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EDC de øctavie~64245

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La rencontre

La rencontre

Ambiance


Øctavie émergea lentement de l’abîme du sommeil et se dirigea vers la machine à cafey au coloris crépusculaire qui trônait sur le comptoir. Elle posa une dosette sur le porte filtre et appuya sur le bouton de démarrage. Trois cyclominutes plus tard, elle regagnait la table avec une tasse remplie d’un cafey mousseux et une boite de couquiz.

Les dents blanches d’øctavie grincèrent à la vue du dernier message reçu dans la nuit, son visage s’assombrit. Ses yeux étincelaient comme ceux d’un rat pris au piège. Elle se débarrassa des miettes sur ses doigts et trempa ses lèvres dans le liquide chaud pour en boire une gorgée.

Ecartant de son front quelques mèches vagabondes, øctavie resta un long moment pensive. Un rayon de lumière se réfléchissait sur les vitres de la porte fenêtre et l’éblouit. Sans doute était ce la raison des larmes qui avaient perlé dans ses yeux.

Øctavie revint dans la cuisine et fit rapidement la vaisselle du petit déjeuner. Elle sortit un jean propre du placard et l’enfila. Il flottait autour de ses hanches minces. Elle n’était pas bien épaisse. Elle passa une ceinture pour en retenir le pantalon pour qu’il ne glissât pas de sa taille. Elle ouvrit le tiroir de la commode et choisit un petit débardeur noir avant de se glisser dans sa combinaison étanche dans la foulée. Elle mit ses écouteurs sur ses oreilles puis ajusta son masque sur son visage pour enfin sortir de chez elle.

La vapeur de son souffle s’exhalait sous son masque dans l’air froid du matin. Les rues étaient désertes à ce cycle matinal. Elle longea les murs des maisons et courut à petites foulées.

L’air frais qui sifflait dans ses oreilles couvrait le martèlement régulier de son cœur. Elle tourna dans la rue Hoblet, traversa un carrefour et déboucha sur l’avenue du Cybernétique embrumée de sommeil qui menait au QI.

Le ciel était maintenant zébré de nuages roses. Les lumières des réverbères s’éteignirent.

Elle se remémora le jour de leur rencontre.

Assise dans un sofa, elle s’était redressée en percevant de petits pas pressés raclant le plancher de l’entrée de l’immeuble. Enfin, une petite tête fit irruption dans l’encadrement de la porte, elle le reconnu aussitôt et l’accueillit d’un sourire.

Il ne savait quelle attitude adopter, quelle contenance prendre. Il compensait en se tenant un peu plus droit, plus raide. Son manque de confiance et la manière dont il s’évertuait à le cacher, le rendait paradoxalement si émouvant.

Elle l’invita à s’installer à la table pour manger. Cette nuit là, une longue discussion entre eux s’engagea. Leur complicité grandissait au fur et à mesure des cycles, dévoilant la même curiosité, la même passion et la même incompréhension.

Les jours suivants, l’atmosphère avait changé. Le paysage s’était assombri, s’était plombé d’un reflet livide, comme lorsqu’un nuage cache soudain un rai de lumière ou un morceau de musique passe de la tonalité majeure à la tonalité mineure, et que le regard se charge de la prescience d’un danger. Elle avait alors eu le pressentiment que quelque chose d’horrible allait se produire. Ces derniers temps, cette intuition inexpliquée d’un péril menaçant était toujours prête à effleurer à sa conscience ; chaque fois qu’elle s’imposait à elle, l’angoisse la faisait frémir. Elle fermait les yeux et, pour la chasser, se forçait à penser aux bienfaits de l’existence. Elle se faisait un point d’honneur pour ne rien montrer comme pour encourager les gens à ne pas sombrer.

Elle s’attarda dans la bibliothèque devant les rayonnages qui couvraient le pan de mur. A côté des livres d’histoire, elle découvrit une abondante littérature ésotérique consacrée à des œuvres sur la science. Elle prit « Qu’est ce que la recherche ? » et l’ouvrit à la première page.

De toutes les sciences que l’homme peut et doit savoir, la principale, c’est la science de vivre de manière à faire le moins de mal et le plus de bien possible.

Elle frissonna et reposa le livre sur l’étagère…


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Carnet de bord
25 Mars 2017
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