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EDC de Pixelle

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Le dernier visage de la Grisaille

L'insouciance des premiers jours s'amenuise avec le temps. La légèreté de vivre se crispe à chaque rappel à l’ordre, chaque détonation ou quand chaque lame fend l'air.
Nous sommes les enfants du chaos..mais sous son regard je ne suis rien de plus qu'une image.
Et si aux premiers instants, tu te laisse entrevoir avec toute la fragilité de ta jeunesse et de ta nativité...tu ne tarderas pas à comprendre qu'on viendra te l'arracher. L’immortalité n'est pas bienfaitrice, elle use, elle souille, elle détruit bien plus que des rêves.
C'était une éternelle rengaine, il enchaînait les conneries, il testait l’autorité sous toutes ses formes, comme en pleine crise de rébellion. De mon coté j’essayais de réparer les dégâts,de couvrir ses arrières avec plus ou moins de succès. Il avait des rêves j'en suis certaine, construire son monde à lui, puisque tôt où tard, il s'exclurait de celui déjà présent. Quand une vie est en ruine, il est plus facile de danser sur ses débris que d'en reconstruire les morceaux.
C'était une soirée des plus banale, on tuait le temps avec la fameuse Loterie Rebelle, la plus part des participants étaient dans l'attente, pour quelques armes, quelques crédits...on y retrouvait cette tension moins intense que dans les prémisses d'un combat ...même si l'ennemi ce soir là s'appelait Hasard. Mon communicateur s'est emballé, alors que je me faufilais entre les tables, pour faire contribuer les gens, une boite de conserve rouillé à la main qui détenait leur chance de gagner. Je savais qu'ailleurs un drame se jouait, le mien pas celui des autres, mais l'Image devait être parfaite, ne rien laisser transparaître ...certaines choses seraient bonnes à ne pas être partagées, histoire d’alléger nos tourments ineffables.
Mais une personne venait détruire ma mise en scène, elle est entrée dans le bar: Kéra, les mains et les poignées écorchés, le visage défait par la peur, impossible de cacher sa présence, qui détonnait tellement avec le reste de l'assemblée. Je pouvais voir sur leurs visages, l’interrogation, la curiosité malsaine et je savais que pour moi il était tant de quitter mon théâtre, une autre prise n'aurait servit à rien. Je devais rejoindre Kéra, dans la Grisaille. Quelques minutes passèrent voilées sous mon module, au près de la [art=http://www.dreadcast.net/EDC/Grisha/Article=11970]Lanterne Rouge[/art] posée sur le zinc de la boutique avec son bar privé. J'attendais de faire mon entrée ...j'attendais aussi de comprendre .

[...]Son corps allongé sur le sofa, ne tiendra pas plus longtemps, trop de sang s'écoule de ses blessures et s'est répandu sur le sol froid, mais ce qui m'inquiète le plus c'est son état psychique. On peut tout encaisser, mais arrive un moment, où ce n'est plus utile de se battre pour vivre. Les passages en cuves, soignent notre apparence, le cerveau est une machine bien plus complexe que ça.
Tout est immaculée de rouge, mais son corps est pâle et son visage est blême.
Je ne serais pas seule à te voir agoniser, tu as toujours su tout orchestrer à la perfection. Cette fois tu me laisse cette pauvre vautourde, et dans nos bras qui s’acharnent à te garder en vie ...tu tire pour la dernière fois ta révérence dans l’élégance de ton franc parler assassin.
Tout est confus à ce moment, le passé, le présent, le futur ...ne sont rien de plus que des trajectoires. J'ai sous les yeux la mort, et je n'y trouve aucune beauté. Je parvient à peine à te reconnaître. Mais les émotions sont là, elles jaillissement de toutes parts comme si moi même j'étais blessé.
J'aimerai un coupable, quelqu'un que je pourrais haïr pour toute cette cruelle mise en scène...mais les règlements de compte ont leur propre Justice. Nos cris s'essoufflent alors quand ton corps se volatilise peu à peu. Il me faut encore capturer un bout de cet amour vulgaire mais beau. Et d'une main tremblante récupérer l'alliance à ton oreille mais ton corps n'est déjà plus là quand je la rattache à sa jumelle [...]

Notre aventure, c'était un peu l'effet d'une drogue et le supplice du manque à la fois. Un paradis artificiel entre euphorique et sueurs froides. Comme on était bien loin des clichés habituels...enfin j'essaie encore de m'en persuader.
C'était un combat de chaque instant, une dualité entre la raison et les sentiments, une lutte éprouvante que j'aimais appeler la logique d'une Contre-adiction.
Même si je l'avoue, mon manque d'expérience m'amenait à utiliser des armes peu régulières, je n'ai jamais bien vécu l’impuissance ou la perte.
Quelques jours plutôt un dernier teste à passer. Il ne m'a jamais traité comme l'une de ses victimes, il m'a finalement toujours épargné de son sadisme..et pourtant.
Il a quelques choses de rompu ce soir là, nous le savons tous les deux ...j'entrevois déjà la plumes tatouée à sa hanche s’effacer sur sa peau. Si je suis là assise sur une chaise et lui à l'autre bout du bureau, c'est sans doute qu'il voulait s’assurer une dernière fois que j'étais apte à ce qui m'attendait. La pression psychologique était rude, ses attaques sont ciblées avec précisions de quoi détruire toutes les barricades que je m’usais à bâtir...et je ne pouvais m’empêcher de penser à ceux qui ont ravagés son corps et son esprit. Ils avaient savamment créé le monstre que j'avais devant moi.
[...]Mais devant l'absence de ton corps et dans la vacarme assourdissant de la gamine qui cri encore ton nom à tu tête, je ne suis vraiment plus sure de la réponse.
- Qui est tu P....?
Et je regrette déjà, ces jours passés qui s'effaceront avec le temps, à Dread Cast seul le présent compte on ne survit pas avec des souvenirs sinon on rejoint ceux qui sont déjà cryogénisés. Même si notre besoin de consolation nous amène au pire dérive sentimentale.
Tu as su gagner la haine et le méprit, tirant profits de ce que le chaos apporte enrichissant ainsi tes plaies déjà ouvertes.
Tu as su perdre avec une décadence folle, en te détachant de toutes les certitudes que l'on acquièrent dans une vie.
La liberté est là....dans la Grande évasion.
La difficulté est de savoir mettre sa vie en jeu, prendre des risques sans avoir peur des [art=http://www.dreadcast.net/EDC/Grisha/Article=12001]Pluies Acides[/art]...Il en était de même pour notre amour.

***
~Cette histoire aurai pu se terminer autrement~

Quelques part dans les hauteurs de la ville, un vieux taudis en ruine, entre les cadavres de pix qui jonchent le sol, deux silhouettes qui entourent un baril piégé dans le coin d'une pièce.
Ils trinquent ensemble, sous les lueurs d'un feu à quelques mètres d'eux, l'un portant à la main à une vod l'autre un verre de skiwi. Quelques secondes avant un pari lancé, sous le ton de la plaisanterie, mais quand deux verres prêtent serment aucune fuite n'est possible alors...

D'une même main, ils serrent le dé finissant dans un levé de coude leurs alcools.
Puis les doigts se décrispent pour libérer le dé, rebondissant dans une cacophonie métallique, sur le cercle du baril rouillé. L’écho de leurs voix, remplit la pièce exiguë, une fumée opaque s'échappant de leurs lèvres bleuies par le froid:

  • Bon... chiffre paire, tu meurs.
  • ...et donc impaire, tu meurs.

Leurs éclats de rires ce seraient sans doute une dernière fois mélangés au sarcasme ambiant
Leurs lèvres auraient souffert dans un dernier baiser...
Ils auraient ensemble placé le canon du City sur leurs tempes. Une seule balle dans le barillet inutile d'en prévoir d'avantage ...une chance sur deux de s'en sortir.
Ils se seraient penchés en avant après un bref regard complice pour voir le résultat. Et avec légèreté leurs voix se seraient éteintes sur ces quelques futilités:

  • Hmm...l'un de nous va y passer c'est une certitude.
  • C'était inévitable Grisha.
Le doigt posé sur la gâchette, un cliquetis ...la détonation et le bruit sourd d'un corps qui s’effondre sur le sol. Qui aurai survécu ?
Il y a des gens comme moi qui ont besoin d'autre chose que de manger pour exister mon corps réclame aussi ce venin qui injecté à mes journées me fait oublier que je ne rêve plus...
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Difficile de clôturer le chapitre d'une aussi longue histoire, la chute n'en est que plus troublante. Merci pour ce RP Grisha, Kéra et les autres participants extérieurs.
La citation finale vient du groupe Mansfield Tya

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