la plus dangereuse ou la plus ingrate. Derrière ce dévouement, se cachait une soif de reconnaissance et d'ascension et, lorsqu'elle saisit l'ampleur de cette candidature qu'on lui confiait, elle sut immédiatement qu'il s'agissait peut-être de l'occasion que la candidate attendait depuis si longtemps de faire ses preuves, de se démarquer.
Les entretiens se succédaient dans un rythme effréné, le choix était parfois évident, tandis qu’elle bataillait pour d’autres.


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Carnet de bord
30 Décembre 2017
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