EDC de Pixelle

L'info a tourné bien que ça soit en cercle restreint question de sécurité il parait: un rendez vous, une heure, un digicode. Elle se pointe l'air pas franchement préparé à se battre pourtant la curiosité est là, cette énergie collectif peut te mener loin se dit-elle, une nouvelle expérience, quelque chose d'infime qui pourrait briser la routine.
La salle est bondée, le brouhaha ambiant résonne dans ses tympans, conversions, échauffements, les mains qui s'agitent au dessus du deck. La chaleur étouffante qui émane de ces corps, qui brouillonnent, qui suintent même d’excitation. Elle prend un peu la tension, échange quelques mots, elle aimerait en savoir plus avant de se jeter dans la gueule du Gnoll. Mais finalement en s’arrêtant devant chacun de ces visages, elle sait que sa place est ailleurs...et dans sa tête:

Une atmosphère électrisante, la tension est palpable, des tiques nerveux apparaissent, au fur et à mesure que le cycle horaire approche car l’assaut va être donné.

Chacun dans son coin vérifie encore une fois le nombre de cartouches qui peut loger dans sa poche ou dans le barillet de son calibre, d'autres aiguisent leurs lames faisant ainsi résonner le cri lancinant de la mort prochaine. C'est aussi une des rares situations où tu peux croiser des visages inconnus, car si ya bien un moment où on peut donner un semblant d'union, c'est un soir comme celui ci.

Chacun à son rôle, du simple appât, au faucheur qui passera décapiter les têtes sur des corps déjà blessés. Quelques vannes fusent pour calmer les nerfs, car le doute n'est jamais loin. Que tu sois expérimenté ou non...tu le sais qu'à tout moment le rapport de force peut changer et que ça pourrait être avec ta propre arme que l'on t'achève, si tu finis pas par pourrir dans une cellule. Des coups d'oeil furtifs à droite à gauche, on se jauge, on espère quand même secrètement pouvoir compter sur ses frères d'arme, un cas de pépin c'est toujours mieux de pas être seul...enfin tu y crois.

Chacun se gargarise, d'avoir la cuirasse mieux lustrée qu'un autre, qu'en face ils vont pas faire les malins: on a le nombre, la force , la détermination...c'est même plus une question idéologique. Il faut, c'est viscérale que ces heures passées à l’entraînement aboutissent, que la haine de l'autre soit clairement affichée dans un duel...tu t'en rends compte finalement à quel point ton ennemi t'est nécessaire. Que sans lui tu n'existeras pas.

L'esprit d'équipe est vitale, se sentir soudé, même avec le crétin que la veille tu insultais, ce soir ça n'a vraiment plus aucune importance du moment qu'il sait manier son Agri'. Les p'tits jeunes eux, captent pas vraiment ce qu'il se passe, faut dire que tu as pas vraiment prit la peine de leurs expliquer, une phrase lancée quand même pour leurs donner envie: ce soir on va buter du Zimp! Avec toute ta fierté rebelle et ce regard féroce, ils ne peuvent être qu'admiratifs après tout...on les bassine tellement à s’entraîner eux aussi ...pour un jour être comme toi , un valeureux soldat reconnu de tous dont le nom sera bien conservé quelques part: dans un récit épique ou dans les pages d'un livre.
Cet instant est crucial, dans leurs regards tu trouve une nouvelle fois la force et le courage..oui c'est pour ça que tu le fais aussi..exister dans le regard des autres, ce cruel besoin de reconnaissance.

Une voix la rappelle à l'ordre....merde.
Après une telle vision comment aurait elle pu les rejoindre, le coeur n'y était plus et elle ne savait toujours pourquoi elle était là.
Une fois au bar, elle a retrouvé ceux qui n'avaient soit pas eu l'info, ou qui ne voulaient pas se battre .. au final la vie suit son cours sur un champs de guerre ou sur le comptoir d'un bar .